Dylanesque

Don'tLookBack

Samedi 7 avril 2012 à 10:41

Note : Voici une interview que j'ai pu réalisé avec l'aide de Radio Campus Angers, la radio étudiante qui me permet depuis 2008 de partager encore plus de musique avec mes deux émissions MellowYellow! (americana-pop moderne) et BangBangRock&Roll!, diffusés le mardi entre 19h et 21h. Pour écouter les émissions en direct, retrouvez les podcasts et les playlists ou tout simplement en savoir plus sur Radio Campus Angers, rendez-vous sur nos pages Facebook ou sur le site officiel : http://www.radiocampusangers.com

La première fois que Radio Campus m’a envoyé au Chabada, c’était en 2009 et c’était pour interviewer David-Ivar, alias Yaya, prolifique songwriter qui vadrouille depuis une quinzaine d’années en compagnie du groupe à géométrie variable, Herman Dune. Un groupe qui m’enchante depuis que “Mas Cambios” a illuminé de belles journées de printemps alors que je révisais mon bac. C’est “Next Year in Zion” qui avait ensuite inauguré notre toute première émission, à l’automne 2008. Tout cela ne nous rajeunit pas mais le fait est que lorsqu’on le retrouve de nouveau à Angers jeudi dernier, Ya Ya n’a pas pris une ride.

Il est dans sa loge, profitant d’un moment de tranquillité pour une sieste bien mérité. Tandis que Néman, le fidèle batteur, continue de recharger ses batteries, David-Ivar accepte de répondre à nos questions. C’est qu’on a tellement de choses à lui demander. “Strange Moosic”, leur dernier album, sorti il y a presque un ans, est d’une douceur infinie que l’on attendait impatiemment de voir illuminé la scène du Chabada, où le groupe à ses habitudes. Et la récente prestation à la Cité de la Musique en hommage au “Shot of Love” de Dylan a réanimé notre amour inconditionnelle pour le duo. Alors c’est de ça qu’on va parler. Du nouvel album, de Dylan, de cette nouvelle page qui s’ouvre pour le groupe et qui nous donne envie de les suivre d’encore plus près.

Depuis votre dernier passage à Angers, en 2008, vous avez eu le temps de créer votre propre label, « Strange Moosic » et d’enregistrer un nouvel album à Portland. Le début d’un nouveau chapitre pour Herman Dune ?

Chaque album est très différent mais je pense pas vraiment en termes de périodes. Au moment d’enregistrer, je me demande quelle serait la meilleure façon de donner vie à mes chansons. Pour « Strange Moosic », on avait envie de créer notre label depuis longtemps, ça nous a permis de nous lancer dans une nouvelle aventure, de chercher un bon studio, de prendre le producteur que l’on voulait [Adam Selzers]. De vraiment prendre le temps d’avoir l’album que l’on souhaitait, aussi bien au niveau musical que visuel, puisque l’album est sorti sous forme de livre, ce que je voulais depuis longtemps.

Est-ce qu’on retrouve la même effervescence aujourd’hui à Portland qu’à New York au début des années 2000 ? Avez-vous fait de nouvelles rencontres, rencontré une nouvelle famille ?

À Portland, il y a beaucoup de musiciens, d’artistes, d’auteurs-compositeurs, beaucoup de musique se fait là-bas actuellement, c’est comme un nouveau Nashville. Mais finalement, quand on enregistre un album, on reste très fermé, on part pas vraiment à la recherche d’une scène. On est resté en studio sans vraiment aller voir des concerts, sans vraiment en faire. Ce qui nous empêche pas de connaître pas mal de gens sympa à Portland, oui.

Tu voyage souvent entre la France, la Suède, New York, Portland et de nombreux pays. C’est quoi ton port d’attache, l’endroit où tu te sens le plus chez toi ?

Quand j’arrive à New York, j’ai vraiment l’impression de revenir chez moi. C’est la ville qui m’a le plus marquée dans ma vie d’adulte. J’y ai débarqué quand j’avais une vingtaine d’années et c’est là que je me suis affirmé en tant qu’artiste et qu’individu. Quand je vais à Paris, je me sens chez moi aussi parce que j’y ai grandi, mais c’est moins lié à la personne que je suis aujourd’hui. En Suède, je me sens chez moi car ma famille est originaire de là-bas. Quand tu es petit, tu te fabrique ta personnalité par rapport à tes origines et je me suis toujours senti très proche de la Suède.

Et d’après toi, c’est quoi l’endroit idéal pour savourer « Strange Moosic » ?

En général, je trouve qu’on apprécie bien un disque en voiture. J’aime bien conduire en musique. En rêvant, en regardant par la fenêtre…

Comme Jon Hamm dans le clip de « Tell Me Something I Don’t Know » ?

Oui voilà, dans ce genre de belle voiture américaine ou bien dans une Ford Galaxy, une voiture qui fasse pas trop de bruit pour pouvoir tout de même écouter la musique. Et puis si possible un jour où le temps a quelque chose à offrir, que ce soit de l’orage ou du soleil.

Le 10 mars dernier, vous étiez sur scène à Paris pour reprendre en entier l’album « Shot of Love » de Bob Dylan, à l’occasion d’une exposition qui lui était consacré à la Cité de la Musique. Chaque passionné de Dylan à une histoire particulière avec chacun de ses albums, chacune de ses chansons. C’est quoi votre histoire avec « Shot of Love » [publié en 1981] ?

Il y a beaucoup d’albums de Dylan que je connais depuis toujours, grâce à mes parents, qui l’écoutent beaucoup. Ces albums-là sont pour moi presque génétiques : « New Morning », « John Wesley Harding », « Selfportrait », « The Times They Are A-Changin’ » ou « The Freewheelin’ », ils passaient en boucle chez moi quand j’étais gamin. Je me suis jamais posé la question de savoir si je les aimais ou pas, ils étaient là. « Shot of Love » est venu plus tard. J’avais douze ans et je voulais faire plaisir à mon père en lui achetant les trois premiers volumes des « Bootlegs Series » [compilations d’inédits et de prises alternatives comprenant neuf volumes] et il y a « Every Grain of Sand » dessus, une chanson qui m’a toujours fascinée et qui m’a poussé à acheter « Shot of Love », que j’ai immédiatement adoré. Je me suis rendu compte qu’il devenait vraiment très important pour moi à l’époque où on était en tournée avec Turner Cody [chanteur country et ancien bassiste du groupe] avec qui je partage une passion pour Dylan, et sur cette tournée on écoutait « Shot of Love » tous les jours, je pouvais plus m’en passer. On a souvent une relation personnelle avec les albums de Dylan, et « Shot Of Love », c’est ça pour moi, quelque chose de spécial.

Et « Shot Of Love », c’est finalement un choix qui paraît évident pour Herman Dune, on pourrait presque croire avec des morceaux comme « Heart of Mine » ou « In the Summertime » qu’il s’agit de vos propres chansonsEt il y a une belle émotion lorsque ton père monte sur scène pour jouer de l’harmonica sur « Every Grain of Sand ».

Oui, il jouait déjà sur quelques morceaux de « Next Year In Zion » et c’est important pour moi de l’inclure dans mes projets. C’est lui qui m’a appris à aimer la musique et qui m’a fait découvrir Dylan. Il m’a transmis une éducation, une certaine foi et « Every Grain of Sand » évoque cette foi, celle des ancêtres de mon père et celle qu’il a voulu me transmettre. Donc oui, c’était assez émouvant de jouer une chanson aussi belle, aussi pieuse, avec mon père.

En tant qu’illustrateur, quel regarde porte-tu sur la carrière de peintre de Dylan ?

Déjà, Dylan dessine très bien, j’ai toujours adoré la pochette de « Selfportrait » ou les dessins qu’on retrouve dans « Blood on the Tracks ». Et récemment, il a fait beaucoup d’expositions, comme « The Brazil Series », que j’ai vu à Copenhague, c’était le cadeau d’anniversaire de ma copine. C’était fantastique, très influencés par les peintres fauves, on voit qu’il aime beaucoup Matisse. Et c’est intéressant car on retrouve dans ses dessins la manière dont il observe le monde dans ses chansons. On y retrouve beaucoup de détails, d’amour des situations, une envie de raconter des histoires. Et puis objectivement, c’est un très bon peintre, il a la technique, il sait ce qu’il fait, il n’expose pas son travail parce qu’il est Bob Dylan, mais parce qu’il est un bon peintre avant tout.

Et Dylan sait écrire également, comme nous le prouve sans cesse ses chansons et la publication de ses « Chroniques », en 2004. Toi aussi, tu écris et on peut régulièrement lire de petites nouvelles sur ton blog. Tu aurais envie de publier ce travail, d’écrire sur une forme autre que la chanson ?

La chanson, c’est déjà une forme qui me suffit en soi, mais oui, évidemment, j’aimerais continuer d’écrire. Récemment, j’ai eu une nouvelle publié dans une revue littéraire américaine et j’adore cet exercice. Mais ça demande une certaine concentration et une certaine solitude que je n’obtiens pas souvent dans ma vie d’artiste, surtout en tournée. Dès que j’ai une minute à moi, j’essaye d’écrire autant que je peux.

Avec Herman Dune, tu écris des textes très personnels, qui sont liés à des moments précis de ta vie. Alors est-ce qu’au fil du temps, tu finis par te sentir éloigné de tes compositions les plus anciennes ?

Pas forcément, car même si ça reste personnel et que les anecdotes que je raconte appartiennent au passé, c’est surtout l’écriture en tant que tel qui m’intéresse, l’expression. Donc ce n’est pas parce que l’histoire n’est plus valable ou que la fille n’est plus dans ton cœur que les mots n’ont plus de valeur. Quand il m’arrive de chanter une chanson des premiers albums, que ce soit « Turn Off the Lights » ou « Switzerland Heritage », c’est les mots qui me parlent plutôt que ce à quoi ils font référence. Et j’espère que les gens qui écoutent ressentent la même chose. En général, quand on se sert de choses personnelles pour écrire, ce n’est pas pour raconter sa vie mais pour l’utiliser comme d’un matériau. Sinon, on aurait besoin de connaître la biographie d’un artiste pour pouvoir apprécier sa poésie. Et si j’avais envie de raconter ma vie, j’irais chez un psychanalyste…

On parlait tout à l’heure de nouvelles rencontres. Tu peux nous en dire un peu plus sur votre collaboration avec la marque de vêtements « Petit Bateau » ?

On a été contacté par « Petit Bateau » pour une collaboration artistique. Ils travaillent avec des stylistes d’habitude et là, ils souhaitaient travailler avec le groupe et aussi avec moi en tant qu’illustrateur. Je connaissais pas forcément très bien la marque mais elle a une bonne réputation, elle est éthique et n’emploie pas de produits animaux, alors j’ai dit pourquoi pas. J’ai envoyé des dessins, des motifs, ils ont été acceptés et ils nous ont même fabriqués une chouette figurine Baby Blue [le yéti mascotte du groupe].

Vous suivez toujours les projets de l’ancienne bande new-yorkaise : Turner Cody, James Levy, Adam Green et les autres membres de la scène étiquetée « anti-folk » ?

Oui, j’ai toujours des nouvelles. On a retrouvé Jack Lewis [le frère de Jeffrey Lewis] qui habite à Portland ; Turner Cody, c’est l’un de mes meilleurs amis, on se parle pratiquement tous les jours, j’adore jouer et chanter avec lui ; James Levy, j’aime beaucoup son nouvel album [« Pray to Be Free », sorti en février]mais on n’a jamais rien fait ensemble pour le moment, pourquoi pas, c’est un bon copain ; Adam Green, je le connais pas tant que ça, c’est avant tout un bon pote à Turner, je suis plus proche de Kimya Dawson, qui chantait avec lui à l’époque des Moldy Peaches.

Est-ce que Néman continue de travailler avec ZOMBIE ZOMBIE, son projet parallèle [duo éléctro-psychédélique formé en compagnie du saxophoniste Etienne Jaumet] ?

Oui, il a un nouvel album qui est prêt, mais il doit d’abord attendre la fin de notre tournée avant de le publier, histoire de ne pas être au four et au moulin, comme on dit…  

Juste avant de partir en tournée, vous étiez d’ailleurs tous les deux en studio. Un nouvel album d’Herman Dune à prévoir bientôt ?

Oui, on est sorti de studio avant-hier. On y était pour enregistrer ce qui, au début, devait être seulement une bande originale de film et qui est devenu, au fur et à mesure, un album. Le réalisateur nous demandait de plus en plus de morceaux et on enregistré de quoi remplir un nouvel album, oui.

À la manière de Dylan et de ses « Bootleg Series », est-ce que tu aimerais un jour publier un catalogue exhaustif de tes anciens morceaux ?

Pour l’instant, j’aime surtout publier mes morceaux sur mon blog [http://strangemoosic.tumblr.com/], j’aime bien ce format de diffusion épisodique. Je suis en train de me demander si je vais pas sortir mes reprises de « Shot of Love » sur BandCamp ou de manière un peu plus officielle, je suis en train d’y réfléchir en tout cas. J’ai plein d’enregistrements un peu partout alors il est possible que je finisse par les ranger dans une compilation. Mais je préfère pour l’instant me consacrer aux nouveaux albums plutôt qu’au passé.

Et c’est le soir-même que l’on retrouve Ya Ya sur scène, en compagnie de Néman et du bassiste Ben Pleng (également membre de Yeti Lane). Le grand monsieur qui sort de sa sieste a désormais l’allure d’un musicien déterminé à explorer chaque recoin de ses chansons, en tapant du pied et en saturant le son de sa guitare électrique. Pas de setlist, c’est au reste du groupe de le suivre et de rendre vivant ce concert où des textes souvent lumineux sont magnifiés par une énergie incroyable, une vraie passion de jouer. Il fallait au moins ça pour convaincre le public angevin, toujours aussi immobile et qui a eu du mal à se remettre de l’incroyable Dick Turner, habituelle première partie du groupe, sorte de barde fantaisiste qui vomit avec candeur sa mélancolie à coups de boites à rythmes et de trombone.

Et comme prévu, les morceaux de “Strange Moosic” tiennent la route, que ce soit le single “Tell Me Something I Don’t Know” expédié joliment ou le superbe “The Rock”, dont les arpèges rappellent le “Boots of Spanish Leather” de Dylan. Ce dernier est d’ailleurs à l’honneur avec une reprise de notre morceau favori de “Shot of Love”, un “In the Summertime” chanté par Ya Ya lors de son interlude acoustique, où il rendra également hommage à Buddy Holly, avec un “Rave On” fougueux. Je me dis que Ya Ya a des airs de Dylan ce soir, la manière dont il s’accroche à sa guitare, dont il étire certaines syllabes, dont il revisite ses classiques (“I Wish That I Could See You Soon”) et semble regarder au loin quelque chose qui nous échappe, mais qu’il parvient à nous communiquer avec sa douce voix et ses mélodies évidentes.

Les concerts d’Herman Dune nous laissent toujours plein d’amour, plein d’espoir, prêt à affronter le printemps les cheveux dans le vent, sifflotant en réécoutant cette musique, étrange et familière à la fois.

Rejoignez-nous sur le 103fm mardi prochain, entre 19h et 21, pour prolonger le plaisir : deux heures consacrés à Herman Dune, avec des extraits de notre entretien avec Ya Ya, des inédits, des reprises et un tas de surprises.

Mercredi 4 avril 2012 à 15:31

À la demande générale, me voilà de retour. Trois mois. Je crois que là, je tiens un record d'abstinence en ce qui concerne ce blog. L'explication est simple : j'ai rarement été aussi occupé. Dans la vraie vie, je veux dire. Et pour ce qui est du virtuel, mon second blog consacré aux séries est un terrain de jeu plus gratifiant que celui-ci. Cowblog n'est décidément plus une plateforme qui m'inspire. Alors, je vais pas tuer dans l'oeuf le blog, mais je vais le déserter pendant de longues périodes. Au moins, chaque nouvel article sera un petit évènement. Merci en tout cas à ceux qui sont venus actualiser la page une fois le temps et ont réclamé mon retour dans les commentaires. C'est touchant. 

Je reviens aujourd'hui pour vous parler du projet qui m'accapare tout mon temps. Et qui pourrais bien accaparer le votre prochainement. 

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Billy est un projet de série en 44 épisodes que j’ai écris en régurgitant toutes mes passions, obsessions et influences. Inspiré par les multiples légendes du véritable Billy the Kid (allez voir sur Wikipédia si vous ne me croyez pas), j’y raconte l’ascension et la chute d’un gamin idéaliste et romantique dans une Amérique fantasmée, entre 1877 et 1881. Quatre ans en compagnie de Billy, de ses compagnons, de ses ennemis, de toutes les figures tragi-comiques qui peuplent les westerns et les grands romans épiques. Bien que la plupart des événements et personnages aient véritablement existés, j’ai revisité tout ça à ma façon, avec ma manière à moi de raconter des histoires.

C'est tourné où ? Principalement aux alentours de Segré (Maine-et-Loire), où nous allons investir une ferme [photo ci-dessous], y vivre en communauté et loger toute l'équipe à l'aide de tentes et d'entraide (tout est prévu, des douches à la cuisine en passant par la connexion Internet). Nous irons également faire un tour du côté des dunes et de l'Océan à Notre-Dame-de-Monts (Vendée). 

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C'est tourné quand ? 
Presque tout l'été. Mais cela dépend de l'engagement de chacun sur le projet. Mon réalisateur et moi ainsi que les rôles principaux devront s'investir de début juillet à mi-août minimum. Les autres viendront ponctuellement, que ce soit deux jours, une semaine ou un mois, pour assurer leur rôle secondaire ou leur travail logistique. 

C'est payé ? Non. Il s'agit d'un projet bénévole et amateur, au sens noble du terme. La seule rémunération sera celle de l'expérience, du plaisir, des rencontres et de l'aventure humaine que représente un tel projet. Mais si le budget le permet (et nous faisons tout pour ce que soit le cas), l'alimentation de chacun sera pris en charge. Et le logement, bien entendu. 

De qui on a besoin ? De tout le monde. Mais soyons plus précis :

- Il reste deux rôles principaux masculins à distribuer. À des personnes grandes, entre 24 et 34 ans, qui n'ont pas peur de s'investir à fond et de prendre en main des personnages complexes.

- Il reste quelques rôles secondaires masculins également, qui demandent un investissement variable, mais qui sont tout aussi essentielles au récit. Les âges varient entre 20 et 50 ans.

- Nous avons besoin de scripte (qui s'assurent de la cohérence du récit et de la réalisation), d'assistants chargés de la logistique (nourriture, emploi du temps, météo, etc...), de techniciens (perchman, bricoleurs, etc...).  

Comment je peux rejoindre le projet ? Si tu corresponds aux demandes précédentes, si tu veux nous apporter ton aide d'une autre façon ou si tu as une question, contacte-nous à cette adresse : billylaserie@gmail.com. Pas la peine d'être trop officiel, je veux juste découvrir qui tu es, sentir ton enthousiasme et savoir tes disponibilités. Rajoute une photo et parles nous un peu de ton expérience si tu es apprenti comédien. 

Je vous laisse avec

Vendredi 30 décembre 2011 à 21:24

Suite et fin d'une rétrospective non exhaustive mais représentative des albums que j'ai le plus écouté cette année. 

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JEREMY JAY - Dream Diary
"Du glam pas pompeux, de la récup' qui sonne pas toc et un charme qui ne s'explique pas".
 J'écrivais ça quand je m'enthousiasmait en 2009 au sujet de "Slow Dance", l'album qui m'a fait découvrir ce grand dadais. Depuis, je ne m'en lasse pas, il m'accompagne partout. Chaque album sonne de la même façon, mais évolue dans un paysage différents. "Slow Dance", c'était les clubs enfumés tard la nuit, "Splash" c'était les flaques d'eaux et le ciel blanc d'automne et celui-ci, c'est le crépuscule où les synthés qui dégoulinent font l'effet d'un soleil qui se couche, où les guitares à la Pixies sont comme des vagues de mélancolie. Où même mes métaphores les plus téléphonées ne parviendront pas à décrire les petites joies que sont chacune de ces étonnantes chansons. 
Chanson favorite : "The Man On The Mountain"


JOSEPH ARTHUR - The Graduation Ceremony
Certains vont m'accuser de verser dans le mainstream et je leur dirais "la musique est bonne, si tu l'avais écouter, tu saurais que la musique est bonne".
 Et ceux qui sont déjà en deuil de R.E.M. vont se régaler comme moi (même si je suis pas en deuil de R.E.M.) des mélodies du toujours inspiré Joseph Arthur, qu'on avait pas revu depuis 2006 en solo. Une section de cordes, des couches de guitares et de réverbs, un écho sur la voix, Jim Ketlner à la batterie (qui a accompagné Dylan et Lennon, entre autres) et beaucoup de poésie. De l'americana amplement produit et émouvant quand, comme moi, on a le coeur d'une adolescente. J'aurais pu mettre le Coldplay à la place, mais je l'ai pas encore l'écouter. N'empêche, je suis curieux...
Chanson favorite : "Midwest"


KIM NOVAK - The Golden Mean
La Normandie est un vivier incroyable de talents.
 J'ai connu Hugo, guitariste du groupe, lors d'un chouette été et lors d'escapades dans sa verte contrée et je l'ai vu, lui et ses potes musiciens, s'épanouir et grandir ensemble, rejoindre différents projets et transformer en or tout ce qu'ils ont touchés. Les Chocolate Donuts, les Lanskies, autant de groupe à aimer et à suivre alors que leur avenir prend forme et que l'on peut les soutenir avec enthousiasme. Kim Novak, eux, n'ont plus besoin de soutien. Ils ont déjà atteint des sommets de maîtrise et ont sorti cette année un nouvel album qui approche de la perfection. Il faut l'écouter pour le croire. Oui, c'est un groupe normand qui écrit ces modèles d'écriture et de composition pop aussi mélancoliques que sautillantes, en dépassant ceux qui pourraient les avoir influencer (que ce soit The National ou les Modern Lovers, j'en sais trop rien). Merci à toi et ta bande Hugo, je suis fier de ce que vous fabriquez tout là-haut et je suis ravi d'écouter "The Golden Mean" tous les jours où il pleut aussi fort que chez vous. 
Chanson favorite : "Montego Bay"


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THE PAINS OF BEING PURE AT HEART - Belong
Belle & Sebastian versus The Jesus & Mary Chain = The Pains Of Being Pure At Heart. Autant de noms de groupes inventifs pour une musique qui mêle saturation et rêverie, de la dream-pop qui secoue encore plus sur ce deuxième album, bénéficiant d'un son plus large et peut-être, visant un public plus important. On navigue toujours entre tension et émotion, entre rock et pop et on tape du pied en souriant bêtement. 
Chanson favorite : "My Terrible Friend" (un plagiat jouissif des Cure)

REAL ESTATE - Days
C'est grâce à une amie américaine, rencontrée l'été dernier à Barcelone, que j'ai découvert le groupe.
 Elle les avait vu en concert chez eux, dans le New Jersey et après écoute répétés sur le balcon au soleil, ils m'ont charmés. "Days" est un second album qui, avec sa pop à guitares et ses textes rêveurs, devrait avec le temps s'incruster de la même manière dans mon esprit : sur le balcon au soleil. C'est l'album parfait pour y coller ses souvenirs, ses moments de joie, de tristesse et y revenir selon l'humeur. 
Chanson favorite : "Kinder Blumen"

THE STRANGE BOYS - Live Music
J'avais déjà passé un bon moment en compagnie de l'album précédent, mais je ne m'attendais pas à accrocher autant à celui-ci. Dès que je l'ai reçu (c'est chouette d'être animateur radio, on a de beaux cadeaux), je l'ai adopté et il n'a plus quitté ma platine pendant deux semaines. Tournant en boucle pendant la Toussaint. Fini l'agitation et la furie, les garçons étranges font maintenant de l'alternative country leur nouveau terrain de jeu.  L'album s'ouvre sur quelques notes à la McCartney période Wings et se termine sur Neil Young période "Dead Man". Entre les deux,  c'est frais, naïf, ludique, plein de bons sentiments et de mélodies évidentes. Alors même si certains n'attendaient pas ça du groupe, moi c'est justement tout ce que j'attends d'un album réussi. Et puis la voix a un charme incroyable. 
Chanson favorite : "Doueh" (un plagiat formidable des Waves Pictures)

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THE STROKES - Angles
Je crois que j'en ai suffisamment parler, non ? Il vous suffit d'aller chercher le groupe de Casablancas dans mes archives et vous trouverez deux ou trois plaidoyers en faveur de ce quatrième album bancal mais que j'ai savouré comme on savoure le retour d'un vieil ami. Encore aujourd'hui, écoutez le single me ramène directement à ces premiers jours de printemps. Merci Nick Valensi. Allez, un lien quand même : http://dylanesque.cowblog.fr/183-between-love-hate-3095596.html
Chanson : "Games"

TOM WAITS - Bad As Me
C'est vraiment en 2011 que je me suis plongé dans l'oeuvre de Tom Waits. Le moment qu'il a choisi pour nous offrir un nouvel album studio qui rend le tableau encore plus complexe et étourdissant. J'ai pas encore fait le tour de "Bad As Me" mais à chaque fois que je l'écoute, mon esprit part dans tous les sens, et bien souvent dans un passé en sépia où je navigue à travers des formes étranges et de la brume. "Bad As Me" est magique, fun et comme le prouve mon cas, une porte d'entrée fascinante pour un artiste qui ne l'est pas moins. 
Chanson favorite : "Back In The Crowd"

THE WAR ON DRUGS - Slave Ambiant
À force de parler de pop moderne dans le magazine MAGIC (que je lis assez régulièrement), je me suis demandé ce que c'était la pop moderne. Et c'est ce deuxième album du groupe de Philadelphie qui m'en a donné la définition la plus marquante. Sans que je demande rien, juste par hasard, au plaisir d'une lecture aléatoire alors que je préparais mon émission de radio. La voix d'abord m'a sauté aux oreilles, lancinante, presque dylanesque par moments (DYLANESQUE !), et puis la musique, chaleureuse et enfumée, qui quand on l'écoute au casque, vous plonge dans un cocon dont on ne veut plus jamais sortir. C'est de la pop moderne parce qu'on a l'impression d'avoir entendu ces morceaux milles fois avant et que pourtant, ils nous encourage à faire des bonds en avant. 
Chanson favorite : "Black Water Falls"

YUCK - Yuck
Je vous disais en guise d'introduction à ce bilan que j'avais surtout passé l'année à redécouvrir la scène alternative des années 90, entre Dinosaur Jr, les Pixies en passant par Luna et Teenage Fanclub.
 Et bien cet album semble tout droit sorti de cette période bénite. La même urgence, les mêmes tourments adolescents noyés sous une tonne de saturations, des saillies héroïques qui font bondir de joie et de fureur. Du revival pur et dur et incroyablement émouvant. Pas une minute de trop dans ce brouillon parfait. 
Chanson favorite : "The Wall"

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Si j'ai boudé Beirut et les Frères Gallagher cette année, j'ai également envie de citer Wild Flag et The Men, mes seule véritables passions rock'n'roll du moment, White Denim et Timber Timbre qui me charment tout doucement, Noah & The Whale qui ont sorti un troisième album moins bon mais honnête et que j'ai beaucoup écouté au printemps, Marissa Nadler, Atlas Sound et Kurt Vile qui sont parvenus à me bouleverser au moins le temps d'une chanson, les Black Keys et les Kills qui ont sortis des nouveautés sympas à passer en soirée avec des amis, Jonathan Wilson dont l'album est une montagne que je suis toujours en train d'escalader, Gorillaz qui a signé le meilleur bruit de fond de l'année (et c'est un compliment, vraiment), Paul Simon qui ne vieillit donc jamais, le charme de Feist qui commence enfin à m'ensorceler après de nombreuses écoutes, Blitzen Trapper et Akron/Family dans la catégorie "albums que j'aurais plus écouter si j'avais mon permis et la possibilité de rouler sans arrêt sur de longues routes de campagne", et
PJ Harvey pour "In The Dark Places", la plus belle chanson de l'année. 

Jeudi 29 décembre 2011 à 21:02

Comme d'habitude, j'ai écouté beaucoup de musique mais pas forcément des trucs nouveaux. En plus de mes heures plongés dans l'oeuvre du Zim, j'ai fait immersion dans celle de Neil Young et Tom Waits et dans la pop des nineties. Malgré tout, le choix n'a pas été facile pour ce bilan 2011, parce que même si je n'ai pas écouté autant de nouveautés que je l'aurais voulu, il y a pas mal que j'ai chéris. Certaines ont tournés à l'obsession éphémère, d'autres ont mis du temps avant de m'atteindre. Alors voilà ce que j'ai retenu, en vrac parce que de toute façon, c'est le bordel dans ma discothèque. Un top 20 sans ordre particulier, la suite, demain. 

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ALELA DIANE - Alela Diane & Wild Divine
Franchement, j'avais écouté d'une oreille discrète avant. Les deux premiers albums m'ont peu attirés, je les avais naïvement rangés dans la catégorie "revival folk" qui me fatiguait bien trop souvent à l'époque. Maintenant, je suis grand et j'ai le droit d'aller voir des concerts et de rencontrer des artistes, youpi. Discuter avec Alela et la voir jouer sa country-folk vachement bien écrite et poignante en compagnie de toute sa famille m'a laissé un excellent souvenir et je me suis replongé dans ce troisième album dès le lendemain, pour ne plus jamais vraiment le lâcher. Il a illuminé mon automne. Un mélange entre Karen Dalton et Lucinda Williams qui s'écoute facilement mais ne s'essouffle toujours pas. Vous pouvez relire mon interview ici : 
http://dylanesque.cowblog.fr/199-light-a-candle-in-the-dark-3146027.html 
Chanson favorite : "Long Way Down"

ALEXANDER - Alexander
À défaut de pondre la suite de l'inoubliable aventure sous le pseudonyme Edward Sharpe et ses Magnetic Zeroes, l'ami Alex Ebert nous a offert cette année un album solo qui m'a fait un effet fou dès la première écoute et qui est haut la main celui que j'ai le plus écouté. C'était parfait pour le printemps, pour l'été et l'automne et ça risque de me réconforter en hiver. C'est de la pop ensoleillée, inventive, pleines d'harmonies chaudes et qui se fredonnent avec joie. Des émotions très fortes avec des mots très simples. Oui de la pop quoi. Plutôt que de me prendre la tête à essayer de ressentir quoi que ce soit en écoutant Bon Iver, j'ai pris mon pied sur ça. 
Chanson favorite : "Remember Our Heart"  

DAWES - Nothing Is Wrong
Beaucoup de mes héros de l'americana ont sortis des albums cette année : Okkervil River, Josh Rouse, Low, Vetiver, Wilco, The Walkmen... Mais aucun ne m'a touché autant que les nouvelles pousses. Comme pour Alela Diane, voici un disque de country-folk bien produit, que j'écoute comme si j'étais au volant sur une route lumineuse (ou enneigé, ça marche aussi). De beaux paysages lyriques, chaleureux, avec des tourments quasi-adolescents auxquels on s'identifie facilement. Et un final euphorisant. C'est aussi ambitieux que ça sonne simple. 
Chanson favorite : "A Little Bit Of Everything

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THE DODOS - No Color
Le duo de San Francisco n'a jamais manqué de m'éblouir. Surtout lorsqu'ils sont en bonne compagnie : Neko Case sublime "Sleep" qui aurait pu être un gros bordel mais sonne comme le paradis. Rien ne sonne comme autre chose mais tout sonne joli. Ils ont un talent fou pour rendre audibles et attachantes leurs expérimentations sonores, imaginer des morceaux de folk brutes qui caressent dans le sens du poil et une belle voix plaintive posé sur des riffs mélancoliques, ça manque rarement de me faire fondre. Heureusement que j'ai le sens de la formule pour vous vendre le truc, parce que c'est pas avec leurs photos promos à la con (voir ci-dessus) qu'ils arriveront à vous faire grimper aux murs. 
Chanson favorite : "When Will You Go" 

THE FEELIES - Here Before
2011 a vu beaucoup de reformations et deux d'entre elles m'ont vraiment marquées. D'abord, celle des Feelies, qui n'ont rien perdus de leur charme vingt ans après et signe des retrouvailles à base d'accords évidents et de batterie tribale parsemé d'une voix doucement nostalgique. Encore une fois, ce sont les seuls ingrédients qu'il me faut pour savourer la pop (ou le rock, ou le post-punk, appelez ça comme vous voulez), et c'est jouissif quand un groupe arrive à la faire sonner aussi bien en 1979 qu'en 2011. 
Chanson favorite : "Again Today"

GIRLS - Father, Son, Holy Ghost
Vous commencez à le comprendre, ce que j'ai cherché et chéri en 2011, c'est le sens de la mélodie, des harmonies et du plaisir immédiat. Et c'est ce que m'a offert le deuxième album de Girls, avec une touche d'émotion supplémentaire et bien plus de sincérité que sur l'essai précédent. L'influences des Beach Boys est clairement revendiqué et c'est en effet comme si on venait de déterrer un trésor enterré dans le sable californien depuis 66. La saturation est plus forte mais la tristesse est la même. C'est magique. 
Chanson favorite : "Magic"

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HERMAN DUNE - Strange Moosic
Plus riche que le précédent, cet album est arrivé avec le printemps et m'a sorti de l'hiver avec un grand sourire. Encore un plaisir immédiat, celui d'entendre la douce voix de David-Ivar, de retrouver ses ritournelles et ses riffs délicats, de savourer la production soyeuse qui fait la part belle aux percussions de Neman et à de nouvelles sonorités. Encore plus pop, encore plus doux et ensoleillé, toujours aussi attachant. Hâte de voir ce que cela donnera en concert mais l'énergie et la beauté qui émane de l'album me satisfait. 
Chanson favorite : "Just Like Summer"

IRON & WINE - Kiss Each Other Clean
Alors que ses ritournelles folks avaient sur moi un effet neurasthénique, Samuel Beem a décidé d'enrober le tout sous des allures grandiloquentes qui m'ont séduites, voulant comme il le dit lui-même retrouver le son des grandes ballades pop qu'il entendait à la radio dans les années 70. Encore un artiste qui m'a invité sur les grandes routes américaines à grand renfort de mélancolie et de romantisme sucré, décidément une bonne formule en ce qui me concerne. 
Chanson favorite : "Half Moon"

THE JAYHAWKS - Mockingbird Time
C'est pas aussi moderne et inventif que Tune-Yards, Craft Spells ou Brown Recluse (je les citent parce que j'aiment bien aussi ce qu'ils font), mais c'est, pour moi, bien plus chouette à écouter en boucle toute l'année. Oui, le deuxième retour qui m'a enthousiasmé, c'est celui des Jayhawks. Gary Louris et Mark Olson ne se sont pas reposés sur leur lauriers depuis 1995 et se replongent dans leur exploration de l'alternative-country sans fioritures ou prétention. On a parfois l'impression d'écouter un album oublié de Neil Young où les ballades acoustiques se succèdent aux tourments électriques et toute la musique américaine est revisitée. Et puisque que Jeff Tweedy et sa bande sont partis dans de nouvelles stratosphères sans que je n'ai eu trop envie de les suivre, les Jayhawks ont repris du service pile au bon moment. 
Chanson favorite : "Tiny Arrows"

JEFFREY LEWIS - A Turn In The Dream-Songs
Il m'avait manqué, Jeffrey. L'auteur des textes les plus sensibles et touchants de la décennie a un nouveau tour dans son sac, un album dans la continuité des précédents, mélange de ballades bouleversantes fabriqués avec trois fois rien et d'expérimentations aussi bancales qu'entraînantes, avec toujours cette voix d'ado qui découvre le monde, entouré cette fois de choeurs adorables. C'est drôle, émouvant et très riche. En attendant qu'Adam Green redonne des signes de vie et que Turner Cody sorte autre chose que des compilations (excellentes cela dit mais mince en inédits), Jeffrey Lewis reprend le devant de la scène et signe sa meilleure collections de chansons. 
Chanson favorite : "Krongu Green Slime"

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Samedi 24 décembre 2011 à 17:21

Voilà, j'ai terminé juste à temps mon exploration en apnée de la discographie du Zim pour que je puisse me reposer et savourer les fêtes. Oui, je savoure les fêtes, moi, vous le savez, j'adore ça. Oui, fêtons ensemble les trois ans de mon blog et ce quatrième Noël que l'on passe ensemble ! 

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J'ai eu pas mal de visite grâce à mes derniers articles, juste au moment où je pensais tuer le blog et l'oublier. Sans être aussi radical, j'avais aussi pensé à être hébergé ailleurs parce que Cowblog, bon... Et puis merde, je vais rester ici et continuer de parler aux fidèles et au vent. Vive le vent ! Je suis drôle. Et ravi parce que oui, ça fait du bien de se reposer, en famille, de regarder les mêmes bons vieux films et écouter ma playlist consacré à Noël que j'ai concocté pour vous sur Spotify et que vous pouvez savourer en cliquant sur la photo ci-dessus (même pas sûr que ça fonctionne mais c'est l'intention qui compte) ! Ainsi, vous aurez un fond musical parfait pour préparer le réveillon ou siffloter tout seul, l'air triste, souhaitant voir un peu de neige mais vous contentant d'un soleil d'hiver. Drôle et toujours poétique. Oui, c'est décidé, il faut que ce blog perdure, je ne peux pas vous priver de ce genre de cadeaux...

Et ma bonne humeur du moment n'est pas seulement dû à Noël. J'ai passé un automne satisfaisant. Rien de vraiment mémorable (si ce n'est le concert de Dylan) mais du solide, ce que je voulais accomplir durant ces trois mois, je l'ai accompli tranquillement et sûrement. Du coup, je suis satisfait et un peu fier de moi. J'avance les pions du grand échiquier avec confiance, je sais où je vais, et normalement, la partie devrait s'accélérer à partir de janvier. Et l'avenir me dira si tout se termine en échec ou en victoire. Ce sera un truc extrême puisque je ne ferais pas de compromis. Je reste mystérieux, je ne vous en dis pas plus mais quand le temps viendra, vous serez les premiers au courant de mes grands projets pour contrôler le monde et révolutionner la planète. J'ai seulement un an avant qu'elle ne menace de s'effondrer, alors pas de temps à perdre !

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Normalement, je trouverais demain, sous le sapin, un casque pour pouvoir enfin écouter correctement toute la musique que j'aime. Un bien beau cadeau. Que je mérite. Et si tout va bien, je vous offrirais à votre tour le traditionnel bilan de l'année musicale, probablement la semaine prochaine, quand j'aurais fini de digérer et que j'aurais utilisé mon nouveau jouet pour tout réécouter et réévaluer comme il se doit.

Je suis seul, l'Espagne me manque mais je m'en rends absolument pas compte. Non, je suis bien décidé à passer l'hiver, à combattre le froid, la tête haute avec un bel horizon à atteindre. Et en premier lieu, à passer de joyeuses fêtes. Je vous souhaite sincèrement un chouette réveillon et le Noël le plus génial de toute votre existence !  



Vendredi 23 décembre 2011 à 21:04

 
"I'll pluck off your beard and blow it in your face
This time tomorrow I'll be rolling in your place
I wouldn't change a thing even if I could
You know what they say, they say it's all good
It's all good"

(Bob Dylan - "It's All Good")


Nous y voilà. La dernière ligne droite. Pour moi hein, pas pour Dylan. Moi qui me suis lancé dans cette série d'articles fin octobre, alors que je m'emmerdais pendant les vacances de la Toussaint et qui se retrouve à terminer quelques jours avant Noël. Dylan lui, il est loin d'avoir fini. Mais on en reparle en bas de page. Pour l'instant, arrêtons nous sur les plus récentes années du Never Ending Tour, où on retrouve un artiste qui vogue entre une belle noirceur et un pilotage automatique décrié. Et a également le temps d'enregistrer deux nouveaux albums, dont un recueil improbable de chansons de Noël. À 70 ans, il a encore du talent à revendre et j'espère, avec la fin de cette liste, prouver qu'il a encore beaucoup à offrir sur scène. 

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185) Theme Time Radio Hour - Season Three [2008-2009]
Contenu : Enregistré durant la tournée, voici vingt-huis nouveaux épisodes du plus génial cours d'histoire de la musique que vous pouvez entendre. Et trouver assez facilement sur le NET. Les thèmes sont toujours aussi variés : les fruits, les chats, le sang, la nuit, les numéros et l'Arche de Noé. Et tout se termine par une chanson de Woody Guthrie, bien entendu. 
Son : 9/10. 

186) NET #2107 / Stockholm [22 Mars 2009]
Contenu : J'aurais donné cher pour être à ce concert. Mais qui pouvais savoir à l'époque qu'il contiendrait autant de surprises ? D'abord, de manière surprenante, aucune chanson de "Modern Times" ne figurent dans la setlist, alors qu'elles étaient omniprésentes depuis deux ou trois ans. À la place, Dylan nous sort sa première performance de "Billy" depuis l'enregistrement en 1973 du morceau pour la bande original du western de Peckinpah. Il s'agit d'un de mes morceaux phares, l'un de ceux que j'écoute le plus et que je n'aurais jamais espéré entendre un jour en version "Old Bob", avec son flegme et sa voix qui croasse plus qu'elle ne chante, mais parvient ici à retranscrire avec un charme inattendu la mélodie et l'émotion de l'original. La tension de "Senor" et de "Blind Willie McTell" est également intacte et au-delà de ce cadeau offert aux fans, c'est un show très solide, parmi les plus consistants de la période. 
Highlights : "BILLY", "Blind Willie McTell", "Forever Young"
Son : 7/10. 

187) NET #2125 / Rome [17 Avril 2009]
Contenu : Une nouvelle surprise à Rome, où Dylan interprète pour la première fois "Return To Me", reprise de Dean Martin enregistré aux débuts des années 2000 pour un épisode de la troisième saison des "Sopranos". On l'imagine d'ailleurs un peu comme un Corrado Junior en train de perdre doucement la boule mais s'égosillant avec dignité sur de vieux classiques de l'héritage italien (Dylan chante d'ailleurs dans cette langue au grand plaisir du public). Autour de cette touchante nostalgie, des morceaux comme "Love Sick" ou "Sugar Baby" font toujours autant d'effets.  
Highlights : "Return To Me", "Love Sick", "Boots Of Spanish Leather"
Son : 7/10.  

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188) NET #2143 / Rothbury - Michigan, USA [5 Juillet 2009]
Contenu : Ce n'est pas qu'il s'agit d'un show meilleur qu'un autre, c'est qu'il s'agit du mieux enregistré. Le son vient directement de la console de la mixage et est quasiment aussi bon qu'un enregistrement officiel. Si Dylan est parfois en pilotage automatique sur certains morceaux comme "Tangled Up In Blue" (dans de nouveaux arrangements assez bancals) ou "Rollin & Tumblin'" (qui n'a pas la hargne habituel), on peut l'entendre briller sur "Ballad of A Thin Man", "Senor" ou le sublime "Nettie Moore" (on dirait qu'il pleure le refrain). Il semble qu'à partir de maintenant, le groupe s'accorde en mineur pour permettre à Dylan d'utiliser sa voix avec toute la gravité possible. Et ça fonctionne et en particulier ici, ça sonne très bien.
Highlights : "Ballad Of A Thin Man", "Senor (Tales Of Yankee Power", "Nettie Moore"
Son : 9,5/10. 


189) NET #2185 / Tulsa - Oklahoma, USA [24 Octobre 2009]
Contenu : On a beau dire, Dylan parvient parfois à allier le son de son synthé à celui du reste du groupe avec réussite. Il suffit d'écouter ce "Thunder On The Mountain" ou ce "Cold Irons Bound" où ça groove, ça improvise et ça ne se prend pas les pieds dans le tapis. Le synthé est un caprice discutable, tant Dylan était plus à l'aise avec un vrai son de piano, tant il peut parfois couvrir la musique d'un bruit fatiguant. Mais quand on est dans la salle ou qu'on a un bootleg bien enregistré, et que par chance, Dylan se met à jouer plutôt qu'à pianoter, il y a vraiment moyen de taper du pied. C'est donc le cas pour ce show à Tulsa, où on peut aussi être ému par "Workingsman Blue's" ou "I Feel A Change Comin' On", nouveau morceau extrait de "Together Through Life", envoûtant nouvel album. 
Highlights : "Thunder On The Mountain", "I Feel A Change Comin' On", "The Man In Me"
Son : 7,5/10.   

190) NET #2198 / Boston - Massachusetts, USA [13 Novembre 2009]
Contenu : Et si le contenu n'est pas aussi riche que celui de "Love & Theft" ou "Modern Times", les morceaux du nouvel album sied bien à la voix crépusculaire de Dylan, en particulier sur le blues dévastateur "Beyond Here Lies Nothin'" qui permet à tout le monde (dont Charlie Sexton, enfin de retour !) d'embrasser la scène. J'adore la version de ce concert à Boston, un concert précis, qui sonne bien et atteint même de jolis sommets sur "Ain't Talkin'" ou "Cold Irons Bound", qui n'ont jamais perdus de leur efficacité scénique. Vous pouvez aussi écouter le concert du lendemain, également à Boston, où l'on retrouve le blues démoniaque "My Wife's Home Town", aussi puissant qu'en version studio. 
Highlights : "Beyond Here Lies Nothin'", "Ain't Talkin", "Cold Irons Bound"
Son : 8/10.   

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191) NET #2216 / Tokyo [28 Mars 2010]
Contenu : Si Dylan avait ouvert tous ses concerts sur "Gonna Change My Way Of Thinking" plutôt que sur l'usée jusqu'à la corde "Leopard-Skin Pill Box Hat", il pourrait rassurer tout le monde dès le début. Alors qu'il semble s'échauffer et se dérouiller les organes sur "Leopard", il est déjà à fond dedans dans ce bon vieux gospel qui envoie d'emblée sa voix rocailleuse résonner aux quatre coins de la salle et faire frémir tout le monde. Comme si le messie arrivait. Mais il faut croire que seul le public japonais y aura le droit. S'il n'est pas aussi appliqué qu'il l'était quelques mois plus tôt à la Maison Blanche devant le Président Obama, Dylan offre tout de même un spectacle sacrément bluesy et entraînant, voir beau à pleurer sur les intouchables "Workingsman Blue's" et "Nettie Moore". 
Highlights : "Gonna Change My Way Of Thinking", "Simple Twist Of Fate"
Son : 8/10.    

192) NET #2241 / Nantes [1er Juillet 2010]
Contenu : Celui-là, j'y étais. Ma deuxième fois. Le meilleur concert de ma vie. J'étais à deux mètres de Dylan. J'ai sué comme un malade sous l'effet de la canicule et des riffs de Charlie. J'ai vu Dieu. J'ai failli m'évanouir lorsqu'il a commencé à marmonner "Visions of Johanna". J'ai pleuré lors de "What Good Am I". J'ai failli mourir face à "Cold Irons Bound". Et je peux revivre ce moment grâce à un enregistrement correct. Mais c'est vraiment là que j'ai réalisé que rien n'égalera jamais les sentiments ressentis sur place, sur le terrain, dans le bruit et la fureur. Je donnerais tout pour y retourner dans cette fosse, étriper tout ceux qui voulaient entendre "Hurricane" et danser jusqu'à la mort avec le Zim et son groupe. Bien sûr, le concert à Marseille est encore meilleur, mais celui-ci, j'y étais et putain, j'ai pris mon pied.
 Sans aucun recul, j'avais déjà écrit une chronique à ce sujet :  http://dylanesque.cowblog.fr/131-not-dark-yet-3016417.html 
Highlights : "What Good Am I", "Visions Of Johanna", "Shelter From The Storm (l'harmonica m'a flingué)"
Son : 8/10.   

193) NET #2268 / Tampa - Floride, USA [7 Octobre 2010]
Contenu : Et ce goût retrouvé pour l'harmonica qui m'attire vers cette période. Un harmonica qui résonne avec noirceur, habille les morceaux les plus sombres d'une nouvelle couche de mystère et de beauté. En particulier "Ballad Of A Thin Man", sommet de ce concert à Tampa qui bénéficie d'un son plus que correct et d'un écho sur les guitares et la voix assez incroyable, écoutez un peu "Love Sick" à fond sans avoir des frissons et on en reparlera. Drôle d'expérience que le NET ces derniers temps, un truc vraiment hors du temps. Et en plus, Dylan laisse les gens chanter le refrain de "Just Like A Woman". De plus en plus improbable et passionnant. 
Highlights : "Ballad Of A Thin Man", "Love Sick", "All Along The Watchtower"
Son : 8,5/10.    

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194) NET #2305 / Mashantucket - Connecticut, USA [27 Novembre 2010]
Contenu : Vous vous rendez compte ? Dylan a été actif durant cinq décennies et repart tête haut pour une sixième ! Fin 2010, alors que sort le neuvième volume de ses "Bootleg Series" qui sont un puit sans fin de trésors, une nouvelle branche du NET s'achève avec un concert plutôt représentatif de la période et bien enregistré : des blues déballés à toute berzingue par Stu et Charlie, un Dylan qui crache dans le micro, s'amuse comme un autiste sur son clavier et souffle méchamment dans son harmonica. Le cirque est toujours en activité et même s'il n'est pas toujours accessible pour les non-initiés, il ne cesse d'émerveiller les autres. Ce n'est jamais ni raté, ni brillant mais c'est toujours surprenant et passionnant. 
Highlights : "High Water", "Visions Of Johanna", "Thunder On The Mountain"
Son : 8/10.    

195) NET #2311 / Hong Kong [13 Avril 2011]
Contenu : Début 2011. Dylan débarque en Chine et fait scandale car il aurait censuré ses chansons les plus subversives. Oui, sauf que lorsqu'on écoute, on se rend bien compte que l'on s'en branle. Dylan n'est plus un protest-singer depuis 1963, vous allez vous en remettre ou bien ? Il ne l'a d'ailleurs jamais vraiment été. Et ça ne l'empêche pas de s'agiter à Hong Kong comme un vieux prêcheur hanté par le diable, qui crache "My Wife's Home Town" ou "High Water" comme s'il avait survécu à l'apocalypse. Peu importe les conditions de sa venue en Chine, on peut-être sûr que le public a pris son pied et l'a remercié, poliment. 
Highlights : "It Ain't Me, Babe", "My Wife's Home Town", "Spirit On The Water"
Son : 8,5/10.   

196) NET #2325 / Tel Aviv [20 Juin 2011]
Contenu : On ne sait donc pas si c'est le Diable, l'alcool, la sénilité ou juste le plaisir, mais Dylan apparaît ces derniers temps sous un jour démentiel. Avec sa barbe de trois jours et un sourire malicieux qui ne s'efface jamais Il danse, tape du pied et semble à chaque concert être à des kilomètres au dessus de nous. Comme si, après toutes ces années, il était enfin conscient d'être devenu un "song and dance man". On peut partager sa joie de vivre en écoutant ce concert à Tel Aviv (oui, Zimmerman is back en Terre Sainte) qui est le bootleg le mieux enregistré de l'année. Et il contient "Forgetful Heart" qui est pour moi le plus beau morceau au répertoire de Dylan actuellement, celui qui me fait le plus vibrer, avec son texte désabusé et son harmonica qui transperce le coeur. Regardez les vidéos ou les photos du NET 2011 et vous serez troublé par un Zim difficile à cerner (pléonasme ?), ni vieux, ni jeune, intemporel. Le sourire est toujours le même mais on ne sait plus s'il est narquois ou sincère. 
Highlights : "Forgetful Heart", "Simple Twist Of Fate", "Things Have Changed"
Son : 9/10. 

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197) NET #2345 / Memphis - Tennessee, USA [30 Juillet 2011]
Contenu : L'été dernier, j'ai suivi au jour le jour l'avancée du Never Ending Tour à travers les Etats-Unis. Pour ça, c'est simple : il suffit de s'inscrire sur le forum du site Expecting Rain (la référence incontesté concernant Dylan) et de s'amuser à parier sur les morceaux susceptibles d'être joué par l'artiste. Il y a même un site, The Never Ending Pool, qui a transformé ce jeu en compétition. L'intérêt est surtout pour les fans de discuter entre eux et de passer un bon moment, "en direct", d'avoir l'impression d'assister eux aussi au concert et de voyager un peu, de salles en salles, de Santa Barbara à Boston en passant par Memphis (qui est le concert le mieux enregistré et le plus délectable de l'été, grâce au retour de "Mississippi", à un "Sugar Baby" touchant et à un "Forgetful Heart" forcément bouleversant). Moi, j'étais à Barcelone et avec une connexion Internet assez minable, je suis parvenu à rejoindre l'équipe des passionnés (des tarés, il faut bien le dire) qui se sont amusés à parier. Même en soirée, il m'arrivait d'actualiser la page pour savoir où Dylan en était. Un jour, le type chargé de nous envoyer les infos depuis son portable a cru entendre "Jokerman" (pas jouée depuis 2003) et je peux vous dire que c'était l'émeute sur le forum. Oui, nous sommes dingues mais ça fait aussi partie de la magie du NET. 
Highlights : "Mississippi", "Sugar Baby", "Don't Think Twice (It's Alright)"
Son : 9/10.   

198) NET #2370 / Paris [17 Octobre 2011]
Contenu : Et le 17 octobre dernier, c'était à mon tour de jouer les informateurs pour les membres d'Expecting Rain qui attendaient devant leur écran de mes nouvelles. C'est moi qui a alimenté la playlist officielle retrouvé le lendemain sur les sites de fan. Ma petite fierté. Pas aussi surprenant que celui de Cardiff (festival de raretés telle que "Shooting Star") et pas aussi solide que celui de Lille (avec un sublime "Not Dark Yet"), ce concert parisien m'a entièrement satisfait. De retour à Bercy (qui n'est vraiment pas approprié pour Dylan), j'ai eu envie de tuer la plupart des "fans" qui m'entouraient ("c'est pas un morceau de Hughes Aufrey ça ?", "Je sais pas, je préfèrais Mark Knopfler"), j'avais une invitation grâce à un ami passionné et même si j'étais loin de la scène, j'ai savouré ce récital bancal et énergique, sans véritables surprises mais qui m'a touché du début à la fin. J'étais dans ma bulle et dès que l'harmonica commençait à souffler, je planais sur un nuage de bonheur. Si Knopfler était soporifique, Dylan et son gang ont enflammés la scène lors de blues comme "Honest With Me" et "Highway 61 Revisited" qui ont sonnés comme neufs à mes oreilles. Malgré un "Desolation Row" qui tenait à peine la route et un "Tangled Up In Blue" bâclé, Dylan s'est surpassé pour "Blind Willie McTell" (ma version favorite à ce jour, avec ses fausses notes d'harmonica jouissives) et "Ballad Of A Thin Man" où je me suis levé pour applaudir sa grandeur (pendant que la plupart des gens quittaient la salle, insensibles). Encore de l'inoubliable pour ma part et je l'espère, pas ma dernière rencontre avec le NET. L'enregistrement est bon mais c'est le cas pour la plupart des shows de l'automne, à la qualité assez constante.  
Highlights : "Blind Willie McTell", "Honest With Me", "Ballad Of A Thin Man"
Son : 7/10. 

  
199) NET #2392-94 / Londres [19-21 Novembre 2011]
Contenu : Comme il l'avait fait avec Tom Petty, le Grateful Dead et bien d'autres, Dylan est reparti en tournée accompagné de Mark Knopfler, celui qui a toujours tenté de l'imité avec plus ou moins de succès. Celui qui a livré, selon moi, des performances léthargiques lors de ses premières parties (mais je ne suis pas connaisseur alors je m'abstiendrais de commenter plus que ça). Mais c'est sympa de l'avoir vu rejoindre Dylan sur scène et l'accompagner sur une quinzaine de morceaux tout au long de l'automne. Leur collaboration a culminé lors de ces trois shows londoniens, agréables à écouter, où l'on retrouve tout ce qui a fait de 2011 une belle année pour le NET, avec un Dylan vivace et en roue libre (comme toujours et dans le bon sens du terme). La fin ? Le concert ultime ? L'avenir nous le dira. 
Highlights : "Things Have Changed", "Forgetful Heart", "It's All Over Now, Baby Blue"
Son : Entre 7 et 8/10. 

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200) Various Recordings [2001-2011]
Contenu : Comme je n'ai pas eu l'occasion de vous parler de tous les enregistrements réalisés par Dylan durant cette période, je vous propose d'aller vous-même piocher un peu partout pour vous faire une petite compilation, une sorte de "Tell Tale Signs Vol.2". Parce qu'il a pas chômé Bob, et même si on a peu de chutes de studio concernant les derniers albums, un tas de trésors sont disponibles en dehors du NET : sa performance magique d'un classique de Sam Cooke à la Maison Blanche, la reprise de "Return To Me" pour les Sopranos, l'apparition improbable aux Grammy Awards lors d'un "Maggie's Farm" chanté avec les jeunots de Mumford & Sons, la belle reprise de "Do Re Mi" de Guthrie... Il y a de quoi remplir un nouveau "Bootleg Series". Il en faudrait une centaine au total...

***


Et maintenant ? Que peut bien nous réserver Dylan pour 2012 ? Des rumeurs annoncent une nouvelle tournée avec Tom Petty, d'autres envisagent la fin du NET ou du moins, moins de concerts. Un nouvel album ? Une autre prédiction parlait d'un recueil de comptines enfantines du 19ème siècle, comme une sorte d'hybride entre "World Gone Wrong" et "Christmas In The Heart". Un second volume pour les "Chroniques" ? De nouveaux tableaux ? Un film ? Tout est possible et bien plus encore. Dylan n'a pas dit son dernier mot et ne cessera jamais de surprendre et de permettre à des névrosés comme moi d'imaginer une liste comme celle que je viens de terminer.

Merci à ceux qui l'on suivi, commenté et qui ont apportés corrections et suppléments. Tout cela est tellement riche que je pourrais bien refaire une liste dans peu de temps. Mais y a-t-il besoin que je vous mâche encore plus le travail ? Tout le plaisir est dans la découverte, c'est de se perdre dans le labyrinthe d'une oeuvre à la richesse sans fin. Ne vous inquiétez pas, ne soyez pas objectifs, soyez fous, et dîtes vous que tout est bon à prendre. "It's All Good" !

     

Mardi 20 décembre 2011 à 22:00

"You think I'm over the hill
You think I'm past my prime
Let me see what you got
We can have a whoppin' good time"

(Bob Dylan - "Spirit On The Water", 2006)

Ne jamais se reposer sur ses lauriers, toujours se reconstruire, faire ce qu'il lui plaît... Dylan reste fidèle à ses principes entre 2005 et 2008 et utilise sa nouvelle voix rocailleuse au profit d'une émission de radio, d'un nouvel album studio et d'un Never Ending Tour qui, même si plus inégale, réserve toujours des moments magiques. Ah et de la peinture ainsi une autobiographie, "Chroniques, Vol.1", dont j'attends toujours la suite avec impatience. C'est d'ailleurs en 2005, grâce au merveilleux documentaire "No Direction Home, que j'ai découvert le Zim, et me voilà donc, six ans après, à continuer cette liste folle, qui touche bientôt à sa fin. Pour les demandes et les questions, c'est dans les commentaires. 

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170) NET #1727 / Boston - Massachusetts, USA [15 Avril 2005]
Contenu : Joliment enregistré, ce concert vaut surtout pour une partie acoustique splendide, avec un "M. Tambourine Man" qui bénéficie de nouveaux arrangements soyeux et un "Tomorrow Is A Long Time" chanté avec tendresse (une tendresse qui se fait rare sur scène). On retrouve également des raretés comme "Hazel" ou "Chimes Of Freedom" (pas jouée depuis 2001). Donnie Herron est une belle addition au groupe, continuant le travail effectué par Larry avec de multiples instruments, tandis que Elana Fremerman (pas sur ce concert mais sur le reste du printemps) ajoute un beau violon et de nouvelles couleurs à l'ensemble. À noter également que Merle Haggard assurait la première partie dans une ambiance country qui devait sûrement bien coller à cette reprise du NET partagé entre douceur des arrangements et brutalité de la voix. 
Highlights : "M. Tambourine Man", "Hazel", "Tomorrow Is A Long Time"
Son : 8/10. 

171) NET #1790 / Rotterdam - Pays-Bas [28 Octobre 2005]
Contenu : Comme je ne l'ai pas encore beaucoup écouté, je fais l'impasse sur la tournée estivale avec Willie Nelson et sur le détour par le Canada pour débarquer directement en Europe, à l'automne. Et ce concert à Rotterdam, où la rage l'emporte sur la douceur, tellement Dylan semble se battre férocement avec les limites de sa voix pour assurer le spectacle et livrer des versions torturés de morceaux comme "Senor" ou "Love Sick". Les classiques "Ballad Of A Thin Man" et "Blind Willie McTell" sont particulièrement sombres, en particulier lorsque l'harmonica résonne, comme un mauvais présage. Quand à "Tangled Up In Blue", elle est la pépite du passage acoustique, aussi bancale que réjouissante. 
Highlights : "Senor (Tales Of Yankee Power)", "Blind Willie McTell", "Ballad Of A Thin Man"
Son : 7,5/10. 

172) NET #1805 / Birmingham - Angleterre [18 Novembre 2005]
Contenu : Le meilleur concert de 2005. On avait pas entendu un tel sens de la mélodie dans la voix du Zim depuis longtemps. C'est émouvant sur les ballades (comme "Tryin' To Get To Heaven") et jouissif lorsque le groupe s'emballe (comme sur "Honest With Me"). Bien enregistré et avec une setlist quasi-parfaite, c'est l'un des concerts les plus solides et touchants de la décennie pour Dylan et le NET.  
Highlights : "Tryin' To Get To Heaven", "Chimes Of Freedom", "Visions Of Johanna"
Son : 8/10. 

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173) NET #1812 / Dublin - Irlande [27 Novembre 2005]
Contenu : Mais en étant encore plus subjectif, je dois avouer préférer Dublin, dernier concert de l'année. D'abord, parce que la set-list réunit mes chansons favorites : "Visions Of Johanna", "Boots Of Spanish Leather", "Senor", "Love Minus Zero", "Every Grain Of Sand", "Don't Think Twice", "High Water", "It's Alright Ma"... Il ne manque plus que "Queen Jane" et "Blind Willie McTell" pour atteindre la perfection. Ensuite, parce que tout comme à Birmingham, Dylan assure le spectacle avec un sens retrouvé de la mélodie tandis que Stu et Denny tissent un beau mur de guitares électriques et acoustiques et que Donnie alterne avec classe banjo, mandoline et violon.  Plus j'y pense, plus j'aime 2005. Et j'y rajoute quelques dates à revisiter : Salem, Oakland, Londres, Los Angeles et Chicago, tous très recommandables. 
Highlights : Tout ceux cités plus haut. 
Son : 8/10. 

174) NET #1911 / New York City - New York, USA [20 Novembre 2006]
Contenu : Oui, je ne m'attarde pas sur 2006, où les concerts sont tout de mêmes assez routiniers. Mais à l'automne, suite à la sortie de l'incroyable "Modern Times", les nouveaux morceaux amènent un peu de piquant et surtout d'émotion, avec par exemple les ballades "When The Deal Goes Down" ou "Nettie Moore". Ou encore un "Spirit On The Water" toujours interprété avec autant de malice que la version studio et avec un harmonica virevoltant. La voix qui ne s'arrange pas leur va en tout cas comme un gant. Et même si le son n'est pas formidable, on peut au moins avoir en direct les commentaires du public face aux nouveautés. 
Highlights : "When The Deal Goes Down", "Spirit On The Water", "High Water"
Son : 7/10. 

175) Fall 2006 Compilation [Octobre-Novembre 2006]
Contenu : Bon, si celui New York est le concert que j'écoute le plus en 2006, je ne peux pas non plus condamner tout le reste. C'est pourquoi je vous propose d'aller picorer dans les autres bons moments de cet automne ou de vous procurer une compilation. Il y a un bon "Visions of Johanna" à Auburn Hills, un chouette "Positively 4th Street" à Chicago, un "Cold Irons Bound" envoûtant à San Diego, un "The Man In Me" délicieux à Amherst, un "Thunder On The Mountain" dément à Boston, un "She Belongs To Me" rare à Seattle, un "Nettie Moore" très beau à Sacramento, et un "Queen Jane" forcément émouvant et indispensable à Stockton. Et si jamais vous écoutez avant moi ce qu'il se passe au printemps ou durant l'été 2006, vous pouvez essayez de me convaincre et de me faire découvrir à votre tour, quelques perles. 
Son : Entre 6 et 8/10. 

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176) Theme Time Radio Hour - Season One [2006-2007]
Contenu : C'est en 2006 que Dylan commence à enregistrer, dans le bus de tournée, ce qui sera la structure de cette première saison de "Theme Time Radio Hour", sa propre émission de radio diffusé une fois par semaine, entre mai 2006 et avril 2007. À travers 50 émissions, il part d'un thème général (les fleurs, le mariage, la Lune, le diable) et sélectionne les chansons appropriés, piochant dans son répertoire de vieilles chansons qu'il aimait lui-même écouter en collant son oreille contre son poste de radio étant enfant ou nous surprenant avec des choix plus récents et inattendu (les Beastie Boys ou bien les White Stripes !). Il commente les morceaux avec malice, poésie, nous livre quelques blagues et quelques révélations, se lance dans des récitations à cappella, nous souhaite un joyeux Noël et nous donne le plus ludique et passionnant des cours d'histoire sur un siècle de musique américaine. Juste après la sortie de son chef d'oeuvre d'autobiographie et d'un superbe nouvel album, c'est encore un beau cadeau offert à des fans auquel il n'a plus aucun compte à rendre (c'est sûrement à lui-même qu'il se fait plaisir). Il faut également saluer le travail remarquable des producteurs du show et des chercheurs qui ont retrouvés toutes ces chansons et ont fait un superbe travail de montage pour nous donner l'impression d'avoir Dylan dans le studio d'un immeuble imaginaire, avec la douce voix d'Ellen Barkin qui introduit le show en nous plongeant dans la nuit de la grande ville... Vous pouvez retrouvez chacune de ses émissions sur le net et je vous filerais volontiers le lien pour trouver celle qui vous intéresse. Toutes les playlists sont sur la page Wikipédia consacré à l'émission. À noter qu'une sélection des meilleurs choix musicaux de Dylan ont fait l'objet d'une sortie officielle en trois volumes.  
Dylan Talk : "Roses are red / Violets are blue / Some poems rhyme / This one does'nt" 
Highlights : Chaque émission est à écouter religieusement. 
Son : 9/10. 

177) NET #1931 / Paris [23 Avril 2007]
Contenu : Mon premier concert de Dylan. J'avais seize ans, mon père m'avait offert la place et m'avait amené à Paris pour la première fois. Une folle journée d'élections présidentielles où j'étais comme un gosse, passant mon après-midi à observer les bus de la tournées aux vitres teintés en espérant apercevoir mon idole. Où j'avais discuté avec des fans venus du monde entier qui m'avaient initiés à la notion de bootleg. Et où j'avais eu les larmes aux yeux en assistant à la magie du NET. Un concert comme les autres pour certains, un concert unique et inoubliable pour moi, qui le rééecoute encore aujourd'hui avec le même plaisir. À l'époque, ce sont les vieux morceaux, et en particulier "Like A Rolling Stone", qui m'avaient sautés aux oreilles (et cette voix, douce et rocailleuse à la fois) mais avec le recul, je découvre que les plus beaux moments sont extraits de "Modern Times". L'harmonica sur "Spirit On The Water" et l'ambiance feutrée de "Nettie Moore" me donnent encore les mêmes frissons que lorsque j'étais assis dans les gradins de Bercy, à fixer cette ombre mouvante et mystérieuse et ses musiciens déguisés comme de vieux mafieux italiens. Un jour, je trouverais le temps d'écrire un roman sur cette première expérience (renouvelée depuis, on en reparle plus loin) et en attendant, je me repasse l'enregistrement avec nostalgie. 
Highlights : "When The Deal Goes Down", "Spirit On The Water", "Nettie Moore"
Son : 7/10. 

178) NET #1975 / Adelaide - Australie [21 Août 2007]
Contenu : Assez similaire au show parisien, ce concert en Australie a le mérite d'être mieux enregistré. On y retrouve un Dylan en forme, maître de cérémonie que l'on entendrait presque sourire lorsqu'il chante "Things Have Changed" ou "Beyond The Horizon" (dont c'est la première apparition sur scène). Son harmonica et le violon de Donnie font souvent bon ménage et illuminent une performance solide qui vaut le détour rien que pour l'impressionnant "Ain't Talkin", totalement maîtrisé et envoûtant.  
Highlights : "Things Have Changed", "John Brown", "Ain't Talkin"
Son : 8/10. 

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179) NET #1981-1982 / Nashville - Tennessee, USA [19 et 20 Septembre 2007]
Contenu : Malgré une qualité sonore un peu décevante, ces deux concerts à Nashville réservent de bonnes surprises : d'abord, Dylan y délaisse son piano pour reprendre sa bonne vieille guitare électrique, trop souvent mise de côté en raison de problèmes d'articulations. Et même s'il fait le minimum nécessaire mais arrive à accompagner dignement Stu et Denny sur "Meet Me In The Morning", qui est jouée ici pour la première fois sur scène depuis sa publication dans "Blood On The Tracks". Autre surprise, la venue de Jack White qui dynamise l'ensemble en jouant avec son idole comme un gamin. "Outlaw Blues" fait alors lui aussi sa première apparition scénique et ça déménage, comme prévu. "One More Cup Of Coffee", superbement reprise par le groupe de White, revient également après quasiment quinze ans d'absence. Il faut donc tendre l'oreille pour savourer le show, assez spectaculaire et sortant sans prévenir de la routine. 
Highlights : "Outlaw Blues", "One More Cup Of Coffee", "Meet Me In The Morning"
Son : Entre 6 et 7/10. 

180) Theme Time Radio Hour - Season Two [2007-2008]
Contenu : Même principe que pour la première saison, avec une diffusion sur XM Radio entre le 19 septembre 2007 et le 2 avril 2008. Seulement vingt-cinq épisodes avec une nouvelle rubrique, "Caller On Line 2" où des comédiens demandent un morceau au D.J. et celui-ci obéit. Et D.J. Bob ne se contente toujours pas de nous faire découvrir les monts et merveilles de la musique américaine, il nous amène à travers le monde dans un double épisode où on l'entend par exemple vanter les mérites d'Edith Piaf. Un double épisode également concernant les Présidents et plein de bonnes blagues et petits secrets dont seul le Zim à le secret. À télécharger et écouter au casque pour savourer pleinement la voix de cendrier pleine de malice qui s'amuse visiblement autant que nous. 
Son : 9/10. 

181) NET #2012 / Dallas - Texas, USA [23 Février 2008]
Contenu : Direction le Sud, début 2008. Mais avant de dépasser la frontière, escale à Dallas, où Bob et son groupe nous propose une nuit de blues endiablé et de ballades enfumées. Le NET reprend après quatre mois de pause (quasiment un record) et n'a pas perdu de sa superbe. Pas besoin de longtemps pour retrouver le rythme de croisière mais si ce show est aussi délectable, c'est qu'il ne passe jamais en pilotage automatique. Dylan crache chaque mot avec tellement de hargne et de venin que la presse titra "Devil Dylan" dès le lendemain. Il paraît que même une jeune fille s'est jetée sur scène dès le premier morceau. Le bootleg s'intitule "Electric Blues Nite Crash". Du solide, donc. 
Highlights : "Honest With Me", "Spirit On The Water", "Ballad Of A Thin Man"
Son : 8,5/10. 

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182) NET #2030 / Halifax - Canada [21 Mai 2008]
Contenu : Revenu du Sud, Dylan part dans le Nord. Et livre à Halifax un beau récital, où il montre concentré, plongé dans les paroles de ses plus belles chansons. "Positively 4th Street" devient une ballade introspective tandis que "Nettie Moore" glace le sang tout en réchauffant le coeur. Le son est superbe et en écoutant de près, il y a vraiment moyen de vibrer au son des cordes vocales abîmés du Zim. 
Highlights : "Positively 4th Street", "Workingsman Blue's", "Nettie Moore"
Son : 9/10. 

183) NET #2053 / Vigo - Espagne [27 Juin 2008]
Contenu : Parfois, j'aime réunir tous mes bootlegs du NET sur mon lecteur et lancer une lecture aléatoire. En particulier avec les concerts de cette période, qui sont souvent assez homogènes et font un bruit de fond parfais pour des moments de pauses, de reflection ou tout simplement pour planer. Et parfois, alors que je suis loin dans mes pensées ou mon demi-sommeil, un moment attire mon attention et mes oreilles. Cela peut-être un solo d'harmonica, un riff bien tourné, la manière dont Dylan prononce un mot ou se lance dans un morceau avec une passion retrouvée, ça peut être le violon de Donnie ou un arrangement soyeux... C'est ce qui est arrivé avec le "Ain't Talkin' de ce concert espagnol, que je réecoute depuis en intégralité avec intérêt. On y retrouve même le rare "Handy Dandy", bancal mais adorable. 
Highlights : "Lonesome Day Blues", "Girl From The North Country", "Ain't Talkin'"
Son : 8,5/10. 

184) NET #2105 / Oneanta - New York, USA [19 Novembre 2008]
Contenu : Décidément, le Canada est bien servi en 2008. Encore un show mi-endiablée, mi-hantée, qu'on trouve rarement sur les listes des favoris, mais que j'ai découvert par hasard et que j'écoute toujours avec plaisir, tant le son est correct et la performance tient la route. Comme d'habitude, la part belle est faite aux morceaux de "Modern Times" et ils le valent bien. "The Wicked Messenger" est l'une des meilleures chansons d'intro du NET et "All Along the Watchtower" surprend toujours autant, même après l'avoir entendu 2000 fois sous toutes les sauces. Avec une voix dans cet état et autant de concerts dans les jambes, d'autres auraient abandonné. Dylan lui, part à l'aventure tous les soirs et nous offre toujours quelques trésors, des trucs uniques qui font de moi et des amateurs du NET des gens un peu dingues, mais dingues et heureux. 
Highlights : "High Water", "Nettie Moore", "All Along the Watchtower"
Son : 8/10. 

Suite et fin (de ma liste, pas de la tournée) avant Noël. 

Mardi 13 décembre 2011 à 16:14

"If you're going to ask me what's the difference between now and when I used to play in the Seventies, Eighties and even back in the Sixties, back then, the songs weren't arranged. The arrangement is the architecture of the song. And that's why our performances are so effective these days, because measure for measure we don't stray from the actual structure of the song. And once the architecture is in place, a song can be done in an endless amount of ways." (Bob Dylan, 1999)

Il va falloir que j'accélère le rythme si je veux finir de publier ma série de chroniques avant la fin de l'année. Le problème, c'est que lorsque je redécouvre un live du NET, j'ai tendance à me plonger dedans du début à la fin. Alors forcément, je suis pas très efficace. Attaquons donc sans plus tard ce nouveau millénaire où Bob joue les architectes sur scène et pond un nouvel album rétro dont la richesse n'a pas fini d'étonner (après l'avoir boudé pendant un moment, je l'ai écouté en boucle chaque jour de l'été avec un plaisir sans cesse renouvelé). La mort de sa chère mère ou les attaques du 11 septembre ne semblent pas en tout cas capables de l'arrêter et même si la voix prend un bon coup de vieux lors de cette période, elle n'a pas dit son dernier mot... 

Comme d'habitude, pour les liens des concerts, il suffit de demander ! Quand à ceux qui débarquent, sachez que "NET", ce sont les initials du "Never Ending Tour". Bon, faut suivre un peu ! 

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151) NET #1290 / "Budokan", Tokyo - Japon [14 Mars 2001]
Contenu : On est loin du Budokan '78, mais l'intention y est. Et si c'est moins accessible pour les amateurs, les avertis y trouveront de quoi taper du pied et s'émouvoir. Comme c'est souvent le cas depuis 1997, les meilleurs moments sont extraits de "Time Out Of Mind" et des reprises (ici, "Duncan & Brady" qui ouvre le show). Et le "M. Tambourine Man" acoustique avec harmonica est un beau cadeau offert aux fans japonais tout comme le rare et amusant "If Dogs Run Free". 
Highlights : "M. Tambourine Man", "Duncan & Brady", "Tryin' To Get To Heaven"
Son : 8/10. 

152) NET #1309 / Asheville - Caroline du Nord, USA [1er Mai 2001]
Contenu : Après un solide détour en Australie, retour au pays. Une playlist parfaite, un son sublime, le retour inattendu de "Where Teardrops Fall" (pas entendu depuis 1996) et une partie acoustique toujours aussi maîtrisée. 
Highlights : "Visions of Johanna", "Standing In The Doorway", "Where Teardrops Fall"
Son : 9/10. 

153) NET #1326 / Stirling - Ecosse [13 Juillet 2001]
Contenu : Un vendredi 13 dans une château en Ecosse sous la pluie avec un vieux troubadour, son harmonica hanté et son groupe démoniaque. Une putain de performance dans un lieu insolite, parfaitement capturé. Et vous pouvez revivre l'évènement en boucle sans bouger de votre fauteuil et en ayant, vous aussi, quelques frissons. 
Highlights : "All Along the Watchtower", "Don't Think Twice", "Not Dark Yet"
Son : 8,5/10. 

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154) NET #1349 / Spokane - Washington, USA [5 Octobre 2001]
Contenu : C'est à l'automne que la tournée 2001 mérite toute votre attention. D'abord, parce que le répertoire de "Love & Theft" rejoint avec grand fracas la playlist, ensuite parce que de nouvelles reprises de toute beauté font leur entrée ("Waiting For The Light To Shine", ici). Beaucoup ont du mal avec "Tweedle Dee & Tweedle Dum", moi je trouve que son rythme de cavalcade et son texte malicieux en font une chouette addition au NET (même s'il est vrai qu'elle sera un peu trop omniprésente durant la décennie). La jouant pour la première, Dylan se prend un peu les pieds dans sa récitation, mais le coeur y est et le groupe assure derrière (Charlie Sexton est toujours de la partie et ça s'entend). Encore un peu hésitants, ces nouveaux morceaux n'atteignent pas encore les sommets d'un "Blind Willie McTell" bluffant ou d'un "Desolation Row" solide comme il faut. Mais tout comme "Love & Theft", c'est un nouveau départ, enthousiasmant dans un monde en plein bouleversement. 
Highlights : "Desolation Row", "Blind Willie McTell", "Tomorrow Is A Long Time"
Son : 8,5/10. 

155) NET #1378 / Philadelphie - Pennsylvanie [17 Novembre 2001]
Contenu : Malgré une voix de plus en plus difficile à maîtriser, Dylan a toujours autant d'aisance à jouer avec ses mots et à donner une nouvelle vie à ses morceaux. C'est particulièrement bluffant avec ce show où tout s'enchaîne à toute vitesse, avec un rythme dément et une ambiance décontractée. Si l'on met de côté un "Forever Young" un peu trop grandiloquent à mon gout (mais ça a toujours été le problème de ce morceau), Dylan se balade avec entrain d'un paysage à un autre, des les collines dévastés de "Hard Rain" à l'apocalypse nonchalante de "Things Have Changed" qu'il déclame comme un vieux crooner malicieux. Mais rien n'égale un "John Brown" raconté doucement et un "Sugar Baby" une fois de plus en apesanteur. Le Zim renouvellera l'essai quelques soirs plus tard au Madison Square Garden mais rien que pour la setlist et la cohérence, je vous conseille cette nuit à Philadelphie. 
Highlights : "John Brown", "Waiting For The Light To Shine", "Sugar Baby"
Son : 8/10.

156) NET #1386 / Tampa - Floride, USA [2 Février 2002]
Contenu : 2002 sera l'année du piano et surtout, des morceaux acoustiques sublimes. Et ça débute fort avec un "Blowin' In The Wind" qui n'avait plus sonné de manière aussi poignante depuis bien longtemps. L'harmonica est encore très présent et illumine "Boots of Spanish Leather". Et la foule s'enflamme lorsque Dickie Betts (membre fondateur des Allman Brothers) s'invite pour un putain de solo sur "Rainy Day Women". Bref, l'année débute sur les chapeaux de roues.
Highlights : "Blowin' In The Wind", "Boots Of Spanish Leather", "Rainy Day Women #12&35". 
Son : 8/10. 

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157) NET #1420 / Paris [29 Avril 2002]
Contenu : Un son superbe qui vous replonge directement dans l'ambiance de ce concert parisien au Zénith. Avec Jim Keltner qui a repris la batterie, le groupe est en grande forme et Dylan se déplace avec grâce et détermination tout au long d'une setlist impeccable. "Love & Theft" domine encore la partie et cette fois, les morceaux sont solides, comme le prouve un "Honest With Me" d'enfer, où Charlie s'en donne à coeur joie. Armé d'une cistre (instrument datant de la Renaissance), Larry sublime la partie acoustique. Si vous y étiez, n'hésitez pas à venir en parler. Je n'y étais pas mais l'écouter est un régal du début à la fin. 
Highlights : "Hummingbird", "She Belongs To Me", "Cold Irons Bound"
Son : 9/10. 

158) "Masked And Anonymous Sessions" [16 Juillet 2002]
Contenu : Un concert filmé et enregistré pour la bande-son de "Masked & Anonymous", film énigmatique de Larry Charles où le Zim tient le premier rôle. Toujours aussi troublant face à une caméra, complètement déconnecté du monde des mortels, Dylan livre dans ce film une non-performance assez hypnotique à regarder et le film se savoure comme un OVNI apocalyptique truffé de bons comédiens et de scènes folles. Pour ce qui est de la musique, on retrouve le groupe habituel pour onze titres interpretés solidement, dont le rare "Dirt Road Blues" et les reprises "Amazing Grace", "Diamond Joe" et "Dixies". On aurait préféré l'intégrale de cette partie de plaisir aux reprises internationales bancales distillés sur le soundtrack officielle. Mais bon, c'est trouvable sur la toile, donc j'arrête de bouder. 
Highlights : "Dirt Road Blues", "I'll Remember You (meilleure que l'originale)", "Cold Irons Bound"
Son : 10/10. 

159) NET #1432 / Newport Festival [3 Août 2002]
Contenu : Comme on a pu le voir précédemment, les passages de Dylan au Newport Festival ne sont pas passés inaperçus entre 63 et 65, où il a marqué l'histoire de la musique américaine brutalement. Depuis, les choses ont changés, et histoire que ce retour ne soit pas un concert comme un autre, Dylan s'affuble d'extensions capillaires et d'une fausse barbe qui ont également marqués les esprits (c'était pour les besoins de "Masked & Anonymous", il me semble). À part ça, c'est comme d'habitude : les rocks sont entraînants, les morceaux acoustiques sublimes et on trouve d'excellents enregistrements. Trente sept ans plus tard, Dylan n'a pas perdu de son mordant.  
Highlights : "The Wicked Messenger", "Girl Of The North Country", "You Ain't Goin' Nowhere"
Son : 9/10. 

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160) NET #1456 / Red Bluff - Californie, USA [7 Octobre 2002]
Contenu : L'automne 2002 est plus connu sous le nom du "Piano Tour". En effet, bien avant de malmener son synthé pour le correct comme pour le pire, Dylan pianote ici avec délicatesse et maîtrise. Concentré, il chante de manière concernée et ajoute des couplets supplémentaires à ces vieux morceaux, reprenant également un morceau de son ami Warren Zevon, atteint d'un cancer. De son côté, Larry, il alterne tous ses instruments : slide guitar, cistre, pedal steel, violon, formant un habillage soyeux qui apporte un charme supplémentaire à l'ensemble. Quand à Charlie, il se lâche sur "Tombstone Blues" ou la reprise improbable du "Brown Sugar" des Stones. Probablement le meilleur show de 2002 et clairement le mieux enregistré. 
Highlights : "You're A Big Girl, Now", "Tombstone Blues (formidable piano)", "High Water"
Son : 9,5/10. 

161) NET #1490 / Fairfax - Virginie, USA [22 Novembre 2002]
Contenu : Les passionnés du NET décrivent parfois ce show comme un concert de fin du monde, un tour de chant juste avant l'apocalypse. Dernier concert de la tournée, dernier concert pour Charlie (qui veut passer plus de temps avec sa famille mais finira par revenir huit ans plus tard), hommage à Warren Zevon qui vit ses dernières heures et surtout, incroyable jam-session sur "Summer Days". Les témoins disent que chaque membre du groupe, dont Dylan, se sont allongés sur scène pour triturer leurs instruments le plus fort possible. L'enregistrement est plutôt fidèle à cette ambiance déchaîné. Et tout se termine sur un "Blowin'in the Wind" somptueux et un "All Along the Watchtower" qui annonce la fin des temps. Même le "Old Man" de Neil Young est de la partie. Incroyable, c'est à entendre absolument. 
Highlights : "Summer Days (huit minutes de jam !)", "Accidentaly Like A Martyr", "All Along the Watchtower"
Son : 8/10. 

162) NET #1554 / Syracuse - New York, USA [22 Août 2003]
Contenu : Mais le monde ne s'arrête pas et Dylan reprend la route, inusable. Avance rapide jusqu'à l'été 2003 où on le retrouve à New York en grande forme, malgré une voix de plus en plus malmenée. Le français Freddie Koella a repris la guitare et s'en sort plutôt bien, épaulé par un certain Tommy Morrongiello. Malgré un son qui sonne parfois un peu le renfermé, j'écoute cet enregistrement avec plaisir, parce que la setlist est formidable et que le tout tient la route du début à la fin. Avec comme souvent, des frissons supplémentaires sur "Senor" et "This Wheel's On Fire", quasiment construit sur la même structure et qui glacent le sang à tous les coups, la première avec l'harmonica, la seconde avec un solo de guitare féroce. Comparé à d'autres concerts précédents où Dylan s'épuise plus rapidement, il garde ici sa barque à flots. 
Highlights : "Senor (Tales Of Yankee Power)", "Dignity", "This Wheel's On Fire"
Son : 7/10. 


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163) NET #1564 / Berlin [20 Octobre 2003]
Contenu : Avec ses nouvelles couleurs plus sombres, la voix de Dylan peut encore émerveiller. On peut y être allergique certes, et ça ne fera qu'empirer au fil des années. Mais j'aime la manière dont il se bat pour tenir la mélodie ou bien se lance dans un chanté/parlé qui fait la part belle à certaines tournures de phrases et fonctionne à merveille sur certains morceaux, comme un "Desolation Row" particulièrement réussi. Le concert de Berlin est bien enregistré et offre un bon aperçu de 2003, où Dylan se repose plus que jamais sur l'architecture de ses morceaux et reçoit toute la bonne volonté d'un groupe toujours aussi solide. En plus, le piano est toujours de la partie et l'harmonica est beau sur "Love Minus Zero" et "Every Grain Of Sand".
Highlights : "Desolation Row", "Things Have Changed", "Every Grain Of Sand"
Son : 8,5/10. 

164) NET #1586-1588 / Londres [23-25 Novembre 2003]
Contenu : Loin d'être les mieux enregistrés ou les plus solides de l'année, ces trois show londoniens sont pourtant les plus mémorables. Comme c'est souvent le cas lors des derniers concerts de l'année ou des résidences, Dylan sort clairement de la routine. C'est un miracle pour ceux qui attendent impatiemment les multiples surprises que peuvent offrir une setlist du NET : "Jokerman" pas joué depuis des lustres et remaniée avec enthousiasme, "Romance in Durango" qu'on aurait jamais espéré revoir depuis la Rolling Thunder et qui tient la route, gardant tout son charme gitan, "Dear Landlord" avec un piano sublime" ainsi que de vieux trésors extraits des "Basement Tapes"... Certains ont dû sauter de joie dans la salle. Et même si la voix dont je parlais plus haut vous a convaincu d'arrêter le NET en 2002, ne boudez pas votre plaisir car Dylan crache ici les mots avec conviction et vigueur. Je vous conseille le concert du 24 novembre, celui qui sonne le mieux. 
Highlights : "Jokerman", "Romance in Durango", "Dear Landlord"
Son : Entre 7 et 8/10. 

165) NET #1604 / Toronto [20 Mars 2004]
Contenu : Et 2004 marque un point de non-retour pour la voix. C'est bien simple, on a l'impression que Dylan avale des rasoirs pendant toute sa performance. Mais si la première approche est difficile, on y trouve un véritable plaisir ensuite, un peu comme si on habituait ses oreilles aux subtilités du jazz (j'en sais rien, je connais mieux la voix du vieux Dylan que le jazz). À partir de maintenant, se rendre à un concert du Zim, c'est trembler au son de ses raclements de gorge et faire abstraction de toutes les critiques idiotes du genre "ça ressemble pas à la version studio donc c'est naze" ou "pourquoi il a un groupe ?" (inchangés depuis 1965 au final). Alors savourez ce chouette concert à Toronto, bien enregistré, où Dylan fait chanter le public sur "Just Like A Woman" et met le feu sur "Cold Irons Bound" et "Million Miles", usant avec toujours autant de réussite de son harmonica virevoltant. De plus, le piano n'a pas disparu et l'ambiance bluesy sied bien à son organe déchiré.  
Highlights : "Million Miles", "Cold Irons Bound", "Positively 4th Street"
Son : 8/10. 

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166) NET #1643 / Motril - Espagne [10 Juillet 2004]
Contenu : Dans ses meilleurs moments, Dylan sonne quand même aussi bien qu'en studio. Et dans ces cas-là, c'est merveilleux. Surtout quand le groupe est aussi inspiré (Stu Kimball est une excellente addition) et que l'enregistrement est de cette qualité. Les guitares étincellent sur le sous-estimé "Tweedle Dum & Tweedle Dee", et offrent un nouvel arrangement superbe pour "Positively 4th Street". "Hard Rain" risque de vous étonner et "Not Dark Yet" n'a pas perdu de son émotion. Pas une minute de trop pour ce show où, lors d'une chaleureuse nuit espagnole, tout est sous contrôle.
Highlights : "Tweedle Dum & Tweedle Dee", "Positively 4th Street", "Not Dark Yet"
Son : 9/10. 

167) NET #1649 / Poughkeepsie - New York, USA [4 Août 2004]
Contenu : Plutôt que de tout miser sur l'acoustique et la douce intimité, Dylan profite de ce concert face à 700 personnes dans un club bondé pour enflammer les lieux. C'est brute de décoffrage, survolté, Dylan crache comme une vieille bagnole à fond sur l'autoroute, joue de l'harmonica d'une main et du piano de l'autre, et on imagine le public en sueur qui grimpe aux murs pour s'échapper de ce joyeux carnage. Du bon vieux rock'n'roll comme on en fait plus, à écouter très fort sous la canicule. 
Highlights : "The Wicked Messenger", "High Water", "Ballad Of A Thin Man"
Son : 8/10. 

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168) NET #1693 / Rochester - New York, USA [13 Novembre 2004]
Contenu : Si vous ne devez écouter qu'un seul concert datant de 2004, je vous recommande chaudement celui-ci où la voix est plus claire, plus expressive, où le groupe se déchaîne, où l'harmonica et le piano font de "Visions of Johanna" une version d'anthologie et où le son est impeccable. "Ballad of Hollis Brown" sonne comme "Highwater" et Dylan développe avec talent son parler-chanter qui lui permet de zizgaguer avec aisance entre chaque morceaux. Ou de gueuler le blues des jours solitaires avec un punch surprenant. 
Highlights : "Visions of Johanna", "Lonesome Day Blues", "Dignity", "Ballad of Hollis Brown"
Son : 9/10. 

169) US Fall College Tour [Octobre-Novembre 2004]
Contenu : Et l'année se termine par une nouvelle tournée des universités, de Berkeley à Harvard, où les étudiants s'enflamment au son de la voix du maître et de son orchestre bluesy, revisitant classiques et raretés, à la conquête d'un public qui sans cesse se renouvelle. Plusieurs compilations existent et valent le détour malgré un son à la qualité aléatoire. C'est également un best-of de blagues qui prouve que le Zim est heureux d'être là.  
Highlights : "Ballad of A Thin Man", "Blind Willie McTell", "I'll Remember You", etc...
Son : Entre 6 et 8/10. 

La suite très bientôt. Si Dylan ne sonnera plus jamais comme avant et que ses performances seront plus controversés et moins solides durant la deuxième moitié de décennie, il a encore beaucoup à nous offrir, que ce soit en studio ou sur scène... 

Mercredi 7 décembre 2011 à 16:01

What I do is more of an immediate thing ; to stand up on stage and sing, you get it back immediately. It's not like writing a book or even making a record. What I do is so immediate it changes the nature, the concept of art to me". (Bob Dylan)

Nous sommes en 1997 et Dylan n'en finit pas de revivre sous nos yeux et à nos oreilles. Ce coup-ci, il faudra qu'il frôle la mort et croise de nouveau la route de Daniel Lanois pour nous pondre un nouveau chef d'oeuvre et qu'il reprenne la route avec une voix nouvelle et toujours autant d'énergie. De nouveau, je vous invite à découvrir cette belle période, pleine de surprises (et comme d'habitude, faîte une demande dans les commentaires, plus bas, si un show vous intéresse particulièrement, je vous l'enverrais). Petit clin d'oeil à KMS, qui se fera une joie de corriger mes erreurs (si ce n'est pas encore fait, allez visiter son blog). Alors, en route ?

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126) "Time Out Of Mind" Sessions [Janvier 1997]
Contenu : Pas le peine de redire à quel point "Time Out Of Mind" est l'un des plus grands albums de Dylan. Et même pas besoin de se procurer ces sessions car leur contenu a déjà été publié sur le "Bootleg Series Vol.8". Mais il fallait bien que je le mentionne. Parce que c'est à partir de ce nouveau coffre aux trésors que Dylan va inaugurer une voix plus hantée que jamais et une volonté créatrice réaffirmée. Et si jamais vous tombez sur la version alternative de "Not Dark Yet", faîtes-moi signe !
Highlights : Tout. En particulier les différentes versions de "Mississippi". Et "Dreamin' Of You". Et "Red River Shore". Bref, tout. 
Son : 10/10. 

127) NET #851 / Sendai - Japon [20 Février 1997]
Contenu : Comme souvent, c'est à l'Est que le NET reprend. Et comme souvent, les japonais ont le droit à des concerts majestueux, avec pas mal de raretés qui leur sont réservés. Ici, pas d'exception. De "Down in the Flood" à "Rainy Day" en passant par "John Brown", c'est impeccable. Mais ce n'est qu'un amuse-gueule comparé au reste de l'année...
Highlights : "John Brown", "The Man In Me", "What Good Am I"
Son : 7/10. 

128) NET #880 / Lennox - Massachusetts, USA [4 Août 1997]
Contenu : C'est grâce à l'excellent bouquin de Daniel Mark Epstein, "The Ballad of Bob Dylan", que j'ai pu découvrir cette merveille. L'auteur y avait amené son fils afin de lui faire découvrir la magie du Zim, mais était un peu inquiet de ce que pouvait donner un artiste qu'il n'avait pas vu sur scène depuis son concert au Madison Square Garden en 1974. Avec délectation, il raconte comment l'énergie et le son de l'ensemble l'a agréablement surpris, voire bluffé. Et comment même son gamin a apprécié. En effet, avec une playlist parfaite, un son détonnant et le meilleur groupe du NET (selon moi) tout juste rejoint par le batteur David Kemper, Dylan brille de mille feux. D'après Epstein : "C'est un Dylan aux airs de possédé qui fonça à travers ces morceaux, transporté par le rythme au-delà du language (...) il piochait dans les paroles d'origine comme sur une palette, transposant les mots et les phrases, réorganisant les strophes ou bien les supprimant au gré de son inspiration et balançant sur la toile tout ce qui était susceptible d'y adhérer". 
Highlights : "Absolutely Sweet Marie", "Senor", "This Wheel's On Fire", "You Ain't Goin' Nowhere", "Cocaine Blues"
Son : 9/10. 

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129) NET #892 / Philadelphie - Pennsylvanie, USA [20 Août 1997]
Contenu : C'est rare d'entendre Dylan prendre autant de plaisir à jouer qu'en cette soirée d'été, à Philadelphie. Le public est dans sa poche, il blague avec son groupe et attaque ses morceaux avec appétit. Il remercie même l'audience au bout de seulement sept morceaux, un miracle ! Sous la pluie, il exécute un "Shelter From the Storm" d'enfer, qu'il décrit comme "une version de Neil Young", sûrement à cause du feedback omniprésent. Il a beau répéter deux fois le même couplet de "Tangled Up In Blue" et lutter contre un type qui monte sur scène après un "Tears of Rage" furieux, rien ne l'arrête. Le groupe est au meilleur de sa forme (la guitare !) et "Like A Rolling Stone" n'avait plus été joué avec autant de ferveur depuis bien longtemps. Autant vous le dire tout de suite, 1997 est un très bon cru et il faut absolument écouter ce concert et crier de tout coeur avec le public. 
Dylan Talk : "I wanna see everybody clapping! Yeah, my drummer wants to see everbody clapping. He says if you ain't clapping, get outta here! He's just drumming, though, I'm not sure how long he's gonna stay..." 
Highlights : "Shelter From the Storm", "Stuck Inside Of Mobile", "Tears Of Rage", "Like A Rolling Stone"
Son : 8/10. 

130) NET #894 / Vienna "The Wolft Trap Farm" - Virginie, USA [23 Août 1997]
Contenu : Décidément, après qu'il ait frôlé la mort au printemps à cause d'une infection pulmonaire, il semble que les médecins ont laissé repartir Dylan avec des perfusions d'énergie. Ou peut-être qu'il a vu l'au-delà et que son seul moyen de rejoindre le Paradis, c'est d'aligner, soir après soir, des concerts d'anthologie. Même si elle est plus défoncé qu'auparavant, sa voix a retrouvé un certain sens de la mélodie et cette nuit en Virginie est un mélange de rocks violents et de légèreté rare. Bon, il a oublié le nom de sa première partie, mais qui s'en soucie ? À noter que "Blind Willie McTell" rejoint enfin les setlists et ça valait le coup d'attendre...
Highlights : "Man In The Long Black Coat", "Stone Walls and Steel Bars", "Blind Willie McTell".
Son : 8,5/10. 

131) NET #901-902 / Bournemouth - Angleterre [1er et 2 Octobre 1997]
Contenu : C'est sous les feuilles mortes britanniques qu'on retrouve, à l'automne, un Dylan bien vivant. Avec dans ses valises, les morceaux de "Time Out Of Mind" (tout juste paru et qui marque son come-back pour une critique qui l'avait presque oubliée), dont un "Love Sick" qui n'a rien perdu de son mordant. Accompagné d'un groupe toujours aussi solide (mais tout sauf routinier), il se jette dans chaque morceau comme s'il s'agissait du dernier et livre un show quasiment parfait. 
Highlights : "Tough Mama", "Love Sick", "Highway 61 Revisited"
Son : 8/10. 

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132) NET #926 / New York - New York, USA [8 Décembre 1997]
Contenu : Pour clôturer une année magique, Dylan reprend la route des petits clubs, qui lui réussissent toujours. Et qui lui permettent de tester le répertoire du dernier album sans aucune retenue. Et contrairement au Pape Jean-Paul II devant lequel il a joué en septembre, il n'est pas question de s'endormir au Irving Plaza de New York. Il faut remuer les jambes, la tête, danser sur les rocks énervés ("Highway 61" a rarement été aussi enragé et "Cold Irons Bond" est l'un des morceaux les mieux exploités par le NET) et pleurer devant des ballades comme "Cocaine Blues", qui fait autant d'effet que dans les mêmes petits clubs new-yorkais quarante ans auparavant. Et Dylan souhaite même un joyeux anniversaire à un membre de l'audience. Il est plus jeune et ravi d'être là que jamais. 
Highlights : "'Till I Fell In Love With You", "Cold Irons Bound", "I And I", "Highway 61 Revisited"
Son : 9/10. 

133) NET #932-936 / "El Rey Theater", Los Angeles - Californie, USA [16-20 Décembre 1997]
Contenu : Mais c'est sur la côte Ouest qu'on aura le droit à une apothéose : cinq concerts au "El Rey Theater" de L.A., avec en première partie Sheryl Crow ou Beck ("young man with an incredible future" annonce Dylan) et des performances sans aucune fausse note avec des playlists forgés autour de "Time Out Of Mind". Il faut posséder l'intégralité de ces enregistrements impeccables, sachant que mon favori est mon le dernier, celui du 20 décembre. Dylan et son groupe au meilleur de leur forme dans les meilleurs concerts de 1997, une des meilleures années du NET. Ca vous suffit comme superlatifs ? Ah oui et le "Blind Willie McTell" du 18 décembre est peut-être bien le meilleur. 
Highlights : "Tangled Up In Blue", "Oh Babe, It Ain't No Lie", "Joey", "Blind Willie McTell", "Can't Wait", "Cold Irons Bound", etc...
Son : 9/10. 

134) NET #938 / New London - Connecticut, USA [14 Janvier 1998]
Contenu : Après quelques semaines de repos, Dylan est reparti de plus belle et n'a rien perdu de la magie 1997 comme l'atteste ce show qui vous fera sans aucun doute taper du pied. "Can't Wait" a vraiment un rythme géniale et on peut y entendre "Not Dark Yet" et "Make You Feel My Love" pour la première fois. À y repenser, le seul défaut que je reproche à cette période fantastique, c'est le cruel manque d'harmonica. Voilà, c'est dit et ça m'évitera de répéter toujours les mêmes louanges. M'enfin sinon, mêmes les imperfections sont parfaites, hein, pas de soucis à se faire, juste écouter et savourer. 
Highlights : "Not Dark Yet", "Can't Wait", "Million Miles"
Son : 8/10.

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135) NET #958 / Miami Beach - Floride, USA [30 Mars 1998]
Contenu : Au printemps, Dylan embarque dans une mini-tournée dans le Sud du pays en compagnie des Rolling Stones. Et ce premier échauffement est mon favori, le mieux enregistré et le plus délectable. Ah oui et puis il y a "Queen Jane" dans l'une de ses plus émouvantes versions donc forcément, pas facile de rester objectif. Oh et ce traditionnel "White Dove" sublime, oh et un "If You See Her, Say Hello" plutôt rare, oh et les morceaux de "Time Out Of Mind" qui continuent d'émerveiller. La routine. Une putain de belle routine. 
Highlights : "Queen Jane Approximately", "White Dove", "It Ain't Me, Babe" (ah ce banjo !). 
Son : 8/10. 

136) NET #970 / San José - Californie, USA [19 Mai 1998]
Contenu : Décidément, San José est une ville qui réussit bien au Zim. Ici, les Rolling Stones sont remplacés par Van Morrison et Joni Mitchell, rien que ça. Et Dylan prouve à tout le monde qu'il vole à des kilomètres au dessus de ces deux premières parties. 
Highlights : "Absolutely Sweet Marie", "The Man In Me", "Stone Walls And Steel Bars".
Son : 9,5/10. 

137) NET #988 / Bruxelles - Belgique [17 Juin 1998]
Contenu : Bon, je risque de me répéter, mais c'est encore une fois phénoménale. Dylan chante comme si sa vie en dépendait, le groupe est mené d'une main de maître par un Bucky Baxter en feu, le public est en délire et le son est brut de décoffrage. Si je peste un peu ces temps-ci sur l'ouverture systématique des shows par "Leopard Skin", je dois avouer qu'à l'époque, elle décalquait. Et "Hollis Brown" touche de près à la version original tellement elle est hantée et fout des frissons. Et l'harmonica est de retour ! Le meilleur de la tournée européenne estivale, suivi de près par Hambourg, Paris et Stockholm. 
Highlights : "Leopard Skin Pill Box Hat", "Ballad Of Hollis Brown", "Can't Wait"
Son : 8,5/10. 

138) NET #1024 / Puyallup - Washington, USA [22 Septembre 1998]
Contenu : Retrouvailles avec le fidèle Van Morrison à l'automne pour une nouvelle série de concerts grandioses. J'ai choisi celui-ci parce qu'il bénéficie du meilleur enregistrement (on a l'impression que Dylan et son groupe sont dans la pièce) et que la setlist est particulièrement passionnante, avec le Zim qui revisite avec passion ses morceaux en jouant les narrateurs malicieux, investi comme rarement. Mais qu'est ce qu'il attend pour sortir ça officiellement ?
Highlights : "Man In The Long Black Coat", "Masters Of War", "One Too Many Mornings"
Son : 9/10. 

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139) NET #1036 / Minneapolis - Minnesota, USA [23 Octobre 1998]
Contenu : Alors non seulement il s'agit ici du meilleur concert de l'année, mais l'enregistrement vient directement de la console. C'est sorti dans un coffret superbe appelé "Eating Caviar In A King-Size Bed" (oui, "Gotta Serve Somebody" est de retour pour ouvrir le show) et si vous tombez dessus, n'hésitez pas une seconde, vous me remercierez. Et m'enverrez une copie, c'est la moindre des choses. 
Highlights : "Gotta Serve Somebody", "My Back Pages", "Forever Young"
Son : 10/10. 

140) NET #1065 / Binghamton - New York, USA [19 Février 1999]
Contenu : La mandoline de Larry Campbell est ce qui va rendre les concerts de 1999 et 2000 si particuliers et vous plonger dans une chaleureuse ambiance, magnifier l'émotion des ballades et morceaux acoustiques. Un exemple ici avec "Make You Feel My Love" ou "Every Grain Of Sand", belles à pleurer. Encore une fois, la performance et le son sont d'une telle qualité que ça aurait pu sortir officiellement. Un bootleg circule, il s'appelle "Someone's Distant Cry" parce qu'une fille se met à chialer sur "Love Sick", c'est dire...
Highlights : "Watching the River Flow", "Friend Of The Devil", "Every Grain Of Sand"
Son : 9/10.

141) NET #1086 / Zaragoza - Espagne [21 Avril 1999]
Contenu : Difficile de choisir le meilleur de la tournée européenne de 1999. C'est d'un très haut niveau, que ce soit à Marseille, Zurich ou Barcelone. Mon favori reste celui de Saragosse, en particulier le passage acoustique, où "Hard Rain" devient une valse larmoyante, "Tangled Up In Blue" vire au mélodrame et "Blowin' In The Wind" sonne comme une chanson de feu de camp. Et quand il chante "What Good Am I", on a envie de lui répondre "Forever Young" !
Highlights : "A Hard Rain's A-Gonna Fall", "What Good Am I", "'Till I Fell In Love With You"
Son : 7,5/10. 

142) NET #1103 / Eugene - Oregon, USA [14 Juin 1999]
Contenu : C'est l'été et Dylan s'embarque dans une nouvelle tournée des petites salles en compagnie de Paul Simon, tantôt première partie, tantôt sur scène avec lui. À Eugene, un show favori des amateurs du NET, "Down Along The Cove" fait sa première apparition live, Larry Campbell joue du violon sur "My Back Pages" et Dylan semble passer un aussi bon moment que son public (oui c'est la belle époque où on l'entend se marrer et blaguer comme un gamin). 
Dylan Talk : "I wanna say hello to all the ex-hippies tonight. I've never been a hippie myself but... I'm an honorary hippie!"
Highlights : "Down Along the Cove", "Blind Willie McTell", "Simple Twist Of Fate"
Son : 8/10. 

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143) "Ace Of Clubs, Small Venue Shows [Juin-Juillet 1999]
Contenu : Une compilation de 5CD qui réunit le meilleur de cette tournée estivale en compagnie de Paul Simon. Six heures de musique avec le concert d'Eugene, cité plus haut, dans son intégralité. Un tas de bonnes surprises et un son honorable en général. Que ce soit les morceaux acoustiques ou les blues-rock décontractés, tout s'écoute avec plaisir de toute façon. 
Highlights : "Desolation Row", "Girl Of The North Country", "Visions of Johanna"
Son : Entre 7 et 8/10. 

144) NET #1159 / Worcester - Massachusetts, USA [14 Novembre 1999]
Contenu : Je crois que l'automne 1999 est l'une de mes périodes favorites du NET. Oui, je sais, je dis ça sans arrêt mais là, je parle en particulier de cette ambiance, de cette douceur qui va bien avec la saison, de cet habillage chaleureux apporté par la pedal-steel de l'indispensable Larry Campbell. Parfois je préfère les concerts plus bruts et agressifs, mais quand je suis d'humeur mélancolique ou tranquille, je reviens souvent vers l'automne 1999 et ce show en particulier, ou celui d'Ithaca, la nuit suivante. J'imagine même qu'avec une cheminée dans mon appartement, je savourerais encore plus la magie de ces concerts. Bon, mon rapport à la musique et au NET est un peu fou, mais jetez-y une oreille, cheminée ou pas, il s'agit d'une heure et demie de beauté, une espèce de grâce maladroite (oui pourquoi pas) entoure Dylan et son groupe et un sentiment d'étrange tristesse ne vous lâchera pas. Les seize minutes de "Highlands" (condensées, il est vrai) sont une raretés et vous feront peut-être planer... 
Dylan Talk : "On the drums is David Kemper. He's the only drummer that never lies, unless he's in bed!" (il faudrait sortir un livre avec toutes les blagues idiotes ou salaces de Dylan, dont son batteur est souvent la cible !). 
Highlights : "Mama You've Been On My Mind", "Highlands", "Not Dark Yet"
Son : 8/10. 

145) NET #1166 / Anaheim - Californie [10 Mars 2000]
Contenu : Et la décennie s'achève avec un Dylan au meilleur de sa forme, des shows plus émouvants et concis que jamais, un groupe parfait rejoint par le fougueux Charlie Sexton. Pour vous dire, j'ai presque télécharger l'intégralité de l'année 2000 tellement chaque show est une perle. Commençons par celui d'Anaheim, un grand moment du NET (encore un !), superbement enregistré et enchaînant les moments de bravoure, que ce soit le nonchalant "Things Have Changed", le retour d'un "Dignity" féroce, une reprise de bluegrass de "This World Can't Stand Long", les débuts de "Tell Me Is Isn't True" et le plus beau "Not Dark Yet" qui existe (et je compte la version studio).  
Highlights : "Dignity", "Things Have Changed", "This World Can't Stand Long", "NOT DARK YET", etc...
Son : 9/10. 

146) NET #1194 / Cologne - Allemagne [11 Mai 2000]
Contenu : Idem. Performance bouleversante. Setlist fantastique. Ambiance chaleureuse. De l'harmonica. Son impeccable. Un must. 
Highlights : "Roving Gambler", "Gates Of Eden", "Every Grain Of Sand". 
Son : 9/10.

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147) NET #1213 / George - Washington, USA [18 Juin 2000]
Contenu : Si j'aime autant 2000, c'est aussi parce que la plus belle des routines s'installe. Vous pouvez écoutez n'importe quel show d'une oreille distraite et ça sonnera de la même façon à vos oreilles. Mais écoutez le au casque, sous la couette ou en prenant un bain chaud, et il prendra une dimension inattendue. Parce que tout est une question de détails, de petits moments qui vous donnent des frissons, surtout lorsque l'un de vos morceaux favoris (ici, "Visions of Johanna" et "Queen Jane") sont revisités et que votre mémoire musicale est en larmes parce qu'elle reconnaît des mots et découvre de nouvelles émotions à travers la prononciation de Dylan, les arrangements du groupe... Cela est surtout valable pour 2000, et ce concert de George, qui peut soit vous passez complètement au dessus de la tête ou vous faire fondre en larmes. 
Highlights : "QUEEN JANE APPROXIMATELY", "Visions of Johanna" (n'importe quel concert réunissant ces deux morceaux est un miracle bon pour une éternelle postérité et devrait être enseigné dès l'école maternelle...)
Son : 9/10. 

148) NET #1251 / Portsmouth - Angleterre [24 Septembre 2000]
Contenu : Un show tellement bon que deux morceaux furent publiés officiellement sur la compilation "Live 1962-2000 : Thirty-Nine Years Of Great Concert Performances". Beaucoup de ballades très émouvantes (dont "Fourth Time Around" aussi doux que l'original et un "Mama You've Been On My Mind" avec un beau solo d'harmonica) et un Charlie Sexton très en forme sur "Can't Wait", "Gotta Serve Somebody" et "The Wicked Messenger". Le concert de Rotterdam, trois jours plus tard, est également à conseiller
Highlights : "Mama You've Been On My Mind", "Fourth Time Around", "The Wicked Messenger". 
Son : 9/10. 

149) NET #1256 / Munster - Allemagne [1er Octobre 2000]
Contenu : Qui aurait cru que "If Dogs Run Free", improvisation jazzy datant de 1970, se retrouverait, trente ans plus tard, joué pour la première fois sur scène ? Sûrement pas le public allemand qui a eu le droit à une belle surprise avec cette version qui tient étonnement la route. C'est aussi le NET, ce côté ludique de ne jamais savoir à quoi s'attendre. Et cette setlist est juste incroyable, de la reprise de "Duncan & Brady" à "I Shall Be Released" en passant par "Standing In The Doorway" (autre pépite du dernier album) et "John Brown". Même "All Along the Watchtower" fait son retour après une courte absence, à la grande joie de Sexton. Et comme le son provient directement de la console, autant vous dire que c'est nickel. 
Highlights : "Standing In The Doorway", "
Son : 9/10. 

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150) "Pathway To The Stars" - Various 2000 College Venues [Novembre 2000]
Contenu : À l'automne, alors que les feuilles mortes tombent sur les campus, Dylan visite les universités américaines et ravit des milliers d'étudiants qui ne s'attendaient sûrement pas à voir une vieille légende dans son genre apparaître aussi vivant et inventif. "Wow, il est classe le Bob, pas ringard pour un sou !". "Pathway to the Stars" est la compilation idéale, avec pas mal de raretés, comme "10 000 Men" ou "I Threw It All Away" une des plus belles ballades country jamais écrite. 
Highlights : "I Threw It All Away", "Positively 4th Street", "Frankie Lee And Judas Priest". 
Son : Entre 7 et 8/10. 

Jamais Dylan n'atteindra plus de tels sommets. Mais ça ne l'empêchera pas lors de la prochaine décennie d'offrir à son public des albums et des concerts inoubliables. Que l'on revisitera la prochaine fois, quand vous serez remis de vos émotions...


Lundi 28 novembre 2011 à 23:45

 
"In the early 90's, the media lost track of me, and that was the best thing that could happen. It was crucial, because you can't achieve greatness under media scrutiny. You're never allowed to be less than your legend. When the media picked up on me again, I'd fully developped into the performer I'd needed to be and was in a position to go any which way I wanted." (Bob Dylan)

Si l'on s'en tient à la discographie officielle de Dylan, on peut se demander ce qu'à bien pu faire l'artiste entre 1993 et 1996. Une période discrète, avec seulement un MTV Unplugged à se mettre dans les oreilles. Mais en cherchant plus loin, on découvre une activité toujours aussi soutenue sur scène, avec un Never Ending Tour qui entre dans une belle période et des enregistrements secrets qui valent le détour. Nous voilà donc reparti à explorer les coulisses de l'oeuvre du Zim, avec ce que j'ai trouvé de plus intéressant (encore une fois, tout cela n'est que mon avis et le reflet de mes préférences). Et ne vous inquiétez pas, si vous voulez trouver les fichiers correspondant aux bootlegs dont je vous parle depuis déjà sept articles, il suffit de demander. Prenez juste le temps de me laisser un commentaire. 

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106) NET #469 / Petange - Luxembourg [21 Février 1993]
Contenu : De la tournée printanière en Europe, c'est le concert que j'ai sélectionné. Parce que c'est solide, que la voix est assurée et qu'on y trouve des surprises comme une reprise de Johnny Cash ou des morceaux du récent "Good As I Been To You". Rien à redire donc, les amateurs du NET vont se régaler et passer une bonne soirée dans cette ville du Luxembourg. Je fais par contre l'impasse sur le printemps américain, plus routinier, mais que cela ne vous empêche pas d'aller vous y replonger, on ne sait jamais. 
Highlights : "Folsom Prison Blues", "Tomorrow Night", "Jim Jones". 
Son : 8/10.

107) World Gone Wrong Sessions [Mai 1993] 
Contenu : Après quelques essais entre Austin et Los Angeles, Dylan s'installe confortablement dans son garage de Malibu pour poser sur bandes de nouvelles reprises acoustiques de chansons traditionnelles et de classiques de la folk-music et du blues, en prévision de "World Gone Wrong", nouvel opus encore plus classieux que le précédent. La plupart des sessions se retrouve sur le disque mais je signale ici la présence de "32-20 Blues" (disponible sur "Tell Tale Signs" dès 2008), "Mary And The Soldier", "Hello Stranger", "Twenty-One Years", "Goodnight My Love" qui resurgiront, il faut l'espérer, sur un Bootleg Serie un jour ou l'autre...

108) NET #492 / Barcelona [1er Juillet 1993]
Contenu : Infatigable, Bob reprend la route de l'Europe dès les premiers jours de l'été. De Londres à Porto en passant par Toulouse. Et le témoignage le plus intéressant de sa ballade au soleil est ce concert espagnol. La setlist est parfaite, bon mélange de raretés interprété avec envie et rocks solides exécutés avec fougue. Mention spéciale à "The Man In Me", frais comme au premier jour. Et les morceaux acoustiques font bien dix minutes chacun, tant Dylan prend un plaisir inégalé à triturer sa guitare, tout aussi bien que l'on a pu l'entendre sur les deux albums de reprises. Forcément, le bootleg sorti à l'occasion s'appelle "From the Coast of Barcelona". Ah, Barcelone, tu me manques terriblement... 
Highlights : "The Man In Me", "Little Moses", "Born In Time"
Son : 7/10. 

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109) NET #515 / Vienna - Virginie, USA [9 Septembre 1993]
Contenu : Plus je replonge dedans, plus je me dis que 1993 était une grande année pour le NET. Et c'est vraiment à l'automne que la machine s'emballe, lors de cette tournée avec Santana en première partie et un Bucky Baxter qui n'a pas volé sa place dans le groupe du Zim, avec sa pedal-steel qui apporte de nouvelles couleurs à l'ambiance. Et ce show en Virginie, il est brutale, dès l'intro sur "Stuck Inside", on sent que Dylan est à fond dedans et très vite, chaque morceau dépasse les six minutes, allant même jusqu'à un "Positively 4th Street" dément de neuf minutes. Pourtant, on ne s'ennuie pas. La diction renouvelle sans arrêt le ton des morceaux, et tout le monde s'en donne à coeur joie (surtout sur un "All Along the Watchtower" où les riffs sont percutants et où même Dylan s'époumone comme rarement à l'époque). Le son étant fantastique pour un enregistrement amateur, l'écoute de ce concert procure un plaisir immédiat. Bref, un must. 
Highlights : "All Along the Watchtower", "Positively 4th Street", "Hattie Carroll", "Series Of Dreams". 
Son : 8/10. 

110) NET #533 à 536 / Supper Club - New York, USA [16-18 Novembre 1993]
Contenu : J'aurais pu écrire un article entier seulement consacré à cette résidence au Supper Club de New York, en novembre 1993. C'est le must absolu du Never Ending Tour. Une parenthèse acoustique imaginée dans la lignée de "Good As I Been To You" et "World Gone Wrong", une étape essentielle dans la reconstruction de Dylan, de son envie de jouer et de questionner la temporalité de ses chansons et de celles des autres. Un trésor oublié qui aurait méritée une sortie officielle, et qu'on peut espérer un jour être publié officiellement tel un "Bootleg Series Vol. 13 : Live At Supper Club". Il suffit d'être un simple amateur du Zim pour savourer la beauté inespéré de l'entreprise. Jamais plus on entendra Dylan faire autant d'efforts pour satisfaire une foule en délire tout sans pour autant se sacrifier aux attentes, réinventant avec une ferveur belle à entendre des morceaux obscures de son catalogue ou des reprises de traditionnelles. Vous pouvez au choix vous procurez des best of ou chacun des quatre concerts, et je vous conseille cette option parce qu'ils ont chacun leur intérêt et brillent chacun du même feu. Tout est de l'or : "Tight Connection To My Heart" en version acoustique est mille fois plus belle que la version original pop FM, "One Too Many Mornings" brise le coeur mais surtout, surtout, il faut entendre "Queen Jane". Difficile de décrire la joie ressenti lorsque pour la première fois, j'ai entendu cette version de mon morceau favori transformé en complainte bouleversante, où Dylan va chercher des notes qu'on le croyait incapable d'atteindre, face à un public qui l'encourage et accompagné d'un groupe (exemplaire du début à la fin) qui tisse une toile acoustique douce et fragile autour du troubadour. Je ne vous parle même pas des fantastiques solos d'harmonica. C'est un matin nouveau, et cette chaleur retrouvée, cet enthousiasme de la part de Dylan, on va le retrouver décliné sous toutes ses formes sur la route du NET jusqu'à 1997 et son hospitalisation. Le bootleg le plus essentiel de la décennie. Et peut-être même qu'on en reparlera tellement il y a dire... 
Highlights : "QUEEN JANE APPROXIMATELY", "Tight Connection To My Heart", "Blood In My Eyes" et absolument tout le reste ! 
Son : 10/10. 

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111) NET #545 / Hiroshima - Japon [16 Février 1994]
Contenu : 1994 débute avec le "Far East Tour" qui propulse de nouveau Dylan au Japon. La confiance retrouvée grâce à l'expérience du Supper Club, n'ayant plus rien à prouver à personne mais à lui-même et à sa bonne étoile, il livre des concerts enthousiastes, comme en témoigne ce passage à Hiroshima (qui ne fait non plus l'effet d'une bombe, même si j'avais bien envie de sortir ce jeu de mot tout pourri). Des morceaux plutôt rare sont revisités et on a le droit à la première version acoustique de "Masters Of War" depuis 1962. Et ça valait le coup d'attendre puisqu'elle est superbe. C'est sorti sous un beau coffret intitulé "Through A Glass Darkly" au packaging et son très satisfaisants. Et si vous en voulez encore, les deux concerts à Tokyo sont du même acabit.  
Highlights : "Masters Of War", "She Belongs To Me", "Man In The Long Black Coat"
Son : 8/10. 

112) NET #587 / Cracovie - Pologne [17 Juillet 1994]
Contenu : Je vous disais la dernière fois qu'il est encore plus savoureux d'écouter les concerts du NET en s'imaginant l'ambiance du show, selon la saison, le pays concerné et les petits détails qui font parfois tout le charme des performances. Ici, au beau milieu de l'état, échoué en Pologne, Dylan doit se battre contre une tempête qui débarque sans prévenir et l'empêche, au grand désarroi d'un public furieux, de terminer son concert. Afin de faire plaisir au public polonais qui le voit pour la première fois, il parvient tout de même à aligner neuf morceaux, dont un "Watchtower" déchaîné (et de circonstance) et un "Masters Of War" où la pluie et les mains de la foule viennent accompagner une interprétation hantée. Tout ça a été enregistré de manière plutôt correct malgré la tempête et c'est assez incroyable d'entendre les gouttes de pluie et Dylan qui veut absolument offrir au public un concert réussi. Il dira d'ailleurs à l'organisateur qu'il s'agissait du meilleur concert et du meilleur public de sa carrière. Faut pas trop exagérer Bob, mais ça reste en effet un show assez unique dans son genre... Et encore une fois, pour les gourmands, permission de dévorer le concert de Varsovie, tout aussi chouette mais sans la pluie !
Highlights : "Jokerman", "I Don't Believe You", "Shelter From the Storm (sous une véritable tempête !)"
Son : Entre 6 et 7/10. 

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113) NET #596 / Woodstock 1994 [14 Août 1994]
Contenu : Comme pour se faire pardonner d'avoir manqué le fameux festival organisé au pied de sa maison, Dylan revient à Woodstock pour livrer douze morceaux face à une foule de gamins à qui il montre qu'il en a encore dans le bide. Il suffit de chercher sur YouTube ou bien Dailymotion les vidéos de la performance ou d'écouter ce concert plein d'énergie pour être convaincu. C'est puissant et beau de l'entendre comme ça et de voir son groupe au meilleur de sa forme. En plus, c'est un enregistrement pro, alors que demande le peuple ?
Highlights : "It Takes A Lot To Laugh, It Takes A Train To Cry", "Highway 61 Revisited", "It Ain't Me, Babe". 
Son : 9/10. 

114) NET #623 / Rochester - New York, USA [22 Octobre 1994]
Contenu : Encore un concert de légende pour les amateurs du NET. D'abord, parce que la performance est incroyable. Tellement que la foule envahira la scène pendant "Like A Rolling Stone", forçant les musiciens à remballer leurs instruments et à quitter les lieux. Rien n'est à jeter ici, tout se savoure avec un beau sourire tellement Bob est concerné par ce qu'il propose de nouvelles couleurs à chacun des morceaux et des intonations inédites et malicieuses, comme s'il les chantait pour la première fois. Le "Desolation Row" est l'un de mes favoris, toute périodes confondus. Et je crois bien que cette nuit un peu folle à Rochester est définitivement dans mon panthéon des performances nineties. Je ne sais pas trop quoi en dire, il faut l'écouter pour en saisir toute la magie...
Highlights : "The Man In Me", "All Along the Watchtower", "I Don't Believe You", "Desolation Row", "Don't Think Twice"... bref, tout du début à la fin, même ce "Like A Rolling Stone" interrompu par une foule en délire !
Son : 8/10. 

115) MTV Unplugged Sessions [15-18 Novembre 1994]
Contenu : Même si Dylan n'est pas aussi enthousiaste et brillant qu'au Supper Club, il se livre au même genre d'exercice sous les caméras de MTV pour ce "Unplugged", véritable passage obligé. Peut-être parce que justement, les médias sont alors de nouveau braqués sur lui et que ce n'est pas dans cette situation qu'il se sent le plus à son aise pour se réinventer. Vous pouvez écouter la version officiel publié l'année suivante, ou bien redécouvrir avec ce bootleg les morceaux bêtement mis de côté par les producteurs, comme un "I Want You" superbe ou un "Hazel" pas joué depuis The Last Waltz. Et puis c'est l'unique concert entier du NET filmé et enregistré avec cette qualité sonore et visuelle, alors on va pas cracher dans la soupe non plus...
Highlights : "Absolutely Sweet Marie", "Hazel", "My Back Pages", "I Want You".
Son : 10/10. 

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116) 1995 European Tour [Mars-Avril 1995]
Contenu : Après une longue pause bien méritée, Bob attaque une nouvelle ballade en Europe pour démarrer une année qui sera forte en concerts mémorables. Et quoi de mieux qu'un coffret cinq CDs pour réunir le meilleur de ce printemps où il enchaîne bons concerts sur bons concerts, toujours avec cette volonté retrouvée d'offrir à public quelque chose de solide tout en se faisant lui-même plaisir et en revisitant des perles oubliées de son répertoire ? Si ce coffret est introuvable (ce qui est sûrement le cas), n'hésitez pas à fouiller dans les setlists et à me dire quel show vous intéresse le plus, je me ferais un plaisir de vous envoyez un lien pour le télécharger. Parce qu'ici, tout est de bonne tenue, en particulier mon favori, le concert à Prague du 11 mars, qui démarrait ce retour sur les chapeaux de roues. 
Highlights : Quasiment tout. 
Son : Entre 7 et 8/10. 

117) NET #676 / San Francisco - Californie, USA [23 Mai 1995]
Contenu : Avec une playlist concise et juste parfaite, Dylan illumine la Californie. De l'intro sur "Down in the Flood" où le groupe tisse un barrage de riffs incendiaires jusqu'à un "The Times They Are A-Chagin'" éblouissant où Dylan chanterait presque juste, c'est un bonheur d'écouter ce concert en boucle, surtout que le son est impeccable. 
Highlights : "Down in the Flood", "Queen Jane Approximately", "Boots of Spanish Leather"
Son : 8/10. 

118) NET #678 / Monterey - Californie, USA [26 Mai 1995]
Contenu : Quelques jours après, toujours en Californie et un show tout aussi indispensable (pour les amateurs du NET, bien entendu, ceux qui ne jurent que par le Dylan sixties n'ont de toute façon pas grand intérêt à continuer la lecture de cette liste). Quelques variations dans la playlist le rendent encore plus fantastique, comme ce "Jokerman" qui se transforme presque en ballade ou un des plus beaux "Mr Tambourine Man" de la décennie. Un bon compagnon pour le concert de San Francisco. Dans l'excellence de 1995, les deux font la paire. 
Highlights : "Jokerman", "Mr Tambourine Man", "Born In Time"
Son : 8/10. 

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119) NET #710 / Barcelone [24 Juillet 1995]
Contenu : Emprunté à un ami qui possède le bootleg, j'ai pris mon pied en écoutant ce concert à Barcelone. D'ailleurs, j'ai remarqué que les concerts à Barcelone de Dylan sont souvent mes favoris. Je ne sais pas si ça vient de la ville (que j'aime tellement) ou de lui. Ici, ça vient en tout cas d'une belle ferveur sur des morceaux comme "Senor" ou "Most Likely You Go Your Way", et d'une belle émotion sur "I Shall Be Released" ou "Shooting Star" et comme d'habitude, un beau son qui donne l'impression d'y être. Décidément, en cette belle année 1995, Dylan fut très généreux avec son public européen. En bonus sur le CD, un "Like A Rolling Stone" joué avec les Stones, quelques jour après, à Montpellier, alors qu'il ouvrait pour le groupe de Jagger & Co. 
Highlights : "Senor (Tales of Yankee Power)", "Shooting Star", "Tangled Up In Blue". 
Son : 8/10. 

120) Rock & Roll Hall Of Fame Show [2 Septembre 1995]
Contenu : Introduit par Bruce Springsteen au Rock & Roll Hall Of Fame, Dylan accepte son prix et offre à ses potes venus pour l'occasion un mini-concert où il se montre tour à tour embarrassé et inspiré. C'est disponible sur différentes compilations et c'est à écouter parce que le son est superbe et que Springsteen joue les guest-star. Procurez-vous également la version unique de "Restless Farewell" joué le même mois à un hommage à Frank Sinatra. 
Highlights : "All Along the Watchtower", "Just Like A Woman"
Son : 8/10. 

121) NET #715 / Fort Lauderdale - Floride, USA [23 Septembre 1995]
Contenu : La tournée d'automne, intitulée "Fall Classics Tour", débute avec un concert privé dans cette ville de Floride, un lieu parfait j'imagine pour voir Dylan briller sous l'été indien. Oui, je me sens poète, surtout lorsque j'écoute cette belle performance, où la ferveur du printemps s'est transformé en douceur et où Bob rend hommage à ses chansons favorites, alignant reprises sur reprises, de "Lucky Old Sun" à "Real Real Gone" de Van Morrison en passant par le "West L.A. Fadeaway" du Grateful Dead. Jerry Garcia ayant disparu durant l'été, son vieil ami se devait bien d'offrir ses condoléances et il le fera souvent avec ce superbe "Friend of the Devil", peut-être sa reprise la plus sublime. 
Highlights : "Friend of the Devil", "West L.A. Fadeaway", "When I Paint My Masterpiece"
Son : 8/10. 

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122) NET #750 / Boston - Massachusetts, USA [10 Décembre 1995]
Contenu : Pour finir l'une des plus géniales année du NET en beauté, Dylan se lance dans une mini-tournée entre Boston et Philadelphie intitulée "Lost Paradise Tour". Et c'est une apothéose, en particulier à Boston où il offre une performance passionnée, caractéristique de sa renaissance scénique. Dès un "Drifter's Escape" incisif, le ton est lancé. On ne s'ennuie pas un moment et l'électricité dans l'air ne retombe jamais, le show atteignant des sommets sur des morceaux comme "Tears of Rage" ou la reprise d'"Alabama Getaway". Sans parler de l'apparition surprise de Patti Smith, éternelle groupie du Zim, qui vient apporter un peu plus de beauté à "Dark Eyes", trésor oublié des eighties, un duo hanté par ces deux voix si uniques. 
Dylan Talk : (après "Dark Eyes") "A lot of girls have come along since Patti started, but Patti is still the best". 
Highlights : "Drifter's Escape", "Senor (Tales of Yankee Power)", "Tears of Rage", "Dark Eyes"
Son : 9/10 (oui, quasi-parfait). 

123) NET #763-765 / Portland, "The Maine Event" - Maine, USA [19-21 Avril 1996]
Contenu : Si Dylan offre moins de concerts en 1996, il continue d'écrire sa légende à sa manière avec une détermination qui ne fait que se renforcer (et culminera l'année suivante avec "Time Out of Mind"). Et le moment le plus mémorable de l'année, ce sont ces trois soirées à Portland, surnommé "The Maine Event", parce qu'il y a en effet évènement. Des raretés comme s'il en pleuvait ("Seven Days", pas joué depuis la Rolling Thunder, "This Wheel's On Fire", "Pledging My Time"), le retour glorieux de "Visions of Johanna", un groupe solide et un harmonica omniprésent qui étire les morceaux vers de nouveaux horizons. De la variété et de la solidité, les deux mots-clés de 1996, superbement représentés ici. 
Highlights : "This Wheel's On Fire", "Visions of Johanna", "Seven Days", "Positively 4th Street"...
Son : 8/10. 

124) NET #786 / Berlin [17 Juin 1996]
Contenu : Si le "Maine Event" est superbe, ce concert à Berlin est probablement le meilleur de l'année. De nouveaux arrangements surprises, une voix assurée et malicieuse, un enregistrement chaleureux qui plonge d'emblée dans cette douce nuit d'été... Un "Queen Jane" d'exception (et c'est peu dire concernant mon morceau favori) qui peut presque rivaliser avec celui du Supper Club de 93. Des reprises brillantes. Un harmonica bouleversant qui part dans tous les sens. Un son exceptionnel. Un indispensable de la période. 
Highlights : "Queen Jane Approximately", "Positively 4th Street", "Love Minus Zero/No Limit". 
Son : 9/10. 

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125) NET #820 / Dallas - Texas, USA [25 Octobre 1996]
Contenu : Et on termine cette période miraculeuse par ce show à Boston. Là, c'est plutôt subjectif. Mon favori de la tournée automnale qui clôt 1996. Bon, j'ai pas écouté chacun des concerts non plus, mais de ceux dont j'ai croisé la route, c'est celui qui m'a le plus marqué et celui où je me replonge le plus souvent. À part un "Joey" plus inspiré que d'habitude et un "If You See Her Say Hello" plutôt rare, pas de véritables surprises. Juste un bon petit concert, où Dylan assure du début à la fin. 
Highlights : "If You See Her, Say Hello", "Shelter From the Storm", "Just Like Tom Thumb's Blue"
Son : 8/10. 

Vous m'avez compris : si vous désirez découvrir les trésors oubliés de Dylan, la période de renaissance qui s'opère entre 1993 et 1996 est essentielle. Tant de bonnes surprises. Et c'est loin d'être terminé parce que la renaissance sera proclamé au grand public avec le chef d'oeuvre "Time Out Of Mind" et tout ce qui s'ensuit. À suivre dans un prochain chapitre. 



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