Dylanesque

Don'tLookBack

Lundi 21 novembre 2011 à 11:05

"Critics should know there is no such thing as forever. Does anybody call Henry Ford a Never Ending Car Builder? Anybody ever say that Duke Ellington was on a Never Ending Bandstand tour? These days, people are lucky to have a job. Any job. So critics might be uncomfortable with me working so much. Anybody with a trade can work as long as they want. A carpenter, an electrician. They don't necessarily need to retire." (Bob Dylan, Rolling Stone Magazine, 2009).

Toujours le sens de la formule Bob. Pourtant, l'appelation "Never Ending Tour", c'est pas lui et ça lui parle pas vraiment, comme il le dit ici. Mais si ça vous dérange pas, je vais tout de même l'utiliser. Et même la raccourcir : "NET", comme le veut la tradition. Et la numéroter parce que cette tournée sans fin a fait l'objet d'encyclopédies bien ordonnées et chaque concert est cataloguée et disponible de manière pirate sur le net. Le NET sur le net. Drôle. Avec cette septième partie, ma liste attaque une période qui a de nouveau divisé les amateurs et les experts (oui, c'est systématique avec Dylan) et que j'ai moi-même découpé en plusieurs parties pour qu'on y voit plus clair. Je vous propose donc de découvrir dès maintenant non pas les meilleurs moments du NET, mais ceux que je préfèrent. Entrecoupés toujours de bootlegs annexes, parce que Dylan n'a pas fait que revisiter son oeuvre sur scène entre 1988 et aujourd'hui, il a aussi continué de l'enrichir et de cacher des trésors sur sa route. 

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86) NET #1 / Concord - Californie, USA [7 Juin 1988]
Contenu : Sans le savoir, c'est en Californie que Dylan lance le Never Ending Tour (enfin, c'est comme ça qu'on l'appelle). Il avait juste besoin d'une bonne grosse séries de dates pour expérimenter ses nouvelles techniques vocales et guitaristiques, avec un groupe solide. Et peut-être parce que la confiance n'est pas encore pleinement retrouvée, c'est Neil Young qui est convoqué pour faire le show et aligner les solos déments. C'est tout l'intérêt de ce show, le Loner et l'aspect historique. Il n'y a pas de fin mais voici un début honorable. 
Highlights : "Subterranean Homesick Blues", "Man Of Constant Sorrow", "Gates of Eden".
Son : 8/10.

87) NET #3 / Berkeley - Californie, USA [10 Juin 1988]
Contenu : Du solide toujours, surtout quand Neil vient prêter main forte à son pote. Des raretés pas entendus comme ce "San Francisco Bay Blues" qui fait hurler de joie la foule californienne, et "Rank Strangers To Me" bancale mais moins que la version studio. Excellente énergie du début à la fin malgré une voix qui alterne entre rage et précipitation...
Highlights : "San Francisco Bay Blues", "Absolutely Sweet Marie", "Watching The River Flow".
Son : 7/10. 

88) NET #6 / Denver - Colorado, USA [15 Juin 1988]
Contenu : S'ils sont tous trouvables sur le net, les concerts du Never Ending Tour n'ont pas tous fait l'objet d'une sortie bootleg (vous imaginez un peu ce que ça représenterait ?). Cette sixième date à Denver a eu la chance de bénéficier d'une excellente édition avec beau coffret, son parfait, et même si Neil Young a disparu, le guitariste G.E. Smith n'est pas en reste. Colombia aurait presque pu sortir ça de manière officielle, si jamais elle désire un jour publier un Bootleg Series Vol.15 : The Never Ending Tour (1988). On peut toujours rêver...
Highlights : "One More Cup Of Coffee", "Mama, You Been On My Mind", "Maggie's Farm".
Son : 9/10.

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89) NET #15 / Wantagh - New York, USA [30 Juin 1988]
Contenu : Encore un show publiée d'une belle manière par les bootlegeurs. Et pour cause. Il s'agit de l'un de mes favoris du NET. Comme il a eu lieu dans un lieu nommé Jones Beach, j'ai toujours cru que Dylan avait joué au bord de l'océan. La première fois que je l'ai écoute, je me souviens, c'était pendant une soirée caniculaire, tard, et j'imaginais Bob et son groupe sur une petite scène avec la Lune par dessus le Pacifique, et comme c'était mon premier show du NET que j'écoutais, j'étais tout excité d'entendre de nouvelles versions de ces morceaux intemporels. La magie ne s'est pas estompée. C'est quelque chose d'assez personnel, pas sûr que tout le monde appréciera. Mais voilà, j'affirme qu'il s'agit que juste après celle du "Hard Rain Show", il y a ici ma version live favorite de "You're A Big Girl Now", à mi-chemin entre un rock de stade et une tension inouï rendu possible par le jeu incroyable de G.E. Smith, particulièrement en forme. Les rocks sont nerveux, les ballades magnifiques, on a l'impression d'y être et on veut agiter une bougie dans cette chaude soirée d'été. 
Highlights : "You're A Big Girl Now", "Boots of Spanish Leather", "Stuck Inside Of Mobile" "Lakes of Ponchatrain"...
Son : 9/10. 

90) Bridge School Benefit [4 Décembre 1988]
Contenu : Un concert de charité entièrement acoustique, où les guitares de Dylan et Smith s'accordent parfaitement devant un public conquis. Classiques et musique traditionnelle sont revisitées avec réussite et les Heartbreakers de Tom Petty sont également de la partie. Chouette !
Highlights : "Girl Of The North Country", "Pretty Boy Floyd". 
Son : 7/10. 

91) Oh Mercy Sessions [Mars 1989]
Contenu : "Oh, Mercy" est un album tellement miraculeux et l'histoire de ces sessions sont si passionnantes, que Dylan lui-même y a consacré le plus beau chapitre de ses "Chroniques", à relire absolument en réécoutant ces outtakes toutes plus géniales les unes que les autres, présente pour la plupart sur le "Bootleg Series Vol.8" ou sur l'excellent bootleg "Deeds of Mercy". De la version alternative de "Most of the Time" à celle de "God Knows" en passant par "Series of Dream", rien est à jeter. Sur le chemin de la rédemption artistique, Dylan a laissé parmi ses plus beaux morceaux. 
Highlights : Absolument tout.
Son : 9/10.

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92) Never Ending Tour Rehearsals [Mai 1989]
Contenu : Des répétitions pour la tournée européenne estivale. Ce genre d'enregistrements est, concernant le NET, plutôt rare et comme le son est plutôt bon, autant en profiter. Surtout que la plupart des morceaux répétés ici ne seront même pas joués sur scène. Il y a donc des raretés et un Dylan qui une fois de temps en temps, a l'air concerné. 
Highlights : "Give My Love To Rose", "Just Like Tom Thumb's Blues", "Not Fade Away".
Son : 7/10.

93) NET #88 / Cava Dei Tirreni - Italie [21 Juin 1989]
Contenu : Encore une belle nuit d'été, en Italie cette fois. Pour apprécier le NET, rien de tel en effet que de se plonger dans le décor, de s'imaginer l'ambiance et de l'écouter du début à la fin tard dans la nuit. C'est ma méthode en tout cas. Et elle marche très bien pour ce show particulièrement bon. Tony Garnier, fidèle bassiste qui restera jusqu'à la fin (s'il y en a une), vient de rejoindre l'équipe et apporte des couleurs supplémentaires à un show énergique et chaleureux, où Dylan a une vraie ferveur dans la voix. À noter une reprise de Willie Nelson, "Pancho And Lefty", réussie. Hautement recommandable donc, surtout si vous suivez ma méthode. Ou la votre. Mais dans ce cas-là, il faudra partager. 
Highlights : "Shelter From the Storm", "Pancho & Lefty", "Knockin' On Heaven's Door"
Son : 7/10. 

94) NET #92 / Athènes - Grèce [28 Juin 1989]
Contenu : Ce beau mois de juin se termine à Athènes, par un show dans la lignée des précédents, c'est-à-dire solide, énergique et chaleureux. Même les petits défauts et égarements du Zim et sa troupe deviennent charmants et participent au plaisir de l'écoute. C'est sorti en bootleg sous l'appelation "House of Gold", un beau coffret il paraît. Van Morrison vient accompagner Dylan sur deux morceaux à lui, le classique "House of Gold" de Hank Williams est repris et on a le droit à la seule version acoustique d'"Every Grain of Sand". De quoi vous convaincre définitivement que 1989 est une année cruciale et passionnante pour tout amateur du Zim qui se respecte. 
Highlights : "House of Gold", "Every Grain of Sand", "Most Likely You Go Your Way"
Son : 8/10. 

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95) NET #146 / Beacon Blues Theatre - New York, USA [12 Octobre 1989]
Contenu : Si le son n'est pas de la première fraîcheur, ces trois jours de résidence au Beacon Theater sont à écouter puisqu'ils ont permis à Dylan de revisiter des raretés avec une belle ferveur. Ce n'est pas du niveau de la tournée de juin mais tout de même, il y a "Queen Jane" et "Queen Jane", c'est mon morceau favori. Et Dylan commence à fouiller avec réussite dans le répertoire de "Oh, Mercy", son nouveau bébé récemment publié et acclamé, à juste titre, par la presse et le public. Joliment compilé sous l'appelation "Beacon Blues Again". 
Highlights : "Queen Jane Approximately", "What Good Am I?", "Everything Is Broken".
Son :

96) NET #171 / Toad's Place - New Haven, Connecticut [12 Janvier 1990]
Contenu : 1990, c'est mon année de naissance. Et même si elle est plus bancale pour Dylan que la précédente en studio et sur scène, elle reste néammoins un cru à redécouvrir et réhabiliter. À commencer par cet impressionnant concert à New Haven, dans un endroit improbable, Toad's Place. Le coin du Crapaud. Et le Zim croasse drôlement bien tout au long de ces quatre sets répartis sur toute la journée, 240 minutes et 50 morceaux en tout. Une playlist phénoménale, avec un lot énorme de reprises et de raretés. Et un look de cow-boy superbe que l'on retrouve en couverture du bootleg "Toad's Place", divisé en deux volumes. Dommage que le son ne soit pas à la hauteur de l'événement.
Dylan Talk : (juste avant "Lay Lady Lay") "This is one of my few romantic songs. Romance does not really play that big a part in my life, but it used to..."
Highlights : "I Dreamed I Saw St. Augustine", "In The Pines", "Precious Memories", "Dancing in the Dark [Bruce Springsteen]".
Son : 6/10. 

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97) NET #185 / Hammersmith Odeon - Londres [8 Février 1990]
Contenu : J'aime beaucoup ce show. Rien de particulièrement génial, juste une performance solide et une playlist intéressante. Un ami le possède en vinyle et c'est toujours agréable de l'écouter, surtout quand la machine s'emballe, comme sur "Political World" ou l'inusable "All Along the Watchtower" (qui sera, comme vous le savez peut-être, le morceau le plus joué lors du NET et lors de la carrière de Dylan tout court). D'autres morceaux moins souvent jouées sont ici revisités, de "You Angel You" à "Pledging My Time" et il y a beaucoup d'harmonica, ce qui est toujours bon signe. Un bootleg existe sous le nom "Staying Here With You" et le son est honorable. 
Highlights : "Political World", "You Angel You", "Disease of Conceit".
Son : 7/10.

98) Under The Red Sky Sessions [Mars-Avril 1990]
Contenu : C'est pas du même niveau que les sessions d'"Oh Mercy" mais comme j'ai beaucoup d'affection pour "Under the Red Sky", je vous le conseille quand même. Oui, c'est un album sympathique, attachant. Les versions (un peu) alternatives d'"Under The Red Sky" ou "Handy Dandy" en sont un bel exemple. Même "TV Talkin' Song" a son charme si on la laisse faire...
Highlights : "Under the Red Sky", "Handy Dandy" "Born In Time"
Son : 8/10. 

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99) 1990 USA Midwest US Fall Tour [Automne 1990]
Contenu : Il a fallu deux compilations pour réunir le meilleur de la tournée automnale de 1990 : "Getting Harder and Harder" et "More Sunrises". Et elles valent toutes les deux le détour. Dylan devient un peu erratique mais lorsqu'il brille, il brille et c'est tout l'intérêt de ce genre de compilation. On retrouve ici des chansons qu'il n'a jamais joué avant et ne rejouera plus dans de belles versions au son très correct. 
Highlights : "Love Minus Zero/No Limit", "Dark As A Dungeon", "Song To Woody". 
Son : Entre 7 et 8/10. 

100) NET #316 / Stockholm - Suède [25 Juin 1991]
Contenu : Passons directement à la tournée européenne de juin. Et ce concert suédois parcouru de moments forts, que ce soit les guitares sur "Shelter From the Storm", l'émotion de "Bob Dylan's Dream" ou un "Man In The Long Black Coat" braillard à souhait. Et ce que je préfère dans ces shows du début des nineties, c'est l'utilisation de l'harmonica, omniprésent. 
Dylan Talk : (avant "Maggie's Farm") "Here's one of my farm songs. It's about cruelty to animals. Yeah!"
Highlights : "Shelter From the Storm, "Bob Dylan's Dream", "Man In The Long Black Coat". 
Son : 7/10.

101) NET #353 / Madison - Wisconsin, USA [5 Novembre 1991]
Contenu : De l'année 1991, c'est le concert que je préfère. D'abord, parce que le son est parfait et que c'est sorti dans un beau coffret sous l'appellation "Madison '91". Ensuite, parce que la playlist est remarquable, en particulier trois reprises : "You Don't Know Me", "Trail of the Buffalo" et "That Lucky Old Sun" que Dylan exécute avec une belle conviction, comme s'il faisait des efforts digne d'un studio d'enregistrement, comme s'il s'apprêtait déjà à nous pondre les deux recueils de reprises qui vont bientôt illuminer ce début de décennie. Autour de ces trois surprises, chaque morceau rayonne. "Simple Twist of Fate" est en mode parlé-chanté, "Shooting Star" ne manque pas d'émotion et l'harmonica virevolte toute la nuit. Le NET dans toute sa magie. 
Highlights : "Simple Twist of Fate", "You Don't Know Me", "Trail of the Buffalo", "Shooting Star", etc... 
Son : 9/10. 

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102) NET #386 / Waikiki - Hawaii, USA [24 Avril 1992]
Contenu : C'est le genre de trucs qui peut vous paraître fou, mais il y a encore des fans qui débattent pour savoir quoi penser de ce show hawaïen. Oui, quand on est un fan fou furieux de Bob, on ne se bat plus pour réhabiliter les albums studios, mais pour les bootlegs. Personnellement, je trouve Dylan bien empoté avec sa chemise bouffante sur la scène de Waikiki, sa voix déraille trop souvent, il manque une vraie énergie et le pilotage automatique est souvent de mise. Mais, la playlist est merveilleuse et lorsqu'il veut bien faire un effort, Dylan s'en sort pas trop mal. Allez vous faire votre opinion parce qu'il y a controverse, aussi fou que cela puisse vous paraître !
Highlights : "Most of the Time", "She Belongs To Me", "Idiot Wind" (un peu ratée mais tout de même), " 
Son : 8/10. 

103) NET #396 / San José - Californie, USA [9 Mai 1992]
Contenu : Là, il y a consensus : c'est une merveille. Ou un joyeux bordel comme j'aime l'appeler. Même le magazine Rolling Stone avait à l'époque attiré l'attention de ces lecteurs sur cet excellent enregistrement pirate d'un show suprenant. À écouter au casque. Rien de subtil, tout est brutal, même le passage acoustique. C'est "Hard Rain" version 1992. Le groupe se déchaîne autour d'un Dylan qui est comme le capitaine d'un navire naufragé, tentant de tenir la barre contre vents et marées, allant chercher les textes et les mélodies au fond de ses entrailles pour les jeter en pature à un public qui n'en croit pas ses oreilles. Il improvise des tournures de phrases inédites, sépare chaque syllabe comme si elles étaient toutes une arme de destruction massive et semble noyé dans un mélange de noirceur et d'énergie. Bref, on ne s'ennuie pas une seconde et ce show qui titube et s'enflamme est à écouter absolument. 
Highlights : "Shelter From the Storm", "Idiot Wind", "Union Sundown", "All Along the Watchtower"
Son : 8/10. 

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104) The Bromberg Sessions [3-5 Mai 1992]
Contenu : J'ai sauté de joie lorsque j'ai enfin découvert les quelques morceaux rescapés de ces sessions avec le producteur de "Good As I Been To You". On raconte que Dylan y a enregistré une liste incroyable de reprises et on espère toujours les voir resurgir sur un bootleg officiel. En attendant, il faut écouter ce "Sloppy Drunk" brinquebalant, ce "Polly Vaughan" touchant, ce "Catskills Serenade" superbe et surtout ce "Miss The Mississippi" (publié sur "Tell Tale Signs"), encore meilleur que tout ce qu'on retrouve sur les deux albums de reprises officiels. Ces sessions font partie de la légende et ont un charme désuet difficile à décrire. Même le son étouffé participe à leur charme et à leur aspect mystérieux, intemporel. Un peu comme s'il s'agissait de la suite des "Basement Tapes". 
Highlights : "Polly Vaughan", "Duncan And Brady", "Catskills Serenade", "Miss The Mississippi".
Son : 6/10. 

105) NET #448 / Youngstown - Ohio, USA [2 Novembre 1992]
Contenu : J'ai mis de côté la tournée estivale, pas si grandiose que celle du printemps ou celle de l'automne, où Dylan, après avoir été célébré pour ses trente ans de carrière avec tout ses amis, ne se repose pas sur ses lauriers et reprend la route avec un groupe solide et un harmonica qu'il ne lâche pas. Je vous conseille "Springfield" et ce concert à "Youngstown". Grâce à un enregistrement impeccable, on a l'impression d'y être et c'est un beau complément, un peu moins nerveux, à la magie du concert à San José. 
Highlights : "I've Been All Around This World", "Farewell to the Gold", "It Takes A Lot to Laugh, It Takes A Train To Cry".
Son : 8/10. 

Pour résumer, il faut se procurer en priorité les numéros 89, 91, 101, 103, 104 et 105 de cette liste. Et découvrir dans l'ordre ou pas ce Never Ending Tour au début enthousiasmant et plein de bonnes surprises. La suite sera encore meilleur puisque dans mon prochain article, on attaquera la période que je préfère, celle qui va de 1993 à 1996. 


Samedi 12 novembre 2011 à 23:38

On a lu tout et n'importe quoi sur Dylan et les années 80. Certes, ce n'est pas sa période la plus prolifique pour ce qui est de chef d'oeuvres intemporels (excepté "Oh, Mercy") mais elle contient un tas de trésors. On peut les trouver sur la discographie officielle (mais ça, j'en ai déjà parlé ou j'y reviendrais) et surtout sur les bootlegs. Chutes de studio, tournées en compagnie de Tom Petty, du Grateful Dead... Malgré tout ces égarements, il y a de quoi sauver beaucoup de meubles, et de beaux meubles durant cette décennie maudite. Cette sixième partie commence là où la période gospel se termine et va nous mener jusqu'en 1987, peu de temps avant le début du Never Ending Tour... 

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69) Infidels Outtakes [Avril-Mai 1983]
Contenu : Que l'on aime ou pas "Infidels", il y a de quoi trouver son compte dans ces sessions, célèbres parce qu'on y retrouve "Blind Willie McTell", l'un des plus beaux morceaux de toute la carrière de Dylan, qu'il a décidé de mettre de côté sur un coup de tête. Ce qui est intéressant ici, c'est d'écouter la version électrique du morceau, un peu plus bancale, mais tout de même grandiose. Avec Mark Knopfler et Mick Taylor dans l'équipe, l'artiste est inspiré et pond de très bons morceaux : l'incisif "Foot of Pride", les bonbons acidulés "Tell Me" et "Someone's Got A Hold Of My Heart" ainsi que "Lord Protect My Child", déjà présentes sur le "Bootleg Series Vol.3". Ce que j'adore dans "Infidels" (et c'était déjà le cas dans "Shot of Love"), c'est l'harmonica. Débarrassé d'une production parfois un peu synthétique, il resplendit dans des perles comme "Angel Flying Too Close to the Ground" ou cette belle version alternative de "Don't Fall Apart On Me Tonight". Niveau rock, "Julius & Ethel", "Union Sundown" et "Clean Cut Kid" sont aussi patauds que divertissants. Deux instrumentales anecdotiques mais bien foutus, "Don't Fly Unless It's Safe" et "Dark Groove" ainsi que d'intéressantes prises de "Jokerman" et "Sweethart Like You" viennent compléter des sessions vraiment indispensables. Tellement qu'il existe un tas de coffrets les concernant, le plus recommandable étant certainement "Rough Cuts", au son parfait. 
Highlights : Dur de choisir". "Blind Willie McTell" (bien entendu) et "Foot Of Pride" sont mes favorites. 
Son : 8/10. 

70) David Letterman Show [22 Mars 1984] 

Contenu : Un passage très énergique dans l'émission culte de Letterman, avec un "Jokerman" furieux, un "Licence to Kill" plus poignant que l'original et "Don't Start Me Talkin'", une reprise d'un vieux classique blues de Sonny Boy Williamson. Dylan a peut-être un peu forcé sur la boisson mais ça lui donne une énergie rarement égalé sur les plateaux de télé. En bonus, les répétitions. 
Highlights : "Jokerman", "Don't Start Me Talkin'"
Son : 7/10. 

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71) 1984 Tour Rehearsals [23 Mai 1984]
Contenu : Parfois, Dylan répète, s'amuse à jammer sur ses vieux morceaux et un type l'enregistre dans l'ombre. Et souvent, une compilation nous propose le meilleur de ces répétitions. Quand en plus, Mick Taylor tient la guitare et que le Dylan, il est vocalement en forme, c'est du tout bon. La tournée 1984 prend forme et sera un bon cru. 
Highlights : "I And I", "Angel Of Rain", "Simple Twist of Fate"
Son : 8/10. 

72) Gothenburg, 1984 [9 Juin 1984]
Contenu : Comme d'habitude, le live officiel n'est pas représentatif de la qualité d'une tournée. Pour les frustrés de "Real Live", je vous conseille ce show suédois, qui bénéficie d'un excellent coffret au son quasiment pro. La setlist est parfaite, Dylan s'en donne à coeur joie (les amoureux d'harmonica seront plus que servis) et Mick Taylor fait rugir sa guitare du début à la fin. Même Santana vient lui prêter main forte. 
Highlights : "Tombstone Blues", "All Along the Watchtower", "Love Minus Zero/No Limit"
Son : 9/10. 

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73) Jokerman In Europe [14 Juin 1984]
Contenu : C'est pas quelque chose qu'on retrouve souvent dans les biographies du Zim ou dans les discussions sur sa carrière scénique, mais putain, la tournée européenne de 84 était vachement bien. Ce concert autrichien est une preuve supplémentaire de l'énergie d'un artiste qui revisite les points forts de sa discographie et fait entendre sa voix entre les riffs de Taylor et Santana. On passe d'un "Jokerman" furieux à un "Every Grain of Sand" poignant et tout s'enchaîne à une allure folle, sans jamais tomber dans la lourdeur. 
Highlights : "Jokerman", "Every Grain of Sand", "Heart of Mine"
Son : 8/10.

74) Live At Palaeur [19 Juin 1984]
Contenu : Me demandez pas pourquoi, c'est ce concert à Rome qui reste mon favori. Toujours la même formule, mais quelque chose en plus qui fait que j'y reviens souvent et que je l'écoute du début à la fin. La voix est plus chevrotante mais c'est ce qui fait son charme et quand Mick Taylor se lâche, je deviens euphorique. J'attribue ça à la douce folie qui me guette depuis que j'ai commencé à déterrer les bootlegs de Dylan mais aussi à la beauté de cette chaude nuit italienne où l'artiste rayonne.  
Highlights : "License to Kill", "I Shall Be Released", "Ballad of a Thin Man"
Son : 8/10. 

75) Wembley Stadium 1984 [7 Juillet 1984]
Contenu : Certes, s'entourer de collègues célèbres deviendra une mauvaise habitude de Dylan pendant le reste de la décennie, où il s'appuiera trop souvent sur une aide extérieure pour noyer son manque d'inspiration. Mais ça ne pose pas problème en 84, lorsque pour clôturer son passage en Europe, il invite Chrissie Hynde, Eric Clapton, Carlos Santana et Van Morrison dans le stade de Wembley pour un concert d'anthologie. Certains titres se retrouveront sur "Real Live" et pas les meilleurs. Je vous conseille donc ce disque qui nous montre un Dylan qui contrôle toujours la situation, avant de perdre légèrement les pédales... 
Highlights : "Leopard Skin Pill Box Hat", "Senor (Tales of Yankee Power)", "It's All Over Now, Baby Blue"
Son : 8/10. 

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76) Live Aid - Rehearsals And Performance [Juillet 1985]
Contenu : Pas le moment le plus glorieux de Dylan que ce Live Aid où il maltraite trois anciennes protest-songs en compagnie de Keith Richards et Ron Wood, dans une ivresse totale. Mais si l'on est un complétiste digne de ce nom, il faut posséder ce moment embarrassant, rien que pour rigoler un bon coup. Soit vous achetez le CD avec les répétitions de l'appart de Ronnie (imaginez un peu l'ambiance avec les trois lascars éméchés) ou bien vous vous procurez ça sur une compilation. Dylan fait quand même un peu de la peine en 85 et on a beau dire mais "Empire Burlesque" à côté de ça, c'est un chef d'oeuvre. 
Highlights : Euh...
Son : 7/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/t51f-copie-1.jpg77) True Confessions For Carol - Sydney '86 [24 Février 1986]
Contenu : Désormais, il y aura les irréductibles. Ceux qui défendront Dylan à tous les coups. Et également ceux qui le rangeront au placard, le traitant de ringard, de parodie. À cause d'albums douteux (bientôt, je réhabiliterais "Down in the Groove" promis) et de choix de carrière douteux ("We Are the World", le film "Hearts of Fire"). Et cette division va durer jusqu'en 1989. La traversée du désert. Vous vous doutez bien que je fais partie des défendeurs (pas toujours objectifs) de l'artiste et que même en 1986, j'affirme que Dylan avait encore un minimum de lucidité. Suffisamment pour s'entourer de Tom Petty et des Heartbreakers lors de la tournée "True Confessions". L'élève et le maître se partagent la scène et les chansons, revisitent des raretés du catalogue dylanien ("I Forgot More", "When the Night Comes", "Lenny Bruce") et proposent lors de leur passage en Australie, un show longue durée et plein de temps forts. Certes, la voix de Dylan est plus nasale que jamais, mais elle tient la route et Petty lui apporte l'énergie nécessaire pour que le tout s'écoute avec un plaisir non contenu. Ce show à Sydney est mon favori de la tournée, celui qui a été le mieux compilé et si vous voulez redonner une chance au Dylan de l'époque, il faut vous le procurer. 
Highlights : "Positively 4th Street", "Girl Of the North Country", "When the Night Comes Falling From the Sky"...
Son : 8/10. 
Dylan Talk : (avant "It's Alright Ma") "I just read another concert review the other day. It said "Bob's sounding like a parody of himself. He sounds just exactly like he's imitating himself". I should like to know who I'm supposed to sound like, you know. I know it's hard when so many people sound like me these days. But someday, somebody got to tell these people that I'm still here. Well, I can't sound like anybody else. I don't know how to. If I did, I would..."

78) Farm Aid 1986 [4 Juillet 1986]
Contenu : Organisé suite à une parole maladroite de Dylan lors du Live Aid (voir plus haut), le Farm Aid a pour but de récolter des fonds et d'aider les agriculteurs américains. Pour ne pas reproduire le fiasco de l'été précédent, Dylan s'entoure cette fois de Tom Petty et de son équipe, avec qui il a déjà fait ses preuves sur scène (voir plus haut). Et miracle, Dylan est en forme olympique et parvient à tenir la barque sur flots tout le long de cette performance pleine d'énergie et d'enthousiasme. Juste avant d'attaquer un "Like A Rolling Stone" plein de bravoure, Dylan remercie chaudement Tom Petty et ses Heartbreakers". Moralité : pour un concert de charité, mieux vaut un Tom Petty rodé qu'un Keith Richards bourré.  
Highlights : "Lonesome Town", "Accross the Borderline", "Band of the Hand"
Son : 9/10. 

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79) Live At Tacoma Dome 1986 [31 Juillet 1986]
Contenu : La deuxième partie du "True Confessions Tour" avec Petty est moins réussie. Durant l'été, aux USA, la machine rouille déjà un peu et on sent Dylan moins concerné, bâclant un peu son long tour de chant. Malgré tout, quelques shows gardent toute leur superbe, comme ce live à Tacoma, dans l'état de Washington. La playlist est d'enfer, Dylan alterne entre moments de bravoure et confusion plutôt drôle à écouter (voir son message ridicule sur les prisons juste avant "In The Garden") et les Heartbreakers servent un honorable rock'n'roll. Dommage que le son ne soit pas forcément à la hauteur mais pour les amateurs de la tournée, c'est à posséder. 
Highlights : "I'll Remember You", "One Too Many Mornings", "Rainy Day Women #12&35".
Dylan Talk : (confus) "Where do you wanna be? You wanna be there? You just be right there. We'll be right there. I wish she could be right there. No, she could be right there. That's where she's gonna be. Ok..."
Son : 6/10. 

80) Hearts Of Fire Outtakes [Août 1986]
Contenu : On est d'accord, le film est une sombre bouse, juste bon à se marrer un coup face à un Dylan en roue libre totale. Mais pour les plus curieux, écouter les chansons enregistrés pour la bande originale ne relève pas d'une telle torture. "Had a Dream About You Baby" est un rock sympatoche (trouvable également sur "Down in the Groove", que je défendrais à l'occasion, oui, promis). "The Usual" est un single à écouter (ne serait-ce qu'une fois) et le reste est plutôt anecdotique. Mais tout de même, mieux vaut écouter ça que de voir le film. 
Highlights : "The Usual", "Had A Dream About You" (oui pas mieux à se mettre sous la dent)
Son : 7/10. 

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81) The French Girl - Rehearsals With the Dead [Avril 1987]
Contenu : Alors que la presse s'acharne et que la dépression le guette violemment (lire le bouleversant passage correspond dans ses "Chroniques"), Dylan a une vision. Après Petty, voici le Grateful Dead à la rescousse ! Et c'est lors de répétitions avec Jerry Garcia et sa bande (eux aussi gros producteurs de disques pirates), que Dylan redécouvre son plaisir à jouer, à revisiter son catalogue avec une nouvelle technique inspiré du blues, qui lui permet de jouer n'importe quelle morceau n'importe comment, pour le meilleur et pour le pire. Le Never Ending Tour est né. Mais avant ça, il y a donc cette tournée avec le Dead et ces répétitions joliment enregistrés et où l'on retrouve des morceaux rarement jouées auparavants, que Dylan décortique avec un nouveau sens de la musicalité. Jerry et les autres s'en donnent à coeur joie dans son dos et même si ça relève parfois plus d'une expérimentation bancale, il y a de beaux moments de grâces dans ses bandes. 
Highlights : "Queen Jane Approximately", "The French Girl", "Senor (Tales of Yankee Power)", 'Stuck Inside of Mobile", "I Want You"
Son : 8/10. 

82) Alternate Live Dylan & Dead [Juillet 1987]
Contenu : Mélange de plusieurs show datant de juillet 87, voilà une représentation plus flatteuse de la tournée qu'a pu être le maudit "Dylan & The Dead", live officiel décrié par la critique et les fans. Moins soporifique et plus maîtrisés, ces versions s'écoutent avec plaisir, Dylan et Garcia forment un beau duo à l'occasion et c'est le meilleur moyen de réhabiliter une tournée encore une fois injustement méprisée (même si Colombia a vraiment merdé avec "Dylan & The Dead", je le redis). 
Highlights : "Ballad of Frankie Lee & Judas Priest", "Silvio", "Queen Jane Approximately"
Son : 8/10. 

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83) Temples In Flames - Europe '87 [Septembre 1987]
Contenu : Plutôt que de sortir ce "Dylan & The Dead" difficile à digérer (et j'en remet une couche), le Zim aurait mieux fait de publier officiellement un témoignage de sa tournée avec Petty. Les Heartbreakers sont de retour à l'automne 87 pour un nouveau tour de piste, intitulée "Temples In Flames". J'ai discuté avec des fans qui ont une passion démesuré pour ces concerts. Que je trouve moi-même enthousiasmants, pas delà à crier au génie. Juste un Dylan toujours aussi porté par le groupe qui l'accompagne et qui offre des performances généreuses et énergiques à un public qui pour une fois, ne crie pas au scandale et prend son pied. Il y a de très beaux enregistrements du passage en Europe et cette compilation les regroupent dans un beau coffret (même si c'est dans le désordre le plus complet). 
Highlights : "You're A Big Girl, Now", "Go Down Moses", "House of the Rising Sun"  
Son : 8/10.

84) Flashing for the Refugees - Bruxelles '87 [8 Octobre 1987]
Contenu : Plutôt que d'entendre les miettes, vous pouvez aussi avoir un concert intégral de la tournée, comme cette soirée d'octobre à Bruxelles, où Dylan et Petty tiennent la barre avec une performance passionnée et qui tient la route du début à la fin. Oui, on est bien en 1987 et Dylan tient la route, vous ne rêvez pas. Qu'il est bon parfois d'être un pirate...
Highlights : "Gotta Serve Somebody", "Desolation Row", "Pledging My Time"
Son : 7/10.

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85) Final Night & More - Wembley '87 [17 Octobre 1987]
Contenu : On peut donc rêver d'un "Bootleg Series Vol. 17 : Temples in Flames" qui compilerait le meilleur de cette chouette tournée dont l'apothéose est ce concert à Wembley. Le dernier show de l'année et également l'ultime performance pré-Never Ending Tour (même si ça, Dylan ne le sait pas et ne le revendique absolument pas). Superbe coffret de 95 minutes où le temple est véritablement enflammée et où Dylan et son co-pilote Petty prouvent une bonne fois pour toute qu'il ne faut pas mettre cette décennie à la trappe, que l'envie est encore là, que la passion s'en va et revient, mais ne s'éteint jamais vraiment. 
Highlights : "Heart of Mine", "I Dreamed I Saw St Augustine", "Simple Twist of Fate"
Son : 8/10. 

La prochaine fois : Juste avant qu'"Oh, Mercy" nous rassure sur la capacité de Dylan à pondre des chef d'oeuvres en studio, le Never Ending Tour débute dans l'indifférence générale... Ah, et pour ceux que ça intéresse, allez écoutez les Travelling Wilburys et arrêtez de dire que les années 80 sont à oublier. Certes, Dylan a parfois dérivé dans des eaux troubles, mais il ne s'est jamais noyé. 

Convaincu ? 

Samedi 5 novembre 2011 à 23:44

Cette liste non-exhaustive de mes enregistrements pirates favoris du Zim nous amène désormais dans une période controversée. Et comme je ne suis pas une page Wikipédia, je ne vais pas vous refaire l'histoire de la conversion chrétienne de Dylan, ni chercher à la justifier, juste vous dire que j'aime beaucoup la tournée gospel et encore plus celle qui annonce ce revirement, la tournée mondiale de 1978. Peut-être que plus tard, j'aurais l'occasion de vous parler de mon amour pour "Slow Train Coming" et "Shot of Love". 

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51) Rundown Rehearsal Tapes [Janvier-Mai 1978]
Contenu : Quatre CDs où l'on retrouve Dylan et un nouveau groupe, et des chansons en pleine transformation à l'approche d'une tournée mondiale gigantesque, qui débutera au Japon. "Like A Rolling Stone", "You're Gonna Make Me Loneseom" et "It's All Over Now, Baby Blue" ont le droit à de nouveaux arrangements, "Leopard-Skin", "Most Likely You Go Your Way" et "If Not For You" font l'objet d'essais qui n'aboutiront pas sur scène, le classique blues "My Babe" est repris dans la joie et la bonne humeur et malgré tout ses soucis familiaux et existentielles, Dylan a une vraie énergie et un désir de se renouveler forcément passionnant lorsque le son est au rendez-vous et qu'on peut écouter la genèse de ces nouvelles versions. En particulier sur le 3ème CD, la répétition du 30 janvier 1978, celle qui s'écoute le mieux et où "Tomorrow is a Long Time" resplendit et où l'on peut découvrir cette perle cachée, "Repossession Blues". La compilation se termine sur des séances printanières où les chansons ont le droit à un nouveau lifting et enfin, des bonus comme "Am I Your Stepchild" abandonnée sur "Street Legal" ou "More Than Flesh and Blood". Pour les amoureux du son ample et du spectacle grandiloquent de 78, c'est donc à se procurer absolument. 
Highlights : "Repossession Blues", "If Not For You", "Am I Your Stepchild", "Coming From the Heart".
Son : Entre 6 et 7/10. 


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52) Stop Crying - Los Angeles, 1978 [2 Juin 1978]
Contenu : Même si j'ai de l'affection pour le "Live At Budokan", la performance de Dylan à L.A. est encore plus énergique et passionnée. Les arrangements sonnent superbement bien dans ce grand amphitéâtre et sont joliment capturé sur ce bootleg. Et Dylan bavard, introduit ainsi "Tangled Up In Blue" : "This is the story of my life"
Highlights : "Tangled Up In Blue", "One More Cup of Coffee", "I Want You"..
Son : 7/10. 

53) Border Beneath The Sun - Paris, 1978 [6 Juillet 1978]
Contenu : Le grand retour de Dylan en France, douze ans après l'Olympia 66, pour quatre soirées à guichets fermés au Pavillon de Paris. La presse en avait beaucoup parlé et c'est pour beaucoup de gens le premier souvenir du Zim. J'étais loin d'être né mais il s'agit probablement du show de 78 que j'ai le plus écouté. J'adore cette longue intro avec "My Back Pages" en version instrumentale, le côté grand spectacle avec entracte et l'émotion qui se dégage de la plupart des morceaux, en particulier ceux issus du dernier album en date, "Street Legal". Et on laisse la conclusion à Bob en personne : "Merci. Bonsoir. Vive la France !". 
Highlights : "Baby Stop Crying", "The Man In Me", "Going Going Gone"
Son : 8/10. 

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54) Changing of a Religious Seeker - Chicago, 1978 [18 Octobre 1978]
Contenu : Très bon enregistrement d'un show entraînant, émouvant. Derrière le mascara, les choristes et les costumes à paillettes, il y a beaucoup de sincérité dans la voix de Dylan, parfois chancelante, parfois puissante. Et qui nous balance "It's All Over Now Baby Blue" avec une intensité rarement égalée, même à Newport. Comme s'il était touché par la grâce (ce qui est déjà le cas). 
Dylan Talk : (c'est qu'il est bavard durant cette période le Dylan) "I'll see you later, good luck to you, don't let nothing get in the way..."
Highlights : "It's All Over Now, Baby Blue", "Ballad of A Thin Man", "I Shall Be Released", "Forever Young"
Son : 8/10. 

55) Hush, Hush, Sweet Charlotte [10 Décembre 1978]
Contenu : Le meilleur show de l'année. Si certains trouvent que "Live At Budokan" sonne faux et ronronne, je leur conseille de passer la nuit à Charlotte, en ce froid soir de décembre. La longue tournée touche à sa fin, "Street Legal" vient de sortir et une ambiance de grande foire gitane frappe la ville de Caroline du Nord. Le mascara coule sur les joues de Dylan et la rage l'emporte. Avec l'aide d'un saxo dément, il s'époumonne comme jamais il ne l'avait fait avant, même pas sur la Rolling Thunder, et livre les plus belles performances de "Senor", "One More Cup of Coffee" et surtout, un "Changing of the Guards" à la limite du punk-rock, encore plus puissant que l'original et qui écrase tout sur son passage. Deux heures de spectacle total, de furie et de pure émotion. Culte et à ne manquer sous aucun prétexte. 
Dylan Talk : (avant Senor) "
I was riding on a train one time from Durango, Mexico to San Diego. I fell asleep on the train and woke up in this town called Monterey. And there was, I guess it was about past midnight. Not too much happening, but just maybe around that time. And a family was getting off the train. An old man was stepping up on the platform to get up on the train. And he came down the aisle and took a seat accross the aisle from me. Meantime the train was tille in the station. Anyway, I was watching this whole thing through the window which was turnerd into a long mirror. And finally I felt a strange vibration and I had to turn to look at this man. He wasn't wearing anything but a blanket. So I turned my head to look at him. Both his eyes were on fire, I could easily see that, and there was smoke coming out of his nostrils. I said well this is the man I had to talk to. So I turned back to look out the mirror again. I finally got up the courage to talk to him. And the train started moving and the conversation went something like this..."
Highlights : "Love Minus Zero/No Limit", "Senor (Tales of Yankee Power)", "One More Cup of Coffee", "Changing of the Guards"
Son : 8/10. 

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56) The Real Street-Legal, 1978 Tour Compilation [1978]
Contenu : Vous reprendrez bien un peu de ce world tour 1978 ? Voici un best of des moments forts de la tournée et des chutes de studio cités plus haut. D'ailleurs, si vous possédez déjà les concerts et les répétitions que j'ai mentionnés, pas la peine d'avoir cette compilation. Mais si vous voulez juste un petit aperçu de la période, au delà du "Live At Budokan", c'est parfait. 
Highlights : "Lonesome in My Bedroom", "She Loves Crazy", "Love Her With A Feeling", "Where Are You Tonight?"
Son : Entre 6 et 8/10. 

57) Contract With The Lord I & II [Du 1er au 16 Novembre 1979]
Contenu : Deux semaines de résidence au Fox Warfield Theater de San Francisco où Dylan inaugure la tournée gospel. Si le public sera en partie déroutée, il faut bien reconnaître que la performance est endiablée (hihi) et que lorsqu'il s'improvise prêcheur, le Zim a une folle énergie, une vraie envie d'en découdre aussi bien avec ses nouvelles chansons que les anciennes, qui prennent un nouveau sens, apocalyptique. Bon après, si vous ne supportez pas les choeurs, passez votre chemin. Moi, quand je suis d'humeur, j'adore et j'aurais presque envie d'allumer un cierge et de suivre Dylan sur cette longue tournée, sur la route du Paradis, sur la voie de la rédemption. Amen. 
Dylan Talk : 'Now, seeing as we are living in the last of the end of times. I know everybody agress with that. All right, shout if you agree with me..."
Highlights : "Gotta Serve Somebody", "Precious Angel", "When He Returns" (belle à pleurer)
Son : 8/10.

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58) Live By Faith - Santa Monica, 1979 [18 Novembre 1979]
Contenu : On continue avec une semaine à Santa Monica, pour solidifier cette nouvelle incarnation du caméléon. "Live By Faith" nous fait revivre la première soirée, avec un Dylan en verve, qui prêche et annonce la fin du monde. La routine pour l'époque. Mais une belle routine avec un son impeccable et des moments enflammés, comme ce "Pressing On" qui donne envie de taper dans ses mains et de chanter le gospel toute la nuit avec Bobby...  
Dylan Talk : "I don't know what kind of God you believe in, but I belive in a God that can raise the dead. Will raise the dead, does raise the dead all the time... Unless your god can do that, he ain't no God."
Highlights : "Solid Rock", "Pressing On", "Slow Train"
Son : 8/10. 

59) Blood of the Lamb - New Mexico, 1979 [5 Décembre 1979)
Contenu : Alors que de nouveaux fans débarquent dans un grand auditorium du Nouveau-Mexique pour voir leur idole pour la première fois, ils se prennent un tas de sermons dans la gueule par un Dylan plus évangéliste que jamais (on a même le droit à un verset entier de l'Ancien Testament). Malgré la controverse, on ne peut pas lui reprocher un manque de passion, et Dieu soit loué, le son est superbe !
Dylan Talk : (avant de jouer "Saved") "Now, here's a song about being delivered from the devil, who is the God of this world. Prince of the power of the air. Mister Devil. He's infiltered intro everything. Medecine, science, you name it, he's there..."
Highlights : "I Believe in You", "When He Returns", "Gonna Change My Way of Thinking"
Son : 8/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/b65f-copie-1.jpg60) Born Again Music - Toronto, 1980 [20 Avril 1980]
Contenu : Alors que "Saved" vient de sortir et que la critique s'en prend à la foi retrouvé de Dylan, ce dernier reprend la route et se réfugie au Canada où il envisage même d'enregistrer un nouvel album live en ce soir d'avril, à Toronto. Il faut dire que la période gospel se savoure encore plus en concert que sur disque. Ce show ne fait pas exception et l'artiste y fait preuve d'énergie et de toujours autant de conviction lorsqu'il s'agit de sermonner la foule et de prôner le message divin. Ses choristes en solo, vous pouvez zapper par contre...
Highlights : "In The Garden", "Precious Angel", "Pressing On"
Dylan Talk :
'I know sometimes people say to me, "Bob, how can you belive that stuff?" I was raised in the Church, either Methodist, Catholic, Calvinist or whatever. Somebody's got to tell you about Jesus, right?"
Son : 8/10. 

61) Burning of the Page - San Francisco 1980 [13 Novembre 1980] 
Contenu : Retour au Fox Warfield Theater pour deux nouvelles semaines intenses, où le gospel est mêlé à quelques bons vieux morceaux, dans ce qui est connu sous le nom de "A Musical Retrospective Tour". Moins de sermons, toujours autant de passion. Et Carlos Santana en invité qui rejoint Bob sur quatre morceaux. "Burning of the Page" offre un beau témoignage de cette résidence dans un joli coffret.
Highlights : "Girl From the North Country", "Groom's Still Waiting At The Altar", "It Ain't Me, Babe"
Son : 8/10. 

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62) Rise Again - Seattle, 1980 [30 Novembre 1980)
Contenu : La nouvelle tournure pris par le gospel show est chaudement accueilli par un public soulagé de ne pas devoir supporter trop de bla-bla sur Jésus et l'apocalypse. Même si je trouvais les sermons plutôt funs, je dois avouer que c'est encore mieux de voir l'artiste exploiter sa passion et son énergie dans des morceaux comme "Watchtower" ou "Hard Rain". Les reprises de "Fever" et "We Just Disagree" sont excellente, tout comme le son et ce show s'écoute le soir, tard, en agitant une bougie. 
Dylan Talk : (au sujet de "Slow Train")
"I wish Jimi Hendrix was around now, cause I know he'd like to record it". Highlights : "Fever", "All Along the Watchtower, "We Just Disagree"
Son : 8/10. 

63) Between Saved & Shot - Studio Outtakes [Mars-Mai 1981]
Contenu : Si vous aimez la trilogie chrétienne, il faut bien sûr posséder ces outtakes. Il y en a un paquet, que ce soit à l'époque de "Saved" ou de "Shot Of Love" et ce coffret les réunit avec un son restauré pas trop mal. Certains morceaux sont anecdotiques ou seulement des morceaux d'idées mais d'autres ont leur charme, comme le bossa-nova "Don't Ever Take Yourself Away" ou la reprise du "Mystery Train" d'Elvis. Les prises alternatives sont chouettes, surtout "Heart Of Mine" (je l'adore cette chanson) plus catchy que sur l'album. Et si vous en voulez encore, je vous renvoie au "Bootleg Series Vol.3" avec des perles comme une démo "Every Grain Of Sand" où même un chien aboie de bonheur et des sucreries comme "Angelina" ou "You Changed My Life". 
Highlights : "Heart of Mine", "Mystery Train", "Don't Ever Take Yourself Away".
Son : Entre 7 et 8/10. 

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64) Walking Around Heaven All Day - London, 1981 [27 Juin 1981]
Contenu : Quoi de plus beau que d'entendre Dylan revisiter son répertoire avec passion et sincérité ? Avec ce concert fort en émotions, il offre un beau cadeau à ses fans anglais et aux amateurs de disques pirates qui peuvent le réécouter en boucle grâce à ce CD bien foutu. Le début de cet été 1981 est un bon cru, mon favori de l'année sans aucun doute. Surtout que les chansons de "Shot Of Love", un album méprisé que j'aime profondément pour son aspect pop et ensoleillé, sont enfin de la partie. À noter que Bob dédicace "In The Garden" à son vieil ami, George Harrison. 
Dylan Talk : (alors qu'il présente son groupe) "Does anyobody cares who's playing the keyboards?" 
Highlights : "Watered Down Love", "It's All Over Now, Baby Blue", "Just Like A Woman"
Son : 8/10.

65) In The Summertime - Dramnen 1981 [10 Juillet 1981]
Contenu : Et si comme moi, vous aimer l'été 81, voilà un excellent témoignage. Un concert chaleureux, un Dylan généreux, un son sans fioritures (enregistré par Colombia en vue d'un énième album live qui ne verra jamais le jour, hélas) et un "Heart of Mine" poignant. Encore une fois, ce serait dommage de passer à côté de cette période oubliée des critiques. 
Highlights : "Heart of Mine", "Blowin' in the Wind", "Knockin' On Heaven's Door"
Son : 8/10. 

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66) Avignon 1981 [25 Juillet 1981]
Contenu : Celui-là, il figure également dans mon panthéon. Pourtant, la nuit fut tragique. Une coupure de courant força Bob à improviser des chansons acoustiques (chouette) mais une jeune fille trouva la mort en tombant dans l'obscurité (triste). Malgré tout, le show must go on, et il se poursuit avec une incroyable ferveur. L'enregistrement est tellement bon qu'on s'y croirait, dans cette chaude nuit d'été à Avignon. 
Highlights : "In the Summertime", "Shot Of Love", "Heart Of Mine"
Son : 8/10. 

67) The Child's Balloon - New Orleans 1981 [10 Novembre 1981]
Contenu : La dernière ligne droite de la période gospel est également réussie, mordante sans être condescendante. Même si Bob s'emmêle un peu les pinceaux parfois, il se montre toujours aussi généreux et improvise de nouveaux vers pour se faire pardonner. Et sa voix est puissante, faisant de ce show à la Nouvelle-Orléans un nouveau bonheur à écouter. 
Dylan Talk : "Remember now, don't buy nothing you can't pay for". 
Highlights : "Thief On The Cross", "Dead Man, Dead Man", "It's Alright Ma (I'm Only Bleeding)"
Son : 8/10.

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68) Lucky Shot Live - Houston 1981 [12 Novembre 1981]
Contenu : C'est grâce à un ami qui possède ce coffret que j'ai pu réaliser à quel point 1981 était un bon cru. Je le connais par coeur ce concert et que je me délecte à chaque fois que j'entends ce merveilleux solo d'harmonica sur "Simple Twist of Fate" ou ce petit discours sur les animaux avant d'attaquer une version plus reggae que jamais de "Man Gave Names To All The Animals". Un parfait moyen de conclure une tournée riche en émotions et en surprises, à redécouvrir absolument. Si vous n'avez pas foi en Dieu, ayez au moins foi en Dylan. 
Dylan Talk : (à la fin du concert) "Gotta catch an airplane while we still can. While the last few airpot controllers are still working out there. They're gonna be taken off job pretty soon too. Big computer gonna be put in. Someplace there's a man sitting in a room with a big computer, watching everything".   
Highlights : "Simple Twist of Fate", "Man Gaves Name To All The Animals", "The Lonesome Death of Hattie Carrol"
Son : 9/10. 

La prochaine fois : Ce serait dommage de faire une croix sur les années 80. On les redécouvrira ensemble, de "Infidels" à "Down in the Groove", afin de réhabiliter une période plus riche sur scène que sur disque. 

Jeudi 3 novembre 2011 à 15:20

Alors là, je crois bien que c'est ma période favorite. Déjà, parce qu'on a deux très grands albums (vous pouvez relire ma chronique de Desire si ça vous chante) et ensuite, parce qu'on a ma tournée favorite du Zim. Tout ça a été très bien documenté à travers un tas de compilations, de lives et de fichiers à trouver un peu partout sur le net. Je vais vous aider à y voir plus clair pour ceux qui adorent le "Bootleg Series Vol.5" et "Hard Rain" et qui voudrait prolonger l'aventure Rolling Thunder... 

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34) "Planet Waves" Sessions [Novembre 1973]

Contenu : De cet album sous-estimé enregistré avec le Band, pas grand chose à se mettre sous la dent concernant les sessions. On a entendu parler d'outtakes du genre "Adalita" ou "Crosswind Jamboree" mais elles n'ont jamais refait surface. Vous pouvez néammoins trouver la superbe "Nobody 'Cept You" sur le "Bootleg Series Vol.2" et une version un peu bancale du "House of the Rising Sun" circule sur le net. Pour les curieux. 
Highlights : "Nobody 'Cept You"
Son : 8/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/p07f-copie-1.jpg35) Phantoms of Youth - Best of the 74 Tour [1974]
Contenu : Monstrueuse tournée à travers les Etats-Unis où Dylan cède à la nostalgie et revisite ses classiques en compagnie du Band. De quoi essuyer les traumatismes de 1966 et tester une voix féroce et une envie de monter sur scène (et de gagner des gros sous) auquel Bob ne peut pas résister. Immortalisé dans le live officiel "Before the Flood", cette tournée mérite qu'on s'y attarde plus longuement à l'aide d'un best of de ce genre, qui compile les plus belles performances de cet hiver 1974, de Chicago à Oakland en passant par le Madison Square Garden. Trois CD qui, dans un beau coffret, réunissent au moins une version de chaque morceau revisité durant cette folle aventure. La qualité sonore dépend du concert, mais en général, justice est rendue à la sauvagerie de Dylan et de son orchestre.  
Highlights : "Wedding Song", "Nobody 'Cept You", "It's Alright Ma (I'm Only Bleeding)", "Something There Is About You"
Son : Entre 5 et 8/10. 

36) Live At Madison Square Garden [31 Janvier 1974]
Contenu : Plutôt que de savourer les miettes retenues sur "Before the Flood", vous pouvez découvrir l'intégralité du concert au Madison Square Garden, réuni à travers plusieurs compilations. Entendre comme si vous étiez la fébrilité d'un Dylan qui compense son manque d'assurance par un sur-chant que certains adorent, que d'autres détestent. Faîtes vous une opinion et lisez en même temps l'excellent chapitre extrait de "The Ballad of Bob Dylan", où l'auteur Daniel Mark Epstein partage son souvenir du show. 
Highlights : "Most Likely You Go Your Way", "It Ain't Me Babe", "Ballad of Hollis Brown".
Son : 7/10.

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37) Paint the Daytime Black - Live at Inglewood Forum [14 Février 1974]
Contenu : Colombia avait enregistré cette journée de concert à Inglewood et n'avait retenu que quelques morceaux pour "Before the Flood". Vous pouvez cependant le retrouver en intégralité dans un son impeccable. Probablement le concert le plus maîtrisé de la tournée, avec un Bob qui s'époumone sans jamais flancher et un Band qui l'accompagne avec une folle énergie. Sous l'appellation "Paint the Daytime Black", le show sera à vous dans un beau coffret avec de belles photos de la tournée, un complément de qualité au live officiel. 
Highlights : "She Belongs to Me", "Just Like Tom Thumb's Blues", "All Along the Watchtower"
Son : 8/10. 

38) "Blood on the Tracks" - New York Sessions [Septembre 1974]
Contenu : Dois-je raconter une nouvelle fois l'histoire de ces sessions tourmentés ? Les versions acoustique de New York et les versions arrangés de Minneapolis sont compilés dans un beau coffret avec un essai du critique Pete Hamill qui vous convaincra, si ce n'est pas déjà le cas, que "Blood on the Tracks" est un chef d'oeuvre intemporel, dans sa version officiel ou non. S'il ne faut retenir qu'un seul bootleg de cette liste, c'est bien celui-ci. Même si "Up To Me" apparaît sur le coffret "Biograph", même si "Idiot Wind", "Tangled Up in Blue", "If You See Her, Say Hello" et "Call Letter Blues" sont sur le "Bootleg Series Vol.2", vous devez avoir ce trésor, rien que pour savourer "Lily, Rosemary & The Jack of Hearts" dans sa plus belle version ou entendre un "You're A Big Girl Now" en apesanteur. Pour les fans hardcore, essayez également de mettre la main sur la longue piste de trente minutes où l'on entend Dylan élaborer le morceau "Buckets of Rain" en compagnie de Bette Midler. Ils blaguent, parodient le morceau et finissent par un joli duo.   
Highlights : Tout. Dois-je le redire ? C'est juste parfait. 
Son : 9/10. 

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39) "Desire" Sessions [Juillet-Octobre 1975]
Contenu : Dommage de ne pas avoir quelque chose d'aussi réussi pour les sessions de "Desire", mon album fétiche. Pas grand chose à se mettre sur la dent, en effet, et un son très inégal. Les outtakes "Golden Loom", "Abandoned Love", "Rita Mae", "Catfish" et "Money Blues" ont toutes été publié ailleurs et non, pas la peine de rêver, il n'y a aucune prise alternative de "Oh, Sister", "One More Cup of Coffee", "Isis" ou "Sara". Rien. Juste un deuxième "Hurricane" au rythme plus lent, voir lancinant, agréable à écouter, mais ne soignant pas la frustration. 
Highlights : "Hurricane (alternate take)", "Abandoned Love", "Golden Loom"
Son : 6/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/p16f.jpg40) Plymouth Rock [31 Octobre 1975]
Contenu : Et voilà la Rolling Thunder Review qui débute, le soir d'Halloween, dans une salle des fêtes paumé du Massachussetts. Dans son tour bus transformé en caravane de gitans et entouré d'une troupe rocambolesque, Dylan se lance dans ce qui sera ma période favorite de sa carrière. Par chance, ce premier essai a été plutôt bien enregistré et compilé dans un beau coffret, "Plymouth Rock". La playlist ne va pas beaucoup varier durant le reste de l'automne, mais les performances sont passionnées et sont à écouter en relisant l'excellent "Sur la Route avec Bob Dylan" de Sam Shepard. 
Highlights : "I Dreamed I Saw St Augustine", "One More Cup of Coffee", "Sara"
Son : 8/10. 

41&42) Cowboy Angel Blues [11 et 21 Novembre 1975]
Contenu : Mais encore mieux, deux shows entièrement restauré, ceux de Waterbury et Boston, où on a l'impression d'y être, d'assister au spectacle, de voir Dylan transpirer sous son maquillage, de voir Joan Baez le rejoindre sur scène, de voir Neuwirth faire le con, Ginsberg agiter ses clochettes et Scarlet Rivera faire trembler son violon. C'est le plus beau témoignage de la première partie du voyage où tout le monde s'en donnait à coeur joie, où l'on pensait pouvoir faire sortir Hurricane Carter de prison... Deux show compilés dans ce "Cowboy Angel Blues", l'un de mes bootleg favori. 
Highlights : "Romance in Durango", "Hurricane", "Simple Twist of Fate", "Oh, Sister" 
Son : 9/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/f10ib.jpg43) Flagging Down The Double E's - Rolling Thunder in Canada [Décembre 1975]
Contenu : Une rétrospective du passage éclair de la Rolling Thunder au Canada, début décembre. Enregistré directement depuis la console dans une chaleureuse salle de spectacle à Toronto. Avec des morceaux savoureux de Baez et Roger McGuinn, ex-Byrds embarqué dans l'aventure, qui reprend ici "Knockin On Heaven's Door". Encore une formidable compilation pour les amoureux de cette tournée inusable, dont chaque concert réserve au moins une belle surprise. 
Highlights : "Never Let Me Go", "It Takes A Lot To Laugh, It Takes a Train To Cry", "Just Like A Woman", "This Land is Your Land"
Son : 8/10. 

44) Knight of the Hurricane - Madison Square Garden [8 Décembre 1975]
Contenu : Complètement oublié par la compilation "The Bootleg Series Vol.5", ce concert géan au Madison Square Garden, qui concluait la première partie de la Rolling Thunder, vaut le détour. Bien qu'il s'agisse d'un enregistrement amateur, le son est honorable et la performance grandiose. Comme le décrit Sam Shepard dans son bouquin, c'était une soirée plein de tensions, de surprises et de tourments et ça, on peut facilement l'entendre, il suffit de se laisser entraîner par ce long tourbillon où le projet de Dylan prend soudainement une nouvelle dimension. À noter qu'il s'agit de l'avant-dernière performance de "Hurricane", que Dylan ne rejouera qu'une fois début 1976, avant de remiser au placard, une fois sa mission accompli. 
Highlights : "It Ain't Me, Babe", "I Shall Be Released", "Love Minus Zero/No Limit"
Son : 7/10.

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45) Eric Clapton Sessions [30 Mars 1976]
Contenu : Une session plutôt anecdotique, sorti sous le nom "Happy Birthday Eric!", où l'on retrouve Dylan au piano et au chant alors que Clapton enregistre à Malibu son album "No Reason To Cry". On retrouve donc "Sign Language", un duo entre les deux artistes, et des chutes de studio qui sont pour la plupart des reprises un peu bancales, comme "Big River" de Johnny Cash ou le traditionnel "The Water Is Wide", récurrent de la Rolling Thunder Review. Quelques variations sur "Idiot Wind" également. Pour les amateurs de Clapton, pourquoi pas ?
Highlights : "Sign Language", "Stormy Monday Blues"
Son : 7/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/g37if.jpg46) Going Going Guam [Avril 1976]
Contenu : Wow ! Si comme moi, la deuxième partie de la Rolling Thunder est votre moment favori de la carrière de Dylan, ce coffret va vous ravir au plus haut point. Imaginez : 4 CDs qui réunissent chacune des répétitions et des démos de Dylan et sa bande entre janvier et avril 1976. Avec de superbes versions inédites de "Oh, Sister", "One More Cup of Coffee", "You Angel You" et des titres jamais entendues auparavant comme "The Sun Is Shining" ou un "Seven Days" démentiel ? Le tout avec un son étonnamment bon. Dans un packaging de toute beauté. Et même un poster de la tournée. On applaudit et on écoute. 
Highlights : "The Sun Is Shining", "Seven Days", "Going Going Gone", etc...
Son : 8/10.

47) Friends & Other Strangers - New Orleans [3 Mai 1976]
Contenu : Le concert à la Warehouse de la Nouvelle-Orléans est culte et a connu au fil des années de nombreuses sorties pirates. Trouvable aujourd'hui à travers un tas de compilations et sur le net, il reste l'un des plus beaux moment de ce printemps 1976. Rarement Dylan a été aussi intense, a si bien chanté, a transformé ses chansons sans jamais décevoir (ce "Shelter From the Storm" reggae, ce "Lay Lady Lay" plus féroce que sensuel) et rarement il ne m'a autant ému. On retrouve également les tours de chant d'une Baez aux cheveux coupés (pour la petite histoire, Dylan n'a pas du tout aimé ce changement de look), de McGuinn et de Kinky Friedman, et la basse de Rob Stoner a rarement aussi bien sonné et le violon de Rivera autant tourbillonner... L'un de mes concerts favoris, de loin.   
Highlights : "Shelter From the Storm", "You're A Big Girl, Now", "Isis"... 
Son : 8/10.

48) Blood & Thunder - Oklahoma City [18 Mai 1976]
Contenu : Même chose. Que ce soit à la Nouvelle Orléans ou à Oklahoma City, ce moi de mai est miraculeux. La compilation "Blood & Thunder", en plus d'être bien foutu et d'avoir un son très correct, propose le meilleur de la performance de Dylan, qui est à son meilleur. Donc forcément, c'est juste génial. Et quelques morceaux rares à l'époque refont surface. 
Highlights : "Maggie's Farm", "You're Gonna Make Me Lonesome When You Go", "I Want You"
Son :
 7/10.

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49) Hard Rain Show [23 Mai 1976]
Contenu : "Hard Rain" est mon live officiel favori du Zim, mais comme il est incomplet, autant se procurer l'intégralité de la performance au Fort Collins. La veiille de son anniversaire, alors qu'il est au bord du divorce, Dylan s'offre tout entier à une foule colorée, sous la pluie, sous les caméras pour le monde entier et c'est juste beau à pleurer. Pour que l'expérience soit entière, vous pouvez aussi vous procurez un DVD pirate avec la vidéo du concert et le passage de Dylan à la télé pour rendre hommage au producteur John Hammond. Je ne reviendrais pas plus longtemps sur la magie de ce show que j'ai déjà longuement chroniqué ici. Je redis juste que ce "Idiot Wind" est la plus belle performance de la carrière de Dylan, selon moi. 
Highlights : "Idiot Wind", "Shelter From the Storm", "Oh, Sister", Stuck Inside of Mobile", etc...
Son : 8/10.

50) The Complete Last Waltz [26 Novembre 1976] 
Contenu : Loin de la furie de la Rolling Thunder, ce concert d'adieu organisé par le Band et immortalisé par Martin Scorcese a déjà été commercialisé en DVD et en disque, mais jamais dans sa version intégrale. Plusieurs bootlegs vous permettront donc de le revivre du début à la fin dans un son impeccable. Ici, c'est surtout le passage de Dylan qui nous intéresse : il interprête six titres avec conviction, une voix qui part dans tous les sens (ah, ce "Forever Young" grandiloquent), il en fait des tonnes et termine avec ferveur cette période passionnante...
Highlights : "Hazel", "Forever Young", "I Shall Be Released"
Son : 8/10.

La prochaine fois : Après la ferveur et la passion, le grandiloquent et le spectaculaire, l'improbable et la provocation : du world tour 78 à la période gospel...

Mardi 1er novembre 2011 à 0:56

Après l'accident de moto, repos à Woodstock avec Sara et les gamins. L'occasion de flâner à la campagne, de revenir un peu aux sources (alors que l'idole Guthrie vient de disparaître) et de jammer avec les potes du Band dans une grande maison rose. De partir à Nashville et de copiner avec Johnny Cash et de réaliser son rêve : imiter Elvis Presley. Une période que j'affectionne tout particulièrement et qui a fait l'objet de jolis bootlegs. Encore une fois, vous pouvez les trouvez sur le marché ou bien télécharger directement les fichiers grâce à un lien ou deux dissimulés dans ces pages. Bonne ballade...

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27) The Genuine Basement Tapes [Avril à Octobre 1967]
Contenu : Ce coffret d'anthologie (dont je possède pour de vrai le 3ème volume !) vous propose une immersion total à Big Pink, dans le sous-sol où Dylan et le Band enregistrèrent durant six mois des vieux standards, de nouvelles chansons, tout et n'importe quoi et parfois, du sublime. Les "Basement Tapes" officielles parus en 1975 n'étaient que le sommet de l'iceberg et vous retrouverez ici monts et merveilles, avec un son tour à tour correct ou minable, mais peu importe, l'important ici est ce voyage aux racines de la musique américaine, la version musicale de l'épopée narrée par Greil Marcus dans "La République Invisible". Des personnages venus de tous les recoins de la mémoire collectif se retrouvent à la croisée des chemins de ces quatre CDs et vous trouverez des perles comme "Joshua Gone Barbados", reprise du vieux camarade Eric Von Schmidt, des farces aussi improbables que "Even A Tomato" ou bien le combo "I'm Not There/Sign on the Cross", les deux chansons les plus mystiques et hantées du Zim, deux litanies qui annoncent les thèmes religieux de "John Wesley Harding" et qui peuvent, si on les écoutent de trop près, vous foutre dans un terrible état de transe...
Highlights : "Sign on the Cross", "I'm Not There", "Joshua Gone Barbados", "This Wheel's On Fire", "The French Girl", "All You Have to Do Is Dream", "Hills of Mexico", "One for the Road", "Going to Acapulco", "Rocks, Salts & Nails", etc...
Son : 6/10 (mais peu importe, vraiment)

28) Dylan/Cash Sessions [Février 1969]
Contenu : Là aussi, je possède une belle édition vinyle de cette jam-session aussi improbable que naturelle entre Dylan et Cash, le parrain de la country accueillant l'ancien porte-parole de la folk et rock star électrique à Nashville. Ensemble, ils reprennent Hank Williams, Elvis, ainsi que leurs propres chansons, dont un "Girl From the North Country" titubant qui ouvrira le premier album purement country de Dylan, "Nashville Skyline". C'est chancelant, imbibé d'alcool mais terriblement sincère. Ils s'amusent bien et nous aussi.En bonus, le passage de Dylan au "Johnny Cash Show", où il chante une belle version de "I Threw It All Away", ma chanson favorite de la période. 
Highlights : "I Still Miss Someone", "I Threw It All Away", "Ring Of Fire", "Blues Yodel". 
Son : 7/10.

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29) Isle of Wight [31 Août 1969]
Contenu : Retour sur scène tout en blanc et avec une chevrotante voix toute mielleuse, en tête d'affiche du festival de Wight, alors que l'été 1969 s'achève et que quelques membres des Beatles, en pleine dissolution, sont dans l'audience. Un moment aussi historique que le concert est déconcertant. Si j'adore "Nashville Skyline" et même "Selfportrait", je dois avouer que la prestation de Dylan est au mieux inégale, au pire navrante. Je suis certain qu'avec un son meilleur, le tout me ferait plus d'effet, mais j'avoue ne pas écouter ce tour de chant trop souvent. Reste tout de même un "Threw it All Away" au ralenti qui a son charme, un "St. Augustine" rare sur scène et un "Rainy Day Women" hilarant. Le coffret "Mighty Mockingbird" reste un must si vous voulez acquérir ce truc-là. 
Highlights : "I Threw it All Away", "I Dreamed I Saw St. Augustine", "She Belongs to Me".
Son : 6/10. 

30) Nashville Skyline/New Morning Sessions [1969-70]
Contenu : Encore une fois, il faut apprécier la période country de Dylan pour savourer ces sessions à leur juste valeur. Entouré de Johnny Cash ou de George Harrison, Dylan visite donc son répertoire (un "Just Like Tom Thumb's Blues" à la Hank Williams !) et celui des autres (de Paul Simon à Gilbert Bécaud) en mode pedal-steel et crooner et c'est souvent très plaisant. Le son est plutôt bon, ce qui ne gâche rien. Enregistrés entre 1969 et 1970, entre Nashville et New York, les chansons seront réparti entre "Nashville Skyline", "New Morning", "Selfportrait" et "Dylan" qui, en 1973, servira de débarras et de rupture de contrat. Le plus beau dans tout ça, c'est les versions piano/violons de "If Not For You", "Went to See the Gypsy", "Sign on the Window" et un "Spanish is the Loving Tongue" beau à pleurer tellement c'est pure et simple. 
Highlights : Les délicieuses versions alternatives citées plus haut ainsi que "Cupid", "Ghost Riders in the Sky" et "Yesterday" (oui !). 
Son : 8/10. 

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31) Bob Dylan Vs. A.J. Weberman [1971]
Contenu : Le 6 janvier 1971, alors que Dylan est tranquille dans son appartement new-yorkais et que Sara met les enfants au lit, un taré du nom d'A.J. Weberman lui passe un coup de fil. Proclamé chef de file de la "dylanologie", une science qui étudie le moindre fait et geste de l'artiste et l'interprète de la manière la plus extrême et conspirationniste possible (voir son site web, toujours en activité et hallucinant), Weberman a déjà croisé plusieurs fois la route du Zim (à force de fouiller ses poubelles pour tenter de le comprendre) et ce dernier se montre d'abord plutôt amusé, acceptant de répondre à ses questions les plus folles. Jusqu'à ce qu'il découvre, furieux, que son correspondant enregistre soigneusement la discussion à coeur ouvert. Dylan raccroche mais Weberman sévit toujours. Et cet entretien est un truc vraiment pathétique mais qu'on prend quand même plaisir à écouter parce qu'on est de gros voyeurs. Fais gaffe Bob, faudrait pas que ce taré soit ton David Chapman... Vendu sous la manche en vinyle, réédité en CD pirate, le coup de fil est souvent agrémenté en face B du concert au Bangladesh, où un Dylan très en forme chante superbement bien en compagnie de son pote Harrison. 
Son : 8/10. 

32) The Allen Ginsberg Session [1971]
Contenu : A.J. Weberman n'est pas le seul illuminé auquel Dylan a affaire à New York, en 1971. Il reçoit également la visite de ce bon vieux Allen Ginsberg, qui s'est amouraché de lui lors de son séjour anglais de 1965. Le pionnier de la beat-generation, le pote de Jack Kerouac et Neil Cassady, est désormais un barde barbu qui agite des clochettes et récite des mantras en compagnie d'un Dylan visiblement amusé et qui a débranché son esprit pour enregistrer ces chansons joyeusement foutraques. Avec le jouer de banjo Happy Traum et d'autres curieux, ils partent dans de longues improvisations enfumées dont certaine ont une telle entrain qu'il est impossible de ne pas les reprendre de bon coeur (comme ce "Vomit Express" qui donne le tournis mais pas la nausée). Vous pouvez retrouvez ces enregistrements sur le Net ou en cherchant bien dans la discographie du poète légendaire (qui signera volontiers pour la Rolling Thunder, quelques années plus tard). 
Highlights : "Vomit Express", "Going to San Diego", "Jimmy Berman Rag"
Son : 7/10.

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33) "Pat Garrett & Billy The Kid" Sessions [Janvier-Février 1973]
Contenu : Alors que je suis plongé dans l'écriture d'un ambitieux western (oui, premier indice concernant mon futur grand projet), rien de tel que la bande originale du film de Peckinpah, où Dylan jouait un mystérieux cow-boy, prêt à défendre son ami Billy à coups de couteaux et de regard hypnotique. Enregistré entre le Mexique et la Californie, ces sessions sont ensoleillés, détendues et parfaite pour prolonger la beauté de la bande son officielle (même si le son n'est pas de la même fraîcheur). On retrouve des improvisations aux doux parfums sud-américains, des versions alternatives de la toujours géniale "Billy" et du tube "Knockin' on Heaven's Door" ainsi que quelques dialogues sympathiques. Vous avez le choix entre plusieurs coffrets pour écouter tout ça et moi, je vous conseille "Peco's Blues", le mieux foutu. 
Highlights : "Billy #1", "Billy #2", "Billy Surrenders" Sweet Amarillo".
Son : 7/10.

La prochaine fois : une période faste, entre les sessions de "Blood on the Tracks" et la Rolling Thunder Review...

Lundi 31 octobre 2011 à 18:32

Pour ceux qui débarquent, récapitulons : je poursuis ici ma liste des 200 meilleurs bootlegs de Dylan. Enfin, c'est pas vraiment les siens, puisque c'est pas lui qui les fait, mais c'est tout son travail qui s'y trouve compilé dans ce qui reste comme la plus grande collection de disques pirates de l'histoire de la musique contemporaine. Alors moi, je vous sélectionne ce qu'il est primordial de posséder lorsqu'on veut plonger tête baissé dans l'oeuvre du Zim. J'ai glissé un lien vers ces milles trésors quelque part dans l'article, histoire de ne pas jouer les hors-la-loi. Et je vous embarque cette fois-ci dans les coulisses d'une folle aventure, la trilogie élèctrique qui va propulser Dylan au sommet entre 1965 et 1966, allant presque jusqu'à causer sa perte...

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/Dylan64new.jpg15) Newport Festival [1963-1965]
Contenu : Commençons par le fameux festival de Newport, catalyseur de l'évolution du Zim entre 1963 et 1965. Lorsqu'il y débarque pour la première fois, Joan Baez le tient par la main et le fait monter sur le trône de la scène folk. L'été suivant, il regarde déjà ailleurs et passe plus de temps à réciter de la poésie qu'à défendre les peuples opprimés. Et lors de son ultime passage, il crée un scandale en branchant les guitares et en mitraillant tout sur son passage en compagnie du Butterfield Blues Band (futur Hawks, futur The Band), marquant malgré lui l'histoire de la folk music et du rock'n'roll. Sur différentes compilations, ainsi que sur les "Bootlegs Series" officiels, vous trouverez l'intégralité de ses performances, qui valent toute le détour, que ce soit le duo passionné Dylan/Baez sur "With God On Our Side", la pureté d'un "Mr. Tambourine Man" jouer les cheveux dans le vent ou la violence d'un "Maggie's Farm" resté dans les annales et qui aurait presque valu un infractus au père de ce bon vieux Pete Seeger. Tout est documenté également dans "No Direction Home" et dans l'excellent documentaire "The Other Side of the Mirror", disponible en DVD. Aucun doute, l'intégralité du passage de Dylan à Newport est à conserver comme un passionnant livre d'Histoire. 
Highlights : "With God On Our Side" (1963), "Mr. Tambourine Man" (1964), "Maggie's Farm/Like A Rolling Stone" et "It's All Over Now" avec des larmes dans les yeux parce qu'il s'agit d'un véritable adieu (1965). 
Son : 9/10.

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/t21f-copie-1.jpg16) Thin Wild Mercury Music [1965-66]
Contenu : Probablement le meilleur coffret pour découvrir toutes les merveilleuses outtakes et prises alternatives de cette période faste où la créativité de Dylan est à son apogée. Plutôt que de nous inonder les oreilles avec un trop plein de génie, il s'agit d'une sélection méticuleuse de l'essentiel, avec des perles intemporels comme "I'll Keep it With Mine", "She's Your Lover Now" ou une version plus rythmée de "Visions of Johanna". Il existe bien entendu un tas d'autres compiles et un tas d'autres titres éparpillés entre 65 et 66, mais je conseille ce coffret aux débutants. 
Highlights : "I'll Keep it With Mine", "She's Your Lover Now", "Can You Please Crawl Out Your Window", "Visions of Johanna"
Son : 8/10. 

17) "Don't Look Back" Soundtrack [Mai 1965]
Contenu : Mais avant d'enregistrer toutes ces merveilles, Dylan avait encore un tour d'Angleterre à faire et un tas de protest-song à chanter devant un public qui est venu pour ça. On peut admirer la mutation de l'artiste devant un public perplexe dans l'indispensable documentaire "Don't Look Back", premier rockumentaire réédité dans une belle édition DVD. Ce qui nous intéresse ici, c'est les performances de Dylan qui bâcle ses vieilles scies folk mais brille lorsqu'il interprête ses titres les plus récents, comme "It's Alright Ma (I'm Only Bleeding)". On peut également entendre les jams-sessions entre Dylan, Neuwirth et Baez (qui sera bientôt virée de l'aventure), chantant en coeur des classiques d'Hank Williams. Et le plus beau reste encore cette improvisation au piano...
Highlights : "Concert Medley", ""Piano/Harmonica Tune", "Lost Highway"
Son : 7/10.

18) Manchester, Free Trade Hall [7 Mai 1965] 
Contenu : Dernier témoignage d'un concert tout acoustique, enregistré au printemps 1965 à Manchester. Un bon complément à "Don't Look Back" et sa bande-son, surtout que le son a été conservé parfaitement. Dès l'intro, avec un "The Times They Are A-Changin'" joué à toute vitesse, on sent que oui, les temps vont changer et que des chansons comme "Hattie Carroll" ou "With God On Our Side" sont déjà les vestiges d'une époque révolue. Le reste est un torrent de poésie récité avec style et intensité. 
Highlights : "Love Minus Zero/No Limit", "Gates of Eden", "It's Alright Ma (I'm Only Bleeding)", "Talkin' World War III Blues"
Son : 9/10. 

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19) BBC Broadcast 1965 [June 1965]
Contenu : Même ambiance que sur la tournée anglaise de 1965, sauf que là, c'est enregistré pour la BBC. Malgré le son pas si professionnel pour une telle institution, il s'agit encore une fois d'un instantané de cette période de mutation, avec un Dylan en parfait contrôle de son art. 
Highlights : "She Belongs to Me", "One Too Many Mornings", "Boots of Spanish Leather"
Son : 7/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/g17f.jpg20) "Highway 61 Revisited" Sessions [June 1965]
Contenu : Il y a donc le coffret "Thin Wild Mercuy" cité plus haut mais vous pouvez aussi vous procurez l'intégralité des sessions d'"Highway 61 Revisited", le meilleur album jamais enregistré. D'excellentes prises alternatives de "Tombstone Blues", "Highway 61" ou "Just Like Tom Thumb's Blues", un "Desolation Row" au rythme différent, une version encore plus bluesy de "It Takes A Lot to Laugh, It Takes A Train To Cry", des curiosités pleine d'énergie improvisé avec les Hawks et pour les complètistes, un tas de versions de "Like A Rolling Stone", de l'ébauche au piano avec la voie enroué à ce morceau intemporel qui a inspiré tout un bouquin à ce taré de Greil Marcus. Hélas, pas de nouvelle version de "Queen Jane"...
Highlights : "Sitting on a Barbed Wire Fence", "Like A Rolling Stone, take 1", "Just Like Tom Thumb's Blues"
Son : 8/10. 


21) Hollywood Bowl 1965 |1er Septembre 1965]
Contenu : Et la formule qui fera scandale à travers le monde l'année suivante se déploie véritablement dans un stade californien, en cette rentrée 1965. D'abord les meilleurs chansons acoustiques des trois derniers albums, puis les Hawks qui viennent allumer la poudre avec un concentré énergique mais encore un peu maladroit de rock'n'roll symboliste. L'audience n'exige pas encore d'être remboursé mais il y a de l'électricité dans l'air et c'est l'occasion d'entendre Al Kooper à l'orgue, celui qui plus tard avouera avoir craint pour sa vie et celle de Dylan pendant toute cette tournée expérimentale... 
Highlights : "Tombstone Blues", "Desolation Row", "Like A Rolling Stone"
Son : 7/10. 

22) Berkeley 1965 [4 Décembre 1965]
Contenu : Même combat, quelques mois plus tard, toujours en Californie. Si Al Kooper a quitté l'aventure, le groupe a trouvé son rythme de croisière et pour un enregistrement amateur de 1965, la qualité est plutôt correct. 
Highlights : "Positively 4th Street", "Long Distance Operator"
Son : 6/10. 

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23) San Francisco Press Conference [Décembre 1965]
Contenu : Ceux qui ont la chance de posséder le bouquin "Dylan par Dylan", recueil d'entretiens, savent que la verve et l'arrogance du chanteur font également partie de son oeuvre et que lire ces interviews sont parfois aussi riches que ses chansons. En plein malentendu avec les journalistes, Dylan donne une conférence à San Francisco, le 17 décembre 1965 et fait son habituel travail de répartie et d'absurde. L'enregistrement a vieilli mais reste un document primordiale pour comprendre les états d'âme du Dylan rock-star. 
Son : 6/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/g1334.jpg24) Denver Hotel Tape [13 Mars 1966]
Contenu : Dans une chambre d'hôtel de Denver, Dylan fredonne ce qui servira de base à l'élaboration finale de "Blonde On Blonde", apothéose qui germe dans son esprit depuis l'automne dernier et qui sera bientôt livré au monde entier. Cette chambre d'hôtel, c'est le calme avant la tempête. Si le son n'est pas toujours de grande qualité, on peut entendre les prémices et l'évolution de "Sad-Eyed Lady of the Lowlands" et d'autres variations surréalistes... 
Son : 6/10. 

25) Glasgow Hotel Tape [19 Mai 1966]
Contenu :  Et cette chambre d'hôtel, c'est le calme pendant la tempête, comme on le découvre en visionnant "Eat the Document" (disponible sur Youtube, en attendant une sortie DVD hautement improbable). Face à Robbie Robertson et à l'abri de la foule qui veut sa peau, Dylan dessine des bouts de chansons du bout de ses longs doigts osseux, des bouts de chansons qui vont former ce "Can't Leave Her Behind", 1 minutes 27 de pure beauté, un petit trésor à posséder absolument. 
Son : 6/10. 


26) Genuine Live 1966 [Printemps 1966]
Contenu : Un coffret de huit CDs qui retranscrit la quasi-intégralité de la tournée printanière de 1966, qui mènera Dylan et son orchestre diabolique de l'Australie à l'Europe. Tout est là, et bien plus encore. On peut trouver les différents CD séparèment ou dans des coffrets encore plus vastes, mais on peut se contenter de celui-là car, de toute façon, le tout est répétitive et chaque concert n'a pas la même qualité d'enregistrement. Je conseille celui de Sydney où l'on entendrait presque Dylan pleurer lors de son set acoustique, celui de Manchester qui est resté célèbre et que vous connaissez déjà grâce à "No Direction Home" et au "Bootleg Series Vol.4" (juste le meilleur concert de tous les temps, hein) et toute la fureur, la beauté et la tristesse de cette tournée mythique vous appartiendra. Soit en petit morceaux, soit en intégralité, il y a l'embarras du choix.  

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La prochaine fois : après le crash, Dylan récupère et prend le temps d'enregistrer à la campagne... 

Dimanche 30 octobre 2011 à 17:30

Tiens, c'est mon 200ème article. 

Puisque je n'ai pas beaucoup publié ces temps-ci et que j'ai du mal à écrire mon compte-rendu du passage de Dylan à Paris, je me suis mis au travail et je vous propose une liste. Elle est longue. Elle intéressera surtout les passionnés du Zim. Les non-initiés, je les renvoie d'abord à sa discographie officielle. Là, il s'agit de 200 bootlegs incontournables pour ceux voudrait se consacrer oreilles et âmes dans l'oeuvre de Robert Zimmerman, dont chaque note de musique a été enregistrée (ou presque). 

Quoi, c'est pas très légal tout ça ? Je prends le risque. Certains sont disponibles sous le manteau lors de convention de disques, d'autres sont trouvables seulement sur le net. Et si vous fouillez bien, vous trouverez des liens pour télécharger tout ça, je les ai bien cachés tout au long de l'article. Histoire de pas vous étouffer direct avec trop d'informations, j'ai découpé cette article par périodes et la suite devrait paraître selon le rythme à lequel j'avance. D'abord, l'ère folk, acoustique, les débuts. 

Alors bonne lecture et merci de m'avoir été fidèle 200 fois. 

***

http://dylanesque.cowblog.fr/images/887059.jpg1) Songs For Bonnie [1961]

Contenu : Pour commencer, un truc historique, le premier bootleg de l'histoire, paru à l'origine en 1969 sous le nom "Great White Wonder" et distribué sous le manteau. Il contient vingt-cinq morceaux enregistré par le jeune Bob Dylan, 20 ans, dans une chambre d'hôtel du Minnesota, alors que dehors il fait froid. On est en décembre 1961 et le répertoire du gamin de Duluth est principalement constitué de reprises de standards blues-folk, qu'il a sûrement ingurgité en volant les disques de ses copains ou en écoutant la radio tard dans la nuit. Bien entendu, on retrouve du Woody Guthrie ainsi que du Blind Lemon Jefferson, du Leroy Carr, du Big Joe Williams, on a les grands classiques avec "Man of Constant Sorrow" ou "Naomi Wise" (qui sera reprise en concert à la fin des années 80), quelques titres se retrouveront sur son premier album et d'autres, comme le sublime "I Was Young When I Left Home", seront publiés officiellement des décennies bien plus tard. La voix essaye d'imiter les anciens, l'harmonica est chevrotant et il s'agit d'un document indispensable pour qui s'intéresse aux débuts de Dylan, qui vient juste de trouver son surnom et s'apprête à quitter le Minnesota pour partir continuer son apprentissage dans les rues de New York. 
Highlights : "I Was Young When I Left Home", "Cocaine Blues", "Man Of Constant Sorrow", "I Ain't Got No Home". 
Son : 9/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/carnegiehall21961.jpg2) Live At Carnegie Hall [1961]
Contenu : Organisé par Izzy Young, il s'agit du premier concert où Dylan est tête d'affiche. Faute de véritable promotion, seulement une cinquantaines de curieux se réunirent le 4 novembre 1961 pour applaudir timidement un gamin qui part dans de longues improvisations à la guitare et à l'harmonica, qui reprend des classiques du répertoire folk et propose deux compositions qu'on retrouvera sur son premier album, "Song to Woody" et "Talkin' New York". Le tout entrecoupé de blagues et de faux accords. Avec sa malice et un style unique, le gamin parvient presque à charmer son auditoire. Izzy Young se ruine mais participe à l'Histoire. 
Highlights : "Song to Woody", "Talkin' New York", "In The Pines" et la longue récitation de "Black Cross", reprise de Lord Buckley, une fable sur le racisme qui fait froid dans le dos...
Son : 8/10. 

3) The Gleason Tapes [1961-62]
Contenu : Lors d'une résidence à East Orange dans le New Jersey, Dylan rencontre les parrains de la scène folk et récite pendant une bonne demi-heure les classiques du genre. Cette compilation nous propose un enregistrement de sa performance, couplé à quelques vieilles cassettes datant de l'année précédente alors que Dylan avait abandonné ses études et squattait chez un couple d'amis à Minneapolis. Malgré le son archaïque, voilà de jolies embryons. 
Highlights : "San Francisco Bay Blues", "Gypsy Davey", "Trail of the Buffalo", "Acne". 
Son : 5/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/0000999739500.jpg4) Folksinger's Choice [1962]
Contenu : Une émission de radio en compagnie de Cynthia Gooding, diffusé en mars 1962, alors que Dylan est la star montante de Greenwhich Village. Même recette que d'habitude : des reprises interprêté tour à tour avec un sérieux déconcertant ou beaucoup de malice. Et surtout, des entretiens où Dylan raconte des fables, des bobards, construit son personnage avec de l'humour et de la nonchalance, face à une animatrice visiblement conquise par son charme. L'émission sera édité de manière plus ou moins officielle en 2010 et est selon moi le témoignage le plus agréable à écouter de la période. 
Highlights : "Lonesome Whistle Blues" (reprise d'Hank Williams), "Death of Emmett Till", "Hard Times in New York". 
Son : 9/10. 

5) The Gaslight Tapes [1962]
Contenu : New York. 1962. Le Gaslight. Un café-concert, au beau milieu des rues froides du Village. Le rendez-vous des amateurs de folk. On y voit de la lumière, on y entre pour se réchauffer. Sur la scène, un gringalet s'acharne sur sa pauvre guitare, et chante de sa voix nasillarde, des airs hérités de Woody Guthrie et des traditionnels folk ("The Cuckoo Is A Pretty Bird"). Pas impressionant pour un sou, ce gamin, avec son accent de chèvre et son air timide, renfermé. Pourtant, dans ce café, l'histoire de la musique est en marche, et ne va pas tarder à se réinventer à travers ce jeune gringalet... En plus des tradionnelles folk-songs, il compose le Dylan. De la pure poésie, ces textes, évoquant l'actualité avec ironie et lyrisme ("A Hard Rain's A-Gonna Fall"). On se laisse porter par la pure beauté de "Moonshiner", par la douce mélodie injectée de venin qu'est "Don't Think Twice (It's Alright)". On retrouve la même magie que sur son premier album, sorti la même année, et on se dit que ce type a un sacré potentiel, mine de rien... Là aussi, on a eu le droit à une sortie officielle à édition limitée en 2005 et là aussi, c'est indispensable. 
Highlights : "Moonshiner", "Cocaine", "John Brown", "A Hard Rain's A-Gonna Fall". 
Son : 9/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/bobandsuze.jpg6) The Freewheelin' Bob Dylan Outtakes [1962]
Contenu : Comme son nom l'indique, cette compilation réunit toutes les prises qui ne figureront pas sur le deuxième album de Dylan, "The Freewheelin' Bob Dylan". Il faut dire qu'il avait apporté en studio de quoi remplir dix faces, que ce soit avec d'éternels reprises (d'Elvis à Guthrie en passant par Hank Williams, la sainte trinité) ou bien des compositions qui varient entre boutades légères ("Baby, I'm in the Mood for You", Mixed-Up Confusion", qui prouve que l'électricité fut branché bien avant 1965) et protest-song apocalyptiques ("Let Me Die in My Footsteps", "Death of Emmett Till"). On retrouve également des prises alternatives de morceaux retenus sur l'album, ce qui permet d'admirer les superbes accords de "Corrina, Corrina" ou la genèse de la "Ballad Of Hollis Brown", qui sera pourtant remisé au placard en attendant l'album suivant. Comme chaque collection d'outtakes de Dylan, c'est à découvrir les yeux fermés. 
Highlights : "Corrina, Corrina", "That's Alright Mama, "Mixed-Up Confusion", "Talkin' John Birch Paranoid Blues". 
Son : 8/10.  

7) Broadside Sessions [1962-63]
Contenu : "Broadside", c'est à l'époque l'émission folk incontournable et comme la star du moment était Dylan, il a dû s'y coller et aller y chanter son lot habituel de compos et de reprises. D'abord en mai 1962, puis en mars et août 1963. Cette compilation est donc l'occasion de voir l'évolution des compositions folk du jeune Dylan, mélangeant les perles de "Freewheelin" (l'hymne "Blowin' in the Wind", "Masters of War", "Oxford Town"), celles de "The Times They Are A-Changin'" ("Only a Pawn in Their Game") et des inédits inspirés ("Paths of Victory", "Only A Hobo", "Farewell"). Tout ça sera plus tard au programme du premier volume des "Bootleg Series" officielles. 
Highlights : "Paths of Victory", "Oxford Town", "Masters of War". 
Son : 6/10. 

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8) Stolen Moments - Live at Town Hall, NY [Avril 1963]
Contenu : Un superbe coffret au packaging parfait et au son impeccable, témoignage d'un concert au Town Hall, à New York, le 12 avril 1963. Sûr de lui et accompagné d'une setlist qui est le condensé du meilleur de son répertoire folk, Dylan livre une performance sans fausses notes et devant un public enthousiaste. Qu'il termine en lisant un long poème consacré à son idole Woody Guthrie. Personne ne se doute alors que l'élève a déjà dépassé le maître... Si affectionnez cette période et que vous tombez sur "Stolen Moments" lors d'une convention de disques, n'hésitez pas une seule seconde. 
Highlights : "Last Thoughts on Woody Guthrie", "Boots of Spanish Leather", "With God On Our Side", "Seven Curses"...
Son : 9/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/tumblrlc8l3d9aE21qbeumgo1500-copie-2.jpg9) The Bear Club, Chicago [Avril 1963]
Contenu : Même s'il est introuvable dans un coffret de la même qualité, ce concert à Chicago est une belle performance datant de la même époque du live à Town Hall. La setlist est plutôt similaire mais Dylan semble plus concerné que jamais par ses récits et il y a un souffle permanent sur la bande qui, pour une fois, est une bonne chose puisqu'il donne une ambiance sépia approprié. On dirait presque qu'il pleut pour de vrai sur "Hard Rain" et l'écho sur "With God On Our Side" donne des frissons dans le dos...
Highlights : "Hard Rain", "With God On Our Side", "Bob Dylan's Dream". 
Son : 7/10 (même si le souffle et l'écho sont chouettes). 

10) "The Times They Are A-Changin'" Sessions [1963]
Contenu : Parsemé sur différentes compilations, ces outtakes sont également disponibles pour la plupart sur le "Bootleg Series Vol.1". En plus de prises alternatives, il y a des perles, des chansons plus personnelles et romantiques qui n'auraient pas vraiment eu leur place sur l'album mais annoncent déjà un nouveau tournant pour Dylan. 
Highlights : "Percy's Song", "Eternal Circle", "Mama You've Been On My Mind".
Son : 8/10. 

11) Studs Terkel's Wax Museum [Mai 1963]
Contenu : Une émission de radio diffusée le 1er mai 1963, où l'on retrouve les morceaux du nouvel album et des interviews, le tout compilé dans un coffret au packaging et au son impeccable. Un must pour appréhender le cru 63. 
Highlights : "Who Killed Davey Moore ?", "A Hard Rain's A-Gonna Fall".
Son : 9/10.  

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/i18f.jpg12) In Concert - Carnegie Hall, 1963 [Octobre 1963]
Contenu : Le plus beau concert de 1963. Deux ans après son premier passage au Carnegie Hall, Dylan est devenu le petit roi de la scène folk, plus seulement connu dans les rues de New York, mais par le pays tout entier, notamment grâce au succès de "Blowin' in the Wind", l'aide de Joan Baez et son passage au festival de Newport durant l'été. Seul avec sa guitare et son harmonica, il livre une performance courte mais intense, en mélangeant des protest-songs qui claquent dans l'air et des ballades qui font trembler. On a l'impression d'y être et c'est peut-être l'ultime témoignage d'un Dylan concerné par des chansons comme "Davey Moore" ou "With God On Our Side". C'est souvent beau à pleurer et c'est à posséder et à écouter seul, un soir d'automne, avec une bougie allumé. 
Highlights : "North Country Blues", "Boots of Spanish Leather", "Lay Down Your Weary Tune". 
Son : 9/10. 

http://dylanesque.cowblog.fr/images/dylan/Dylan64coll.jpg13) "Another Side of Bob Dylan" Sessions [Juin 1964]
Contenu : Et les temps ont changés. Tournant le dos à une scène folk dont il ne veut plus être le porte-parole ou le pantin, Dylan s'épanouit dans un univers plus personnelle et poétique avec ce nouvel album, dont les sessions ont été conservés. On y trouve un "Mr. Tambourine Man" sublimé par la guitare de Bruce Langhorne, un "All I Really Want To Do" avec un vers supplémentaire, un Ramblin' Jack Elliot qui fredonne ça et là, et deux outtakes, "Denise" et "California" qui, même si elles sont indéniablements plus faibles, valent le coup d'oreille. 
Highlights : "All I Really Want To Do", "Mr. Tambourine Man" et "I Shall Be Free #10". 
Son : 8/10. 

14) Philarmonic Hall, 1964 [Octobre 1964]
Contenu : Halloween, c'est demain. Et que faisait Dylan le soir d'Halloween, en 1964 ? Il donnait au Philamornic Hall une prestation enjouée et inoubliable en compagnie de Joan Baez et prouvait définitivement qu'il était en pleine mutation. Le mieux pour écouter ce concert culte, c'est encore de se procurer le "Bootleg Series Vol.6" qui lui est consacré et dont je faisais une chronique
ici
Highlights : "All I Really Want To Do", "Don't Think Twice (It's Alright)", "If You Gotta Go", "Gates of Eden". 
Son : 10/10. 

Dès que possible, la suite avec la période électrique, de 1965 à 1966...

Dimanche 23 octobre 2011 à 16:36

Note : Voici une interview que j'ai pu réalisé avec l'aide de Radio Campus Angers, la radio étudiante qui me permet depuis 2008 de partager encore plus de musique avec mes deux émissions MellowYellow! (pop-folk-country-blues) et BangBangRock&Roll!, diffusés le mardi entre 19h et 21h. Pour écouter les émissions en direct, retrouvez les podcasts et les playlists ou tout simplement en savoir plus sur Radio Campus Angers, rendez-vous sur nos pages Facebook ou sur le site officiel : http://www.radiocampusangers.com

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Loin de Portland, Alela Diane se retrouvait vendredi dernier dans la grisaille angevine. Mais avec son père et son mari à ses côtés et un public conquis d’avance par ses ritournelles folk, l’adorable chanteuse n’a pas trop le mal du pays. C’est autour d’un thé qu’elle m’a parlé en toute simplicité de son dernier album (“Wild Divine”, sorti au printemps dernier), de sa tournée, de la musique qu’elle aime faire et celle qu’elle aimerait faire.

Light a Candle in the Dark / “Mon dernier album est un mélange de noirceur et d’optimisme. J’allume des bougies dans l’obscurité. J’observe des choses parfois très sombres mais je retrouve toujours l’espoir. C’est ce sentiment que j’ai voulu transmettre à mes nouvelles chansons. »

En Famille / « Ecrire des chansons et les jouer sur scène est quelque chose de très intime et ça me semble naturel de partager cette intimité avec les personnes qui me sont proches. Mon mari et mon père sont avec moi sur scène, depuis le début, et c’est avec eux que j’aime travailler. »

American Music / « La musique américaine, en général, fait partie de qui je suis. Mais si je respecte des artistes comme Leonard Cohen, Joni Mitchell ou Bob Dylan, ils ne m’influencent pas directement. Ce que j’écris est vraiment personnel et s’il est possible que certains thèmes ou certaines sonorités font écho à l’héritage de la musique américaine, c’est souvent de manière inconsciente. »

Heartless Highway / « J’ai du mal à écrire quoi que ce soit quand je suis chez moi parce qu’il y a tant de distractions : j’ai des choses à faire, des amis à voir, du ménage… Quand je voyage, c’est une suite d’hôtels, de routes et comme je ne suis pas émotionnellement attaché à ces endroits, c’est l’occasion de faire un travail d’introspection et de repenser à ma maison avec une nouvelle perspective, avec distance. C’est plus facile de parler de chez soi quand on est loin de chez soi.

Country Music / « Mon dernier album a des sonorités plus country, ce que je n’avais même pas réalisé en l’enregistrant. La production, la pedal-steel, le jeu de guitare de mon père… Mais je ne me vois pas aller à Nashville enregistrer un véritable album country dans le sens pur du terme. Ce serait prendre une direction trop évidente, trop simple, fainéante. J’aime l’ambiance de cet album mais la prochaine fois, je veux faire quelque chose de nouveau, surprendre. »

Et Maintenant ? / « Je traverse des moments qui me font grandir, changer de personnalité et je pense que je vais essayer de travailler sur cette évolution dans mes prochaines chansons. J’ai pas mal écris sur cette tournée et j’espère avoir le temps de trouver des mélodies et enregistrer en rentrant chez moi. Je veux vraiment faire quelque de différent. Pas un changement extrême, pas de musique électronique ou de disco, mais une évolution. Je veux me concentrer plus sur les mots, sur ma voix, être le plus honnête possible. C’est ce qui est important au final, la sincérité.

Et ce qui fera la force de sa performance, c’est justement cette sincérité. Au milieu de la grande scène du Chabada, entouré par son mari et son père à la guitare, plongé dans une cotonneuse ambiance country, Alela Diane a offert un concert chaleureux. Jamais trop calme, jamais trop brusque, tout en nuances et traversés de pures moments d’émotions. Et cette voix… Sauvage et divine.

Samedi 22 octobre 2011 à 23:51

Cher lecteur,

L'automne a commencé sans moi, j'étais bien occupé et tu te demandais sûrement où j'étais passé, ce que je pouvais bien faire, pourquoi je te donnais plus de nouvelles. Je n'ai aucune excuse. Je ne peux pas te dire que rien d'intéressant ne s'est passé depuis cet été, ce n'est pas vrai, j'ai vécu un tas de choses passionnantes qui auraient mérités d'être racontés. Je ne peux pas te dire que je n'ai plus envie d'écrire, c'est faux, car j'écris beaucoup en ce moment, j'ai un grand projet qui me demande d'écrire des pages et des pages et j'aurais pu puiser dans cette folie créatrice pour alimenter les pages de ce blog moribond. Je ne peux pas te dire que même Bob Dylan n'a pas hanté mon esprit car j'écoute "Love & Theft" en boucle et son dernier concert parisien a été l'un des points forts de ces derniers jours. Je ne peux pas te dire que l'actualité musicale ne me donne pas envie de pondre des chroniques passionnées, car j'ai découverts de merveilleuses chansons récemment et j'aurais dû partager mon plaisir. J'ai été égoïste, j'ai mis ta fidélité à rude épreuve, et pour ça, je te demande pardon. 

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Si en fait, j'ai une excuse : je vais bien. Comme la déprime est plus facile à partager que l'allégresse, j'ai tout gardé pour moi. Je vais bien parce que je ne m'ennuie pas une seconde et tout ce que je fais (ou presque) me passionne, garde mon esprit en éveil, me garde vivant. Et ça, c'est pas facile à raconter, moins facile que l'ennui, la fatigue et le désespoir. Par contre, j'aime bien lire ce que font mes collègues. Il y a de belles choses sur le Net. Si les réseaux sociaux ont désormais la main-mise sur l'expression virtuelle, quelques jolis blogs survivent. Parmi ceux que je visite régulièrement, il y a
celui-ci, celui-là et lui aussi. Et ils parlent bien mieux de moi des récentes sorties de disques, de cinéma et des choses de la vie. Le seul truc sur lequel j'arrive encore à pondre un texte quotidien, c'est les séries américaines dont je m'abreuve comme à une source sans fin : la preuve sur mon deuxième blog. Mais voilà, je reviens à mes premiers amours parce qu'il y a encore des passants qui s'arrêtent ici, des inconnus qui y laissent de gentils mots, et que je vous dois bien ça. 

Les choses marchent bien en ce moment. Sans que j'ai trop à me fatiguer, mon futur se dessine tranquillement mais sûrement et si je suis cette route, si j'évite les obstacles, si je retombe sur mes pattes, j'ai peut-être une chance d'être celui que je veux être, de faire les choses que je veux faire. Et si je me plante, vous serez les premiers au courant. Un hiver froid est au tournant, ce qui veut sûrement dire que je n'ai pas fini de vomir ma misère sur vous. Dylan a toujours la même place dans mon quotidien et il est très possible qu'il s'installe dans le vôtre si vous gardez l'esprit ouvert (et si je publie enfin des chroniques qui attendent, inachevées, depuis une éternité). Pour la première fois depuis très longtemps, je reste au même endroit sans faire du sur-place, je grandis sans que ça fasse trop mal, je me dessine des montagnes sans avoir peur de les escalader. 

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Alors pour toutes ces raisons, comprends moi cher lecteur et accepte toutes mes excuses. Accepte de me reprendre dans ta vie, dans tes favoris. Viens me lire de temps en temps. Fouille les archives pour tuer ton temps. 

Je te dis pas à bientôt, je te dis à la prochaine. 
 

Mercredi 31 août 2011 à 22:25

 3/3 : Et maintenant ?

C'est dans le garage de la maison familial que se clôture cette rencontre. Dylanesque fume en observant le déluge...

Dylanesque : Je fume un peu moins. Mais c'est parce que je suis chez mes parents. Dès demain, je vais reprendre mon rythme habituel. C'est plus fort que moi. L'addiction. Terminé les vacances pour mes poumons. Terminé les vacances. 

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Reporter : Demain, vous repartez à Angers ?

Dylanesque : Oui, je retourne dans mon bon vieil appartement, je reprends mon bon vieux travail de surveillant à mi-temps, j'anime de nouveau mon antique émission de radio, je retrouve les mêmes vieilles connaissances et je retombe dans un rythme d'étudiant. Sauf que je suis plus étudiant. 

Reporter : La fac de lettres, c'est terminée ? 

Dylanesque : Depuis longtemps. Je me suis accordé un sursis mais tout ça était bien illusoire. Résultat, aucun diplômes, que du vent. Pas vraiment une perte du temps mais au final, du vent. 

Reporter : Mais vous avez bien d'autres ambitions ? Je veux dire... Comment vous vous voyez dans dix ans ?

Dylanesque : J'écriais toujours sur la musique, j'écrirais toujours des pièces et des séries que personne ne regarde et dans lequel je joue mon propre rôle, j'animerais toujours mon émission de radio. Sauf que je serais payé pour faire tout ça. Et j'aurais arrêté de fumer. Ou alors la cigarette m'aura déjà tué. 

Reporter : Vous semblez obsédé par la mort ?

Dylanesque : Je suis obsédé par la vie. Le truc qui m'effraie le plus, c'est l'ennui. 

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Reporter : Alors quels sont vos projets ? Comment allez-vous combattre l'ennui dans un futur immédiat ?

Dylanesque : Je vais tenter d'entrer au conservatoire d'art dramatique. Comme ça j'aurais une bonne excuse pour rester étudiant, faire du théâtre et sociabiliser. Rencontrer une jolie comédienne. Construire de vraies relations, ça devrait m'occuper ça. Et j'ai quelques idées pour une nouvelle web-série, de nouveaux projets vidéos. Malgré l'échec de 103FM, je me laisse pas abattre. 

Reporter : Parlons-en de 103FM. Une deuxième saison ?

Dylanesque : Non. 

Reporter : La dernière fois, on a parlé musique. Et les séries ?

Dylanesque : Tout est sur mon second blog (ici : 
http://dylanesquetv.hautetfort.com/). Regardez "Deadwood" et "Louie". 

Reporter : Pour terminer, un secret à avouer ?

Dylanesque : Je viens de péter.

Reporter : ...

Dylanesque : Vous avez fini ? Il faut que je fasse mes bagages. Angers m'attend. 

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Reporter : Et si au lieu de repartir à Angers, vous imaginiez une autre destination, une autre vie ?

Dylanesque : Dans une cabane en Bretagne. J'aurais un grand bureau où je pourrais écrire et écouter mes disques sans distraction si ce n'est la pluie sur les carreaux. Je me lèverais tôt pour promener mon chien, ramasser des fruits et voir la mer s'abattre sur les rochers. Le soir, j'inviterais du monde. Un tas de gens que j'observerais en silence, discuter autour de moi. J'ai besoin de gens à qui je n'ai pas besoin de parler. 

Reporter : Vous n'avez jamais pensé à écrire de la poésie ?

Dylanesque : Non. Par contre, je viens de lâcher un deuxième pet. 

Reporter : ...

Dylanesque : Vous vouliez un entretien sincère, non ? 

Reporter : Merci. Et à bientôt. 

Dylanesque : Ouais. Je vous promet rien, mais à bientôt...




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