Dylanesque

Don'tLookBack

Vendredi 17 juin 2011 à 23:06

Oh, I'm sailin' away my own true love,
I'm sailin' away in the morning.
Is there something I can send you from across the sea,
From the place that I'll be landing?


Demain matin, je pars pour Barcelone. Un troisième été espagnol. Une aventure plus sédentaire puisque j'y ai trouvé un appartement et que je vais y rechercher un travail. Je ne pense pas venir beaucoup sur Internet alors je voulais vous dire à bientôt. Mes articles sont parus à un rythme encore plus irrégulier que d'habitude ce printemps mais cela ne vous a pas empêché de me suivre et de me laisser de chouettes commentaires. Merci. 

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No, there's nothin' you can send me, my own true love,
There's nothin' I wish to be ownin'.
Just carry yourself back to me unspoiled,
From across that lonesome ocean.


Je reviendrais en septembre si tout va bien. Ou en août si je ne trouve pas de travail. De toute façon, je ne disparais pas pour toujours. Je pars juste prendre l'air, rencontrer de nouvelles personnes, parler dans une langue qui n'est pas la mienne dans une ville qui n'est pas la mienne mais que j'aime m'approprier le temps d'un été. J'ai eu 20 ans et j'aurais 21 ans dans ma ville préféré et rien que ça, c'est déjà beau. 

Oh, but I just thought you might want something fine
Made of silver or of golden,
Either from the mountains of Madrid
Or from the coast of Barcelona.


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Oh, but if I had the stars from the darkest night
And the diamonds from the deepest ocean,
I'd forsake them all for your sweet kiss,
For that's all I'm wishin' to be ownin'.


Je ne pars pas tout seul. Dylan m'accompagne. J'ai tellement de bootlegs à écouter. Le live au Supper Club de 1993 est celui qui m'obsède ces temps-ci. Avec son "Queen Jane" incroyable, encore plus hanté que la version studio. Et puis à Barcelone, je ne pourrais m'empêcher de fredonner "Boots of Spanish Leather", "Romance in Durango", "Spanish is the Loving Tongue" et "Spanish Harlem Accident". Je vais intoxiquer mes deux charmantes colocatrices avec Dylan et elles me seront reconnaissantes. Je l'espère en tout cas, j'ai besoin de lui, partout dans le monde. 

That I might be gone a long time
And it's only that I'm askin',
Is there something I can send you to remember me by,
To make your time more easy passin'.


Hier, j'ai dit au revoir à l'un de mes meilleurs amis. Lui, il part au Brésil. Et ne reviendra pas avant un an. Le voir s'éloigner m'a rendu triste. J'ai pris conscience que aussi loin que j'aille et aussi beau que sont mes souvenirs, la mélancolie ne me quittera plus et que le passé prend de plus en plus la forme du passé. Et que je n'ai plus qu'à aller de l'avant. Dès la rentrée, je ne vais plus laisser le changement m'emporter, je vais tâcher de participer au changement. Si je parviens à survivre et à ne pas trop me compromettre, je devrais y arriver. 

Oh, how can, how can you ask me again,
It only brings me sorrow.
The same thing I want from you today,
I would want again tomorrow.

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I got a letter on a lonesome day,
It was from her ship a-sailin',
Saying I don't know when I'll be comin' back again,
It depends on how I'm a-feelin'.


Je pars demain matin et je voulais vous dire à bientôt. Passez un bel été. La vie est courte et il n'y a rien de tel que l'été pour en profiter. Alors profitez-en. Moi, je vais en profiter. Si vous me chercher, je serais quelque part à Barcelone en train de profiter de la vie. Voilà, à bientôt. 

So take heed, take heed of the western wind,
Take heed of the stormy weather.
And yes, there's something you can send back to me,
Spanish boots of Spanish leather.


Hasta luego. 

Vendredi 3 juin 2011 à 9:06

1975. Sam Shepard, scénariste et écrivain, se lance Sur la Route avec Bob Dylan. Ce dernier vient de s'embarquer dans la Rolling Thunder Revue, en compagnie d'une bandes d'illuminés qui sillonnent les routes d'Amériques lors d'un froid hiver. Shepard devient le Sol Paradise d'un Dean Moriarty incarné par Dylan. 

Et Sam Shepard écrit ça :

"Si les chansons de Dylan ont un impact particulier sur moi, c'est parce qu'elles suggèrent toujours des images, des scènes entières qui se déroulent, en couleurs et en trois dimensions, pendant que je les écoute. C'est un cinéaste instantané, je dirais. Bien sûr, il est probable que chaque auditeur ne verra pas le même film à l'écoute du même air et pourtant, j'aimerais bien savoir si quelqu'un d'autre a devant les yeux le petit jardin public embrumé de pluie, le banc et les deux silhouettes baignées de lumière jaune que conjure toujours pour moi "Simple Twist of Fate". Ou la même plage dans "Sara", ou le même bar dans "Hurricane", ou la même cabane dans "Hollis Brown", ou la même fenêtre dans "It Ain't Me, Babe", ou la même table et le même cendrier dans "Hattie Carroll", ou la même vallée dans "One More Cup of Coffee"... Comment les images deviennent-elles des mots ? Comment les mots se transforment-ils en images ? Et comment arrivent-ils à générer de l'émotion en nous ? C'est, tout simplement, un miracle." 

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"Tout mythe est un moyen d'expression chargé de puissance, parce qu'il s'adresse aux émotions, non à la raison. Il nous transporte dans une sphère de mystère. Certains mythes ont le pouvoir de changer quelque chose en nous, ne serait-ce que l'espace d'une minute ou deux. Dylan crée du mythe à partir du pays qui nous entoure, de la terre que nous foulons chaque jour et que nous ne voyons pas, jusqu'à ce que quelqu'un nous la montre". 


Voilà, tout est dit. Merci Sam Shepard, je n'ai plus rien à rajouter.
Au fait, je pars au bord de la mer...





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