Dylanesque

Don'tLookBack

Samedi 28 mai 2011 à 21:19

Je suis retombé dans une période Dylan. C’est quoi une période Dylan ? Lever à dix heures. Un « Theme Time Radio Hour » pour se réveiller tranquillement, avec la douce voix du vieillard savant. Je pars à la recherche de bootlegs sur la toile, je traîne sur les différents forums consacré au musicien, je discute avec mes amis de DylanRadio. Parfois, il faut travailler, parfois il faut sociabiliser. Mais dès que je rentre à la maison, je pose un disque sur ma platine, « Time Out Of Mind » en ce moment, et je me pose sur mon balcon avec une cigarette et un verre de vin. Nouvelles recherches sur la toile. Lectures. Rêveries. Je me sens moins seul et je passe une nuit blanche en compagnie de Dylan. Et le matin, tout recommence et c’est inépuisable jusqu’à ce qu’un changement d’humeur ou une lassitude me soigne de cette terrible maladie.

http://dylanesque.cowblog.fr/images/tumblrllo352Hu6Z1qaj9lko1500.jpg

Et en cette période de grande solitude, je peux toujours compter sur Dylan. J’ai l’impression que tout le monde a désertée autour de moi. Sans me prévenir. Que tout le monde a foutu le camp. Et que même en rappelant les troupes, certains ne reviendront pas. Moi-même, je prévois ma grande évasion annuelle. À Barcelona. J’ai trouvé l’appartement, il me manque plus qu’un simple petit boulot pour déguerpir et passer un bel été. Fêter pour la troisième fois mon anniversaire dans la plus chouette ville que je connaisse. Trouver une jolie catalane, lui chanter « Boots of Spanish Letter » à cappella, la séduire et l’amener se promener pieds nus sur la plage, parmi les ivrognes et les touristes, lui déclarer ma flamme et la ramener auprès de moi pour ne plus jamais me sentir seul.   

J’ai trouvé de nouveaux amis aujourd’hui. À la foire aux disques qui s’est installée près de chez moi. J’ai d’abord tenté de compléter ma collection de Dylan, avec un « Knocked Out Loaded » par ci, un bootleg par là. Puis, j’ai fait des folies avec « Combat Rock » des Clash, « Graceland » de Paul Simon, « Wild Life » et « Band On the Run » des Wings, « New Skin For the Old Ceremony » de Cohen. Je me suis même amusé à voler le premier album des Beatles et un live de Jonathan Richman quand le vendeur avait le dos tourné. J’ai déniché un exemplaire du NME datant de décembre 97 avec Thom Yorke en couverture et des K7 audio de T-Rex et des Cure que j’ai oublié sur le comptoir, comme un idiot. Je suis revenu chez moi avec le porte-monnaie léger mais les oreilles pleines, le cœur rempli de joie en écoutant toutes ces merveilles, en oubliant le temps. Et puis j’ai ouvert la boite aux lettres et c’était ma première déclaration d’impôt. Le coup dur. Le retour à la réalité. Le passage à l’âge adulte. Le cauchemar. Tout s’est enchaîné. Le dossier en retard, la lettre de motivation à rédiger, le ménage et la vaisselle à faire, tout ce que j’ai repoussé au lendemain. Je me suis posé deux minutes, avec d’un côté ma pile de disque et de l’autre ma pile de travail. Et puis j’ai les mis les Ramones sur ma platine, « hey ho let’s go », et j’ai envoyé balader tout le reste…

http://dylanesque.cowblog.fr/images/tumblrl6m8hxvkGz1qzkegwo1500.gif

En écoutant les émissions de radio de Dylan, je découvre un tas de trucs. J’aimerais les partager moi aussi. J’en propose pas mal de chansons méconnus avec mes deux émissions de radio, mais j’aimerais trouver un moyen d’en faire plus. D’être payé pour être un passeur de musique. J’ai eu l’idée d’ouvrir un nouveau blog avec une nouvelle chanson tous les jours et puis je l’ai abandonné parce que Internet ne suffit pas, Internet est déjà plein de chansons abandonnées. J’ai pensé à écrire un bouquin mais je ne sais plus écrire, je n’arrive plus à me concentrer suffisamment. Et puis personne ne peut battre Dylan à ce jeu de la belle histoire, de l’anecdote, de la sélection méticuleuse de fantômes du passé qui te hantent toute la soirée.

Une soirée en solitaire donc, avec un verre de vin, de la crème glacé, des cigarettes. Et Dylan. J’ai bu et j’essaye d’écrire de la poésie, des chansons, mais j’ai bu. Et personne ne joue de guitare à côté de moi, personne ne peut lire ce que j’écris. Alors, je chante, je joue un peu d’harmonica. Je déprime, je m’illumine, je pense à l’été, je pense à l’hiver, je pense à tout, à rien, je déblatère, je me trouve des excuses puis je culpabilise et je monte le son encore plus fort pour noyer la mélancolie. Une soirée comme les autres. Je vais sûrement me réveiller demain matin, j’aurais mal au crâne et la lettre des impôts va me retomber dessus, tâchée par le cul de la bouteille vide. J’aurais du mal à respirer, les poumons fatigués, l’esprit embouée et j’irais me réfugier dans les bras de Dylan.

Je vous souhaite une bonne soirée, malgré tout. 

Dimanche 22 mai 2011 à 0:04

TIME MACHINE INTERVIEW with the JIM JONES REVUE !

 

Note : Voici une interview que j'ai pu réalisé avec l'aide de Radio Campus Angers, la radio étudiante qui me permet depuis 2008 de partager encore plus de musique avec mes deux émissions MellowYellow! (pop-folk-country-blues) et BangBangRock&Roll!, diffusés le mardi entre 19h et 21h. Pour écouter les émissions en direct, retrouvez les podcasts et les playlists ou tout simplement en savoir plus sur Radio Campus Angers, rendez-vous sur nos pages Facebook ou sur le site officiel : http://www.radiocampusangers.com

Le temps est lourd et le Chabada est plein de décharges électriques lorsque je débarque, mercredi, alors que The Jim Jones Revue effectue ses balances. La sueur leur coule du front et il est temps de faire une pause thé pour le chanteur Jim Jones et son guitariste Rupert Orton, deux anglais élégants qui s’effondrent dans leur loge.

Leur tournée a commencé en janvier, ça fait cinq mois qu’ils sont sur la route et c’est la dernière date, ce soir, à Angers. Rien de spécial n’est prévue pour fêter l’événement, si ce n’est envoyer la sauce, comme d’habitude. « Et boire jusqu’à ce qu’on s’effondre » précise Rupert, qui tourne pour l’instant à la tisane.

Après avoir participé aux prémices de la scène rock alternative avec le groupe Thee Hypnotics, entre 1989 et 1994, après avoir accompagné les Black Moses pendant un bout de route, Jim rencontre Rupert en 2007 et décide de se lancer dans cette nouvelle aventure. Tout commence en France, où le groupe connaît son premier succès d’estime en enchaînant les festivals. Depuis, déjà deux albums sont parus, ainsi qu’une compilation de singles et une collaboration avec Jim Sclavunos, producteur de Nick Cave et proche de Sonic Youth. Un bon début pour un groupe d’acharnés, qui travaillent sans répit pour raviver la flamme rock and roll originelle en la mêlant à des influences punk rock. Avec un chanteur à la voix digne de Howlin’ Wolf, des guitares saturés, un batteur fou furieux et un pianiste qui n’a rien à envier à Jerry Lee Lewis, la formation assure forcément le spectacle autant sur disque que sur scène.

En attendant de voir ce que ça donne face au public angevin, j’ai donc pu partager le thé avec le duo formateur. Ensemble, on a remonté le temps pour revenir aux origines. Un entretien qui, à l’image du groupe, convoque les fantômes d’Elvis et de Little Richard tout en évoquant Gun Club, Ramones et les Stooges.

BBR&R : 1956. Elvis chante “Hound Dog” à la television, Jerry Lee Lewis enregistre de nouveaux tubes aux Sun Studios, Chuck Berry figure en bonne place au Bilboard Top 100 et Muddy Waters va débarquer au Royaume-Uni. Imaginez être téléporté à cette époque et devenir vous aussi des pionniers du rock and roll. Qu’aurez été votre contribution ?

Rupert Orton (guitare) : J’ai du mal à me projeter parce que tu vois, j’ai dans la tête tout ce qui est arrivé après les années cinquante et si on se pointait en 1956, on aurait pas toute l’influence des années suivantes et ce serait dommage. En tout cas à l’époque, l’ambiance devait être juste formidable ! Avoir la chance de voir Little Richard sur scène en 1956, ça devait être comme voir un alien débarquer !

Jim Jones : Ouais d’ailleurs, je pense que si on débarquait en 1956, on passerait plus de temps à aller voir des concerts qu’à en faire. On serait dans la foule, en plein délire !

BBR&R : Et si vous n’aviez le temps de voir qu’un seul groupe, ce serait lequel ?

Rupert Orton : Parmi tous ceux que t’a mentionné ? Putain, dur…

Jim Jones : Little Richard.

Rupert Orton : Probablement Elvis, j’imagine…

 

***

BBR&R : En parlant d’Elvis, on va sauter jusqu’en 1976, un an avant sa mort. La scène rock vieillit et au moins de juillet, à Londres, les Ramones jouent à guichets fermés. Juste après le concert, les membres des Clash et des Sex Pistols viennent taper à la porte de leurs loges pour les rencontrer. Vous étiez encore jeune mais est-ce que le mouvement punk vous a marqué, est-ce que c’était l’une de vos premières influences ?

Rupert Orton : Oui, carrément. Les Ramones sont l’un des premiers groupes que j’ai vu. Pas dès 1976, j’étais trop jeune, mais plus tard. Ils m’ont beaucoup marqués et je suis retourné les voir le plus de fois possible ensuite.

Jim Jones : Ma première influence, ce fut directement le rock and roll. Elvis, Little Richard, c’est en les écoutant que je me suis dit pour la première fois que j’aimais la musique.

 

BBR&R : 1994. Jim, tu es le chanteur du groupe Thee Hypnotics qui se sépare après trois albums. Tu fais alors partie de la scène garage alternative avec, par exemple, le Jon Spencer Blues Explosion. Tu peux nous en dire plus sur cette expérience ?

Jim Jones : 1994. Je suis même pas sûr si je m’en souviens vraiment, ça remonte à loin. Thee Hypnotics, c’était toute ma vie à l’époque. J’étais seulement un adolescent et l’instant d’après, me voilà dans un groupe en tournée. J’ai tout appris sur la route, lors des concerts, c’était mes années d’apprentissage. Parfois c’était génial, parfois c’était à chier, c’était tout à la fois. C’était la seule chose que je connaissais : faire de la musique.

***

BBR&R : Nous voilà donc en 2011. The Jim Jones Revue a publié deux albums dont le dernier en date, « Burning Your House Down » a été produit par Jim Sclavunos (Nick Cave & The Bad Seeds, Grinderman, Sonic Youth). J’imagine que c’est vraiment deux expériences différentes d’enregistrer en studio et de jouer sur scène ?

Jim Jones : Le studio et la scène, c’est deux animaux qu’il faut approcher différemment, qu’il faut savoir dompter. Quand t’enregistres, tu capture une performance mais quand tu es sur scène, les gens écoutent avec leurs yeux, tu dois te donner encore plus à fond. Devant un public, tu vois directement leur réaction, ce qui fonctionne, ce qui fonctionne pas. En studio, tu essaye de capturer quelque chose qui pourrait saisir leur imagination.

Rupert Orton : On enregistre live donc au final, c’est essentiellement le même son. N’empêche qu’on se lâche plus en public.

***

BBR&R : Parlons du futur. Si vous vous projetez, vous atterrissez où ? Toujours sur scène, toujours la même bonne vieille formule ?

Jim Jones : Pour l’instant, on pense surtout aux vacances. On est sur la route depuis cinq mois, c’est notre dernière date ce soir et après, on sera en vacances. Histoire de recharger nos batteries avant d’écrire un nouvel album. Ce sera le troisième en quatre ans et c’est bien de bosser à ce rythme là, d’aller à toute vitesse et de voir ce qui se passe. Je suis très excité de voir ce que ça va donner en tout cas.

Rupert Orton : Et on retourne sur la route cet été, on fait plusieurs festivals. Rock En Seine, Guitare en Scène. On va y jouer avec nos héros, les MC5 et les Stooges. Et puis si tout va bien, le nouvel album sortira début 2012.

Jim Jones : Pour l’instant, on se projette pas plus loin que ça…

BBR&R : Parmi vos héros, il y a aussi Jerry Lee Lewis et Chuck Berry, qui sont encore vivants. Ca donnerait quoi si vous pouviez partager la scène avec eux ?

Rupert Orton : On a failli jouer avec Chuck Berry ! C’était y a pas longtemps, ce devait être une tournée entière en sa compagnie, mais putain, il a annulé à la dernière minute. On était fous de joie alors imagine un peu la déception…

Jim Jones : Faudrait qu’on demande à Jerry Lee Lewis mais il est plus aussi bon…

***

BBR&R : Et un groupe ou artiste actuel avec lequel vous aimeriez collaborer ?

Jim Jones : Jack White, André 3000…

Rupert Orton : Jon Spencer.

Jim Jones : Jon Spencer, bien sûr. On a déjà parlé de tourner avec lui mais on arrive pas à trouver le bon timing, on est tous les deux très occupés.

Rupert Orton : Josh Homme !

Jim Jones : Et Tom Waits. Ce serait juste génial de pouvoir faire n’importe quoi avec lui, rien que rester dans son ombre, pouvoir l’approcher. En tout cas, j’aimerais bien collaborer avec quelqu’un d’autre, pour écrire, pour la production. Tout est possible.

Rupert Orton : Et c’est aussi très sympa de bosser avec de jeunes groupes.

Jim Jones : Y a un français que j’aime beaucoup, c’est Don Cavalli. Faut écouter Don Cavalli, sérieusement.

***

BBR&R : Jim, tu as un voix géniale. Tu parlais de Tom Waits, tout à l’heure, mais on pense aussi à Howlin’ Wolf quand on t’entends hurler. D’après toi, c’est quoi la plus grande voix du rock and roll ? C’est quoi la première vois qui t’a donné envie de chanter ?

Jim Jones : Little Richard, probablement. Il y a tout dans cette voix.

Rupert Orton : Elvis a une putain de voix aussi. Et puis Otis Redding.

Jim Jones : Avant de commencer à chanter, j’ai beaucoup joué de guitare. Et puis après, j’ai fini par gueule par-dessus mes albums des Stooges !

BBR&R : Donc nous, on a une émission de radio et toutes les semaines, on met en avant un album culte, oublié ou qui fait l’actualité. Et on aimerait bien que vous choisissiez pour nous celui de la prochaine émission.

Rupert Orton : « Fire Of Love » des Gun Club. J’ai toujours adore cet album parce que c’est le meilleur mélange possible entre blues et punk-rock. Et moi, je connaissais rien au blues avant d’écouter Gun Club, ils m’ont vraiment ouvert tout un monde : Son House, Robert Johnson.

Jim Jones : Pareil pour moi. Je me souviens que « Jack On Fire » est la première chanson de Gun Club que j’ai entendu. C’est marrant parce qu’on se connait pas depuis si longtemps Rupert et moi mais on a découvert qu’on écoutait exactement la même chose quand on était ados. On allait voir les mêmes concerts.

BBR&R : Un peu comme Mick Jagger et Keith Richards qui se rencontrent dans un bus et découvrent qu’ils sont tous les deux fans de Muddy Waters…

Jim Jones : Voilà ! Moi, j’habitais à quelques kilomètres de Londres et avec un pote, on achetait un fanzine qui faisait toujours sa une avec Gun Club, c’est comme ça que j’ai découvert le groupe. Probablement l’un de mes groupes favoris, encore aujourd’hui.

***

BBR&R : Comment se fait-il que le blues, qui est à l’origine une musique américaine, a eu autant d’influence sur la scène britannique depuis les années soixante ?

Jim Jones : Quand t’es jeune, tu te dis pas direct que tu veux écouter de la vieille musique, des trucs poussiéreux comme le Blues du Delta. Mais tu tombes sur un groupe comme les Stones ou Gun Club qui réinterprète ce son là et ça t’ouvre les portes. Tu te dis « tiens, d’où ça vient tous ces accords ? » et tu remontes à Chuck Berry, Slim Harpo, Robert Johnson, jusqu’à l’origine de la source.

BBR&R : Et vous pourriez être, vous aussi, une porte d’entrée vers les origines du rock and roll. Peut-être qu’après le concert de ce soir, des jeunes vont découvrir Little Richard et Jerry Lee Lewis…

Jim Jones : Je l’espère, sincèrement. Si on peut permettre à une ou deux personnes de découvrir d’autres groupes, on aura accompli notre mission.

Rupert Orton : Si tu prends du plaisir à la faire, tu vas forcément inspirer quelqu’un. Quand es Ramones ont fait leur première tournée aux Etats-Unis, ils ont enchaînés toutes les villes et y avait jamais grand monde dans la salle. Mais dans chaque ville où ils foutaient les pieds, un groupe allait naître. Les Dead Kennedys, Black Flag, par exemple. C’est le pouvoir de la musique et on est heureux de pouvoir participer à ça…

Une poignée de main vigoureuse et les deux acolytes partent découvrir la cuisine du Chabada. Histoire de bien charger la batterie avant de tout faire exploser ce soir, sur scène, lors d’un concert d’anthologie. Angers n’avait pas connu de moment aussi rock and roll depuis bien longtemps et malgré un public majoritairement statique, Jim Jones et sa troupe auront marqués les esprits et peut-être même inspiré des vocations.

Mardi prochain, à partir de 21h, BangBang Rock&Roll vous proposera une émission consacrée à tous les groupes évoqués par Jim et Rupert dans cet entretien. On commencera avec un compte rendu de leur concert, puis on remontera à la source en partant de Gun Club pour aller jusqu’à Robert Johnson, en passant par les Stooges, le Jon Spencer Blues Explosion et Elvis, bien entendu.

Jeudi 28 avril 2011 à 21:57

Je me suis dit qu'il fallait que j'écrive quelque chose. La dernière fois, je vous avais laissé avec un paquet de mots pas très joyeux et pas très rangés et j'ai bien senti qu'à force de vous imposer ma tristesse, j'allais perdre la bonne moitié de mon lectorat. Alors ce soir, une note d'espoir. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/tumblrlj896ubeTL1qe9n2do1r1500.jpg

Je suis en vacances, ce qui me donne le temps de lire et j'avais presque oublié le plaisir de lire après deux années et demie à étudier la littérature. Je découvre des classiques que je ne connaissais même pas : les nouvelles de J.D. Salinger, "Le Monde de Garp" par John Irving et "Les Lois de l'Attraction" par Bret Easton Ellis. Je lis sur la terrasse de la maison maternelle avec une cigarette dans la main et le soleil qui me réchauffe la nuque. J'écris aussi, dans un carnet que je remplis avec une régularité retrouvée, jour après jour. J'écoute beaucoup de musique et avec un enthousiasme fou : Yuck qui est un groupe merveilleux, le nouveau Jeremy Jay, le nouveau Explosions in the Sky, les complaintes de Lisa Germano et de Marc Bolan et puis les Clash et les Ramones, car je suis retombé dans une obsession soudaine pour le punk-rock. Joe Strummer est un héros. Dylan revient peu à peu dans ma vie, lui aussi. L'été est en avance et je dors bien. 

Je voulais vous offrir le nouvel épisode de ma web-série mais à cause d'un souci technique, il faudra attendre. Je voulais aussi vous invitez à venir voir mon monologue qui s'appelle "Lisa doit mourir" et que je rejoue à Rennes le mardi 3 mai. Que je devrais rejouer à Poitiers et à Angers fin mai. Que j'ai déjà joué plusieurs fois et qui me fait rencontrer plein de gens sympas. 

J'ai trouvé du travail pour cet été. À Brighton, sur la côte anglaise, au bord de la Manche et d'une fête foraine géante. Enfin, je vais y aller et j'y trouverais sûrement un job de vendeur de glaces ou de préposé à la vaisselle. J'aurais pu travailler à l'usine et amasser beaucoup d'argent mais je me dis que les souvenirs sont plus importants que l'argent et l'été, c'est là qu'on se fait les plus beaux souvenirs. 


Demain, je pars pour un séjour en Bretagne, direction le Finistère. C'est la plus belle chose qui puisse m'arriver en ce moment. Je serais avec mes amis les plus proches, j'ai préparé mes K7 pour la route, j'amène mon carnet pour écrire sur l'Océan et les mouettes. Et tout devrait aller pour le mieux. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/tumblrlj1l1yNstq1qhk1ajo1500.jpg

Ce doit être moins fun à lire quand je vais bien, c'est pourquoi je fais court. Je ne parlerais pas de tous ces morts à qui je pense avec un profond sentiment d'impuissance, à qui je pense en silence. Je ne me lancerais pas dans de longues chroniques musicales car si j'ai retrouvé l'oreille, j'ai perdu la plume. Je ne parlerais pas du mariage royal, de ma glorieuse visite chez le médecin ou de mes nouveaux projets. Non, je me suis juste dit qu'il fallait que j'écrive pour vous dire que je suis encore là et pour vous rappeler qu'il y a plein de belles chansons à écouter. Alors je vous laisse avec une nouvelle playlist rempli de ritournelles qu'il faut écouter pendant ces vacances, que vous soyez heureux ou triste, il faut les écouter pour vous reposer l'esprit et rêver un peu. 

Dylanesque#1
(oui, mes playlists deviennent un rendez-vous régulier,
vous n'avez plus qu'à cliquer sur la photo ci-dessous pour écouter)
1) Get Away (Yuck) / Album : Yuck (2011)
2) In The Times (Jeremy Jay) / Album : Dream Diary (2011)
3) Don't Worry Baby (Ronnie Spector) / Album : She Talks To Rainbows (1999)
4) Look Good In Leather (Cody Chesnutt) / Album : The Headphone Masterpiece (2002)
5) Dream The Sweetest Dreams (Television Personalities) / Album : My Dark Places (2006)
6) Again Today (The Feelies) / Album : Here Before (2011)
7) Drizzling Not Dazzling (Cocosuma) / Album : We Were A Trio (2005)
8) Way To Go (John Cunningham) / Album : Happy-Go-Unlucky (2002)
9) Remember Our Heart (Alexander) / Album : Alexander (2011)
10) Postcard From 1952 (Explosions in the Sky) / Album : Take Care, Take Care, Take Care (201
1)

Vendredi 24 décembre 2010 à 17:46

Vous connaissez sans doute mon adoration pour Noël. Je vais célébrer mon vingtième Noël demain et la magie n'a pas entièrement disparu. Je pense même que je vais encore me lever plus tôt pour aller veiller devant le sapin. Je me souviens d'être dans le sous-sol de mes grands-parents pour ne pas voir le Père Noël, je me souviens de ces emballages avec lesquelles on s'amuse jusqu'à deux heures du matin (ce qui est très tard quand tu es un gosse, une éternité), je me souviens des émissions de variétés minables qui offre un fond sonore alors qu'on s'endort sur le fauteuil après avoir trop mangé et je me souviens aussi de la neige l'an dernier, la neige et la tristesse. Malgré tout, Noël remplit toujours sa mission de machine à générer de la joie et qu'on soit chrétien ou païen ou autre, c'est un moment essentiel. Bah oui, il fait froid, l'année a été rude, humainement, tout le monde a besoin d'être entouré ou de voir son quotidien illuminé. Que ce soit par la famille, les amis, la musique ou les cadeaux. C'est le jour de l'année où les cyniques peuvent aller se faire foutre. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/tumblrldtdlljDfe1qcouqio1400.jpg

Au fait, demain, je vous offre un cadeau !

En attendant, et de manière à se distraire pendant les repas interminables du réveillon, je vous propose comme tous les ans ma playlist consacré aux chansons de Noël. 24 chansons, comme un Calendrier de l'Avant à dévorer immédiatement.Comme d'habitude, vous cliquez sur la photo et vous pourrez écouter tout ça sur Spotify !

1) O Come, O Come Emmanuel (Sufjan Stevens)
2) Santa Claus Is Back In Town (Elvis Presley)
3) Rockin' Around the Christmas Tree (Brenda Lee)
4) She Whispers In the Winter Snow (The Autumns)
5) Little Saint Nick (The Beach Boys)
6) Father Christmas (The Kinks)
7) Honky Tonk Angels (Dolly Parton)
8) Christmas All Over Again (Tom Petty & The Heartbreakers)
9) The First Noel (Sufjan Stevens)
10) Merry Christmas, I Don't Want to Fight Tonight (Ramones)
11) No Christmas For Me (Zee Avi)
12) Wonderful Christmastime (Paul McCartney)
13) Christmas Is Going to the Dogs (Eels)
14) I Wish It Was Christmas Today (Julian Casablancas) 
15) Angels We Have Heard On High (Sufjan Stevens)
16) Christmas Card From A Hooker In Minneapolis (Tom Waits)
17) Space Christmas (Allo, Darlin')
18) Little Drummer Boy (The Dandy Warhols)
19) Have Yourself A Merry Little Christmas (Judy Garland)
20) Jingle Bells (Sufjan Stevens)
21) Child's Christmas In Wales (John Cale)
22) I'll Be Home For Christmas (Elvis Presley)
23) Sister Winter (Sufjan Stevens)
24) Happy Xmas / War Is Over (John Lennon & Yoko Ono)

http://dylanesque.cowblog.fr/images/tumblrldeofma2my1qdyc17o1500.jpg

Je vous souhaite un bon réveillon et je vous donne donc rendez-vous ici demain pour déballer les cadeaux !

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast