Dylanesque

Don'tLookBack

Jeudi 29 avril 2010 à 21:44

Aujourd'hui, en plus d'avoir commencé mes révisions, de m'être balladé au soleil, d'avoir acheté un disque de Television et d'avoir couru sous les giboulées d'avril, je suis allé au cinéma. Ca faisait longtemps, je ne vais plus beaucoup au cinéma. La faute au porte-monnaie, à ma fermeture d'esprit, au téléchargement, au fait que je supporte pas de regarder un film avec d'autres personnes. Mais là, je ne pouvais pas passer à côté de "Greenberg", le nouveau film écrit et réalisé par Noah Baumbach. Je vous en avais déjà parler, il était responsable de mon film de chevet, "The Squid & The Whale", et avait scénarisé les merveilles de Wes Anderson. Pour çà, il a toute ma bénédiction. Avoir Ben Stiller à l'affiche, dans un rôle dramatique est également une très bonne idée. Alors me voilà plongé dans le noir, juste mon pote Romain et moi dans la salle, et un couple qui se bécote, et "Greenberg" donc.

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/greenberg.jpg

Je suis sorti de la salle tout troublé. Je ne vais pas m'étendre sur le film en lui-même, il est très sympathique, dans la lignée de ce que Baumbach fait de mieux, à savoir un habile mélange entre feel-good movie et chronique dépressive, c'était vraiment charmant, porté par un bon cast, traversé de scènes très belles. Une bonne bande-son aussi (Galaxie 500, LCD Soundsystem, The Sonics, etc..). Non, ce qui m'a vraiment fasciné, et troublé, c'est le personnage principal, Roger Greenberg, porté par un Ben Stiller magnifique. Je ne m'étais jamais autant identifié à un personnage. 

Dans "La Science des Rêves" de Gondry, j'avais reconnu un peu de moi dans la relation de Stéphane Miroux avec Stéphanie. Dans "The Squid & the Whale", j'ai aperçu un bout de mon enfance à travers les gamins Berkman. Mais avec Roger Greenberg, c'est encore plus fort. Je me suis carrément vu à l'écran. Comme un flash-forward m'amenant directement à mes quarantes ans. Parfois, c'était subtile, parfois c'était évident. Troublant.

J'espère ne pas tomber comme Greenberg dans la dépression et me retrouver dans un asile, mais il y a de quoi avoir peur. Les souvenirs de son ex, qu'il croyait être la femme de sa vie, son meilleur ami et le groupe dont ils faisaient partie, ses défauts... Hypocondriaque, maladroit, se prenant trop au sérieux, vivant dans un passé qu'il aurait aimé connaître aussi bien musicalement que dans ses relations avec les autres, sa manière de s'attacher aux filles un peu fragile qui lui font pourtant très peur, son arrogance, son impression d'être unique, ses illusions qui le poursuivent. Un tas de choses que moi seul peut comprendre, reconnaître. Un très beau portrait qui m'a touché, dans une période de totale remise en question pour moi. Oui je change, enfin je crois changer. Et si je n'y arrive pas, je finirais comme Greenberg. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/6a00e5510fd95888330120a89b15df970b800wi.jpg

Noah Baumbach a encore vu juste. Je ne dois pas être le seul, mais jamais un scénariste n'avait autant réussi à me parler, de films en films. Comme si on se connaissait, comme si on avait vécu les mêmes choses. C'est étrange, mais c'est la plus belle chose qui peut m'arriver au cinéma. En tout cas, je vous conseille ce film. Greenberg. Moi. Greenberg. Troublant.

Une réplique du film, une réplique que je peux utiliser pour me justifier, pour comprendre mes conneries, pour me faire pardonner : "hurt people hurts people". 




Dimanche 25 avril 2010 à 18:28

Des lamas, des dossiers et du soleil. 
Bref, un weekend sympathique. 
Je vous raconte ? 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/tumblrkuyyjsC9dp1qzx6imo1500.jpg

Des lamas
En me levant samedi matin, je ne pensais pas me retrouver face à des lamas et des kangourous. Et pourtant...
Comme il fait beau et que travailler c'est mal, on s'est retrouvé au parc animalier du coin, à faire une randonnée de 5 kilomètres, entourés d'animaux exotiques. Allongés sur l'herbe fraîche à se dire que la vie est belle. 

Des dossiers
Un rapport de stage, une dissertation sur Molière, une chronique littéraire... Et tout ça à rendre pour mardi matin. Alors forcément, j'ai tout repoussé au lendemain et je me suis retrouvé bloqué aujourd'hui avec une pile de boulot. Pour le stage, c'est (baclé) bouclé. Pour le reste, ça attendra encore un peu. Ma deuxième année de fac touche à sa fin. Je me sens comme un vétéran. Qui a vu ses camarades tombés et qui a survécu malgré tout, un peu par hasard, par chance. La route est encore longue jusqu'au diplôme libérateur et il faudra accomplir des miracles de procrastination pour mettre tout ça derrière mon dos. Courage. 

Du soleil
Des cigarettes au balcon avec les Kinks en bande-son. Des ballades au bureau de tabac avec Devendra. 
Une rencontre. Des adieux. 
Tout va très vite.
J'évite les balles. 
Advienne que pourra. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/skybirdl3.jpg 

 

 

Dimanche 18 avril 2010 à 11:03

"I laid on a dune, I looked at the sky, (...) 
Sleepin' in the woods by a fire in the night,
Drinkin' white rum in the sand"
("Sara", Bob Dylan)

http://dylanesque.cowblog.fr/images/zAMMbtLabqe7dkb7tBgV2buoo1500.jpg

La Rochelle, la nuit, sur les remparts. 
Le magasin de musiques où l'on pose nos mains sur tous les pianos. 
La route, avec une K7 de Dylan dans l'auto-radio et du Carambar dans les dents. 
La marche autour de l'ile d'Oléron, le long de l'Océan, à travers champs. 
La nuit sur la plage, le campement de fortune, le grand feu de joie qui réchauffe les pieds.
Les dunes majestueuses, le rhum, les cigarettes, le bruit des vagues. 
Le soleil levant par dessus les pommes de pins, la ballade dans la forêt, le vent frais. 
La sieste au bord de l'étang, les ampoules au pied, la guitare qui perd ses cordes. 
L'amitié, le soleil, l'Océan. 
Le bonheur. 


Mercredi 14 avril 2010 à 20:06

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/DevendraBanhartWhatWillWeBereference.jpg

C'était le même débat avec Adam Green, Cat Power. Des débuts lo-fi qui forment une communauté d'amateurs forcenés, une suite mieux produits mais qui selon ces mêmes amateurs manquent d'âme, d'authenticité. Sauf que là, c'est pas ce qu'il a de mieux à nous offrir le Devendra, de l'authenticité. Hippie en toc, icône bobo, charlatan, ceux qui le détestent ont une sacré liste d'adjectifs à son sujet. Mais moi je l'aime bien. Enfin, j'aime bien sa musique. Et contrairement à Adam Green et Cat Power, je préfère ses disques les plus récents. "Smokey Rolls Down Thunder Canyon" était une belle collection de chansons ensoleillés, parsemés de trouvailles sympathiques. Un disque qu'on se repassait en boucle cet été à Barcelone, dans mon auberge espagnole. Un disque épicé. 

Contrairement à ce que pouvait laissait entendre le single "16th & Valencia Roxy Music", un peu trop putassier, la formule ne change pas sur "What Will We Be". C'est la même joyeuse équipe à la barre. Et à part pour son aspect redondant, ce nouvel opus est vraiment une bonne surprise. En laissant derrière lui les expérimentations maladroites et les magnétos défectueux, Devendra s'installe dans un élément qui lui va comme un gant : la sunshine pop. Si les copains de Little Joy et Vetiver ne vous avaient pas déjà déridé et preparé au retour du beau temps, il suffit de s'enfiler "Angelika", "Baby" ou "Goin' Back" pour se plonger dans la farniente. Il a beau se lancer dans un rock psyché avec "Rats" ou se la jouer bossa-nova, le bougre reste cohérent et parvient à me charmer. "First Song for B" est délicate, vraiment belle. Et c'est après quelques longueurs qu'on se réveille de notre sieste avec "Foolin'", un titre enlevé, optimiste, un au revoir sautillant. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/DevendraBanhart2903325577c288b6c1cc.jpg

Plus proche de Cat Stevens que de Vashti Bunyan, Devendra se montre généreux, rafraichissant et à l'image de la chanson d'ouverture, je ne peux pas m'empêcher de sourire.   

Vendredi 9 avril 2010 à 20:23


La bonne impression s'est confirmée. Et cette semaine était vraiment chouette. Un bilan s'impose !
LUNDI : Je me souviens plus vraiment. Ah si, c'était Pâques. Et j'ai regardé "Fantastic M.Fox" en mangeant des Chocobons. 
MARDI : Ca aussi, je vous ai déjà raconté. Je me souviens surtout du soleil. 
MERCREDI : J'étais beau dans mon costume. J'ai beaucoup bu et j'ai bien rigolé. 
JEUDI : J'ai rencontré un type géniale alors qu'on jouaient un peu de guitare au Château. Et je me sens léger. 
VENDREDI : Dans la continuité : ensoleillée, léger, tout sauf angoissé. 

J'en entends au fond qui s'énervent. "Wow l'autre, on s'en fout de sa semaine, qu'il nous rabache, avec le soleil et tout, ta gueule, nous on veut de la musique et du Bob Dylan, on a signé pour ça !". Alors déjà, vous avez rien signé du tout. Ensuite, je vous avais prévenu. Le printemps, ça me rend fleur bleu. Et si je dresse des bilans de bonnes semaines, c'est parce que c'était devenu un truc rare, je passais toujours à côté d'habitude. Là, non, j'ai vraiment savouré chaque minutes et j'ai envie de le crier haut et fort : "Dylanesque est serein". 
Alors ça va pas durer. Après les vacances, il faudra réviser et faire des choix, tout ça tout ça.
Mais pour l'instant, tout va bien. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/foolsgoldalbumcover.jpg

Sinon, je vous conseille Fools Gold et leur album éponyme. C'est de l'afro-pop. Oh, le gros mot ! Un concentré de clichés pour bobos ? J'en sais rien. Le truc, c'est que j'adore la chanson "Surprise Hotel", sept minutes de fraîcheur parfaitement de saison. En ce moment, je me remets dans les Clash, et je (re)découvre Blondie et Morrissey. Ah, et il y a "Gorilla Manor", le petit dernier des Local Natives dans la vitrine du disquaire. Il va pas y rester longtemps, demain je le ramène chez moi et je ferais mon ménage de printemps en sifflotant. 

Et vous, ça va ?
  

Mardi 6 avril 2010 à 21:44

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/524464.jpgThe Field Mice

Une bonne journée. Sur une échelle de 1 à 10 ? Allez, 8. 
Ca avait déjà bien commencé hier. On a regardé "Fantastic M.Fox" avec des Chocobons, un lundi de Pâques en toute légèreté, parfait. 
Aujourd'hui, même pas de pluie. De la farniente au soleil. 
Demain, le bal de promo. En costume. On va vomir partout. On sera fous de joie. Un peu idiots. 

Dans mon émission de radio, j'ai parlé de James Levy. J'espère que quelques oreilles auront pu le découvrir, il le mérite vraiment.
Et j'ai aussi passé quelques morceaux des groupes emblématiques du label Sarah Records, le label qui a lancé la twee pop entre 1988 et 1995. 
Mon label favori. Dans la compilation "There And Back Again Lane", il y a peut-être les morceaux les plus géniaux qui existent. Vraiment. 
Another Sunny Day, The Field Mice, The Orchids, The Sugargliders, des groupes en The britishs, délicieux. Mélancoliques, romantiques. Beaux. 
Cette compil est quasiment introuvable, alors merci Spotify. Et vous chers lecteurs, vous m'en direz des nouvelles !

Sinon, la troisième saison de Breaking Bad dépasse mes espérances. Et j'attends avec impatience le nouveau film de Noah Baumbach ("The Squid & The Whale" et co-scénariste avec mon pote Wes Anderson). Ce sera avec Ben Stiller dans un rôle dramatique, ça s'appelera Greenberg, et il faudra attendre fin avril pour le savourer. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/invernessboats.jpg

C'est tout pour aujourd'hui. Juste une belle journée qui fait du bien par là où elle passe. 


 

Vendredi 2 avril 2010 à 20:37

Des sentiments, des impressions, et bien en voilà, je vous avais prévenu. J'ai décidé de me la jouer introspectif, autocentré, et puis merde. M'enfin pas d'inquiétudes, la musique que j'aime n'est jamais loin. 

Je sais pas trop quoi penser de cette semaine. C'était un peu fou. La clôture d'un festival de théâtre qu'on a passé des mois à mettre en place, une soirée un peu trop alcoolisé, un apéro au soleil sur le campus, de la pluie, beaucoup de pluie et toujours la même chanson en tête. Toujours la même. On se souvient des paroles, de la mélodie, la douce mélodie, mais impossible de s'en défaire et à force, ça devient étouffant. 

Alors je cours me réfugier auprès de Dylan. J'ai ma place pour Nantes, le 1er juillet. Tiens bon jusque là, mon pote. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/img144955ceo7k.jpg

Demain, je rentre chez moi, chez mes parents, après un mois à dégueulasser mon appartement. Je la voulais cette indépendance, et depuis bientôt deux ans, je la savoure. Mais parfois, ça fait du bien de rentrer, vraiment. J'ai besoin de ce long week-end agenouillé sur mon lit, dans ma chambre d'adolescent, où tout est propre et bien rangé, où il y a des posters des Strokes sur le mur, où rien ne peut m'atteindre. Besoin de ses dialogues de sourds avec ma mère, de la télé en bruit de fond alors qu'on déguste le repas du dimanche, un rayon de soleil passe dans la cuisine et j'étends mes jambes sous la table. Lundi soir, il faudra reprendre le train, le même train avec les mêmes paysages, les mêmes arrêts, et tout recommencer. Culpabiliser parce qu'on a dit qu'on irait en cours mais en fait non, courir après quelque chose qu'on ne pourra jamais récupérer, faire semblant de ne pas perdre notre temps, être jeune, être con, mélancolique sous la pluie, fuyant l'ennui, ivres toutes les nuits.

Je vous laisse avec une playlist, des chansons qui vont bien avec tout ces sentiments, toutes ces impressions du moments. Des chansons pour les giboulées d'avril. Je vais m'en graver une K7 et écouter ça sagement dans ma chambre d'adolescent. 

1) When I Grow Up to Be a Man (The Beach Boys)
2) Ride Into the Sun (Luna)
3) Somewhere Along the Way (Alex Chilton)
4) A Place Called Home (The Orchids)
5) No Distance Left to Run (Blur)
6) Friday, I'm In Love (The Cure)
7) Ahprahan (The Sugargliders)
8) Good for No One (Herman Düne)
9) I'm In Love With a Girl Who Doesn't Know I Exist (Another Sunny Day)
10) Lost Cause (Beck)

Tiens, les jours se rallongent...


<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast