Dylanesque

Don'tLookBack

Vendredi 23 décembre 2011 à 21:04

 
"I'll pluck off your beard and blow it in your face
This time tomorrow I'll be rolling in your place
I wouldn't change a thing even if I could
You know what they say, they say it's all good
It's all good"

(Bob Dylan - "It's All Good")


Nous y voilà. La dernière ligne droite. Pour moi hein, pas pour Dylan. Moi qui me suis lancé dans cette série d'articles fin octobre, alors que je m'emmerdais pendant les vacances de la Toussaint et qui se retrouve à terminer quelques jours avant Noël. Dylan lui, il est loin d'avoir fini. Mais on en reparle en bas de page. Pour l'instant, arrêtons nous sur les plus récentes années du Never Ending Tour, où on retrouve un artiste qui vogue entre une belle noirceur et un pilotage automatique décrié. Et a également le temps d'enregistrer deux nouveaux albums, dont un recueil improbable de chansons de Noël. À 70 ans, il a encore du talent à revendre et j'espère, avec la fin de cette liste, prouver qu'il a encore beaucoup à offrir sur scène. 

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185) Theme Time Radio Hour - Season Three [2008-2009]
Contenu : Enregistré durant la tournée, voici vingt-huis nouveaux épisodes du plus génial cours d'histoire de la musique que vous pouvez entendre. Et trouver assez facilement sur le NET. Les thèmes sont toujours aussi variés : les fruits, les chats, le sang, la nuit, les numéros et l'Arche de Noé. Et tout se termine par une chanson de Woody Guthrie, bien entendu. 
Son : 9/10. 

186) NET #2107 / Stockholm [22 Mars 2009]
Contenu : J'aurais donné cher pour être à ce concert. Mais qui pouvais savoir à l'époque qu'il contiendrait autant de surprises ? D'abord, de manière surprenante, aucune chanson de "Modern Times" ne figurent dans la setlist, alors qu'elles étaient omniprésentes depuis deux ou trois ans. À la place, Dylan nous sort sa première performance de "Billy" depuis l'enregistrement en 1973 du morceau pour la bande original du western de Peckinpah. Il s'agit d'un de mes morceaux phares, l'un de ceux que j'écoute le plus et que je n'aurais jamais espéré entendre un jour en version "Old Bob", avec son flegme et sa voix qui croasse plus qu'elle ne chante, mais parvient ici à retranscrire avec un charme inattendu la mélodie et l'émotion de l'original. La tension de "Senor" et de "Blind Willie McTell" est également intacte et au-delà de ce cadeau offert aux fans, c'est un show très solide, parmi les plus consistants de la période. 
Highlights : "BILLY", "Blind Willie McTell", "Forever Young"
Son : 7/10. 

187) NET #2125 / Rome [17 Avril 2009]
Contenu : Une nouvelle surprise à Rome, où Dylan interprète pour la première fois "Return To Me", reprise de Dean Martin enregistré aux débuts des années 2000 pour un épisode de la troisième saison des "Sopranos". On l'imagine d'ailleurs un peu comme un Corrado Junior en train de perdre doucement la boule mais s'égosillant avec dignité sur de vieux classiques de l'héritage italien (Dylan chante d'ailleurs dans cette langue au grand plaisir du public). Autour de cette touchante nostalgie, des morceaux comme "Love Sick" ou "Sugar Baby" font toujours autant d'effets.  
Highlights : "Return To Me", "Love Sick", "Boots Of Spanish Leather"
Son : 7/10.  

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188) NET #2143 / Rothbury - Michigan, USA [5 Juillet 2009]
Contenu : Ce n'est pas qu'il s'agit d'un show meilleur qu'un autre, c'est qu'il s'agit du mieux enregistré. Le son vient directement de la console de la mixage et est quasiment aussi bon qu'un enregistrement officiel. Si Dylan est parfois en pilotage automatique sur certains morceaux comme "Tangled Up In Blue" (dans de nouveaux arrangements assez bancals) ou "Rollin & Tumblin'" (qui n'a pas la hargne habituel), on peut l'entendre briller sur "Ballad of A Thin Man", "Senor" ou le sublime "Nettie Moore" (on dirait qu'il pleure le refrain). Il semble qu'à partir de maintenant, le groupe s'accorde en mineur pour permettre à Dylan d'utiliser sa voix avec toute la gravité possible. Et ça fonctionne et en particulier ici, ça sonne très bien.
Highlights : "Ballad Of A Thin Man", "Senor (Tales Of Yankee Power", "Nettie Moore"
Son : 9,5/10. 


189) NET #2185 / Tulsa - Oklahoma, USA [24 Octobre 2009]
Contenu : On a beau dire, Dylan parvient parfois à allier le son de son synthé à celui du reste du groupe avec réussite. Il suffit d'écouter ce "Thunder On The Mountain" ou ce "Cold Irons Bound" où ça groove, ça improvise et ça ne se prend pas les pieds dans le tapis. Le synthé est un caprice discutable, tant Dylan était plus à l'aise avec un vrai son de piano, tant il peut parfois couvrir la musique d'un bruit fatiguant. Mais quand on est dans la salle ou qu'on a un bootleg bien enregistré, et que par chance, Dylan se met à jouer plutôt qu'à pianoter, il y a vraiment moyen de taper du pied. C'est donc le cas pour ce show à Tulsa, où on peut aussi être ému par "Workingsman Blue's" ou "I Feel A Change Comin' On", nouveau morceau extrait de "Together Through Life", envoûtant nouvel album. 
Highlights : "Thunder On The Mountain", "I Feel A Change Comin' On", "The Man In Me"
Son : 7,5/10.   

190) NET #2198 / Boston - Massachusetts, USA [13 Novembre 2009]
Contenu : Et si le contenu n'est pas aussi riche que celui de "Love & Theft" ou "Modern Times", les morceaux du nouvel album sied bien à la voix crépusculaire de Dylan, en particulier sur le blues dévastateur "Beyond Here Lies Nothin'" qui permet à tout le monde (dont Charlie Sexton, enfin de retour !) d'embrasser la scène. J'adore la version de ce concert à Boston, un concert précis, qui sonne bien et atteint même de jolis sommets sur "Ain't Talkin'" ou "Cold Irons Bound", qui n'ont jamais perdus de leur efficacité scénique. Vous pouvez aussi écouter le concert du lendemain, également à Boston, où l'on retrouve le blues démoniaque "My Wife's Home Town", aussi puissant qu'en version studio. 
Highlights : "Beyond Here Lies Nothin'", "Ain't Talkin", "Cold Irons Bound"
Son : 8/10.   

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191) NET #2216 / Tokyo [28 Mars 2010]
Contenu : Si Dylan avait ouvert tous ses concerts sur "Gonna Change My Way Of Thinking" plutôt que sur l'usée jusqu'à la corde "Leopard-Skin Pill Box Hat", il pourrait rassurer tout le monde dès le début. Alors qu'il semble s'échauffer et se dérouiller les organes sur "Leopard", il est déjà à fond dedans dans ce bon vieux gospel qui envoie d'emblée sa voix rocailleuse résonner aux quatre coins de la salle et faire frémir tout le monde. Comme si le messie arrivait. Mais il faut croire que seul le public japonais y aura le droit. S'il n'est pas aussi appliqué qu'il l'était quelques mois plus tôt à la Maison Blanche devant le Président Obama, Dylan offre tout de même un spectacle sacrément bluesy et entraînant, voir beau à pleurer sur les intouchables "Workingsman Blue's" et "Nettie Moore". 
Highlights : "Gonna Change My Way Of Thinking", "Simple Twist Of Fate"
Son : 8/10.    

192) NET #2241 / Nantes [1er Juillet 2010]
Contenu : Celui-là, j'y étais. Ma deuxième fois. Le meilleur concert de ma vie. J'étais à deux mètres de Dylan. J'ai sué comme un malade sous l'effet de la canicule et des riffs de Charlie. J'ai vu Dieu. J'ai failli m'évanouir lorsqu'il a commencé à marmonner "Visions of Johanna". J'ai pleuré lors de "What Good Am I". J'ai failli mourir face à "Cold Irons Bound". Et je peux revivre ce moment grâce à un enregistrement correct. Mais c'est vraiment là que j'ai réalisé que rien n'égalera jamais les sentiments ressentis sur place, sur le terrain, dans le bruit et la fureur. Je donnerais tout pour y retourner dans cette fosse, étriper tout ceux qui voulaient entendre "Hurricane" et danser jusqu'à la mort avec le Zim et son groupe. Bien sûr, le concert à Marseille est encore meilleur, mais celui-ci, j'y étais et putain, j'ai pris mon pied.
 Sans aucun recul, j'avais déjà écrit une chronique à ce sujet :  http://dylanesque.cowblog.fr/131-not-dark-yet-3016417.html 
Highlights : "What Good Am I", "Visions Of Johanna", "Shelter From The Storm (l'harmonica m'a flingué)"
Son : 8/10.   

193) NET #2268 / Tampa - Floride, USA [7 Octobre 2010]
Contenu : Et ce goût retrouvé pour l'harmonica qui m'attire vers cette période. Un harmonica qui résonne avec noirceur, habille les morceaux les plus sombres d'une nouvelle couche de mystère et de beauté. En particulier "Ballad Of A Thin Man", sommet de ce concert à Tampa qui bénéficie d'un son plus que correct et d'un écho sur les guitares et la voix assez incroyable, écoutez un peu "Love Sick" à fond sans avoir des frissons et on en reparlera. Drôle d'expérience que le NET ces derniers temps, un truc vraiment hors du temps. Et en plus, Dylan laisse les gens chanter le refrain de "Just Like A Woman". De plus en plus improbable et passionnant. 
Highlights : "Ballad Of A Thin Man", "Love Sick", "All Along The Watchtower"
Son : 8,5/10.    

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194) NET #2305 / Mashantucket - Connecticut, USA [27 Novembre 2010]
Contenu : Vous vous rendez compte ? Dylan a été actif durant cinq décennies et repart tête haut pour une sixième ! Fin 2010, alors que sort le neuvième volume de ses "Bootleg Series" qui sont un puit sans fin de trésors, une nouvelle branche du NET s'achève avec un concert plutôt représentatif de la période et bien enregistré : des blues déballés à toute berzingue par Stu et Charlie, un Dylan qui crache dans le micro, s'amuse comme un autiste sur son clavier et souffle méchamment dans son harmonica. Le cirque est toujours en activité et même s'il n'est pas toujours accessible pour les non-initiés, il ne cesse d'émerveiller les autres. Ce n'est jamais ni raté, ni brillant mais c'est toujours surprenant et passionnant. 
Highlights : "High Water", "Visions Of Johanna", "Thunder On The Mountain"
Son : 8/10.    

195) NET #2311 / Hong Kong [13 Avril 2011]
Contenu : Début 2011. Dylan débarque en Chine et fait scandale car il aurait censuré ses chansons les plus subversives. Oui, sauf que lorsqu'on écoute, on se rend bien compte que l'on s'en branle. Dylan n'est plus un protest-singer depuis 1963, vous allez vous en remettre ou bien ? Il ne l'a d'ailleurs jamais vraiment été. Et ça ne l'empêche pas de s'agiter à Hong Kong comme un vieux prêcheur hanté par le diable, qui crache "My Wife's Home Town" ou "High Water" comme s'il avait survécu à l'apocalypse. Peu importe les conditions de sa venue en Chine, on peut-être sûr que le public a pris son pied et l'a remercié, poliment. 
Highlights : "It Ain't Me, Babe", "My Wife's Home Town", "Spirit On The Water"
Son : 8,5/10.   

196) NET #2325 / Tel Aviv [20 Juin 2011]
Contenu : On ne sait donc pas si c'est le Diable, l'alcool, la sénilité ou juste le plaisir, mais Dylan apparaît ces derniers temps sous un jour démentiel. Avec sa barbe de trois jours et un sourire malicieux qui ne s'efface jamais Il danse, tape du pied et semble à chaque concert être à des kilomètres au dessus de nous. Comme si, après toutes ces années, il était enfin conscient d'être devenu un "song and dance man". On peut partager sa joie de vivre en écoutant ce concert à Tel Aviv (oui, Zimmerman is back en Terre Sainte) qui est le bootleg le mieux enregistré de l'année. Et il contient "Forgetful Heart" qui est pour moi le plus beau morceau au répertoire de Dylan actuellement, celui qui me fait le plus vibrer, avec son texte désabusé et son harmonica qui transperce le coeur. Regardez les vidéos ou les photos du NET 2011 et vous serez troublé par un Zim difficile à cerner (pléonasme ?), ni vieux, ni jeune, intemporel. Le sourire est toujours le même mais on ne sait plus s'il est narquois ou sincère. 
Highlights : "Forgetful Heart", "Simple Twist Of Fate", "Things Have Changed"
Son : 9/10. 

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197) NET #2345 / Memphis - Tennessee, USA [30 Juillet 2011]
Contenu : L'été dernier, j'ai suivi au jour le jour l'avancée du Never Ending Tour à travers les Etats-Unis. Pour ça, c'est simple : il suffit de s'inscrire sur le forum du site Expecting Rain (la référence incontesté concernant Dylan) et de s'amuser à parier sur les morceaux susceptibles d'être joué par l'artiste. Il y a même un site, The Never Ending Pool, qui a transformé ce jeu en compétition. L'intérêt est surtout pour les fans de discuter entre eux et de passer un bon moment, "en direct", d'avoir l'impression d'assister eux aussi au concert et de voyager un peu, de salles en salles, de Santa Barbara à Boston en passant par Memphis (qui est le concert le mieux enregistré et le plus délectable de l'été, grâce au retour de "Mississippi", à un "Sugar Baby" touchant et à un "Forgetful Heart" forcément bouleversant). Moi, j'étais à Barcelone et avec une connexion Internet assez minable, je suis parvenu à rejoindre l'équipe des passionnés (des tarés, il faut bien le dire) qui se sont amusés à parier. Même en soirée, il m'arrivait d'actualiser la page pour savoir où Dylan en était. Un jour, le type chargé de nous envoyer les infos depuis son portable a cru entendre "Jokerman" (pas jouée depuis 2003) et je peux vous dire que c'était l'émeute sur le forum. Oui, nous sommes dingues mais ça fait aussi partie de la magie du NET. 
Highlights : "Mississippi", "Sugar Baby", "Don't Think Twice (It's Alright)"
Son : 9/10.   

198) NET #2370 / Paris [17 Octobre 2011]
Contenu : Et le 17 octobre dernier, c'était à mon tour de jouer les informateurs pour les membres d'Expecting Rain qui attendaient devant leur écran de mes nouvelles. C'est moi qui a alimenté la playlist officielle retrouvé le lendemain sur les sites de fan. Ma petite fierté. Pas aussi surprenant que celui de Cardiff (festival de raretés telle que "Shooting Star") et pas aussi solide que celui de Lille (avec un sublime "Not Dark Yet"), ce concert parisien m'a entièrement satisfait. De retour à Bercy (qui n'est vraiment pas approprié pour Dylan), j'ai eu envie de tuer la plupart des "fans" qui m'entouraient ("c'est pas un morceau de Hughes Aufrey ça ?", "Je sais pas, je préfèrais Mark Knopfler"), j'avais une invitation grâce à un ami passionné et même si j'étais loin de la scène, j'ai savouré ce récital bancal et énergique, sans véritables surprises mais qui m'a touché du début à la fin. J'étais dans ma bulle et dès que l'harmonica commençait à souffler, je planais sur un nuage de bonheur. Si Knopfler était soporifique, Dylan et son gang ont enflammés la scène lors de blues comme "Honest With Me" et "Highway 61 Revisited" qui ont sonnés comme neufs à mes oreilles. Malgré un "Desolation Row" qui tenait à peine la route et un "Tangled Up In Blue" bâclé, Dylan s'est surpassé pour "Blind Willie McTell" (ma version favorite à ce jour, avec ses fausses notes d'harmonica jouissives) et "Ballad Of A Thin Man" où je me suis levé pour applaudir sa grandeur (pendant que la plupart des gens quittaient la salle, insensibles). Encore de l'inoubliable pour ma part et je l'espère, pas ma dernière rencontre avec le NET. L'enregistrement est bon mais c'est le cas pour la plupart des shows de l'automne, à la qualité assez constante.  
Highlights : "Blind Willie McTell", "Honest With Me", "Ballad Of A Thin Man"
Son : 7/10. 

  
199) NET #2392-94 / Londres [19-21 Novembre 2011]
Contenu : Comme il l'avait fait avec Tom Petty, le Grateful Dead et bien d'autres, Dylan est reparti en tournée accompagné de Mark Knopfler, celui qui a toujours tenté de l'imité avec plus ou moins de succès. Celui qui a livré, selon moi, des performances léthargiques lors de ses premières parties (mais je ne suis pas connaisseur alors je m'abstiendrais de commenter plus que ça). Mais c'est sympa de l'avoir vu rejoindre Dylan sur scène et l'accompagner sur une quinzaine de morceaux tout au long de l'automne. Leur collaboration a culminé lors de ces trois shows londoniens, agréables à écouter, où l'on retrouve tout ce qui a fait de 2011 une belle année pour le NET, avec un Dylan vivace et en roue libre (comme toujours et dans le bon sens du terme). La fin ? Le concert ultime ? L'avenir nous le dira. 
Highlights : "Things Have Changed", "Forgetful Heart", "It's All Over Now, Baby Blue"
Son : Entre 7 et 8/10. 

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200) Various Recordings [2001-2011]
Contenu : Comme je n'ai pas eu l'occasion de vous parler de tous les enregistrements réalisés par Dylan durant cette période, je vous propose d'aller vous-même piocher un peu partout pour vous faire une petite compilation, une sorte de "Tell Tale Signs Vol.2". Parce qu'il a pas chômé Bob, et même si on a peu de chutes de studio concernant les derniers albums, un tas de trésors sont disponibles en dehors du NET : sa performance magique d'un classique de Sam Cooke à la Maison Blanche, la reprise de "Return To Me" pour les Sopranos, l'apparition improbable aux Grammy Awards lors d'un "Maggie's Farm" chanté avec les jeunots de Mumford & Sons, la belle reprise de "Do Re Mi" de Guthrie... Il y a de quoi remplir un nouveau "Bootleg Series". Il en faudrait une centaine au total...

***


Et maintenant ? Que peut bien nous réserver Dylan pour 2012 ? Des rumeurs annoncent une nouvelle tournée avec Tom Petty, d'autres envisagent la fin du NET ou du moins, moins de concerts. Un nouvel album ? Une autre prédiction parlait d'un recueil de comptines enfantines du 19ème siècle, comme une sorte d'hybride entre "World Gone Wrong" et "Christmas In The Heart". Un second volume pour les "Chroniques" ? De nouveaux tableaux ? Un film ? Tout est possible et bien plus encore. Dylan n'a pas dit son dernier mot et ne cessera jamais de surprendre et de permettre à des névrosés comme moi d'imaginer une liste comme celle que je viens de terminer.

Merci à ceux qui l'on suivi, commenté et qui ont apportés corrections et suppléments. Tout cela est tellement riche que je pourrais bien refaire une liste dans peu de temps. Mais y a-t-il besoin que je vous mâche encore plus le travail ? Tout le plaisir est dans la découverte, c'est de se perdre dans le labyrinthe d'une oeuvre à la richesse sans fin. Ne vous inquiétez pas, ne soyez pas objectifs, soyez fous, et dîtes vous que tout est bon à prendre. "It's All Good" !

     

Mardi 20 décembre 2011 à 22:00

"You think I'm over the hill
You think I'm past my prime
Let me see what you got
We can have a whoppin' good time"

(Bob Dylan - "Spirit On The Water", 2006)

Ne jamais se reposer sur ses lauriers, toujours se reconstruire, faire ce qu'il lui plaît... Dylan reste fidèle à ses principes entre 2005 et 2008 et utilise sa nouvelle voix rocailleuse au profit d'une émission de radio, d'un nouvel album studio et d'un Never Ending Tour qui, même si plus inégale, réserve toujours des moments magiques. Ah et de la peinture ainsi une autobiographie, "Chroniques, Vol.1", dont j'attends toujours la suite avec impatience. C'est d'ailleurs en 2005, grâce au merveilleux documentaire "No Direction Home, que j'ai découvert le Zim, et me voilà donc, six ans après, à continuer cette liste folle, qui touche bientôt à sa fin. Pour les demandes et les questions, c'est dans les commentaires. 

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170) NET #1727 / Boston - Massachusetts, USA [15 Avril 2005]
Contenu : Joliment enregistré, ce concert vaut surtout pour une partie acoustique splendide, avec un "M. Tambourine Man" qui bénéficie de nouveaux arrangements soyeux et un "Tomorrow Is A Long Time" chanté avec tendresse (une tendresse qui se fait rare sur scène). On retrouve également des raretés comme "Hazel" ou "Chimes Of Freedom" (pas jouée depuis 2001). Donnie Herron est une belle addition au groupe, continuant le travail effectué par Larry avec de multiples instruments, tandis que Elana Fremerman (pas sur ce concert mais sur le reste du printemps) ajoute un beau violon et de nouvelles couleurs à l'ensemble. À noter également que Merle Haggard assurait la première partie dans une ambiance country qui devait sûrement bien coller à cette reprise du NET partagé entre douceur des arrangements et brutalité de la voix. 
Highlights : "M. Tambourine Man", "Hazel", "Tomorrow Is A Long Time"
Son : 8/10. 

171) NET #1790 / Rotterdam - Pays-Bas [28 Octobre 2005]
Contenu : Comme je ne l'ai pas encore beaucoup écouté, je fais l'impasse sur la tournée estivale avec Willie Nelson et sur le détour par le Canada pour débarquer directement en Europe, à l'automne. Et ce concert à Rotterdam, où la rage l'emporte sur la douceur, tellement Dylan semble se battre férocement avec les limites de sa voix pour assurer le spectacle et livrer des versions torturés de morceaux comme "Senor" ou "Love Sick". Les classiques "Ballad Of A Thin Man" et "Blind Willie McTell" sont particulièrement sombres, en particulier lorsque l'harmonica résonne, comme un mauvais présage. Quand à "Tangled Up In Blue", elle est la pépite du passage acoustique, aussi bancale que réjouissante. 
Highlights : "Senor (Tales Of Yankee Power)", "Blind Willie McTell", "Ballad Of A Thin Man"
Son : 7,5/10. 

172) NET #1805 / Birmingham - Angleterre [18 Novembre 2005]
Contenu : Le meilleur concert de 2005. On avait pas entendu un tel sens de la mélodie dans la voix du Zim depuis longtemps. C'est émouvant sur les ballades (comme "Tryin' To Get To Heaven") et jouissif lorsque le groupe s'emballe (comme sur "Honest With Me"). Bien enregistré et avec une setlist quasi-parfaite, c'est l'un des concerts les plus solides et touchants de la décennie pour Dylan et le NET.  
Highlights : "Tryin' To Get To Heaven", "Chimes Of Freedom", "Visions Of Johanna"
Son : 8/10. 

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173) NET #1812 / Dublin - Irlande [27 Novembre 2005]
Contenu : Mais en étant encore plus subjectif, je dois avouer préférer Dublin, dernier concert de l'année. D'abord, parce que la set-list réunit mes chansons favorites : "Visions Of Johanna", "Boots Of Spanish Leather", "Senor", "Love Minus Zero", "Every Grain Of Sand", "Don't Think Twice", "High Water", "It's Alright Ma"... Il ne manque plus que "Queen Jane" et "Blind Willie McTell" pour atteindre la perfection. Ensuite, parce que tout comme à Birmingham, Dylan assure le spectacle avec un sens retrouvé de la mélodie tandis que Stu et Denny tissent un beau mur de guitares électriques et acoustiques et que Donnie alterne avec classe banjo, mandoline et violon.  Plus j'y pense, plus j'aime 2005. Et j'y rajoute quelques dates à revisiter : Salem, Oakland, Londres, Los Angeles et Chicago, tous très recommandables. 
Highlights : Tout ceux cités plus haut. 
Son : 8/10. 

174) NET #1911 / New York City - New York, USA [20 Novembre 2006]
Contenu : Oui, je ne m'attarde pas sur 2006, où les concerts sont tout de mêmes assez routiniers. Mais à l'automne, suite à la sortie de l'incroyable "Modern Times", les nouveaux morceaux amènent un peu de piquant et surtout d'émotion, avec par exemple les ballades "When The Deal Goes Down" ou "Nettie Moore". Ou encore un "Spirit On The Water" toujours interprété avec autant de malice que la version studio et avec un harmonica virevoltant. La voix qui ne s'arrange pas leur va en tout cas comme un gant. Et même si le son n'est pas formidable, on peut au moins avoir en direct les commentaires du public face aux nouveautés. 
Highlights : "When The Deal Goes Down", "Spirit On The Water", "High Water"
Son : 7/10. 

175) Fall 2006 Compilation [Octobre-Novembre 2006]
Contenu : Bon, si celui New York est le concert que j'écoute le plus en 2006, je ne peux pas non plus condamner tout le reste. C'est pourquoi je vous propose d'aller picorer dans les autres bons moments de cet automne ou de vous procurer une compilation. Il y a un bon "Visions of Johanna" à Auburn Hills, un chouette "Positively 4th Street" à Chicago, un "Cold Irons Bound" envoûtant à San Diego, un "The Man In Me" délicieux à Amherst, un "Thunder On The Mountain" dément à Boston, un "She Belongs To Me" rare à Seattle, un "Nettie Moore" très beau à Sacramento, et un "Queen Jane" forcément émouvant et indispensable à Stockton. Et si jamais vous écoutez avant moi ce qu'il se passe au printemps ou durant l'été 2006, vous pouvez essayez de me convaincre et de me faire découvrir à votre tour, quelques perles. 
Son : Entre 6 et 8/10. 

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176) Theme Time Radio Hour - Season One [2006-2007]
Contenu : C'est en 2006 que Dylan commence à enregistrer, dans le bus de tournée, ce qui sera la structure de cette première saison de "Theme Time Radio Hour", sa propre émission de radio diffusé une fois par semaine, entre mai 2006 et avril 2007. À travers 50 émissions, il part d'un thème général (les fleurs, le mariage, la Lune, le diable) et sélectionne les chansons appropriés, piochant dans son répertoire de vieilles chansons qu'il aimait lui-même écouter en collant son oreille contre son poste de radio étant enfant ou nous surprenant avec des choix plus récents et inattendu (les Beastie Boys ou bien les White Stripes !). Il commente les morceaux avec malice, poésie, nous livre quelques blagues et quelques révélations, se lance dans des récitations à cappella, nous souhaite un joyeux Noël et nous donne le plus ludique et passionnant des cours d'histoire sur un siècle de musique américaine. Juste après la sortie de son chef d'oeuvre d'autobiographie et d'un superbe nouvel album, c'est encore un beau cadeau offert à des fans auquel il n'a plus aucun compte à rendre (c'est sûrement à lui-même qu'il se fait plaisir). Il faut également saluer le travail remarquable des producteurs du show et des chercheurs qui ont retrouvés toutes ces chansons et ont fait un superbe travail de montage pour nous donner l'impression d'avoir Dylan dans le studio d'un immeuble imaginaire, avec la douce voix d'Ellen Barkin qui introduit le show en nous plongeant dans la nuit de la grande ville... Vous pouvez retrouvez chacune de ses émissions sur le net et je vous filerais volontiers le lien pour trouver celle qui vous intéresse. Toutes les playlists sont sur la page Wikipédia consacré à l'émission. À noter qu'une sélection des meilleurs choix musicaux de Dylan ont fait l'objet d'une sortie officielle en trois volumes.  
Dylan Talk : "Roses are red / Violets are blue / Some poems rhyme / This one does'nt" 
Highlights : Chaque émission est à écouter religieusement. 
Son : 9/10. 

177) NET #1931 / Paris [23 Avril 2007]
Contenu : Mon premier concert de Dylan. J'avais seize ans, mon père m'avait offert la place et m'avait amené à Paris pour la première fois. Une folle journée d'élections présidentielles où j'étais comme un gosse, passant mon après-midi à observer les bus de la tournées aux vitres teintés en espérant apercevoir mon idole. Où j'avais discuté avec des fans venus du monde entier qui m'avaient initiés à la notion de bootleg. Et où j'avais eu les larmes aux yeux en assistant à la magie du NET. Un concert comme les autres pour certains, un concert unique et inoubliable pour moi, qui le rééecoute encore aujourd'hui avec le même plaisir. À l'époque, ce sont les vieux morceaux, et en particulier "Like A Rolling Stone", qui m'avaient sautés aux oreilles (et cette voix, douce et rocailleuse à la fois) mais avec le recul, je découvre que les plus beaux moments sont extraits de "Modern Times". L'harmonica sur "Spirit On The Water" et l'ambiance feutrée de "Nettie Moore" me donnent encore les mêmes frissons que lorsque j'étais assis dans les gradins de Bercy, à fixer cette ombre mouvante et mystérieuse et ses musiciens déguisés comme de vieux mafieux italiens. Un jour, je trouverais le temps d'écrire un roman sur cette première expérience (renouvelée depuis, on en reparle plus loin) et en attendant, je me repasse l'enregistrement avec nostalgie. 
Highlights : "When The Deal Goes Down", "Spirit On The Water", "Nettie Moore"
Son : 7/10. 

178) NET #1975 / Adelaide - Australie [21 Août 2007]
Contenu : Assez similaire au show parisien, ce concert en Australie a le mérite d'être mieux enregistré. On y retrouve un Dylan en forme, maître de cérémonie que l'on entendrait presque sourire lorsqu'il chante "Things Have Changed" ou "Beyond The Horizon" (dont c'est la première apparition sur scène). Son harmonica et le violon de Donnie font souvent bon ménage et illuminent une performance solide qui vaut le détour rien que pour l'impressionnant "Ain't Talkin", totalement maîtrisé et envoûtant.  
Highlights : "Things Have Changed", "John Brown", "Ain't Talkin"
Son : 8/10. 

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179) NET #1981-1982 / Nashville - Tennessee, USA [19 et 20 Septembre 2007]
Contenu : Malgré une qualité sonore un peu décevante, ces deux concerts à Nashville réservent de bonnes surprises : d'abord, Dylan y délaisse son piano pour reprendre sa bonne vieille guitare électrique, trop souvent mise de côté en raison de problèmes d'articulations. Et même s'il fait le minimum nécessaire mais arrive à accompagner dignement Stu et Denny sur "Meet Me In The Morning", qui est jouée ici pour la première fois sur scène depuis sa publication dans "Blood On The Tracks". Autre surprise, la venue de Jack White qui dynamise l'ensemble en jouant avec son idole comme un gamin. "Outlaw Blues" fait alors lui aussi sa première apparition scénique et ça déménage, comme prévu. "One More Cup Of Coffee", superbement reprise par le groupe de White, revient également après quasiment quinze ans d'absence. Il faut donc tendre l'oreille pour savourer le show, assez spectaculaire et sortant sans prévenir de la routine. 
Highlights : "Outlaw Blues", "One More Cup Of Coffee", "Meet Me In The Morning"
Son : Entre 6 et 7/10. 

180) Theme Time Radio Hour - Season Two [2007-2008]
Contenu : Même principe que pour la première saison, avec une diffusion sur XM Radio entre le 19 septembre 2007 et le 2 avril 2008. Seulement vingt-cinq épisodes avec une nouvelle rubrique, "Caller On Line 2" où des comédiens demandent un morceau au D.J. et celui-ci obéit. Et D.J. Bob ne se contente toujours pas de nous faire découvrir les monts et merveilles de la musique américaine, il nous amène à travers le monde dans un double épisode où on l'entend par exemple vanter les mérites d'Edith Piaf. Un double épisode également concernant les Présidents et plein de bonnes blagues et petits secrets dont seul le Zim à le secret. À télécharger et écouter au casque pour savourer pleinement la voix de cendrier pleine de malice qui s'amuse visiblement autant que nous. 
Son : 9/10. 

181) NET #2012 / Dallas - Texas, USA [23 Février 2008]
Contenu : Direction le Sud, début 2008. Mais avant de dépasser la frontière, escale à Dallas, où Bob et son groupe nous propose une nuit de blues endiablé et de ballades enfumées. Le NET reprend après quatre mois de pause (quasiment un record) et n'a pas perdu de sa superbe. Pas besoin de longtemps pour retrouver le rythme de croisière mais si ce show est aussi délectable, c'est qu'il ne passe jamais en pilotage automatique. Dylan crache chaque mot avec tellement de hargne et de venin que la presse titra "Devil Dylan" dès le lendemain. Il paraît que même une jeune fille s'est jetée sur scène dès le premier morceau. Le bootleg s'intitule "Electric Blues Nite Crash". Du solide, donc. 
Highlights : "Honest With Me", "Spirit On The Water", "Ballad Of A Thin Man"
Son : 8,5/10. 

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182) NET #2030 / Halifax - Canada [21 Mai 2008]
Contenu : Revenu du Sud, Dylan part dans le Nord. Et livre à Halifax un beau récital, où il montre concentré, plongé dans les paroles de ses plus belles chansons. "Positively 4th Street" devient une ballade introspective tandis que "Nettie Moore" glace le sang tout en réchauffant le coeur. Le son est superbe et en écoutant de près, il y a vraiment moyen de vibrer au son des cordes vocales abîmés du Zim. 
Highlights : "Positively 4th Street", "Workingsman Blue's", "Nettie Moore"
Son : 9/10. 

183) NET #2053 / Vigo - Espagne [27 Juin 2008]
Contenu : Parfois, j'aime réunir tous mes bootlegs du NET sur mon lecteur et lancer une lecture aléatoire. En particulier avec les concerts de cette période, qui sont souvent assez homogènes et font un bruit de fond parfais pour des moments de pauses, de reflection ou tout simplement pour planer. Et parfois, alors que je suis loin dans mes pensées ou mon demi-sommeil, un moment attire mon attention et mes oreilles. Cela peut-être un solo d'harmonica, un riff bien tourné, la manière dont Dylan prononce un mot ou se lance dans un morceau avec une passion retrouvée, ça peut être le violon de Donnie ou un arrangement soyeux... C'est ce qui est arrivé avec le "Ain't Talkin' de ce concert espagnol, que je réecoute depuis en intégralité avec intérêt. On y retrouve même le rare "Handy Dandy", bancal mais adorable. 
Highlights : "Lonesome Day Blues", "Girl From The North Country", "Ain't Talkin'"
Son : 8,5/10. 

184) NET #2105 / Oneanta - New York, USA [19 Novembre 2008]
Contenu : Décidément, le Canada est bien servi en 2008. Encore un show mi-endiablée, mi-hantée, qu'on trouve rarement sur les listes des favoris, mais que j'ai découvert par hasard et que j'écoute toujours avec plaisir, tant le son est correct et la performance tient la route. Comme d'habitude, la part belle est faite aux morceaux de "Modern Times" et ils le valent bien. "The Wicked Messenger" est l'une des meilleures chansons d'intro du NET et "All Along the Watchtower" surprend toujours autant, même après l'avoir entendu 2000 fois sous toutes les sauces. Avec une voix dans cet état et autant de concerts dans les jambes, d'autres auraient abandonné. Dylan lui, part à l'aventure tous les soirs et nous offre toujours quelques trésors, des trucs uniques qui font de moi et des amateurs du NET des gens un peu dingues, mais dingues et heureux. 
Highlights : "High Water", "Nettie Moore", "All Along the Watchtower"
Son : 8/10. 

Suite et fin (de ma liste, pas de la tournée) avant Noël. 

Mardi 13 décembre 2011 à 16:14

"If you're going to ask me what's the difference between now and when I used to play in the Seventies, Eighties and even back in the Sixties, back then, the songs weren't arranged. The arrangement is the architecture of the song. And that's why our performances are so effective these days, because measure for measure we don't stray from the actual structure of the song. And once the architecture is in place, a song can be done in an endless amount of ways." (Bob Dylan, 1999)

Il va falloir que j'accélère le rythme si je veux finir de publier ma série de chroniques avant la fin de l'année. Le problème, c'est que lorsque je redécouvre un live du NET, j'ai tendance à me plonger dedans du début à la fin. Alors forcément, je suis pas très efficace. Attaquons donc sans plus tard ce nouveau millénaire où Bob joue les architectes sur scène et pond un nouvel album rétro dont la richesse n'a pas fini d'étonner (après l'avoir boudé pendant un moment, je l'ai écouté en boucle chaque jour de l'été avec un plaisir sans cesse renouvelé). La mort de sa chère mère ou les attaques du 11 septembre ne semblent pas en tout cas capables de l'arrêter et même si la voix prend un bon coup de vieux lors de cette période, elle n'a pas dit son dernier mot... 

Comme d'habitude, pour les liens des concerts, il suffit de demander ! Quand à ceux qui débarquent, sachez que "NET", ce sont les initials du "Never Ending Tour". Bon, faut suivre un peu ! 

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151) NET #1290 / "Budokan", Tokyo - Japon [14 Mars 2001]
Contenu : On est loin du Budokan '78, mais l'intention y est. Et si c'est moins accessible pour les amateurs, les avertis y trouveront de quoi taper du pied et s'émouvoir. Comme c'est souvent le cas depuis 1997, les meilleurs moments sont extraits de "Time Out Of Mind" et des reprises (ici, "Duncan & Brady" qui ouvre le show). Et le "M. Tambourine Man" acoustique avec harmonica est un beau cadeau offert aux fans japonais tout comme le rare et amusant "If Dogs Run Free". 
Highlights : "M. Tambourine Man", "Duncan & Brady", "Tryin' To Get To Heaven"
Son : 8/10. 

152) NET #1309 / Asheville - Caroline du Nord, USA [1er Mai 2001]
Contenu : Après un solide détour en Australie, retour au pays. Une playlist parfaite, un son sublime, le retour inattendu de "Where Teardrops Fall" (pas entendu depuis 1996) et une partie acoustique toujours aussi maîtrisée. 
Highlights : "Visions of Johanna", "Standing In The Doorway", "Where Teardrops Fall"
Son : 9/10. 

153) NET #1326 / Stirling - Ecosse [13 Juillet 2001]
Contenu : Un vendredi 13 dans une château en Ecosse sous la pluie avec un vieux troubadour, son harmonica hanté et son groupe démoniaque. Une putain de performance dans un lieu insolite, parfaitement capturé. Et vous pouvez revivre l'évènement en boucle sans bouger de votre fauteuil et en ayant, vous aussi, quelques frissons. 
Highlights : "All Along the Watchtower", "Don't Think Twice", "Not Dark Yet"
Son : 8,5/10. 

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154) NET #1349 / Spokane - Washington, USA [5 Octobre 2001]
Contenu : C'est à l'automne que la tournée 2001 mérite toute votre attention. D'abord, parce que le répertoire de "Love & Theft" rejoint avec grand fracas la playlist, ensuite parce que de nouvelles reprises de toute beauté font leur entrée ("Waiting For The Light To Shine", ici). Beaucoup ont du mal avec "Tweedle Dee & Tweedle Dum", moi je trouve que son rythme de cavalcade et son texte malicieux en font une chouette addition au NET (même s'il est vrai qu'elle sera un peu trop omniprésente durant la décennie). La jouant pour la première, Dylan se prend un peu les pieds dans sa récitation, mais le coeur y est et le groupe assure derrière (Charlie Sexton est toujours de la partie et ça s'entend). Encore un peu hésitants, ces nouveaux morceaux n'atteignent pas encore les sommets d'un "Blind Willie McTell" bluffant ou d'un "Desolation Row" solide comme il faut. Mais tout comme "Love & Theft", c'est un nouveau départ, enthousiasmant dans un monde en plein bouleversement. 
Highlights : "Desolation Row", "Blind Willie McTell", "Tomorrow Is A Long Time"
Son : 8,5/10. 

155) NET #1378 / Philadelphie - Pennsylvanie [17 Novembre 2001]
Contenu : Malgré une voix de plus en plus difficile à maîtriser, Dylan a toujours autant d'aisance à jouer avec ses mots et à donner une nouvelle vie à ses morceaux. C'est particulièrement bluffant avec ce show où tout s'enchaîne à toute vitesse, avec un rythme dément et une ambiance décontractée. Si l'on met de côté un "Forever Young" un peu trop grandiloquent à mon gout (mais ça a toujours été le problème de ce morceau), Dylan se balade avec entrain d'un paysage à un autre, des les collines dévastés de "Hard Rain" à l'apocalypse nonchalante de "Things Have Changed" qu'il déclame comme un vieux crooner malicieux. Mais rien n'égale un "John Brown" raconté doucement et un "Sugar Baby" une fois de plus en apesanteur. Le Zim renouvellera l'essai quelques soirs plus tard au Madison Square Garden mais rien que pour la setlist et la cohérence, je vous conseille cette nuit à Philadelphie. 
Highlights : "John Brown", "Waiting For The Light To Shine", "Sugar Baby"
Son : 8/10.

156) NET #1386 / Tampa - Floride, USA [2 Février 2002]
Contenu : 2002 sera l'année du piano et surtout, des morceaux acoustiques sublimes. Et ça débute fort avec un "Blowin' In The Wind" qui n'avait plus sonné de manière aussi poignante depuis bien longtemps. L'harmonica est encore très présent et illumine "Boots of Spanish Leather". Et la foule s'enflamme lorsque Dickie Betts (membre fondateur des Allman Brothers) s'invite pour un putain de solo sur "Rainy Day Women". Bref, l'année débute sur les chapeaux de roues.
Highlights : "Blowin' In The Wind", "Boots Of Spanish Leather", "Rainy Day Women #12&35". 
Son : 8/10. 

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157) NET #1420 / Paris [29 Avril 2002]
Contenu : Un son superbe qui vous replonge directement dans l'ambiance de ce concert parisien au Zénith. Avec Jim Keltner qui a repris la batterie, le groupe est en grande forme et Dylan se déplace avec grâce et détermination tout au long d'une setlist impeccable. "Love & Theft" domine encore la partie et cette fois, les morceaux sont solides, comme le prouve un "Honest With Me" d'enfer, où Charlie s'en donne à coeur joie. Armé d'une cistre (instrument datant de la Renaissance), Larry sublime la partie acoustique. Si vous y étiez, n'hésitez pas à venir en parler. Je n'y étais pas mais l'écouter est un régal du début à la fin. 
Highlights : "Hummingbird", "She Belongs To Me", "Cold Irons Bound"
Son : 9/10. 

158) "Masked And Anonymous Sessions" [16 Juillet 2002]
Contenu : Un concert filmé et enregistré pour la bande-son de "Masked & Anonymous", film énigmatique de Larry Charles où le Zim tient le premier rôle. Toujours aussi troublant face à une caméra, complètement déconnecté du monde des mortels, Dylan livre dans ce film une non-performance assez hypnotique à regarder et le film se savoure comme un OVNI apocalyptique truffé de bons comédiens et de scènes folles. Pour ce qui est de la musique, on retrouve le groupe habituel pour onze titres interpretés solidement, dont le rare "Dirt Road Blues" et les reprises "Amazing Grace", "Diamond Joe" et "Dixies". On aurait préféré l'intégrale de cette partie de plaisir aux reprises internationales bancales distillés sur le soundtrack officielle. Mais bon, c'est trouvable sur la toile, donc j'arrête de bouder. 
Highlights : "Dirt Road Blues", "I'll Remember You (meilleure que l'originale)", "Cold Irons Bound"
Son : 10/10. 

159) NET #1432 / Newport Festival [3 Août 2002]
Contenu : Comme on a pu le voir précédemment, les passages de Dylan au Newport Festival ne sont pas passés inaperçus entre 63 et 65, où il a marqué l'histoire de la musique américaine brutalement. Depuis, les choses ont changés, et histoire que ce retour ne soit pas un concert comme un autre, Dylan s'affuble d'extensions capillaires et d'une fausse barbe qui ont également marqués les esprits (c'était pour les besoins de "Masked & Anonymous", il me semble). À part ça, c'est comme d'habitude : les rocks sont entraînants, les morceaux acoustiques sublimes et on trouve d'excellents enregistrements. Trente sept ans plus tard, Dylan n'a pas perdu de son mordant.  
Highlights : "The Wicked Messenger", "Girl Of The North Country", "You Ain't Goin' Nowhere"
Son : 9/10. 

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160) NET #1456 / Red Bluff - Californie, USA [7 Octobre 2002]
Contenu : L'automne 2002 est plus connu sous le nom du "Piano Tour". En effet, bien avant de malmener son synthé pour le correct comme pour le pire, Dylan pianote ici avec délicatesse et maîtrise. Concentré, il chante de manière concernée et ajoute des couplets supplémentaires à ces vieux morceaux, reprenant également un morceau de son ami Warren Zevon, atteint d'un cancer. De son côté, Larry, il alterne tous ses instruments : slide guitar, cistre, pedal steel, violon, formant un habillage soyeux qui apporte un charme supplémentaire à l'ensemble. Quand à Charlie, il se lâche sur "Tombstone Blues" ou la reprise improbable du "Brown Sugar" des Stones. Probablement le meilleur show de 2002 et clairement le mieux enregistré. 
Highlights : "You're A Big Girl, Now", "Tombstone Blues (formidable piano)", "High Water"
Son : 9,5/10. 

161) NET #1490 / Fairfax - Virginie, USA [22 Novembre 2002]
Contenu : Les passionnés du NET décrivent parfois ce show comme un concert de fin du monde, un tour de chant juste avant l'apocalypse. Dernier concert de la tournée, dernier concert pour Charlie (qui veut passer plus de temps avec sa famille mais finira par revenir huit ans plus tard), hommage à Warren Zevon qui vit ses dernières heures et surtout, incroyable jam-session sur "Summer Days". Les témoins disent que chaque membre du groupe, dont Dylan, se sont allongés sur scène pour triturer leurs instruments le plus fort possible. L'enregistrement est plutôt fidèle à cette ambiance déchaîné. Et tout se termine sur un "Blowin'in the Wind" somptueux et un "All Along the Watchtower" qui annonce la fin des temps. Même le "Old Man" de Neil Young est de la partie. Incroyable, c'est à entendre absolument. 
Highlights : "Summer Days (huit minutes de jam !)", "Accidentaly Like A Martyr", "All Along the Watchtower"
Son : 8/10. 

162) NET #1554 / Syracuse - New York, USA [22 Août 2003]
Contenu : Mais le monde ne s'arrête pas et Dylan reprend la route, inusable. Avance rapide jusqu'à l'été 2003 où on le retrouve à New York en grande forme, malgré une voix de plus en plus malmenée. Le français Freddie Koella a repris la guitare et s'en sort plutôt bien, épaulé par un certain Tommy Morrongiello. Malgré un son qui sonne parfois un peu le renfermé, j'écoute cet enregistrement avec plaisir, parce que la setlist est formidable et que le tout tient la route du début à la fin. Avec comme souvent, des frissons supplémentaires sur "Senor" et "This Wheel's On Fire", quasiment construit sur la même structure et qui glacent le sang à tous les coups, la première avec l'harmonica, la seconde avec un solo de guitare féroce. Comparé à d'autres concerts précédents où Dylan s'épuise plus rapidement, il garde ici sa barque à flots. 
Highlights : "Senor (Tales Of Yankee Power)", "Dignity", "This Wheel's On Fire"
Son : 7/10. 


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163) NET #1564 / Berlin [20 Octobre 2003]
Contenu : Avec ses nouvelles couleurs plus sombres, la voix de Dylan peut encore émerveiller. On peut y être allergique certes, et ça ne fera qu'empirer au fil des années. Mais j'aime la manière dont il se bat pour tenir la mélodie ou bien se lance dans un chanté/parlé qui fait la part belle à certaines tournures de phrases et fonctionne à merveille sur certains morceaux, comme un "Desolation Row" particulièrement réussi. Le concert de Berlin est bien enregistré et offre un bon aperçu de 2003, où Dylan se repose plus que jamais sur l'architecture de ses morceaux et reçoit toute la bonne volonté d'un groupe toujours aussi solide. En plus, le piano est toujours de la partie et l'harmonica est beau sur "Love Minus Zero" et "Every Grain Of Sand".
Highlights : "Desolation Row", "Things Have Changed", "Every Grain Of Sand"
Son : 8,5/10. 

164) NET #1586-1588 / Londres [23-25 Novembre 2003]
Contenu : Loin d'être les mieux enregistrés ou les plus solides de l'année, ces trois show londoniens sont pourtant les plus mémorables. Comme c'est souvent le cas lors des derniers concerts de l'année ou des résidences, Dylan sort clairement de la routine. C'est un miracle pour ceux qui attendent impatiemment les multiples surprises que peuvent offrir une setlist du NET : "Jokerman" pas joué depuis des lustres et remaniée avec enthousiasme, "Romance in Durango" qu'on aurait jamais espéré revoir depuis la Rolling Thunder et qui tient la route, gardant tout son charme gitan, "Dear Landlord" avec un piano sublime" ainsi que de vieux trésors extraits des "Basement Tapes"... Certains ont dû sauter de joie dans la salle. Et même si la voix dont je parlais plus haut vous a convaincu d'arrêter le NET en 2002, ne boudez pas votre plaisir car Dylan crache ici les mots avec conviction et vigueur. Je vous conseille le concert du 24 novembre, celui qui sonne le mieux. 
Highlights : "Jokerman", "Romance in Durango", "Dear Landlord"
Son : Entre 7 et 8/10. 

165) NET #1604 / Toronto [20 Mars 2004]
Contenu : Et 2004 marque un point de non-retour pour la voix. C'est bien simple, on a l'impression que Dylan avale des rasoirs pendant toute sa performance. Mais si la première approche est difficile, on y trouve un véritable plaisir ensuite, un peu comme si on habituait ses oreilles aux subtilités du jazz (j'en sais rien, je connais mieux la voix du vieux Dylan que le jazz). À partir de maintenant, se rendre à un concert du Zim, c'est trembler au son de ses raclements de gorge et faire abstraction de toutes les critiques idiotes du genre "ça ressemble pas à la version studio donc c'est naze" ou "pourquoi il a un groupe ?" (inchangés depuis 1965 au final). Alors savourez ce chouette concert à Toronto, bien enregistré, où Dylan fait chanter le public sur "Just Like A Woman" et met le feu sur "Cold Irons Bound" et "Million Miles", usant avec toujours autant de réussite de son harmonica virevoltant. De plus, le piano n'a pas disparu et l'ambiance bluesy sied bien à son organe déchiré.  
Highlights : "Million Miles", "Cold Irons Bound", "Positively 4th Street"
Son : 8/10. 

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166) NET #1643 / Motril - Espagne [10 Juillet 2004]
Contenu : Dans ses meilleurs moments, Dylan sonne quand même aussi bien qu'en studio. Et dans ces cas-là, c'est merveilleux. Surtout quand le groupe est aussi inspiré (Stu Kimball est une excellente addition) et que l'enregistrement est de cette qualité. Les guitares étincellent sur le sous-estimé "Tweedle Dum & Tweedle Dee", et offrent un nouvel arrangement superbe pour "Positively 4th Street". "Hard Rain" risque de vous étonner et "Not Dark Yet" n'a pas perdu de son émotion. Pas une minute de trop pour ce show où, lors d'une chaleureuse nuit espagnole, tout est sous contrôle.
Highlights : "Tweedle Dum & Tweedle Dee", "Positively 4th Street", "Not Dark Yet"
Son : 9/10. 

167) NET #1649 / Poughkeepsie - New York, USA [4 Août 2004]
Contenu : Plutôt que de tout miser sur l'acoustique et la douce intimité, Dylan profite de ce concert face à 700 personnes dans un club bondé pour enflammer les lieux. C'est brute de décoffrage, survolté, Dylan crache comme une vieille bagnole à fond sur l'autoroute, joue de l'harmonica d'une main et du piano de l'autre, et on imagine le public en sueur qui grimpe aux murs pour s'échapper de ce joyeux carnage. Du bon vieux rock'n'roll comme on en fait plus, à écouter très fort sous la canicule. 
Highlights : "The Wicked Messenger", "High Water", "Ballad Of A Thin Man"
Son : 8/10. 

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168) NET #1693 / Rochester - New York, USA [13 Novembre 2004]
Contenu : Si vous ne devez écouter qu'un seul concert datant de 2004, je vous recommande chaudement celui-ci où la voix est plus claire, plus expressive, où le groupe se déchaîne, où l'harmonica et le piano font de "Visions of Johanna" une version d'anthologie et où le son est impeccable. "Ballad of Hollis Brown" sonne comme "Highwater" et Dylan développe avec talent son parler-chanter qui lui permet de zizgaguer avec aisance entre chaque morceaux. Ou de gueuler le blues des jours solitaires avec un punch surprenant. 
Highlights : "Visions of Johanna", "Lonesome Day Blues", "Dignity", "Ballad of Hollis Brown"
Son : 9/10. 

169) US Fall College Tour [Octobre-Novembre 2004]
Contenu : Et l'année se termine par une nouvelle tournée des universités, de Berkeley à Harvard, où les étudiants s'enflamment au son de la voix du maître et de son orchestre bluesy, revisitant classiques et raretés, à la conquête d'un public qui sans cesse se renouvelle. Plusieurs compilations existent et valent le détour malgré un son à la qualité aléatoire. C'est également un best-of de blagues qui prouve que le Zim est heureux d'être là.  
Highlights : "Ballad of A Thin Man", "Blind Willie McTell", "I'll Remember You", etc...
Son : Entre 6 et 8/10. 

La suite très bientôt. Si Dylan ne sonnera plus jamais comme avant et que ses performances seront plus controversés et moins solides durant la deuxième moitié de décennie, il a encore beaucoup à nous offrir, que ce soit en studio ou sur scène... 

Mercredi 7 décembre 2011 à 16:01

What I do is more of an immediate thing ; to stand up on stage and sing, you get it back immediately. It's not like writing a book or even making a record. What I do is so immediate it changes the nature, the concept of art to me". (Bob Dylan)

Nous sommes en 1997 et Dylan n'en finit pas de revivre sous nos yeux et à nos oreilles. Ce coup-ci, il faudra qu'il frôle la mort et croise de nouveau la route de Daniel Lanois pour nous pondre un nouveau chef d'oeuvre et qu'il reprenne la route avec une voix nouvelle et toujours autant d'énergie. De nouveau, je vous invite à découvrir cette belle période, pleine de surprises (et comme d'habitude, faîte une demande dans les commentaires, plus bas, si un show vous intéresse particulièrement, je vous l'enverrais). Petit clin d'oeil à KMS, qui se fera une joie de corriger mes erreurs (si ce n'est pas encore fait, allez visiter son blog). Alors, en route ?

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126) "Time Out Of Mind" Sessions [Janvier 1997]
Contenu : Pas le peine de redire à quel point "Time Out Of Mind" est l'un des plus grands albums de Dylan. Et même pas besoin de se procurer ces sessions car leur contenu a déjà été publié sur le "Bootleg Series Vol.8". Mais il fallait bien que je le mentionne. Parce que c'est à partir de ce nouveau coffre aux trésors que Dylan va inaugurer une voix plus hantée que jamais et une volonté créatrice réaffirmée. Et si jamais vous tombez sur la version alternative de "Not Dark Yet", faîtes-moi signe !
Highlights : Tout. En particulier les différentes versions de "Mississippi". Et "Dreamin' Of You". Et "Red River Shore". Bref, tout. 
Son : 10/10. 

127) NET #851 / Sendai - Japon [20 Février 1997]
Contenu : Comme souvent, c'est à l'Est que le NET reprend. Et comme souvent, les japonais ont le droit à des concerts majestueux, avec pas mal de raretés qui leur sont réservés. Ici, pas d'exception. De "Down in the Flood" à "Rainy Day" en passant par "John Brown", c'est impeccable. Mais ce n'est qu'un amuse-gueule comparé au reste de l'année...
Highlights : "John Brown", "The Man In Me", "What Good Am I"
Son : 7/10. 

128) NET #880 / Lennox - Massachusetts, USA [4 Août 1997]
Contenu : C'est grâce à l'excellent bouquin de Daniel Mark Epstein, "The Ballad of Bob Dylan", que j'ai pu découvrir cette merveille. L'auteur y avait amené son fils afin de lui faire découvrir la magie du Zim, mais était un peu inquiet de ce que pouvait donner un artiste qu'il n'avait pas vu sur scène depuis son concert au Madison Square Garden en 1974. Avec délectation, il raconte comment l'énergie et le son de l'ensemble l'a agréablement surpris, voire bluffé. Et comment même son gamin a apprécié. En effet, avec une playlist parfaite, un son détonnant et le meilleur groupe du NET (selon moi) tout juste rejoint par le batteur David Kemper, Dylan brille de mille feux. D'après Epstein : "C'est un Dylan aux airs de possédé qui fonça à travers ces morceaux, transporté par le rythme au-delà du language (...) il piochait dans les paroles d'origine comme sur une palette, transposant les mots et les phrases, réorganisant les strophes ou bien les supprimant au gré de son inspiration et balançant sur la toile tout ce qui était susceptible d'y adhérer". 
Highlights : "Absolutely Sweet Marie", "Senor", "This Wheel's On Fire", "You Ain't Goin' Nowhere", "Cocaine Blues"
Son : 9/10. 

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129) NET #892 / Philadelphie - Pennsylvanie, USA [20 Août 1997]
Contenu : C'est rare d'entendre Dylan prendre autant de plaisir à jouer qu'en cette soirée d'été, à Philadelphie. Le public est dans sa poche, il blague avec son groupe et attaque ses morceaux avec appétit. Il remercie même l'audience au bout de seulement sept morceaux, un miracle ! Sous la pluie, il exécute un "Shelter From the Storm" d'enfer, qu'il décrit comme "une version de Neil Young", sûrement à cause du feedback omniprésent. Il a beau répéter deux fois le même couplet de "Tangled Up In Blue" et lutter contre un type qui monte sur scène après un "Tears of Rage" furieux, rien ne l'arrête. Le groupe est au meilleur de sa forme (la guitare !) et "Like A Rolling Stone" n'avait plus été joué avec autant de ferveur depuis bien longtemps. Autant vous le dire tout de suite, 1997 est un très bon cru et il faut absolument écouter ce concert et crier de tout coeur avec le public. 
Dylan Talk : "I wanna see everybody clapping! Yeah, my drummer wants to see everbody clapping. He says if you ain't clapping, get outta here! He's just drumming, though, I'm not sure how long he's gonna stay..." 
Highlights : "Shelter From the Storm", "Stuck Inside Of Mobile", "Tears Of Rage", "Like A Rolling Stone"
Son : 8/10. 

130) NET #894 / Vienna "The Wolft Trap Farm" - Virginie, USA [23 Août 1997]
Contenu : Décidément, après qu'il ait frôlé la mort au printemps à cause d'une infection pulmonaire, il semble que les médecins ont laissé repartir Dylan avec des perfusions d'énergie. Ou peut-être qu'il a vu l'au-delà et que son seul moyen de rejoindre le Paradis, c'est d'aligner, soir après soir, des concerts d'anthologie. Même si elle est plus défoncé qu'auparavant, sa voix a retrouvé un certain sens de la mélodie et cette nuit en Virginie est un mélange de rocks violents et de légèreté rare. Bon, il a oublié le nom de sa première partie, mais qui s'en soucie ? À noter que "Blind Willie McTell" rejoint enfin les setlists et ça valait le coup d'attendre...
Highlights : "Man In The Long Black Coat", "Stone Walls and Steel Bars", "Blind Willie McTell".
Son : 8,5/10. 

131) NET #901-902 / Bournemouth - Angleterre [1er et 2 Octobre 1997]
Contenu : C'est sous les feuilles mortes britanniques qu'on retrouve, à l'automne, un Dylan bien vivant. Avec dans ses valises, les morceaux de "Time Out Of Mind" (tout juste paru et qui marque son come-back pour une critique qui l'avait presque oubliée), dont un "Love Sick" qui n'a rien perdu de son mordant. Accompagné d'un groupe toujours aussi solide (mais tout sauf routinier), il se jette dans chaque morceau comme s'il s'agissait du dernier et livre un show quasiment parfait. 
Highlights : "Tough Mama", "Love Sick", "Highway 61 Revisited"
Son : 8/10. 

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132) NET #926 / New York - New York, USA [8 Décembre 1997]
Contenu : Pour clôturer une année magique, Dylan reprend la route des petits clubs, qui lui réussissent toujours. Et qui lui permettent de tester le répertoire du dernier album sans aucune retenue. Et contrairement au Pape Jean-Paul II devant lequel il a joué en septembre, il n'est pas question de s'endormir au Irving Plaza de New York. Il faut remuer les jambes, la tête, danser sur les rocks énervés ("Highway 61" a rarement été aussi enragé et "Cold Irons Bond" est l'un des morceaux les mieux exploités par le NET) et pleurer devant des ballades comme "Cocaine Blues", qui fait autant d'effet que dans les mêmes petits clubs new-yorkais quarante ans auparavant. Et Dylan souhaite même un joyeux anniversaire à un membre de l'audience. Il est plus jeune et ravi d'être là que jamais. 
Highlights : "'Till I Fell In Love With You", "Cold Irons Bound", "I And I", "Highway 61 Revisited"
Son : 9/10. 

133) NET #932-936 / "El Rey Theater", Los Angeles - Californie, USA [16-20 Décembre 1997]
Contenu : Mais c'est sur la côte Ouest qu'on aura le droit à une apothéose : cinq concerts au "El Rey Theater" de L.A., avec en première partie Sheryl Crow ou Beck ("young man with an incredible future" annonce Dylan) et des performances sans aucune fausse note avec des playlists forgés autour de "Time Out Of Mind". Il faut posséder l'intégralité de ces enregistrements impeccables, sachant que mon favori est mon le dernier, celui du 20 décembre. Dylan et son groupe au meilleur de leur forme dans les meilleurs concerts de 1997, une des meilleures années du NET. Ca vous suffit comme superlatifs ? Ah oui et le "Blind Willie McTell" du 18 décembre est peut-être bien le meilleur. 
Highlights : "Tangled Up In Blue", "Oh Babe, It Ain't No Lie", "Joey", "Blind Willie McTell", "Can't Wait", "Cold Irons Bound", etc...
Son : 9/10. 

134) NET #938 / New London - Connecticut, USA [14 Janvier 1998]
Contenu : Après quelques semaines de repos, Dylan est reparti de plus belle et n'a rien perdu de la magie 1997 comme l'atteste ce show qui vous fera sans aucun doute taper du pied. "Can't Wait" a vraiment un rythme géniale et on peut y entendre "Not Dark Yet" et "Make You Feel My Love" pour la première fois. À y repenser, le seul défaut que je reproche à cette période fantastique, c'est le cruel manque d'harmonica. Voilà, c'est dit et ça m'évitera de répéter toujours les mêmes louanges. M'enfin sinon, mêmes les imperfections sont parfaites, hein, pas de soucis à se faire, juste écouter et savourer. 
Highlights : "Not Dark Yet", "Can't Wait", "Million Miles"
Son : 8/10.

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135) NET #958 / Miami Beach - Floride, USA [30 Mars 1998]
Contenu : Au printemps, Dylan embarque dans une mini-tournée dans le Sud du pays en compagnie des Rolling Stones. Et ce premier échauffement est mon favori, le mieux enregistré et le plus délectable. Ah oui et puis il y a "Queen Jane" dans l'une de ses plus émouvantes versions donc forcément, pas facile de rester objectif. Oh et ce traditionnel "White Dove" sublime, oh et un "If You See Her, Say Hello" plutôt rare, oh et les morceaux de "Time Out Of Mind" qui continuent d'émerveiller. La routine. Une putain de belle routine. 
Highlights : "Queen Jane Approximately", "White Dove", "It Ain't Me, Babe" (ah ce banjo !). 
Son : 8/10. 

136) NET #970 / San José - Californie, USA [19 Mai 1998]
Contenu : Décidément, San José est une ville qui réussit bien au Zim. Ici, les Rolling Stones sont remplacés par Van Morrison et Joni Mitchell, rien que ça. Et Dylan prouve à tout le monde qu'il vole à des kilomètres au dessus de ces deux premières parties. 
Highlights : "Absolutely Sweet Marie", "The Man In Me", "Stone Walls And Steel Bars".
Son : 9,5/10. 

137) NET #988 / Bruxelles - Belgique [17 Juin 1998]
Contenu : Bon, je risque de me répéter, mais c'est encore une fois phénoménale. Dylan chante comme si sa vie en dépendait, le groupe est mené d'une main de maître par un Bucky Baxter en feu, le public est en délire et le son est brut de décoffrage. Si je peste un peu ces temps-ci sur l'ouverture systématique des shows par "Leopard Skin", je dois avouer qu'à l'époque, elle décalquait. Et "Hollis Brown" touche de près à la version original tellement elle est hantée et fout des frissons. Et l'harmonica est de retour ! Le meilleur de la tournée européenne estivale, suivi de près par Hambourg, Paris et Stockholm. 
Highlights : "Leopard Skin Pill Box Hat", "Ballad Of Hollis Brown", "Can't Wait"
Son : 8,5/10. 

138) NET #1024 / Puyallup - Washington, USA [22 Septembre 1998]
Contenu : Retrouvailles avec le fidèle Van Morrison à l'automne pour une nouvelle série de concerts grandioses. J'ai choisi celui-ci parce qu'il bénéficie du meilleur enregistrement (on a l'impression que Dylan et son groupe sont dans la pièce) et que la setlist est particulièrement passionnante, avec le Zim qui revisite avec passion ses morceaux en jouant les narrateurs malicieux, investi comme rarement. Mais qu'est ce qu'il attend pour sortir ça officiellement ?
Highlights : "Man In The Long Black Coat", "Masters Of War", "One Too Many Mornings"
Son : 9/10. 

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139) NET #1036 / Minneapolis - Minnesota, USA [23 Octobre 1998]
Contenu : Alors non seulement il s'agit ici du meilleur concert de l'année, mais l'enregistrement vient directement de la console. C'est sorti dans un coffret superbe appelé "Eating Caviar In A King-Size Bed" (oui, "Gotta Serve Somebody" est de retour pour ouvrir le show) et si vous tombez dessus, n'hésitez pas une seconde, vous me remercierez. Et m'enverrez une copie, c'est la moindre des choses. 
Highlights : "Gotta Serve Somebody", "My Back Pages", "Forever Young"
Son : 10/10. 

140) NET #1065 / Binghamton - New York, USA [19 Février 1999]
Contenu : La mandoline de Larry Campbell est ce qui va rendre les concerts de 1999 et 2000 si particuliers et vous plonger dans une chaleureuse ambiance, magnifier l'émotion des ballades et morceaux acoustiques. Un exemple ici avec "Make You Feel My Love" ou "Every Grain Of Sand", belles à pleurer. Encore une fois, la performance et le son sont d'une telle qualité que ça aurait pu sortir officiellement. Un bootleg circule, il s'appelle "Someone's Distant Cry" parce qu'une fille se met à chialer sur "Love Sick", c'est dire...
Highlights : "Watching the River Flow", "Friend Of The Devil", "Every Grain Of Sand"
Son : 9/10.

141) NET #1086 / Zaragoza - Espagne [21 Avril 1999]
Contenu : Difficile de choisir le meilleur de la tournée européenne de 1999. C'est d'un très haut niveau, que ce soit à Marseille, Zurich ou Barcelone. Mon favori reste celui de Saragosse, en particulier le passage acoustique, où "Hard Rain" devient une valse larmoyante, "Tangled Up In Blue" vire au mélodrame et "Blowin' In The Wind" sonne comme une chanson de feu de camp. Et quand il chante "What Good Am I", on a envie de lui répondre "Forever Young" !
Highlights : "A Hard Rain's A-Gonna Fall", "What Good Am I", "'Till I Fell In Love With You"
Son : 7,5/10. 

142) NET #1103 / Eugene - Oregon, USA [14 Juin 1999]
Contenu : C'est l'été et Dylan s'embarque dans une nouvelle tournée des petites salles en compagnie de Paul Simon, tantôt première partie, tantôt sur scène avec lui. À Eugene, un show favori des amateurs du NET, "Down Along The Cove" fait sa première apparition live, Larry Campbell joue du violon sur "My Back Pages" et Dylan semble passer un aussi bon moment que son public (oui c'est la belle époque où on l'entend se marrer et blaguer comme un gamin). 
Dylan Talk : "I wanna say hello to all the ex-hippies tonight. I've never been a hippie myself but... I'm an honorary hippie!"
Highlights : "Down Along the Cove", "Blind Willie McTell", "Simple Twist Of Fate"
Son : 8/10. 

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143) "Ace Of Clubs, Small Venue Shows [Juin-Juillet 1999]
Contenu : Une compilation de 5CD qui réunit le meilleur de cette tournée estivale en compagnie de Paul Simon. Six heures de musique avec le concert d'Eugene, cité plus haut, dans son intégralité. Un tas de bonnes surprises et un son honorable en général. Que ce soit les morceaux acoustiques ou les blues-rock décontractés, tout s'écoute avec plaisir de toute façon. 
Highlights : "Desolation Row", "Girl Of The North Country", "Visions of Johanna"
Son : Entre 7 et 8/10. 

144) NET #1159 / Worcester - Massachusetts, USA [14 Novembre 1999]
Contenu : Je crois que l'automne 1999 est l'une de mes périodes favorites du NET. Oui, je sais, je dis ça sans arrêt mais là, je parle en particulier de cette ambiance, de cette douceur qui va bien avec la saison, de cet habillage chaleureux apporté par la pedal-steel de l'indispensable Larry Campbell. Parfois je préfère les concerts plus bruts et agressifs, mais quand je suis d'humeur mélancolique ou tranquille, je reviens souvent vers l'automne 1999 et ce show en particulier, ou celui d'Ithaca, la nuit suivante. J'imagine même qu'avec une cheminée dans mon appartement, je savourerais encore plus la magie de ces concerts. Bon, mon rapport à la musique et au NET est un peu fou, mais jetez-y une oreille, cheminée ou pas, il s'agit d'une heure et demie de beauté, une espèce de grâce maladroite (oui pourquoi pas) entoure Dylan et son groupe et un sentiment d'étrange tristesse ne vous lâchera pas. Les seize minutes de "Highlands" (condensées, il est vrai) sont une raretés et vous feront peut-être planer... 
Dylan Talk : "On the drums is David Kemper. He's the only drummer that never lies, unless he's in bed!" (il faudrait sortir un livre avec toutes les blagues idiotes ou salaces de Dylan, dont son batteur est souvent la cible !). 
Highlights : "Mama You've Been On My Mind", "Highlands", "Not Dark Yet"
Son : 8/10. 

145) NET #1166 / Anaheim - Californie [10 Mars 2000]
Contenu : Et la décennie s'achève avec un Dylan au meilleur de sa forme, des shows plus émouvants et concis que jamais, un groupe parfait rejoint par le fougueux Charlie Sexton. Pour vous dire, j'ai presque télécharger l'intégralité de l'année 2000 tellement chaque show est une perle. Commençons par celui d'Anaheim, un grand moment du NET (encore un !), superbement enregistré et enchaînant les moments de bravoure, que ce soit le nonchalant "Things Have Changed", le retour d'un "Dignity" féroce, une reprise de bluegrass de "This World Can't Stand Long", les débuts de "Tell Me Is Isn't True" et le plus beau "Not Dark Yet" qui existe (et je compte la version studio).  
Highlights : "Dignity", "Things Have Changed", "This World Can't Stand Long", "NOT DARK YET", etc...
Son : 9/10. 

146) NET #1194 / Cologne - Allemagne [11 Mai 2000]
Contenu : Idem. Performance bouleversante. Setlist fantastique. Ambiance chaleureuse. De l'harmonica. Son impeccable. Un must. 
Highlights : "Roving Gambler", "Gates Of Eden", "Every Grain Of Sand". 
Son : 9/10.

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147) NET #1213 / George - Washington, USA [18 Juin 2000]
Contenu : Si j'aime autant 2000, c'est aussi parce que la plus belle des routines s'installe. Vous pouvez écoutez n'importe quel show d'une oreille distraite et ça sonnera de la même façon à vos oreilles. Mais écoutez le au casque, sous la couette ou en prenant un bain chaud, et il prendra une dimension inattendue. Parce que tout est une question de détails, de petits moments qui vous donnent des frissons, surtout lorsque l'un de vos morceaux favoris (ici, "Visions of Johanna" et "Queen Jane") sont revisités et que votre mémoire musicale est en larmes parce qu'elle reconnaît des mots et découvre de nouvelles émotions à travers la prononciation de Dylan, les arrangements du groupe... Cela est surtout valable pour 2000, et ce concert de George, qui peut soit vous passez complètement au dessus de la tête ou vous faire fondre en larmes. 
Highlights : "QUEEN JANE APPROXIMATELY", "Visions of Johanna" (n'importe quel concert réunissant ces deux morceaux est un miracle bon pour une éternelle postérité et devrait être enseigné dès l'école maternelle...)
Son : 9/10. 

148) NET #1251 / Portsmouth - Angleterre [24 Septembre 2000]
Contenu : Un show tellement bon que deux morceaux furent publiés officiellement sur la compilation "Live 1962-2000 : Thirty-Nine Years Of Great Concert Performances". Beaucoup de ballades très émouvantes (dont "Fourth Time Around" aussi doux que l'original et un "Mama You've Been On My Mind" avec un beau solo d'harmonica) et un Charlie Sexton très en forme sur "Can't Wait", "Gotta Serve Somebody" et "The Wicked Messenger". Le concert de Rotterdam, trois jours plus tard, est également à conseiller
Highlights : "Mama You've Been On My Mind", "Fourth Time Around", "The Wicked Messenger". 
Son : 9/10. 

149) NET #1256 / Munster - Allemagne [1er Octobre 2000]
Contenu : Qui aurait cru que "If Dogs Run Free", improvisation jazzy datant de 1970, se retrouverait, trente ans plus tard, joué pour la première fois sur scène ? Sûrement pas le public allemand qui a eu le droit à une belle surprise avec cette version qui tient étonnement la route. C'est aussi le NET, ce côté ludique de ne jamais savoir à quoi s'attendre. Et cette setlist est juste incroyable, de la reprise de "Duncan & Brady" à "I Shall Be Released" en passant par "Standing In The Doorway" (autre pépite du dernier album) et "John Brown". Même "All Along the Watchtower" fait son retour après une courte absence, à la grande joie de Sexton. Et comme le son provient directement de la console, autant vous dire que c'est nickel. 
Highlights : "Standing In The Doorway", "
Son : 9/10. 

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150) "Pathway To The Stars" - Various 2000 College Venues [Novembre 2000]
Contenu : À l'automne, alors que les feuilles mortes tombent sur les campus, Dylan visite les universités américaines et ravit des milliers d'étudiants qui ne s'attendaient sûrement pas à voir une vieille légende dans son genre apparaître aussi vivant et inventif. "Wow, il est classe le Bob, pas ringard pour un sou !". "Pathway to the Stars" est la compilation idéale, avec pas mal de raretés, comme "10 000 Men" ou "I Threw It All Away" une des plus belles ballades country jamais écrite. 
Highlights : "I Threw It All Away", "Positively 4th Street", "Frankie Lee And Judas Priest". 
Son : Entre 7 et 8/10. 

Jamais Dylan n'atteindra plus de tels sommets. Mais ça ne l'empêchera pas lors de la prochaine décennie d'offrir à son public des albums et des concerts inoubliables. Que l'on revisitera la prochaine fois, quand vous serez remis de vos émotions...


Lundi 28 novembre 2011 à 23:45

 
"In the early 90's, the media lost track of me, and that was the best thing that could happen. It was crucial, because you can't achieve greatness under media scrutiny. You're never allowed to be less than your legend. When the media picked up on me again, I'd fully developped into the performer I'd needed to be and was in a position to go any which way I wanted." (Bob Dylan)

Si l'on s'en tient à la discographie officielle de Dylan, on peut se demander ce qu'à bien pu faire l'artiste entre 1993 et 1996. Une période discrète, avec seulement un MTV Unplugged à se mettre dans les oreilles. Mais en cherchant plus loin, on découvre une activité toujours aussi soutenue sur scène, avec un Never Ending Tour qui entre dans une belle période et des enregistrements secrets qui valent le détour. Nous voilà donc reparti à explorer les coulisses de l'oeuvre du Zim, avec ce que j'ai trouvé de plus intéressant (encore une fois, tout cela n'est que mon avis et le reflet de mes préférences). Et ne vous inquiétez pas, si vous voulez trouver les fichiers correspondant aux bootlegs dont je vous parle depuis déjà sept articles, il suffit de demander. Prenez juste le temps de me laisser un commentaire. 

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106) NET #469 / Petange - Luxembourg [21 Février 1993]
Contenu : De la tournée printanière en Europe, c'est le concert que j'ai sélectionné. Parce que c'est solide, que la voix est assurée et qu'on y trouve des surprises comme une reprise de Johnny Cash ou des morceaux du récent "Good As I Been To You". Rien à redire donc, les amateurs du NET vont se régaler et passer une bonne soirée dans cette ville du Luxembourg. Je fais par contre l'impasse sur le printemps américain, plus routinier, mais que cela ne vous empêche pas d'aller vous y replonger, on ne sait jamais. 
Highlights : "Folsom Prison Blues", "Tomorrow Night", "Jim Jones". 
Son : 8/10.

107) World Gone Wrong Sessions [Mai 1993] 
Contenu : Après quelques essais entre Austin et Los Angeles, Dylan s'installe confortablement dans son garage de Malibu pour poser sur bandes de nouvelles reprises acoustiques de chansons traditionnelles et de classiques de la folk-music et du blues, en prévision de "World Gone Wrong", nouvel opus encore plus classieux que le précédent. La plupart des sessions se retrouve sur le disque mais je signale ici la présence de "32-20 Blues" (disponible sur "Tell Tale Signs" dès 2008), "Mary And The Soldier", "Hello Stranger", "Twenty-One Years", "Goodnight My Love" qui resurgiront, il faut l'espérer, sur un Bootleg Serie un jour ou l'autre...

108) NET #492 / Barcelona [1er Juillet 1993]
Contenu : Infatigable, Bob reprend la route de l'Europe dès les premiers jours de l'été. De Londres à Porto en passant par Toulouse. Et le témoignage le plus intéressant de sa ballade au soleil est ce concert espagnol. La setlist est parfaite, bon mélange de raretés interprété avec envie et rocks solides exécutés avec fougue. Mention spéciale à "The Man In Me", frais comme au premier jour. Et les morceaux acoustiques font bien dix minutes chacun, tant Dylan prend un plaisir inégalé à triturer sa guitare, tout aussi bien que l'on a pu l'entendre sur les deux albums de reprises. Forcément, le bootleg sorti à l'occasion s'appelle "From the Coast of Barcelona". Ah, Barcelone, tu me manques terriblement... 
Highlights : "The Man In Me", "Little Moses", "Born In Time"
Son : 7/10. 

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109) NET #515 / Vienna - Virginie, USA [9 Septembre 1993]
Contenu : Plus je replonge dedans, plus je me dis que 1993 était une grande année pour le NET. Et c'est vraiment à l'automne que la machine s'emballe, lors de cette tournée avec Santana en première partie et un Bucky Baxter qui n'a pas volé sa place dans le groupe du Zim, avec sa pedal-steel qui apporte de nouvelles couleurs à l'ambiance. Et ce show en Virginie, il est brutale, dès l'intro sur "Stuck Inside", on sent que Dylan est à fond dedans et très vite, chaque morceau dépasse les six minutes, allant même jusqu'à un "Positively 4th Street" dément de neuf minutes. Pourtant, on ne s'ennuie pas. La diction renouvelle sans arrêt le ton des morceaux, et tout le monde s'en donne à coeur joie (surtout sur un "All Along the Watchtower" où les riffs sont percutants et où même Dylan s'époumone comme rarement à l'époque). Le son étant fantastique pour un enregistrement amateur, l'écoute de ce concert procure un plaisir immédiat. Bref, un must. 
Highlights : "All Along the Watchtower", "Positively 4th Street", "Hattie Carroll", "Series Of Dreams". 
Son : 8/10. 

110) NET #533 à 536 / Supper Club - New York, USA [16-18 Novembre 1993]
Contenu : J'aurais pu écrire un article entier seulement consacré à cette résidence au Supper Club de New York, en novembre 1993. C'est le must absolu du Never Ending Tour. Une parenthèse acoustique imaginée dans la lignée de "Good As I Been To You" et "World Gone Wrong", une étape essentielle dans la reconstruction de Dylan, de son envie de jouer et de questionner la temporalité de ses chansons et de celles des autres. Un trésor oublié qui aurait méritée une sortie officielle, et qu'on peut espérer un jour être publié officiellement tel un "Bootleg Series Vol. 13 : Live At Supper Club". Il suffit d'être un simple amateur du Zim pour savourer la beauté inespéré de l'entreprise. Jamais plus on entendra Dylan faire autant d'efforts pour satisfaire une foule en délire tout sans pour autant se sacrifier aux attentes, réinventant avec une ferveur belle à entendre des morceaux obscures de son catalogue ou des reprises de traditionnelles. Vous pouvez au choix vous procurez des best of ou chacun des quatre concerts, et je vous conseille cette option parce qu'ils ont chacun leur intérêt et brillent chacun du même feu. Tout est de l'or : "Tight Connection To My Heart" en version acoustique est mille fois plus belle que la version original pop FM, "One Too Many Mornings" brise le coeur mais surtout, surtout, il faut entendre "Queen Jane". Difficile de décrire la joie ressenti lorsque pour la première fois, j'ai entendu cette version de mon morceau favori transformé en complainte bouleversante, où Dylan va chercher des notes qu'on le croyait incapable d'atteindre, face à un public qui l'encourage et accompagné d'un groupe (exemplaire du début à la fin) qui tisse une toile acoustique douce et fragile autour du troubadour. Je ne vous parle même pas des fantastiques solos d'harmonica. C'est un matin nouveau, et cette chaleur retrouvée, cet enthousiasme de la part de Dylan, on va le retrouver décliné sous toutes ses formes sur la route du NET jusqu'à 1997 et son hospitalisation. Le bootleg le plus essentiel de la décennie. Et peut-être même qu'on en reparlera tellement il y a dire... 
Highlights : "QUEEN JANE APPROXIMATELY", "Tight Connection To My Heart", "Blood In My Eyes" et absolument tout le reste ! 
Son : 10/10. 

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111) NET #545 / Hiroshima - Japon [16 Février 1994]
Contenu : 1994 débute avec le "Far East Tour" qui propulse de nouveau Dylan au Japon. La confiance retrouvée grâce à l'expérience du Supper Club, n'ayant plus rien à prouver à personne mais à lui-même et à sa bonne étoile, il livre des concerts enthousiastes, comme en témoigne ce passage à Hiroshima (qui ne fait non plus l'effet d'une bombe, même si j'avais bien envie de sortir ce jeu de mot tout pourri). Des morceaux plutôt rare sont revisités et on a le droit à la première version acoustique de "Masters Of War" depuis 1962. Et ça valait le coup d'attendre puisqu'elle est superbe. C'est sorti sous un beau coffret intitulé "Through A Glass Darkly" au packaging et son très satisfaisants. Et si vous en voulez encore, les deux concerts à Tokyo sont du même acabit.  
Highlights : "Masters Of War", "She Belongs To Me", "Man In The Long Black Coat"
Son : 8/10. 

112) NET #587 / Cracovie - Pologne [17 Juillet 1994]
Contenu : Je vous disais la dernière fois qu'il est encore plus savoureux d'écouter les concerts du NET en s'imaginant l'ambiance du show, selon la saison, le pays concerné et les petits détails qui font parfois tout le charme des performances. Ici, au beau milieu de l'état, échoué en Pologne, Dylan doit se battre contre une tempête qui débarque sans prévenir et l'empêche, au grand désarroi d'un public furieux, de terminer son concert. Afin de faire plaisir au public polonais qui le voit pour la première fois, il parvient tout de même à aligner neuf morceaux, dont un "Watchtower" déchaîné (et de circonstance) et un "Masters Of War" où la pluie et les mains de la foule viennent accompagner une interprétation hantée. Tout ça a été enregistré de manière plutôt correct malgré la tempête et c'est assez incroyable d'entendre les gouttes de pluie et Dylan qui veut absolument offrir au public un concert réussi. Il dira d'ailleurs à l'organisateur qu'il s'agissait du meilleur concert et du meilleur public de sa carrière. Faut pas trop exagérer Bob, mais ça reste en effet un show assez unique dans son genre... Et encore une fois, pour les gourmands, permission de dévorer le concert de Varsovie, tout aussi chouette mais sans la pluie !
Highlights : "Jokerman", "I Don't Believe You", "Shelter From the Storm (sous une véritable tempête !)"
Son : Entre 6 et 7/10. 

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113) NET #596 / Woodstock 1994 [14 Août 1994]
Contenu : Comme pour se faire pardonner d'avoir manqué le fameux festival organisé au pied de sa maison, Dylan revient à Woodstock pour livrer douze morceaux face à une foule de gamins à qui il montre qu'il en a encore dans le bide. Il suffit de chercher sur YouTube ou bien Dailymotion les vidéos de la performance ou d'écouter ce concert plein d'énergie pour être convaincu. C'est puissant et beau de l'entendre comme ça et de voir son groupe au meilleur de sa forme. En plus, c'est un enregistrement pro, alors que demande le peuple ?
Highlights : "It Takes A Lot To Laugh, It Takes A Train To Cry", "Highway 61 Revisited", "It Ain't Me, Babe". 
Son : 9/10. 

114) NET #623 / Rochester - New York, USA [22 Octobre 1994]
Contenu : Encore un concert de légende pour les amateurs du NET. D'abord, parce que la performance est incroyable. Tellement que la foule envahira la scène pendant "Like A Rolling Stone", forçant les musiciens à remballer leurs instruments et à quitter les lieux. Rien n'est à jeter ici, tout se savoure avec un beau sourire tellement Bob est concerné par ce qu'il propose de nouvelles couleurs à chacun des morceaux et des intonations inédites et malicieuses, comme s'il les chantait pour la première fois. Le "Desolation Row" est l'un de mes favoris, toute périodes confondus. Et je crois bien que cette nuit un peu folle à Rochester est définitivement dans mon panthéon des performances nineties. Je ne sais pas trop quoi en dire, il faut l'écouter pour en saisir toute la magie...
Highlights : "The Man In Me", "All Along the Watchtower", "I Don't Believe You", "Desolation Row", "Don't Think Twice"... bref, tout du début à la fin, même ce "Like A Rolling Stone" interrompu par une foule en délire !
Son : 8/10. 

115) MTV Unplugged Sessions [15-18 Novembre 1994]
Contenu : Même si Dylan n'est pas aussi enthousiaste et brillant qu'au Supper Club, il se livre au même genre d'exercice sous les caméras de MTV pour ce "Unplugged", véritable passage obligé. Peut-être parce que justement, les médias sont alors de nouveau braqués sur lui et que ce n'est pas dans cette situation qu'il se sent le plus à son aise pour se réinventer. Vous pouvez écouter la version officiel publié l'année suivante, ou bien redécouvrir avec ce bootleg les morceaux bêtement mis de côté par les producteurs, comme un "I Want You" superbe ou un "Hazel" pas joué depuis The Last Waltz. Et puis c'est l'unique concert entier du NET filmé et enregistré avec cette qualité sonore et visuelle, alors on va pas cracher dans la soupe non plus...
Highlights : "Absolutely Sweet Marie", "Hazel", "My Back Pages", "I Want You".
Son : 10/10. 

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116) 1995 European Tour [Mars-Avril 1995]
Contenu : Après une longue pause bien méritée, Bob attaque une nouvelle ballade en Europe pour démarrer une année qui sera forte en concerts mémorables. Et quoi de mieux qu'un coffret cinq CDs pour réunir le meilleur de ce printemps où il enchaîne bons concerts sur bons concerts, toujours avec cette volonté retrouvée d'offrir à public quelque chose de solide tout en se faisant lui-même plaisir et en revisitant des perles oubliées de son répertoire ? Si ce coffret est introuvable (ce qui est sûrement le cas), n'hésitez pas à fouiller dans les setlists et à me dire quel show vous intéresse le plus, je me ferais un plaisir de vous envoyez un lien pour le télécharger. Parce qu'ici, tout est de bonne tenue, en particulier mon favori, le concert à Prague du 11 mars, qui démarrait ce retour sur les chapeaux de roues. 
Highlights : Quasiment tout. 
Son : Entre 7 et 8/10. 

117) NET #676 / San Francisco - Californie, USA [23 Mai 1995]
Contenu : Avec une playlist concise et juste parfaite, Dylan illumine la Californie. De l'intro sur "Down in the Flood" où le groupe tisse un barrage de riffs incendiaires jusqu'à un "The Times They Are A-Chagin'" éblouissant où Dylan chanterait presque juste, c'est un bonheur d'écouter ce concert en boucle, surtout que le son est impeccable. 
Highlights : "Down in the Flood", "Queen Jane Approximately", "Boots of Spanish Leather"
Son : 8/10. 

118) NET #678 / Monterey - Californie, USA [26 Mai 1995]
Contenu : Quelques jours après, toujours en Californie et un show tout aussi indispensable (pour les amateurs du NET, bien entendu, ceux qui ne jurent que par le Dylan sixties n'ont de toute façon pas grand intérêt à continuer la lecture de cette liste). Quelques variations dans la playlist le rendent encore plus fantastique, comme ce "Jokerman" qui se transforme presque en ballade ou un des plus beaux "Mr Tambourine Man" de la décennie. Un bon compagnon pour le concert de San Francisco. Dans l'excellence de 1995, les deux font la paire. 
Highlights : "Jokerman", "Mr Tambourine Man", "Born In Time"
Son : 8/10. 

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119) NET #710 / Barcelone [24 Juillet 1995]
Contenu : Emprunté à un ami qui possède le bootleg, j'ai pris mon pied en écoutant ce concert à Barcelone. D'ailleurs, j'ai remarqué que les concerts à Barcelone de Dylan sont souvent mes favoris. Je ne sais pas si ça vient de la ville (que j'aime tellement) ou de lui. Ici, ça vient en tout cas d'une belle ferveur sur des morceaux comme "Senor" ou "Most Likely You Go Your Way", et d'une belle émotion sur "I Shall Be Released" ou "Shooting Star" et comme d'habitude, un beau son qui donne l'impression d'y être. Décidément, en cette belle année 1995, Dylan fut très généreux avec son public européen. En bonus sur le CD, un "Like A Rolling Stone" joué avec les Stones, quelques jour après, à Montpellier, alors qu'il ouvrait pour le groupe de Jagger & Co. 
Highlights : "Senor (Tales of Yankee Power)", "Shooting Star", "Tangled Up In Blue". 
Son : 8/10. 

120) Rock & Roll Hall Of Fame Show [2 Septembre 1995]
Contenu : Introduit par Bruce Springsteen au Rock & Roll Hall Of Fame, Dylan accepte son prix et offre à ses potes venus pour l'occasion un mini-concert où il se montre tour à tour embarrassé et inspiré. C'est disponible sur différentes compilations et c'est à écouter parce que le son est superbe et que Springsteen joue les guest-star. Procurez-vous également la version unique de "Restless Farewell" joué le même mois à un hommage à Frank Sinatra. 
Highlights : "All Along the Watchtower", "Just Like A Woman"
Son : 8/10. 

121) NET #715 / Fort Lauderdale - Floride, USA [23 Septembre 1995]
Contenu : La tournée d'automne, intitulée "Fall Classics Tour", débute avec un concert privé dans cette ville de Floride, un lieu parfait j'imagine pour voir Dylan briller sous l'été indien. Oui, je me sens poète, surtout lorsque j'écoute cette belle performance, où la ferveur du printemps s'est transformé en douceur et où Bob rend hommage à ses chansons favorites, alignant reprises sur reprises, de "Lucky Old Sun" à "Real Real Gone" de Van Morrison en passant par le "West L.A. Fadeaway" du Grateful Dead. Jerry Garcia ayant disparu durant l'été, son vieil ami se devait bien d'offrir ses condoléances et il le fera souvent avec ce superbe "Friend of the Devil", peut-être sa reprise la plus sublime. 
Highlights : "Friend of the Devil", "West L.A. Fadeaway", "When I Paint My Masterpiece"
Son : 8/10. 

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122) NET #750 / Boston - Massachusetts, USA [10 Décembre 1995]
Contenu : Pour finir l'une des plus géniales année du NET en beauté, Dylan se lance dans une mini-tournée entre Boston et Philadelphie intitulée "Lost Paradise Tour". Et c'est une apothéose, en particulier à Boston où il offre une performance passionnée, caractéristique de sa renaissance scénique. Dès un "Drifter's Escape" incisif, le ton est lancé. On ne s'ennuie pas un moment et l'électricité dans l'air ne retombe jamais, le show atteignant des sommets sur des morceaux comme "Tears of Rage" ou la reprise d'"Alabama Getaway". Sans parler de l'apparition surprise de Patti Smith, éternelle groupie du Zim, qui vient apporter un peu plus de beauté à "Dark Eyes", trésor oublié des eighties, un duo hanté par ces deux voix si uniques. 
Dylan Talk : (après "Dark Eyes") "A lot of girls have come along since Patti started, but Patti is still the best". 
Highlights : "Drifter's Escape", "Senor (Tales of Yankee Power)", "Tears of Rage", "Dark Eyes"
Son : 9/10 (oui, quasi-parfait). 

123) NET #763-765 / Portland, "The Maine Event" - Maine, USA [19-21 Avril 1996]
Contenu : Si Dylan offre moins de concerts en 1996, il continue d'écrire sa légende à sa manière avec une détermination qui ne fait que se renforcer (et culminera l'année suivante avec "Time Out of Mind"). Et le moment le plus mémorable de l'année, ce sont ces trois soirées à Portland, surnommé "The Maine Event", parce qu'il y a en effet évènement. Des raretés comme s'il en pleuvait ("Seven Days", pas joué depuis la Rolling Thunder, "This Wheel's On Fire", "Pledging My Time"), le retour glorieux de "Visions of Johanna", un groupe solide et un harmonica omniprésent qui étire les morceaux vers de nouveaux horizons. De la variété et de la solidité, les deux mots-clés de 1996, superbement représentés ici. 
Highlights : "This Wheel's On Fire", "Visions of Johanna", "Seven Days", "Positively 4th Street"...
Son : 8/10. 

124) NET #786 / Berlin [17 Juin 1996]
Contenu : Si le "Maine Event" est superbe, ce concert à Berlin est probablement le meilleur de l'année. De nouveaux arrangements surprises, une voix assurée et malicieuse, un enregistrement chaleureux qui plonge d'emblée dans cette douce nuit d'été... Un "Queen Jane" d'exception (et c'est peu dire concernant mon morceau favori) qui peut presque rivaliser avec celui du Supper Club de 93. Des reprises brillantes. Un harmonica bouleversant qui part dans tous les sens. Un son exceptionnel. Un indispensable de la période. 
Highlights : "Queen Jane Approximately", "Positively 4th Street", "Love Minus Zero/No Limit". 
Son : 9/10. 

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125) NET #820 / Dallas - Texas, USA [25 Octobre 1996]
Contenu : Et on termine cette période miraculeuse par ce show à Boston. Là, c'est plutôt subjectif. Mon favori de la tournée automnale qui clôt 1996. Bon, j'ai pas écouté chacun des concerts non plus, mais de ceux dont j'ai croisé la route, c'est celui qui m'a le plus marqué et celui où je me replonge le plus souvent. À part un "Joey" plus inspiré que d'habitude et un "If You See Her Say Hello" plutôt rare, pas de véritables surprises. Juste un bon petit concert, où Dylan assure du début à la fin. 
Highlights : "If You See Her, Say Hello", "Shelter From the Storm", "Just Like Tom Thumb's Blue"
Son : 8/10. 

Vous m'avez compris : si vous désirez découvrir les trésors oubliés de Dylan, la période de renaissance qui s'opère entre 1993 et 1996 est essentielle. Tant de bonnes surprises. Et c'est loin d'être terminé parce que la renaissance sera proclamé au grand public avec le chef d'oeuvre "Time Out Of Mind" et tout ce qui s'ensuit. À suivre dans un prochain chapitre. 



Lundi 21 novembre 2011 à 11:05

"Critics should know there is no such thing as forever. Does anybody call Henry Ford a Never Ending Car Builder? Anybody ever say that Duke Ellington was on a Never Ending Bandstand tour? These days, people are lucky to have a job. Any job. So critics might be uncomfortable with me working so much. Anybody with a trade can work as long as they want. A carpenter, an electrician. They don't necessarily need to retire." (Bob Dylan, Rolling Stone Magazine, 2009).

Toujours le sens de la formule Bob. Pourtant, l'appelation "Never Ending Tour", c'est pas lui et ça lui parle pas vraiment, comme il le dit ici. Mais si ça vous dérange pas, je vais tout de même l'utiliser. Et même la raccourcir : "NET", comme le veut la tradition. Et la numéroter parce que cette tournée sans fin a fait l'objet d'encyclopédies bien ordonnées et chaque concert est cataloguée et disponible de manière pirate sur le net. Le NET sur le net. Drôle. Avec cette septième partie, ma liste attaque une période qui a de nouveau divisé les amateurs et les experts (oui, c'est systématique avec Dylan) et que j'ai moi-même découpé en plusieurs parties pour qu'on y voit plus clair. Je vous propose donc de découvrir dès maintenant non pas les meilleurs moments du NET, mais ceux que je préfèrent. Entrecoupés toujours de bootlegs annexes, parce que Dylan n'a pas fait que revisiter son oeuvre sur scène entre 1988 et aujourd'hui, il a aussi continué de l'enrichir et de cacher des trésors sur sa route. 

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86) NET #1 / Concord - Californie, USA [7 Juin 1988]
Contenu : Sans le savoir, c'est en Californie que Dylan lance le Never Ending Tour (enfin, c'est comme ça qu'on l'appelle). Il avait juste besoin d'une bonne grosse séries de dates pour expérimenter ses nouvelles techniques vocales et guitaristiques, avec un groupe solide. Et peut-être parce que la confiance n'est pas encore pleinement retrouvée, c'est Neil Young qui est convoqué pour faire le show et aligner les solos déments. C'est tout l'intérêt de ce show, le Loner et l'aspect historique. Il n'y a pas de fin mais voici un début honorable. 
Highlights : "Subterranean Homesick Blues", "Man Of Constant Sorrow", "Gates of Eden".
Son : 8/10.

87) NET #3 / Berkeley - Californie, USA [10 Juin 1988]
Contenu : Du solide toujours, surtout quand Neil vient prêter main forte à son pote. Des raretés pas entendus comme ce "San Francisco Bay Blues" qui fait hurler de joie la foule californienne, et "Rank Strangers To Me" bancale mais moins que la version studio. Excellente énergie du début à la fin malgré une voix qui alterne entre rage et précipitation...
Highlights : "San Francisco Bay Blues", "Absolutely Sweet Marie", "Watching The River Flow".
Son : 7/10. 

88) NET #6 / Denver - Colorado, USA [15 Juin 1988]
Contenu : S'ils sont tous trouvables sur le net, les concerts du Never Ending Tour n'ont pas tous fait l'objet d'une sortie bootleg (vous imaginez un peu ce que ça représenterait ?). Cette sixième date à Denver a eu la chance de bénéficier d'une excellente édition avec beau coffret, son parfait, et même si Neil Young a disparu, le guitariste G.E. Smith n'est pas en reste. Colombia aurait presque pu sortir ça de manière officielle, si jamais elle désire un jour publier un Bootleg Series Vol.15 : The Never Ending Tour (1988). On peut toujours rêver...
Highlights : "One More Cup Of Coffee", "Mama, You Been On My Mind", "Maggie's Farm".
Son : 9/10.

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89) NET #15 / Wantagh - New York, USA [30 Juin 1988]
Contenu : Encore un show publiée d'une belle manière par les bootlegeurs. Et pour cause. Il s'agit de l'un de mes favoris du NET. Comme il a eu lieu dans un lieu nommé Jones Beach, j'ai toujours cru que Dylan avait joué au bord de l'océan. La première fois que je l'ai écoute, je me souviens, c'était pendant une soirée caniculaire, tard, et j'imaginais Bob et son groupe sur une petite scène avec la Lune par dessus le Pacifique, et comme c'était mon premier show du NET que j'écoutais, j'étais tout excité d'entendre de nouvelles versions de ces morceaux intemporels. La magie ne s'est pas estompée. C'est quelque chose d'assez personnel, pas sûr que tout le monde appréciera. Mais voilà, j'affirme qu'il s'agit que juste après celle du "Hard Rain Show", il y a ici ma version live favorite de "You're A Big Girl Now", à mi-chemin entre un rock de stade et une tension inouï rendu possible par le jeu incroyable de G.E. Smith, particulièrement en forme. Les rocks sont nerveux, les ballades magnifiques, on a l'impression d'y être et on veut agiter une bougie dans cette chaude soirée d'été. 
Highlights : "You're A Big Girl Now", "Boots of Spanish Leather", "Stuck Inside Of Mobile" "Lakes of Ponchatrain"...
Son : 9/10. 

90) Bridge School Benefit [4 Décembre 1988]
Contenu : Un concert de charité entièrement acoustique, où les guitares de Dylan et Smith s'accordent parfaitement devant un public conquis. Classiques et musique traditionnelle sont revisitées avec réussite et les Heartbreakers de Tom Petty sont également de la partie. Chouette !
Highlights : "Girl Of The North Country", "Pretty Boy Floyd". 
Son : 7/10. 

91) Oh Mercy Sessions [Mars 1989]
Contenu : "Oh, Mercy" est un album tellement miraculeux et l'histoire de ces sessions sont si passionnantes, que Dylan lui-même y a consacré le plus beau chapitre de ses "Chroniques", à relire absolument en réécoutant ces outtakes toutes plus géniales les unes que les autres, présente pour la plupart sur le "Bootleg Series Vol.8" ou sur l'excellent bootleg "Deeds of Mercy". De la version alternative de "Most of the Time" à celle de "God Knows" en passant par "Series of Dream", rien est à jeter. Sur le chemin de la rédemption artistique, Dylan a laissé parmi ses plus beaux morceaux. 
Highlights : Absolument tout.
Son : 9/10.

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92) Never Ending Tour Rehearsals [Mai 1989]
Contenu : Des répétitions pour la tournée européenne estivale. Ce genre d'enregistrements est, concernant le NET, plutôt rare et comme le son est plutôt bon, autant en profiter. Surtout que la plupart des morceaux répétés ici ne seront même pas joués sur scène. Il y a donc des raretés et un Dylan qui une fois de temps en temps, a l'air concerné. 
Highlights : "Give My Love To Rose", "Just Like Tom Thumb's Blues", "Not Fade Away".
Son : 7/10.

93) NET #88 / Cava Dei Tirreni - Italie [21 Juin 1989]
Contenu : Encore une belle nuit d'été, en Italie cette fois. Pour apprécier le NET, rien de tel en effet que de se plonger dans le décor, de s'imaginer l'ambiance et de l'écouter du début à la fin tard dans la nuit. C'est ma méthode en tout cas. Et elle marche très bien pour ce show particulièrement bon. Tony Garnier, fidèle bassiste qui restera jusqu'à la fin (s'il y en a une), vient de rejoindre l'équipe et apporte des couleurs supplémentaires à un show énergique et chaleureux, où Dylan a une vraie ferveur dans la voix. À noter une reprise de Willie Nelson, "Pancho And Lefty", réussie. Hautement recommandable donc, surtout si vous suivez ma méthode. Ou la votre. Mais dans ce cas-là, il faudra partager. 
Highlights : "Shelter From the Storm", "Pancho & Lefty", "Knockin' On Heaven's Door"
Son : 7/10. 

94) NET #92 / Athènes - Grèce [28 Juin 1989]
Contenu : Ce beau mois de juin se termine à Athènes, par un show dans la lignée des précédents, c'est-à-dire solide, énergique et chaleureux. Même les petits défauts et égarements du Zim et sa troupe deviennent charmants et participent au plaisir de l'écoute. C'est sorti en bootleg sous l'appelation "House of Gold", un beau coffret il paraît. Van Morrison vient accompagner Dylan sur deux morceaux à lui, le classique "House of Gold" de Hank Williams est repris et on a le droit à la seule version acoustique d'"Every Grain of Sand". De quoi vous convaincre définitivement que 1989 est une année cruciale et passionnante pour tout amateur du Zim qui se respecte. 
Highlights : "House of Gold", "Every Grain of Sand", "Most Likely You Go Your Way"
Son : 8/10. 

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95) NET #146 / Beacon Blues Theatre - New York, USA [12 Octobre 1989]
Contenu : Si le son n'est pas de la première fraîcheur, ces trois jours de résidence au Beacon Theater sont à écouter puisqu'ils ont permis à Dylan de revisiter des raretés avec une belle ferveur. Ce n'est pas du niveau de la tournée de juin mais tout de même, il y a "Queen Jane" et "Queen Jane", c'est mon morceau favori. Et Dylan commence à fouiller avec réussite dans le répertoire de "Oh, Mercy", son nouveau bébé récemment publié et acclamé, à juste titre, par la presse et le public. Joliment compilé sous l'appelation "Beacon Blues Again". 
Highlights : "Queen Jane Approximately", "What Good Am I?", "Everything Is Broken".
Son :

96) NET #171 / Toad's Place - New Haven, Connecticut [12 Janvier 1990]
Contenu : 1990, c'est mon année de naissance. Et même si elle est plus bancale pour Dylan que la précédente en studio et sur scène, elle reste néammoins un cru à redécouvrir et réhabiliter. À commencer par cet impressionnant concert à New Haven, dans un endroit improbable, Toad's Place. Le coin du Crapaud. Et le Zim croasse drôlement bien tout au long de ces quatre sets répartis sur toute la journée, 240 minutes et 50 morceaux en tout. Une playlist phénoménale, avec un lot énorme de reprises et de raretés. Et un look de cow-boy superbe que l'on retrouve en couverture du bootleg "Toad's Place", divisé en deux volumes. Dommage que le son ne soit pas à la hauteur de l'événement.
Dylan Talk : (juste avant "Lay Lady Lay") "This is one of my few romantic songs. Romance does not really play that big a part in my life, but it used to..."
Highlights : "I Dreamed I Saw St. Augustine", "In The Pines", "Precious Memories", "Dancing in the Dark [Bruce Springsteen]".
Son : 6/10. 

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97) NET #185 / Hammersmith Odeon - Londres [8 Février 1990]
Contenu : J'aime beaucoup ce show. Rien de particulièrement génial, juste une performance solide et une playlist intéressante. Un ami le possède en vinyle et c'est toujours agréable de l'écouter, surtout quand la machine s'emballe, comme sur "Political World" ou l'inusable "All Along the Watchtower" (qui sera, comme vous le savez peut-être, le morceau le plus joué lors du NET et lors de la carrière de Dylan tout court). D'autres morceaux moins souvent jouées sont ici revisités, de "You Angel You" à "Pledging My Time" et il y a beaucoup d'harmonica, ce qui est toujours bon signe. Un bootleg existe sous le nom "Staying Here With You" et le son est honorable. 
Highlights : "Political World", "You Angel You", "Disease of Conceit".
Son : 7/10.

98) Under The Red Sky Sessions [Mars-Avril 1990]
Contenu : C'est pas du même niveau que les sessions d'"Oh Mercy" mais comme j'ai beaucoup d'affection pour "Under the Red Sky", je vous le conseille quand même. Oui, c'est un album sympathique, attachant. Les versions (un peu) alternatives d'"Under The Red Sky" ou "Handy Dandy" en sont un bel exemple. Même "TV Talkin' Song" a son charme si on la laisse faire...
Highlights : "Under the Red Sky", "Handy Dandy" "Born In Time"
Son : 8/10. 

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99) 1990 USA Midwest US Fall Tour [Automne 1990]
Contenu : Il a fallu deux compilations pour réunir le meilleur de la tournée automnale de 1990 : "Getting Harder and Harder" et "More Sunrises". Et elles valent toutes les deux le détour. Dylan devient un peu erratique mais lorsqu'il brille, il brille et c'est tout l'intérêt de ce genre de compilation. On retrouve ici des chansons qu'il n'a jamais joué avant et ne rejouera plus dans de belles versions au son très correct. 
Highlights : "Love Minus Zero/No Limit", "Dark As A Dungeon", "Song To Woody". 
Son : Entre 7 et 8/10. 

100) NET #316 / Stockholm - Suède [25 Juin 1991]
Contenu : Passons directement à la tournée européenne de juin. Et ce concert suédois parcouru de moments forts, que ce soit les guitares sur "Shelter From the Storm", l'émotion de "Bob Dylan's Dream" ou un "Man In The Long Black Coat" braillard à souhait. Et ce que je préfère dans ces shows du début des nineties, c'est l'utilisation de l'harmonica, omniprésent. 
Dylan Talk : (avant "Maggie's Farm") "Here's one of my farm songs. It's about cruelty to animals. Yeah!"
Highlights : "Shelter From the Storm, "Bob Dylan's Dream", "Man In The Long Black Coat". 
Son : 7/10.

101) NET #353 / Madison - Wisconsin, USA [5 Novembre 1991]
Contenu : De l'année 1991, c'est le concert que je préfère. D'abord, parce que le son est parfait et que c'est sorti dans un beau coffret sous l'appellation "Madison '91". Ensuite, parce que la playlist est remarquable, en particulier trois reprises : "You Don't Know Me", "Trail of the Buffalo" et "That Lucky Old Sun" que Dylan exécute avec une belle conviction, comme s'il faisait des efforts digne d'un studio d'enregistrement, comme s'il s'apprêtait déjà à nous pondre les deux recueils de reprises qui vont bientôt illuminer ce début de décennie. Autour de ces trois surprises, chaque morceau rayonne. "Simple Twist of Fate" est en mode parlé-chanté, "Shooting Star" ne manque pas d'émotion et l'harmonica virevolte toute la nuit. Le NET dans toute sa magie. 
Highlights : "Simple Twist of Fate", "You Don't Know Me", "Trail of the Buffalo", "Shooting Star", etc... 
Son : 9/10. 

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102) NET #386 / Waikiki - Hawaii, USA [24 Avril 1992]
Contenu : C'est le genre de trucs qui peut vous paraître fou, mais il y a encore des fans qui débattent pour savoir quoi penser de ce show hawaïen. Oui, quand on est un fan fou furieux de Bob, on ne se bat plus pour réhabiliter les albums studios, mais pour les bootlegs. Personnellement, je trouve Dylan bien empoté avec sa chemise bouffante sur la scène de Waikiki, sa voix déraille trop souvent, il manque une vraie énergie et le pilotage automatique est souvent de mise. Mais, la playlist est merveilleuse et lorsqu'il veut bien faire un effort, Dylan s'en sort pas trop mal. Allez vous faire votre opinion parce qu'il y a controverse, aussi fou que cela puisse vous paraître !
Highlights : "Most of the Time", "She Belongs To Me", "Idiot Wind" (un peu ratée mais tout de même), " 
Son : 8/10. 

103) NET #396 / San José - Californie, USA [9 Mai 1992]
Contenu : Là, il y a consensus : c'est une merveille. Ou un joyeux bordel comme j'aime l'appeler. Même le magazine Rolling Stone avait à l'époque attiré l'attention de ces lecteurs sur cet excellent enregistrement pirate d'un show suprenant. À écouter au casque. Rien de subtil, tout est brutal, même le passage acoustique. C'est "Hard Rain" version 1992. Le groupe se déchaîne autour d'un Dylan qui est comme le capitaine d'un navire naufragé, tentant de tenir la barre contre vents et marées, allant chercher les textes et les mélodies au fond de ses entrailles pour les jeter en pature à un public qui n'en croit pas ses oreilles. Il improvise des tournures de phrases inédites, sépare chaque syllabe comme si elles étaient toutes une arme de destruction massive et semble noyé dans un mélange de noirceur et d'énergie. Bref, on ne s'ennuie pas une seconde et ce show qui titube et s'enflamme est à écouter absolument. 
Highlights : "Shelter From the Storm", "Idiot Wind", "Union Sundown", "All Along the Watchtower"
Son : 8/10. 

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104) The Bromberg Sessions [3-5 Mai 1992]
Contenu : J'ai sauté de joie lorsque j'ai enfin découvert les quelques morceaux rescapés de ces sessions avec le producteur de "Good As I Been To You". On raconte que Dylan y a enregistré une liste incroyable de reprises et on espère toujours les voir resurgir sur un bootleg officiel. En attendant, il faut écouter ce "Sloppy Drunk" brinquebalant, ce "Polly Vaughan" touchant, ce "Catskills Serenade" superbe et surtout ce "Miss The Mississippi" (publié sur "Tell Tale Signs"), encore meilleur que tout ce qu'on retrouve sur les deux albums de reprises officiels. Ces sessions font partie de la légende et ont un charme désuet difficile à décrire. Même le son étouffé participe à leur charme et à leur aspect mystérieux, intemporel. Un peu comme s'il s'agissait de la suite des "Basement Tapes". 
Highlights : "Polly Vaughan", "Duncan And Brady", "Catskills Serenade", "Miss The Mississippi".
Son : 6/10. 

105) NET #448 / Youngstown - Ohio, USA [2 Novembre 1992]
Contenu : J'ai mis de côté la tournée estivale, pas si grandiose que celle du printemps ou celle de l'automne, où Dylan, après avoir été célébré pour ses trente ans de carrière avec tout ses amis, ne se repose pas sur ses lauriers et reprend la route avec un groupe solide et un harmonica qu'il ne lâche pas. Je vous conseille "Springfield" et ce concert à "Youngstown". Grâce à un enregistrement impeccable, on a l'impression d'y être et c'est un beau complément, un peu moins nerveux, à la magie du concert à San José. 
Highlights : "I've Been All Around This World", "Farewell to the Gold", "It Takes A Lot to Laugh, It Takes A Train To Cry".
Son : 8/10. 

Pour résumer, il faut se procurer en priorité les numéros 89, 91, 101, 103, 104 et 105 de cette liste. Et découvrir dans l'ordre ou pas ce Never Ending Tour au début enthousiasmant et plein de bonnes surprises. La suite sera encore meilleur puisque dans mon prochain article, on attaquera la période que je préfère, celle qui va de 1993 à 1996. 


Samedi 12 novembre 2011 à 23:38

On a lu tout et n'importe quoi sur Dylan et les années 80. Certes, ce n'est pas sa période la plus prolifique pour ce qui est de chef d'oeuvres intemporels (excepté "Oh, Mercy") mais elle contient un tas de trésors. On peut les trouver sur la discographie officielle (mais ça, j'en ai déjà parlé ou j'y reviendrais) et surtout sur les bootlegs. Chutes de studio, tournées en compagnie de Tom Petty, du Grateful Dead... Malgré tout ces égarements, il y a de quoi sauver beaucoup de meubles, et de beaux meubles durant cette décennie maudite. Cette sixième partie commence là où la période gospel se termine et va nous mener jusqu'en 1987, peu de temps avant le début du Never Ending Tour... 

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69) Infidels Outtakes [Avril-Mai 1983]
Contenu : Que l'on aime ou pas "Infidels", il y a de quoi trouver son compte dans ces sessions, célèbres parce qu'on y retrouve "Blind Willie McTell", l'un des plus beaux morceaux de toute la carrière de Dylan, qu'il a décidé de mettre de côté sur un coup de tête. Ce qui est intéressant ici, c'est d'écouter la version électrique du morceau, un peu plus bancale, mais tout de même grandiose. Avec Mark Knopfler et Mick Taylor dans l'équipe, l'artiste est inspiré et pond de très bons morceaux : l'incisif "Foot of Pride", les bonbons acidulés "Tell Me" et "Someone's Got A Hold Of My Heart" ainsi que "Lord Protect My Child", déjà présentes sur le "Bootleg Series Vol.3". Ce que j'adore dans "Infidels" (et c'était déjà le cas dans "Shot of Love"), c'est l'harmonica. Débarrassé d'une production parfois un peu synthétique, il resplendit dans des perles comme "Angel Flying Too Close to the Ground" ou cette belle version alternative de "Don't Fall Apart On Me Tonight". Niveau rock, "Julius & Ethel", "Union Sundown" et "Clean Cut Kid" sont aussi patauds que divertissants. Deux instrumentales anecdotiques mais bien foutus, "Don't Fly Unless It's Safe" et "Dark Groove" ainsi que d'intéressantes prises de "Jokerman" et "Sweethart Like You" viennent compléter des sessions vraiment indispensables. Tellement qu'il existe un tas de coffrets les concernant, le plus recommandable étant certainement "Rough Cuts", au son parfait. 
Highlights : Dur de choisir". "Blind Willie McTell" (bien entendu) et "Foot Of Pride" sont mes favorites. 
Son : 8/10. 

70) David Letterman Show [22 Mars 1984] 

Contenu : Un passage très énergique dans l'émission culte de Letterman, avec un "Jokerman" furieux, un "Licence to Kill" plus poignant que l'original et "Don't Start Me Talkin'", une reprise d'un vieux classique blues de Sonny Boy Williamson. Dylan a peut-être un peu forcé sur la boisson mais ça lui donne une énergie rarement égalé sur les plateaux de télé. En bonus, les répétitions. 
Highlights : "Jokerman", "Don't Start Me Talkin'"
Son : 7/10. 

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71) 1984 Tour Rehearsals [23 Mai 1984]
Contenu : Parfois, Dylan répète, s'amuse à jammer sur ses vieux morceaux et un type l'enregistre dans l'ombre. Et souvent, une compilation nous propose le meilleur de ces répétitions. Quand en plus, Mick Taylor tient la guitare et que le Dylan, il est vocalement en forme, c'est du tout bon. La tournée 1984 prend forme et sera un bon cru. 
Highlights : "I And I", "Angel Of Rain", "Simple Twist of Fate"
Son : 8/10. 

72) Gothenburg, 1984 [9 Juin 1984]
Contenu : Comme d'habitude, le live officiel n'est pas représentatif de la qualité d'une tournée. Pour les frustrés de "Real Live", je vous conseille ce show suédois, qui bénéficie d'un excellent coffret au son quasiment pro. La setlist est parfaite, Dylan s'en donne à coeur joie (les amoureux d'harmonica seront plus que servis) et Mick Taylor fait rugir sa guitare du début à la fin. Même Santana vient lui prêter main forte. 
Highlights : "Tombstone Blues", "All Along the Watchtower", "Love Minus Zero/No Limit"
Son : 9/10. 

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73) Jokerman In Europe [14 Juin 1984]
Contenu : C'est pas quelque chose qu'on retrouve souvent dans les biographies du Zim ou dans les discussions sur sa carrière scénique, mais putain, la tournée européenne de 84 était vachement bien. Ce concert autrichien est une preuve supplémentaire de l'énergie d'un artiste qui revisite les points forts de sa discographie et fait entendre sa voix entre les riffs de Taylor et Santana. On passe d'un "Jokerman" furieux à un "Every Grain of Sand" poignant et tout s'enchaîne à une allure folle, sans jamais tomber dans la lourdeur. 
Highlights : "Jokerman", "Every Grain of Sand", "Heart of Mine"
Son : 8/10.

74) Live At Palaeur [19 Juin 1984]
Contenu : Me demandez pas pourquoi, c'est ce concert à Rome qui reste mon favori. Toujours la même formule, mais quelque chose en plus qui fait que j'y reviens souvent et que je l'écoute du début à la fin. La voix est plus chevrotante mais c'est ce qui fait son charme et quand Mick Taylor se lâche, je deviens euphorique. J'attribue ça à la douce folie qui me guette depuis que j'ai commencé à déterrer les bootlegs de Dylan mais aussi à la beauté de cette chaude nuit italienne où l'artiste rayonne.  
Highlights : "License to Kill", "I Shall Be Released", "Ballad of a Thin Man"
Son : 8/10. 

75) Wembley Stadium 1984 [7 Juillet 1984]
Contenu : Certes, s'entourer de collègues célèbres deviendra une mauvaise habitude de Dylan pendant le reste de la décennie, où il s'appuiera trop souvent sur une aide extérieure pour noyer son manque d'inspiration. Mais ça ne pose pas problème en 84, lorsque pour clôturer son passage en Europe, il invite Chrissie Hynde, Eric Clapton, Carlos Santana et Van Morrison dans le stade de Wembley pour un concert d'anthologie. Certains titres se retrouveront sur "Real Live" et pas les meilleurs. Je vous conseille donc ce disque qui nous montre un Dylan qui contrôle toujours la situation, avant de perdre légèrement les pédales... 
Highlights : "Leopard Skin Pill Box Hat", "Senor (Tales of Yankee Power)", "It's All Over Now, Baby Blue"
Son : 8/10. 

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76) Live Aid - Rehearsals And Performance [Juillet 1985]
Contenu : Pas le moment le plus glorieux de Dylan que ce Live Aid où il maltraite trois anciennes protest-songs en compagnie de Keith Richards et Ron Wood, dans une ivresse totale. Mais si l'on est un complétiste digne de ce nom, il faut posséder ce moment embarrassant, rien que pour rigoler un bon coup. Soit vous achetez le CD avec les répétitions de l'appart de Ronnie (imaginez un peu l'ambiance avec les trois lascars éméchés) ou bien vous vous procurez ça sur une compilation. Dylan fait quand même un peu de la peine en 85 et on a beau dire mais "Empire Burlesque" à côté de ça, c'est un chef d'oeuvre. 
Highlights : Euh...
Son : 7/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/t51f-copie-1.jpg77) True Confessions For Carol - Sydney '86 [24 Février 1986]
Contenu : Désormais, il y aura les irréductibles. Ceux qui défendront Dylan à tous les coups. Et également ceux qui le rangeront au placard, le traitant de ringard, de parodie. À cause d'albums douteux (bientôt, je réhabiliterais "Down in the Groove" promis) et de choix de carrière douteux ("We Are the World", le film "Hearts of Fire"). Et cette division va durer jusqu'en 1989. La traversée du désert. Vous vous doutez bien que je fais partie des défendeurs (pas toujours objectifs) de l'artiste et que même en 1986, j'affirme que Dylan avait encore un minimum de lucidité. Suffisamment pour s'entourer de Tom Petty et des Heartbreakers lors de la tournée "True Confessions". L'élève et le maître se partagent la scène et les chansons, revisitent des raretés du catalogue dylanien ("I Forgot More", "When the Night Comes", "Lenny Bruce") et proposent lors de leur passage en Australie, un show longue durée et plein de temps forts. Certes, la voix de Dylan est plus nasale que jamais, mais elle tient la route et Petty lui apporte l'énergie nécessaire pour que le tout s'écoute avec un plaisir non contenu. Ce show à Sydney est mon favori de la tournée, celui qui a été le mieux compilé et si vous voulez redonner une chance au Dylan de l'époque, il faut vous le procurer. 
Highlights : "Positively 4th Street", "Girl Of the North Country", "When the Night Comes Falling From the Sky"...
Son : 8/10. 
Dylan Talk : (avant "It's Alright Ma") "I just read another concert review the other day. It said "Bob's sounding like a parody of himself. He sounds just exactly like he's imitating himself". I should like to know who I'm supposed to sound like, you know. I know it's hard when so many people sound like me these days. But someday, somebody got to tell these people that I'm still here. Well, I can't sound like anybody else. I don't know how to. If I did, I would..."

78) Farm Aid 1986 [4 Juillet 1986]
Contenu : Organisé suite à une parole maladroite de Dylan lors du Live Aid (voir plus haut), le Farm Aid a pour but de récolter des fonds et d'aider les agriculteurs américains. Pour ne pas reproduire le fiasco de l'été précédent, Dylan s'entoure cette fois de Tom Petty et de son équipe, avec qui il a déjà fait ses preuves sur scène (voir plus haut). Et miracle, Dylan est en forme olympique et parvient à tenir la barque sur flots tout le long de cette performance pleine d'énergie et d'enthousiasme. Juste avant d'attaquer un "Like A Rolling Stone" plein de bravoure, Dylan remercie chaudement Tom Petty et ses Heartbreakers". Moralité : pour un concert de charité, mieux vaut un Tom Petty rodé qu'un Keith Richards bourré.  
Highlights : "Lonesome Town", "Accross the Borderline", "Band of the Hand"
Son : 9/10. 

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79) Live At Tacoma Dome 1986 [31 Juillet 1986]
Contenu : La deuxième partie du "True Confessions Tour" avec Petty est moins réussie. Durant l'été, aux USA, la machine rouille déjà un peu et on sent Dylan moins concerné, bâclant un peu son long tour de chant. Malgré tout, quelques shows gardent toute leur superbe, comme ce live à Tacoma, dans l'état de Washington. La playlist est d'enfer, Dylan alterne entre moments de bravoure et confusion plutôt drôle à écouter (voir son message ridicule sur les prisons juste avant "In The Garden") et les Heartbreakers servent un honorable rock'n'roll. Dommage que le son ne soit pas forcément à la hauteur mais pour les amateurs de la tournée, c'est à posséder. 
Highlights : "I'll Remember You", "One Too Many Mornings", "Rainy Day Women #12&35".
Dylan Talk : (confus) "Where do you wanna be? You wanna be there? You just be right there. We'll be right there. I wish she could be right there. No, she could be right there. That's where she's gonna be. Ok..."
Son : 6/10. 

80) Hearts Of Fire Outtakes [Août 1986]
Contenu : On est d'accord, le film est une sombre bouse, juste bon à se marrer un coup face à un Dylan en roue libre totale. Mais pour les plus curieux, écouter les chansons enregistrés pour la bande originale ne relève pas d'une telle torture. "Had a Dream About You Baby" est un rock sympatoche (trouvable également sur "Down in the Groove", que je défendrais à l'occasion, oui, promis). "The Usual" est un single à écouter (ne serait-ce qu'une fois) et le reste est plutôt anecdotique. Mais tout de même, mieux vaut écouter ça que de voir le film. 
Highlights : "The Usual", "Had A Dream About You" (oui pas mieux à se mettre sous la dent)
Son : 7/10. 

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81) The French Girl - Rehearsals With the Dead [Avril 1987]
Contenu : Alors que la presse s'acharne et que la dépression le guette violemment (lire le bouleversant passage correspond dans ses "Chroniques"), Dylan a une vision. Après Petty, voici le Grateful Dead à la rescousse ! Et c'est lors de répétitions avec Jerry Garcia et sa bande (eux aussi gros producteurs de disques pirates), que Dylan redécouvre son plaisir à jouer, à revisiter son catalogue avec une nouvelle technique inspiré du blues, qui lui permet de jouer n'importe quelle morceau n'importe comment, pour le meilleur et pour le pire. Le Never Ending Tour est né. Mais avant ça, il y a donc cette tournée avec le Dead et ces répétitions joliment enregistrés et où l'on retrouve des morceaux rarement jouées auparavants, que Dylan décortique avec un nouveau sens de la musicalité. Jerry et les autres s'en donnent à coeur joie dans son dos et même si ça relève parfois plus d'une expérimentation bancale, il y a de beaux moments de grâces dans ses bandes. 
Highlights : "Queen Jane Approximately", "The French Girl", "Senor (Tales of Yankee Power)", 'Stuck Inside of Mobile", "I Want You"
Son : 8/10. 

82) Alternate Live Dylan & Dead [Juillet 1987]
Contenu : Mélange de plusieurs show datant de juillet 87, voilà une représentation plus flatteuse de la tournée qu'a pu être le maudit "Dylan & The Dead", live officiel décrié par la critique et les fans. Moins soporifique et plus maîtrisés, ces versions s'écoutent avec plaisir, Dylan et Garcia forment un beau duo à l'occasion et c'est le meilleur moyen de réhabiliter une tournée encore une fois injustement méprisée (même si Colombia a vraiment merdé avec "Dylan & The Dead", je le redis). 
Highlights : "Ballad of Frankie Lee & Judas Priest", "Silvio", "Queen Jane Approximately"
Son : 8/10. 

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83) Temples In Flames - Europe '87 [Septembre 1987]
Contenu : Plutôt que de sortir ce "Dylan & The Dead" difficile à digérer (et j'en remet une couche), le Zim aurait mieux fait de publier officiellement un témoignage de sa tournée avec Petty. Les Heartbreakers sont de retour à l'automne 87 pour un nouveau tour de piste, intitulée "Temples In Flames". J'ai discuté avec des fans qui ont une passion démesuré pour ces concerts. Que je trouve moi-même enthousiasmants, pas delà à crier au génie. Juste un Dylan toujours aussi porté par le groupe qui l'accompagne et qui offre des performances généreuses et énergiques à un public qui pour une fois, ne crie pas au scandale et prend son pied. Il y a de très beaux enregistrements du passage en Europe et cette compilation les regroupent dans un beau coffret (même si c'est dans le désordre le plus complet). 
Highlights : "You're A Big Girl, Now", "Go Down Moses", "House of the Rising Sun"  
Son : 8/10.

84) Flashing for the Refugees - Bruxelles '87 [8 Octobre 1987]
Contenu : Plutôt que d'entendre les miettes, vous pouvez aussi avoir un concert intégral de la tournée, comme cette soirée d'octobre à Bruxelles, où Dylan et Petty tiennent la barre avec une performance passionnée et qui tient la route du début à la fin. Oui, on est bien en 1987 et Dylan tient la route, vous ne rêvez pas. Qu'il est bon parfois d'être un pirate...
Highlights : "Gotta Serve Somebody", "Desolation Row", "Pledging My Time"
Son : 7/10.

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85) Final Night & More - Wembley '87 [17 Octobre 1987]
Contenu : On peut donc rêver d'un "Bootleg Series Vol. 17 : Temples in Flames" qui compilerait le meilleur de cette chouette tournée dont l'apothéose est ce concert à Wembley. Le dernier show de l'année et également l'ultime performance pré-Never Ending Tour (même si ça, Dylan ne le sait pas et ne le revendique absolument pas). Superbe coffret de 95 minutes où le temple est véritablement enflammée et où Dylan et son co-pilote Petty prouvent une bonne fois pour toute qu'il ne faut pas mettre cette décennie à la trappe, que l'envie est encore là, que la passion s'en va et revient, mais ne s'éteint jamais vraiment. 
Highlights : "Heart of Mine", "I Dreamed I Saw St Augustine", "Simple Twist of Fate"
Son : 8/10. 

La prochaine fois : Juste avant qu'"Oh, Mercy" nous rassure sur la capacité de Dylan à pondre des chef d'oeuvres en studio, le Never Ending Tour débute dans l'indifférence générale... Ah, et pour ceux que ça intéresse, allez écoutez les Travelling Wilburys et arrêtez de dire que les années 80 sont à oublier. Certes, Dylan a parfois dérivé dans des eaux troubles, mais il ne s'est jamais noyé. 

Convaincu ? 

Samedi 5 novembre 2011 à 23:44

Cette liste non-exhaustive de mes enregistrements pirates favoris du Zim nous amène désormais dans une période controversée. Et comme je ne suis pas une page Wikipédia, je ne vais pas vous refaire l'histoire de la conversion chrétienne de Dylan, ni chercher à la justifier, juste vous dire que j'aime beaucoup la tournée gospel et encore plus celle qui annonce ce revirement, la tournée mondiale de 1978. Peut-être que plus tard, j'aurais l'occasion de vous parler de mon amour pour "Slow Train Coming" et "Shot of Love". 

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51) Rundown Rehearsal Tapes [Janvier-Mai 1978]
Contenu : Quatre CDs où l'on retrouve Dylan et un nouveau groupe, et des chansons en pleine transformation à l'approche d'une tournée mondiale gigantesque, qui débutera au Japon. "Like A Rolling Stone", "You're Gonna Make Me Loneseom" et "It's All Over Now, Baby Blue" ont le droit à de nouveaux arrangements, "Leopard-Skin", "Most Likely You Go Your Way" et "If Not For You" font l'objet d'essais qui n'aboutiront pas sur scène, le classique blues "My Babe" est repris dans la joie et la bonne humeur et malgré tout ses soucis familiaux et existentielles, Dylan a une vraie énergie et un désir de se renouveler forcément passionnant lorsque le son est au rendez-vous et qu'on peut écouter la genèse de ces nouvelles versions. En particulier sur le 3ème CD, la répétition du 30 janvier 1978, celle qui s'écoute le mieux et où "Tomorrow is a Long Time" resplendit et où l'on peut découvrir cette perle cachée, "Repossession Blues". La compilation se termine sur des séances printanières où les chansons ont le droit à un nouveau lifting et enfin, des bonus comme "Am I Your Stepchild" abandonnée sur "Street Legal" ou "More Than Flesh and Blood". Pour les amoureux du son ample et du spectacle grandiloquent de 78, c'est donc à se procurer absolument. 
Highlights : "Repossession Blues", "If Not For You", "Am I Your Stepchild", "Coming From the Heart".
Son : Entre 6 et 7/10. 


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52) Stop Crying - Los Angeles, 1978 [2 Juin 1978]
Contenu : Même si j'ai de l'affection pour le "Live At Budokan", la performance de Dylan à L.A. est encore plus énergique et passionnée. Les arrangements sonnent superbement bien dans ce grand amphitéâtre et sont joliment capturé sur ce bootleg. Et Dylan bavard, introduit ainsi "Tangled Up In Blue" : "This is the story of my life"
Highlights : "Tangled Up In Blue", "One More Cup of Coffee", "I Want You"..
Son : 7/10. 

53) Border Beneath The Sun - Paris, 1978 [6 Juillet 1978]
Contenu : Le grand retour de Dylan en France, douze ans après l'Olympia 66, pour quatre soirées à guichets fermés au Pavillon de Paris. La presse en avait beaucoup parlé et c'est pour beaucoup de gens le premier souvenir du Zim. J'étais loin d'être né mais il s'agit probablement du show de 78 que j'ai le plus écouté. J'adore cette longue intro avec "My Back Pages" en version instrumentale, le côté grand spectacle avec entracte et l'émotion qui se dégage de la plupart des morceaux, en particulier ceux issus du dernier album en date, "Street Legal". Et on laisse la conclusion à Bob en personne : "Merci. Bonsoir. Vive la France !". 
Highlights : "Baby Stop Crying", "The Man In Me", "Going Going Gone"
Son : 8/10. 

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54) Changing of a Religious Seeker - Chicago, 1978 [18 Octobre 1978]
Contenu : Très bon enregistrement d'un show entraînant, émouvant. Derrière le mascara, les choristes et les costumes à paillettes, il y a beaucoup de sincérité dans la voix de Dylan, parfois chancelante, parfois puissante. Et qui nous balance "It's All Over Now Baby Blue" avec une intensité rarement égalée, même à Newport. Comme s'il était touché par la grâce (ce qui est déjà le cas). 
Dylan Talk : (c'est qu'il est bavard durant cette période le Dylan) "I'll see you later, good luck to you, don't let nothing get in the way..."
Highlights : "It's All Over Now, Baby Blue", "Ballad of A Thin Man", "I Shall Be Released", "Forever Young"
Son : 8/10. 

55) Hush, Hush, Sweet Charlotte [10 Décembre 1978]
Contenu : Le meilleur show de l'année. Si certains trouvent que "Live At Budokan" sonne faux et ronronne, je leur conseille de passer la nuit à Charlotte, en ce froid soir de décembre. La longue tournée touche à sa fin, "Street Legal" vient de sortir et une ambiance de grande foire gitane frappe la ville de Caroline du Nord. Le mascara coule sur les joues de Dylan et la rage l'emporte. Avec l'aide d'un saxo dément, il s'époumonne comme jamais il ne l'avait fait avant, même pas sur la Rolling Thunder, et livre les plus belles performances de "Senor", "One More Cup of Coffee" et surtout, un "Changing of the Guards" à la limite du punk-rock, encore plus puissant que l'original et qui écrase tout sur son passage. Deux heures de spectacle total, de furie et de pure émotion. Culte et à ne manquer sous aucun prétexte. 
Dylan Talk : (avant Senor) "
I was riding on a train one time from Durango, Mexico to San Diego. I fell asleep on the train and woke up in this town called Monterey. And there was, I guess it was about past midnight. Not too much happening, but just maybe around that time. And a family was getting off the train. An old man was stepping up on the platform to get up on the train. And he came down the aisle and took a seat accross the aisle from me. Meantime the train was tille in the station. Anyway, I was watching this whole thing through the window which was turnerd into a long mirror. And finally I felt a strange vibration and I had to turn to look at this man. He wasn't wearing anything but a blanket. So I turned my head to look at him. Both his eyes were on fire, I could easily see that, and there was smoke coming out of his nostrils. I said well this is the man I had to talk to. So I turned back to look out the mirror again. I finally got up the courage to talk to him. And the train started moving and the conversation went something like this..."
Highlights : "Love Minus Zero/No Limit", "Senor (Tales of Yankee Power)", "One More Cup of Coffee", "Changing of the Guards"
Son : 8/10. 

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56) The Real Street-Legal, 1978 Tour Compilation [1978]
Contenu : Vous reprendrez bien un peu de ce world tour 1978 ? Voici un best of des moments forts de la tournée et des chutes de studio cités plus haut. D'ailleurs, si vous possédez déjà les concerts et les répétitions que j'ai mentionnés, pas la peine d'avoir cette compilation. Mais si vous voulez juste un petit aperçu de la période, au delà du "Live At Budokan", c'est parfait. 
Highlights : "Lonesome in My Bedroom", "She Loves Crazy", "Love Her With A Feeling", "Where Are You Tonight?"
Son : Entre 6 et 8/10. 

57) Contract With The Lord I & II [Du 1er au 16 Novembre 1979]
Contenu : Deux semaines de résidence au Fox Warfield Theater de San Francisco où Dylan inaugure la tournée gospel. Si le public sera en partie déroutée, il faut bien reconnaître que la performance est endiablée (hihi) et que lorsqu'il s'improvise prêcheur, le Zim a une folle énergie, une vraie envie d'en découdre aussi bien avec ses nouvelles chansons que les anciennes, qui prennent un nouveau sens, apocalyptique. Bon après, si vous ne supportez pas les choeurs, passez votre chemin. Moi, quand je suis d'humeur, j'adore et j'aurais presque envie d'allumer un cierge et de suivre Dylan sur cette longue tournée, sur la route du Paradis, sur la voie de la rédemption. Amen. 
Dylan Talk : 'Now, seeing as we are living in the last of the end of times. I know everybody agress with that. All right, shout if you agree with me..."
Highlights : "Gotta Serve Somebody", "Precious Angel", "When He Returns" (belle à pleurer)
Son : 8/10.

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58) Live By Faith - Santa Monica, 1979 [18 Novembre 1979]
Contenu : On continue avec une semaine à Santa Monica, pour solidifier cette nouvelle incarnation du caméléon. "Live By Faith" nous fait revivre la première soirée, avec un Dylan en verve, qui prêche et annonce la fin du monde. La routine pour l'époque. Mais une belle routine avec un son impeccable et des moments enflammés, comme ce "Pressing On" qui donne envie de taper dans ses mains et de chanter le gospel toute la nuit avec Bobby...  
Dylan Talk : "I don't know what kind of God you believe in, but I belive in a God that can raise the dead. Will raise the dead, does raise the dead all the time... Unless your god can do that, he ain't no God."
Highlights : "Solid Rock", "Pressing On", "Slow Train"
Son : 8/10. 

59) Blood of the Lamb - New Mexico, 1979 [5 Décembre 1979)
Contenu : Alors que de nouveaux fans débarquent dans un grand auditorium du Nouveau-Mexique pour voir leur idole pour la première fois, ils se prennent un tas de sermons dans la gueule par un Dylan plus évangéliste que jamais (on a même le droit à un verset entier de l'Ancien Testament). Malgré la controverse, on ne peut pas lui reprocher un manque de passion, et Dieu soit loué, le son est superbe !
Dylan Talk : (avant de jouer "Saved") "Now, here's a song about being delivered from the devil, who is the God of this world. Prince of the power of the air. Mister Devil. He's infiltered intro everything. Medecine, science, you name it, he's there..."
Highlights : "I Believe in You", "When He Returns", "Gonna Change My Way of Thinking"
Son : 8/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/b65f-copie-1.jpg60) Born Again Music - Toronto, 1980 [20 Avril 1980]
Contenu : Alors que "Saved" vient de sortir et que la critique s'en prend à la foi retrouvé de Dylan, ce dernier reprend la route et se réfugie au Canada où il envisage même d'enregistrer un nouvel album live en ce soir d'avril, à Toronto. Il faut dire que la période gospel se savoure encore plus en concert que sur disque. Ce show ne fait pas exception et l'artiste y fait preuve d'énergie et de toujours autant de conviction lorsqu'il s'agit de sermonner la foule et de prôner le message divin. Ses choristes en solo, vous pouvez zapper par contre...
Highlights : "In The Garden", "Precious Angel", "Pressing On"
Dylan Talk :
'I know sometimes people say to me, "Bob, how can you belive that stuff?" I was raised in the Church, either Methodist, Catholic, Calvinist or whatever. Somebody's got to tell you about Jesus, right?"
Son : 8/10. 

61) Burning of the Page - San Francisco 1980 [13 Novembre 1980] 
Contenu : Retour au Fox Warfield Theater pour deux nouvelles semaines intenses, où le gospel est mêlé à quelques bons vieux morceaux, dans ce qui est connu sous le nom de "A Musical Retrospective Tour". Moins de sermons, toujours autant de passion. Et Carlos Santana en invité qui rejoint Bob sur quatre morceaux. "Burning of the Page" offre un beau témoignage de cette résidence dans un joli coffret.
Highlights : "Girl From the North Country", "Groom's Still Waiting At The Altar", "It Ain't Me, Babe"
Son : 8/10. 

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62) Rise Again - Seattle, 1980 [30 Novembre 1980)
Contenu : La nouvelle tournure pris par le gospel show est chaudement accueilli par un public soulagé de ne pas devoir supporter trop de bla-bla sur Jésus et l'apocalypse. Même si je trouvais les sermons plutôt funs, je dois avouer que c'est encore mieux de voir l'artiste exploiter sa passion et son énergie dans des morceaux comme "Watchtower" ou "Hard Rain". Les reprises de "Fever" et "We Just Disagree" sont excellente, tout comme le son et ce show s'écoute le soir, tard, en agitant une bougie. 
Dylan Talk : (au sujet de "Slow Train")
"I wish Jimi Hendrix was around now, cause I know he'd like to record it". Highlights : "Fever", "All Along the Watchtower, "We Just Disagree"
Son : 8/10. 

63) Between Saved & Shot - Studio Outtakes [Mars-Mai 1981]
Contenu : Si vous aimez la trilogie chrétienne, il faut bien sûr posséder ces outtakes. Il y en a un paquet, que ce soit à l'époque de "Saved" ou de "Shot Of Love" et ce coffret les réunit avec un son restauré pas trop mal. Certains morceaux sont anecdotiques ou seulement des morceaux d'idées mais d'autres ont leur charme, comme le bossa-nova "Don't Ever Take Yourself Away" ou la reprise du "Mystery Train" d'Elvis. Les prises alternatives sont chouettes, surtout "Heart Of Mine" (je l'adore cette chanson) plus catchy que sur l'album. Et si vous en voulez encore, je vous renvoie au "Bootleg Series Vol.3" avec des perles comme une démo "Every Grain Of Sand" où même un chien aboie de bonheur et des sucreries comme "Angelina" ou "You Changed My Life". 
Highlights : "Heart of Mine", "Mystery Train", "Don't Ever Take Yourself Away".
Son : Entre 7 et 8/10. 

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64) Walking Around Heaven All Day - London, 1981 [27 Juin 1981]
Contenu : Quoi de plus beau que d'entendre Dylan revisiter son répertoire avec passion et sincérité ? Avec ce concert fort en émotions, il offre un beau cadeau à ses fans anglais et aux amateurs de disques pirates qui peuvent le réécouter en boucle grâce à ce CD bien foutu. Le début de cet été 1981 est un bon cru, mon favori de l'année sans aucun doute. Surtout que les chansons de "Shot Of Love", un album méprisé que j'aime profondément pour son aspect pop et ensoleillé, sont enfin de la partie. À noter que Bob dédicace "In The Garden" à son vieil ami, George Harrison. 
Dylan Talk : (alors qu'il présente son groupe) "Does anyobody cares who's playing the keyboards?" 
Highlights : "Watered Down Love", "It's All Over Now, Baby Blue", "Just Like A Woman"
Son : 8/10.

65) In The Summertime - Dramnen 1981 [10 Juillet 1981]
Contenu : Et si comme moi, vous aimer l'été 81, voilà un excellent témoignage. Un concert chaleureux, un Dylan généreux, un son sans fioritures (enregistré par Colombia en vue d'un énième album live qui ne verra jamais le jour, hélas) et un "Heart of Mine" poignant. Encore une fois, ce serait dommage de passer à côté de cette période oubliée des critiques. 
Highlights : "Heart of Mine", "Blowin' in the Wind", "Knockin' On Heaven's Door"
Son : 8/10. 

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66) Avignon 1981 [25 Juillet 1981]
Contenu : Celui-là, il figure également dans mon panthéon. Pourtant, la nuit fut tragique. Une coupure de courant força Bob à improviser des chansons acoustiques (chouette) mais une jeune fille trouva la mort en tombant dans l'obscurité (triste). Malgré tout, le show must go on, et il se poursuit avec une incroyable ferveur. L'enregistrement est tellement bon qu'on s'y croirait, dans cette chaude nuit d'été à Avignon. 
Highlights : "In the Summertime", "Shot Of Love", "Heart Of Mine"
Son : 8/10. 

67) The Child's Balloon - New Orleans 1981 [10 Novembre 1981]
Contenu : La dernière ligne droite de la période gospel est également réussie, mordante sans être condescendante. Même si Bob s'emmêle un peu les pinceaux parfois, il se montre toujours aussi généreux et improvise de nouveaux vers pour se faire pardonner. Et sa voix est puissante, faisant de ce show à la Nouvelle-Orléans un nouveau bonheur à écouter. 
Dylan Talk : "Remember now, don't buy nothing you can't pay for". 
Highlights : "Thief On The Cross", "Dead Man, Dead Man", "It's Alright Ma (I'm Only Bleeding)"
Son : 8/10.

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68) Lucky Shot Live - Houston 1981 [12 Novembre 1981]
Contenu : C'est grâce à un ami qui possède ce coffret que j'ai pu réaliser à quel point 1981 était un bon cru. Je le connais par coeur ce concert et que je me délecte à chaque fois que j'entends ce merveilleux solo d'harmonica sur "Simple Twist of Fate" ou ce petit discours sur les animaux avant d'attaquer une version plus reggae que jamais de "Man Gave Names To All The Animals". Un parfait moyen de conclure une tournée riche en émotions et en surprises, à redécouvrir absolument. Si vous n'avez pas foi en Dieu, ayez au moins foi en Dylan. 
Dylan Talk : (à la fin du concert) "Gotta catch an airplane while we still can. While the last few airpot controllers are still working out there. They're gonna be taken off job pretty soon too. Big computer gonna be put in. Someplace there's a man sitting in a room with a big computer, watching everything".   
Highlights : "Simple Twist of Fate", "Man Gaves Name To All The Animals", "The Lonesome Death of Hattie Carrol"
Son : 9/10. 

La prochaine fois : Ce serait dommage de faire une croix sur les années 80. On les redécouvrira ensemble, de "Infidels" à "Down in the Groove", afin de réhabiliter une période plus riche sur scène que sur disque. 

Jeudi 3 novembre 2011 à 15:20

Alors là, je crois bien que c'est ma période favorite. Déjà, parce qu'on a deux très grands albums (vous pouvez relire ma chronique de Desire si ça vous chante) et ensuite, parce qu'on a ma tournée favorite du Zim. Tout ça a été très bien documenté à travers un tas de compilations, de lives et de fichiers à trouver un peu partout sur le net. Je vais vous aider à y voir plus clair pour ceux qui adorent le "Bootleg Series Vol.5" et "Hard Rain" et qui voudrait prolonger l'aventure Rolling Thunder... 

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34) "Planet Waves" Sessions [Novembre 1973]

Contenu : De cet album sous-estimé enregistré avec le Band, pas grand chose à se mettre sous la dent concernant les sessions. On a entendu parler d'outtakes du genre "Adalita" ou "Crosswind Jamboree" mais elles n'ont jamais refait surface. Vous pouvez néammoins trouver la superbe "Nobody 'Cept You" sur le "Bootleg Series Vol.2" et une version un peu bancale du "House of the Rising Sun" circule sur le net. Pour les curieux. 
Highlights : "Nobody 'Cept You"
Son : 8/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/p07f-copie-1.jpg35) Phantoms of Youth - Best of the 74 Tour [1974]
Contenu : Monstrueuse tournée à travers les Etats-Unis où Dylan cède à la nostalgie et revisite ses classiques en compagnie du Band. De quoi essuyer les traumatismes de 1966 et tester une voix féroce et une envie de monter sur scène (et de gagner des gros sous) auquel Bob ne peut pas résister. Immortalisé dans le live officiel "Before the Flood", cette tournée mérite qu'on s'y attarde plus longuement à l'aide d'un best of de ce genre, qui compile les plus belles performances de cet hiver 1974, de Chicago à Oakland en passant par le Madison Square Garden. Trois CD qui, dans un beau coffret, réunissent au moins une version de chaque morceau revisité durant cette folle aventure. La qualité sonore dépend du concert, mais en général, justice est rendue à la sauvagerie de Dylan et de son orchestre.  
Highlights : "Wedding Song", "Nobody 'Cept You", "It's Alright Ma (I'm Only Bleeding)", "Something There Is About You"
Son : Entre 5 et 8/10. 

36) Live At Madison Square Garden [31 Janvier 1974]
Contenu : Plutôt que de savourer les miettes retenues sur "Before the Flood", vous pouvez découvrir l'intégralité du concert au Madison Square Garden, réuni à travers plusieurs compilations. Entendre comme si vous étiez la fébrilité d'un Dylan qui compense son manque d'assurance par un sur-chant que certains adorent, que d'autres détestent. Faîtes vous une opinion et lisez en même temps l'excellent chapitre extrait de "The Ballad of Bob Dylan", où l'auteur Daniel Mark Epstein partage son souvenir du show. 
Highlights : "Most Likely You Go Your Way", "It Ain't Me Babe", "Ballad of Hollis Brown".
Son : 7/10.

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37) Paint the Daytime Black - Live at Inglewood Forum [14 Février 1974]
Contenu : Colombia avait enregistré cette journée de concert à Inglewood et n'avait retenu que quelques morceaux pour "Before the Flood". Vous pouvez cependant le retrouver en intégralité dans un son impeccable. Probablement le concert le plus maîtrisé de la tournée, avec un Bob qui s'époumone sans jamais flancher et un Band qui l'accompagne avec une folle énergie. Sous l'appellation "Paint the Daytime Black", le show sera à vous dans un beau coffret avec de belles photos de la tournée, un complément de qualité au live officiel. 
Highlights : "She Belongs to Me", "Just Like Tom Thumb's Blues", "All Along the Watchtower"
Son : 8/10. 

38) "Blood on the Tracks" - New York Sessions [Septembre 1974]
Contenu : Dois-je raconter une nouvelle fois l'histoire de ces sessions tourmentés ? Les versions acoustique de New York et les versions arrangés de Minneapolis sont compilés dans un beau coffret avec un essai du critique Pete Hamill qui vous convaincra, si ce n'est pas déjà le cas, que "Blood on the Tracks" est un chef d'oeuvre intemporel, dans sa version officiel ou non. S'il ne faut retenir qu'un seul bootleg de cette liste, c'est bien celui-ci. Même si "Up To Me" apparaît sur le coffret "Biograph", même si "Idiot Wind", "Tangled Up in Blue", "If You See Her, Say Hello" et "Call Letter Blues" sont sur le "Bootleg Series Vol.2", vous devez avoir ce trésor, rien que pour savourer "Lily, Rosemary & The Jack of Hearts" dans sa plus belle version ou entendre un "You're A Big Girl Now" en apesanteur. Pour les fans hardcore, essayez également de mettre la main sur la longue piste de trente minutes où l'on entend Dylan élaborer le morceau "Buckets of Rain" en compagnie de Bette Midler. Ils blaguent, parodient le morceau et finissent par un joli duo.   
Highlights : Tout. Dois-je le redire ? C'est juste parfait. 
Son : 9/10. 

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39) "Desire" Sessions [Juillet-Octobre 1975]
Contenu : Dommage de ne pas avoir quelque chose d'aussi réussi pour les sessions de "Desire", mon album fétiche. Pas grand chose à se mettre sur la dent, en effet, et un son très inégal. Les outtakes "Golden Loom", "Abandoned Love", "Rita Mae", "Catfish" et "Money Blues" ont toutes été publié ailleurs et non, pas la peine de rêver, il n'y a aucune prise alternative de "Oh, Sister", "One More Cup of Coffee", "Isis" ou "Sara". Rien. Juste un deuxième "Hurricane" au rythme plus lent, voir lancinant, agréable à écouter, mais ne soignant pas la frustration. 
Highlights : "Hurricane (alternate take)", "Abandoned Love", "Golden Loom"
Son : 6/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/p16f.jpg40) Plymouth Rock [31 Octobre 1975]
Contenu : Et voilà la Rolling Thunder Review qui débute, le soir d'Halloween, dans une salle des fêtes paumé du Massachussetts. Dans son tour bus transformé en caravane de gitans et entouré d'une troupe rocambolesque, Dylan se lance dans ce qui sera ma période favorite de sa carrière. Par chance, ce premier essai a été plutôt bien enregistré et compilé dans un beau coffret, "Plymouth Rock". La playlist ne va pas beaucoup varier durant le reste de l'automne, mais les performances sont passionnées et sont à écouter en relisant l'excellent "Sur la Route avec Bob Dylan" de Sam Shepard. 
Highlights : "I Dreamed I Saw St Augustine", "One More Cup of Coffee", "Sara"
Son : 8/10. 

41&42) Cowboy Angel Blues [11 et 21 Novembre 1975]
Contenu : Mais encore mieux, deux shows entièrement restauré, ceux de Waterbury et Boston, où on a l'impression d'y être, d'assister au spectacle, de voir Dylan transpirer sous son maquillage, de voir Joan Baez le rejoindre sur scène, de voir Neuwirth faire le con, Ginsberg agiter ses clochettes et Scarlet Rivera faire trembler son violon. C'est le plus beau témoignage de la première partie du voyage où tout le monde s'en donnait à coeur joie, où l'on pensait pouvoir faire sortir Hurricane Carter de prison... Deux show compilés dans ce "Cowboy Angel Blues", l'un de mes bootleg favori. 
Highlights : "Romance in Durango", "Hurricane", "Simple Twist of Fate", "Oh, Sister" 
Son : 9/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/f10ib.jpg43) Flagging Down The Double E's - Rolling Thunder in Canada [Décembre 1975]
Contenu : Une rétrospective du passage éclair de la Rolling Thunder au Canada, début décembre. Enregistré directement depuis la console dans une chaleureuse salle de spectacle à Toronto. Avec des morceaux savoureux de Baez et Roger McGuinn, ex-Byrds embarqué dans l'aventure, qui reprend ici "Knockin On Heaven's Door". Encore une formidable compilation pour les amoureux de cette tournée inusable, dont chaque concert réserve au moins une belle surprise. 
Highlights : "Never Let Me Go", "It Takes A Lot To Laugh, It Takes a Train To Cry", "Just Like A Woman", "This Land is Your Land"
Son : 8/10. 

44) Knight of the Hurricane - Madison Square Garden [8 Décembre 1975]
Contenu : Complètement oublié par la compilation "The Bootleg Series Vol.5", ce concert géan au Madison Square Garden, qui concluait la première partie de la Rolling Thunder, vaut le détour. Bien qu'il s'agisse d'un enregistrement amateur, le son est honorable et la performance grandiose. Comme le décrit Sam Shepard dans son bouquin, c'était une soirée plein de tensions, de surprises et de tourments et ça, on peut facilement l'entendre, il suffit de se laisser entraîner par ce long tourbillon où le projet de Dylan prend soudainement une nouvelle dimension. À noter qu'il s'agit de l'avant-dernière performance de "Hurricane", que Dylan ne rejouera qu'une fois début 1976, avant de remiser au placard, une fois sa mission accompli. 
Highlights : "It Ain't Me, Babe", "I Shall Be Released", "Love Minus Zero/No Limit"
Son : 7/10.

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45) Eric Clapton Sessions [30 Mars 1976]
Contenu : Une session plutôt anecdotique, sorti sous le nom "Happy Birthday Eric!", où l'on retrouve Dylan au piano et au chant alors que Clapton enregistre à Malibu son album "No Reason To Cry". On retrouve donc "Sign Language", un duo entre les deux artistes, et des chutes de studio qui sont pour la plupart des reprises un peu bancales, comme "Big River" de Johnny Cash ou le traditionnel "The Water Is Wide", récurrent de la Rolling Thunder Review. Quelques variations sur "Idiot Wind" également. Pour les amateurs de Clapton, pourquoi pas ?
Highlights : "Sign Language", "Stormy Monday Blues"
Son : 7/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/g37if.jpg46) Going Going Guam [Avril 1976]
Contenu : Wow ! Si comme moi, la deuxième partie de la Rolling Thunder est votre moment favori de la carrière de Dylan, ce coffret va vous ravir au plus haut point. Imaginez : 4 CDs qui réunissent chacune des répétitions et des démos de Dylan et sa bande entre janvier et avril 1976. Avec de superbes versions inédites de "Oh, Sister", "One More Cup of Coffee", "You Angel You" et des titres jamais entendues auparavant comme "The Sun Is Shining" ou un "Seven Days" démentiel ? Le tout avec un son étonnamment bon. Dans un packaging de toute beauté. Et même un poster de la tournée. On applaudit et on écoute. 
Highlights : "The Sun Is Shining", "Seven Days", "Going Going Gone", etc...
Son : 8/10.

47) Friends & Other Strangers - New Orleans [3 Mai 1976]
Contenu : Le concert à la Warehouse de la Nouvelle-Orléans est culte et a connu au fil des années de nombreuses sorties pirates. Trouvable aujourd'hui à travers un tas de compilations et sur le net, il reste l'un des plus beaux moment de ce printemps 1976. Rarement Dylan a été aussi intense, a si bien chanté, a transformé ses chansons sans jamais décevoir (ce "Shelter From the Storm" reggae, ce "Lay Lady Lay" plus féroce que sensuel) et rarement il ne m'a autant ému. On retrouve également les tours de chant d'une Baez aux cheveux coupés (pour la petite histoire, Dylan n'a pas du tout aimé ce changement de look), de McGuinn et de Kinky Friedman, et la basse de Rob Stoner a rarement aussi bien sonné et le violon de Rivera autant tourbillonner... L'un de mes concerts favoris, de loin.   
Highlights : "Shelter From the Storm", "You're A Big Girl, Now", "Isis"... 
Son : 8/10.

48) Blood & Thunder - Oklahoma City [18 Mai 1976]
Contenu : Même chose. Que ce soit à la Nouvelle Orléans ou à Oklahoma City, ce moi de mai est miraculeux. La compilation "Blood & Thunder", en plus d'être bien foutu et d'avoir un son très correct, propose le meilleur de la performance de Dylan, qui est à son meilleur. Donc forcément, c'est juste génial. Et quelques morceaux rares à l'époque refont surface. 
Highlights : "Maggie's Farm", "You're Gonna Make Me Lonesome When You Go", "I Want You"
Son :
 7/10.

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49) Hard Rain Show [23 Mai 1976]
Contenu : "Hard Rain" est mon live officiel favori du Zim, mais comme il est incomplet, autant se procurer l'intégralité de la performance au Fort Collins. La veiille de son anniversaire, alors qu'il est au bord du divorce, Dylan s'offre tout entier à une foule colorée, sous la pluie, sous les caméras pour le monde entier et c'est juste beau à pleurer. Pour que l'expérience soit entière, vous pouvez aussi vous procurez un DVD pirate avec la vidéo du concert et le passage de Dylan à la télé pour rendre hommage au producteur John Hammond. Je ne reviendrais pas plus longtemps sur la magie de ce show que j'ai déjà longuement chroniqué ici. Je redis juste que ce "Idiot Wind" est la plus belle performance de la carrière de Dylan, selon moi. 
Highlights : "Idiot Wind", "Shelter From the Storm", "Oh, Sister", Stuck Inside of Mobile", etc...
Son : 8/10.

50) The Complete Last Waltz [26 Novembre 1976] 
Contenu : Loin de la furie de la Rolling Thunder, ce concert d'adieu organisé par le Band et immortalisé par Martin Scorcese a déjà été commercialisé en DVD et en disque, mais jamais dans sa version intégrale. Plusieurs bootlegs vous permettront donc de le revivre du début à la fin dans un son impeccable. Ici, c'est surtout le passage de Dylan qui nous intéresse : il interprête six titres avec conviction, une voix qui part dans tous les sens (ah, ce "Forever Young" grandiloquent), il en fait des tonnes et termine avec ferveur cette période passionnante...
Highlights : "Hazel", "Forever Young", "I Shall Be Released"
Son : 8/10.

La prochaine fois : Après la ferveur et la passion, le grandiloquent et le spectaculaire, l'improbable et la provocation : du world tour 78 à la période gospel...

Mardi 1er novembre 2011 à 0:56

Après l'accident de moto, repos à Woodstock avec Sara et les gamins. L'occasion de flâner à la campagne, de revenir un peu aux sources (alors que l'idole Guthrie vient de disparaître) et de jammer avec les potes du Band dans une grande maison rose. De partir à Nashville et de copiner avec Johnny Cash et de réaliser son rêve : imiter Elvis Presley. Une période que j'affectionne tout particulièrement et qui a fait l'objet de jolis bootlegs. Encore une fois, vous pouvez les trouvez sur le marché ou bien télécharger directement les fichiers grâce à un lien ou deux dissimulés dans ces pages. Bonne ballade...

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27) The Genuine Basement Tapes [Avril à Octobre 1967]
Contenu : Ce coffret d'anthologie (dont je possède pour de vrai le 3ème volume !) vous propose une immersion total à Big Pink, dans le sous-sol où Dylan et le Band enregistrèrent durant six mois des vieux standards, de nouvelles chansons, tout et n'importe quoi et parfois, du sublime. Les "Basement Tapes" officielles parus en 1975 n'étaient que le sommet de l'iceberg et vous retrouverez ici monts et merveilles, avec un son tour à tour correct ou minable, mais peu importe, l'important ici est ce voyage aux racines de la musique américaine, la version musicale de l'épopée narrée par Greil Marcus dans "La République Invisible". Des personnages venus de tous les recoins de la mémoire collectif se retrouvent à la croisée des chemins de ces quatre CDs et vous trouverez des perles comme "Joshua Gone Barbados", reprise du vieux camarade Eric Von Schmidt, des farces aussi improbables que "Even A Tomato" ou bien le combo "I'm Not There/Sign on the Cross", les deux chansons les plus mystiques et hantées du Zim, deux litanies qui annoncent les thèmes religieux de "John Wesley Harding" et qui peuvent, si on les écoutent de trop près, vous foutre dans un terrible état de transe...
Highlights : "Sign on the Cross", "I'm Not There", "Joshua Gone Barbados", "This Wheel's On Fire", "The French Girl", "All You Have to Do Is Dream", "Hills of Mexico", "One for the Road", "Going to Acapulco", "Rocks, Salts & Nails", etc...
Son : 6/10 (mais peu importe, vraiment)

28) Dylan/Cash Sessions [Février 1969]
Contenu : Là aussi, je possède une belle édition vinyle de cette jam-session aussi improbable que naturelle entre Dylan et Cash, le parrain de la country accueillant l'ancien porte-parole de la folk et rock star électrique à Nashville. Ensemble, ils reprennent Hank Williams, Elvis, ainsi que leurs propres chansons, dont un "Girl From the North Country" titubant qui ouvrira le premier album purement country de Dylan, "Nashville Skyline". C'est chancelant, imbibé d'alcool mais terriblement sincère. Ils s'amusent bien et nous aussi.En bonus, le passage de Dylan au "Johnny Cash Show", où il chante une belle version de "I Threw It All Away", ma chanson favorite de la période. 
Highlights : "I Still Miss Someone", "I Threw It All Away", "Ring Of Fire", "Blues Yodel". 
Son : 7/10.

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29) Isle of Wight [31 Août 1969]
Contenu : Retour sur scène tout en blanc et avec une chevrotante voix toute mielleuse, en tête d'affiche du festival de Wight, alors que l'été 1969 s'achève et que quelques membres des Beatles, en pleine dissolution, sont dans l'audience. Un moment aussi historique que le concert est déconcertant. Si j'adore "Nashville Skyline" et même "Selfportrait", je dois avouer que la prestation de Dylan est au mieux inégale, au pire navrante. Je suis certain qu'avec un son meilleur, le tout me ferait plus d'effet, mais j'avoue ne pas écouter ce tour de chant trop souvent. Reste tout de même un "Threw it All Away" au ralenti qui a son charme, un "St. Augustine" rare sur scène et un "Rainy Day Women" hilarant. Le coffret "Mighty Mockingbird" reste un must si vous voulez acquérir ce truc-là. 
Highlights : "I Threw it All Away", "I Dreamed I Saw St. Augustine", "She Belongs to Me".
Son : 6/10. 

30) Nashville Skyline/New Morning Sessions [1969-70]
Contenu : Encore une fois, il faut apprécier la période country de Dylan pour savourer ces sessions à leur juste valeur. Entouré de Johnny Cash ou de George Harrison, Dylan visite donc son répertoire (un "Just Like Tom Thumb's Blues" à la Hank Williams !) et celui des autres (de Paul Simon à Gilbert Bécaud) en mode pedal-steel et crooner et c'est souvent très plaisant. Le son est plutôt bon, ce qui ne gâche rien. Enregistrés entre 1969 et 1970, entre Nashville et New York, les chansons seront réparti entre "Nashville Skyline", "New Morning", "Selfportrait" et "Dylan" qui, en 1973, servira de débarras et de rupture de contrat. Le plus beau dans tout ça, c'est les versions piano/violons de "If Not For You", "Went to See the Gypsy", "Sign on the Window" et un "Spanish is the Loving Tongue" beau à pleurer tellement c'est pure et simple. 
Highlights : Les délicieuses versions alternatives citées plus haut ainsi que "Cupid", "Ghost Riders in the Sky" et "Yesterday" (oui !). 
Son : 8/10. 

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31) Bob Dylan Vs. A.J. Weberman [1971]
Contenu : Le 6 janvier 1971, alors que Dylan est tranquille dans son appartement new-yorkais et que Sara met les enfants au lit, un taré du nom d'A.J. Weberman lui passe un coup de fil. Proclamé chef de file de la "dylanologie", une science qui étudie le moindre fait et geste de l'artiste et l'interprète de la manière la plus extrême et conspirationniste possible (voir son site web, toujours en activité et hallucinant), Weberman a déjà croisé plusieurs fois la route du Zim (à force de fouiller ses poubelles pour tenter de le comprendre) et ce dernier se montre d'abord plutôt amusé, acceptant de répondre à ses questions les plus folles. Jusqu'à ce qu'il découvre, furieux, que son correspondant enregistre soigneusement la discussion à coeur ouvert. Dylan raccroche mais Weberman sévit toujours. Et cet entretien est un truc vraiment pathétique mais qu'on prend quand même plaisir à écouter parce qu'on est de gros voyeurs. Fais gaffe Bob, faudrait pas que ce taré soit ton David Chapman... Vendu sous la manche en vinyle, réédité en CD pirate, le coup de fil est souvent agrémenté en face B du concert au Bangladesh, où un Dylan très en forme chante superbement bien en compagnie de son pote Harrison. 
Son : 8/10. 

32) The Allen Ginsberg Session [1971]
Contenu : A.J. Weberman n'est pas le seul illuminé auquel Dylan a affaire à New York, en 1971. Il reçoit également la visite de ce bon vieux Allen Ginsberg, qui s'est amouraché de lui lors de son séjour anglais de 1965. Le pionnier de la beat-generation, le pote de Jack Kerouac et Neil Cassady, est désormais un barde barbu qui agite des clochettes et récite des mantras en compagnie d'un Dylan visiblement amusé et qui a débranché son esprit pour enregistrer ces chansons joyeusement foutraques. Avec le jouer de banjo Happy Traum et d'autres curieux, ils partent dans de longues improvisations enfumées dont certaine ont une telle entrain qu'il est impossible de ne pas les reprendre de bon coeur (comme ce "Vomit Express" qui donne le tournis mais pas la nausée). Vous pouvez retrouvez ces enregistrements sur le Net ou en cherchant bien dans la discographie du poète légendaire (qui signera volontiers pour la Rolling Thunder, quelques années plus tard). 
Highlights : "Vomit Express", "Going to San Diego", "Jimmy Berman Rag"
Son : 7/10.

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33) "Pat Garrett & Billy The Kid" Sessions [Janvier-Février 1973]
Contenu : Alors que je suis plongé dans l'écriture d'un ambitieux western (oui, premier indice concernant mon futur grand projet), rien de tel que la bande originale du film de Peckinpah, où Dylan jouait un mystérieux cow-boy, prêt à défendre son ami Billy à coups de couteaux et de regard hypnotique. Enregistré entre le Mexique et la Californie, ces sessions sont ensoleillés, détendues et parfaite pour prolonger la beauté de la bande son officielle (même si le son n'est pas de la même fraîcheur). On retrouve des improvisations aux doux parfums sud-américains, des versions alternatives de la toujours géniale "Billy" et du tube "Knockin' on Heaven's Door" ainsi que quelques dialogues sympathiques. Vous avez le choix entre plusieurs coffrets pour écouter tout ça et moi, je vous conseille "Peco's Blues", le mieux foutu. 
Highlights : "Billy #1", "Billy #2", "Billy Surrenders" Sweet Amarillo".
Son : 7/10.

La prochaine fois : une période faste, entre les sessions de "Blood on the Tracks" et la Rolling Thunder Review...

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