27) The Genuine Basement Tapes [Avril à Octobre 1967]
Contenu : Ce coffret d'anthologie (dont je possède pour de vrai le 3ème volume !) vous propose une immersion total à Big Pink, dans le sous-sol où Dylan et le Band enregistrèrent durant six mois des vieux standards, de nouvelles chansons, tout et n'importe quoi et parfois, du sublime. Les "Basement Tapes" officielles parus en 1975 n'étaient que le sommet de l'iceberg et vous retrouverez ici monts et merveilles, avec un son tour à tour correct ou minable, mais peu importe, l'important ici est ce voyage aux racines de la musique américaine, la version musicale de l'épopée narrée par Greil Marcus dans "La République Invisible". Des personnages venus de tous les recoins de la mémoire collectif se retrouvent à la croisée des chemins de ces quatre CDs et vous trouverez des perles comme "Joshua Gone Barbados", reprise du vieux camarade Eric Von Schmidt, des farces aussi improbables que "Even A Tomato" ou bien le combo "I'm Not There/Sign on the Cross", les deux chansons les plus mystiques et hantées du Zim, deux litanies qui annoncent les thèmes religieux de "John Wesley Harding" et qui peuvent, si on les écoutent de trop près, vous foutre dans un terrible état de transe...
Highlights : "Sign on the Cross", "I'm Not There", "Joshua Gone Barbados", "This Wheel's On Fire", "The French Girl", "All You Have to Do Is Dream", "Hills of Mexico", "One for the Road", "Going to Acapulco", "Rocks, Salts & Nails", etc...Son : 6/10 (mais peu importe, vraiment)
28) Dylan/Cash Sessions [Février 1969]
Contenu : Là aussi, je possède une belle édition vinyle de cette jam-session aussi improbable que naturelle entre Dylan et Cash, le parrain de la country accueillant l'ancien porte-parole de la folk et rock star électrique à Nashville. Ensemble, ils reprennent Hank Williams, Elvis, ainsi que leurs propres chansons, dont un "Girl From the North Country" titubant qui ouvrira le premier album purement country de Dylan, "Nashville Skyline". C'est chancelant, imbibé d'alcool mais terriblement sincère. Ils s'amusent bien et nous aussi.En bonus, le passage de Dylan au "Johnny Cash Show", où il chante une belle version de "I Threw It All Away", ma chanson favorite de la période.
Highlights : "I Still Miss Someone", "I Threw It All Away", "Ring Of Fire", "Blues Yodel". Son : 7/10.
29) Isle of Wight [31 Août 1969]
Contenu : Retour sur scène tout en blanc et avec une chevrotante voix toute mielleuse, en tête d'affiche du festival de Wight, alors que l'été 1969 s'achève et que quelques membres des Beatles, en pleine dissolution, sont dans l'audience. Un moment aussi historique que le concert est déconcertant. Si j'adore "Nashville Skyline" et même "Selfportrait", je dois avouer que la prestation de Dylan est au mieux inégale, au pire navrante. Je suis certain qu'avec un son meilleur, le tout me ferait plus d'effet, mais j'avoue ne pas écouter ce tour de chant trop souvent. Reste tout de même un "Threw it All Away" au ralenti qui a son charme, un "St. Augustine" rare sur scène et un "Rainy Day Women" hilarant. Le coffret "Mighty Mockingbird" reste un must si vous voulez acquérir ce truc-là.
Highlights : "I Threw it All Away", "I Dreamed I Saw St. Augustine", "She Belongs to Me".Son : 6/10.
30) Nashville Skyline/New Morning Sessions [1969-70]
Contenu : Encore une fois, il faut apprécier la période country de Dylan pour savourer ces sessions à leur juste valeur. Entouré de Johnny Cash ou de George Harrison, Dylan visite donc son répertoire (un "Just Like Tom Thumb's Blues" à la Hank Williams !) et celui des autres (de Paul Simon à Gilbert Bécaud) en mode pedal-steel et crooner et c'est souvent très plaisant. Le son est plutôt bon, ce qui ne gâche rien. Enregistrés entre 1969 et 1970, entre Nashville et New York, les chansons seront réparti entre "Nashville Skyline", "New Morning", "Selfportrait" et "Dylan" qui, en 1973, servira de débarras et de rupture de contrat. Le plus beau dans tout ça, c'est les versions piano/violons de "If Not For You", "Went to See the Gypsy", "Sign on the Window" et un "Spanish is the Loving Tongue" beau à pleurer tellement c'est pure et simple.
Highlights : Les délicieuses versions alternatives citées plus haut ainsi que "Cupid", "Ghost Riders in the Sky" et "Yesterday" (oui !). Son : 8/10.
31) Bob Dylan Vs. A.J. Weberman [1971]
Contenu : Le 6 janvier 1971, alors que Dylan est tranquille dans son appartement new-yorkais et que Sara met les enfants au lit, un taré du nom d'A.J. Weberman lui passe un coup de fil. Proclamé chef de file de la "dylanologie", une science qui étudie le moindre fait et geste de l'artiste et l'interprète de la manière la plus extrême et conspirationniste possible (voir son site web, toujours en activité et hallucinant), Weberman a déjà croisé plusieurs fois la route du Zim (à force de fouiller ses poubelles pour tenter de le comprendre) et ce dernier se montre d'abord plutôt amusé, acceptant de répondre à ses questions les plus folles. Jusqu'à ce qu'il découvre, furieux, que son correspondant enregistre soigneusement la discussion à coeur ouvert. Dylan raccroche mais Weberman sévit toujours. Et cet entretien est un truc vraiment pathétique mais qu'on prend quand même plaisir à écouter parce qu'on est de gros voyeurs. Fais gaffe Bob, faudrait pas que ce taré soit ton David Chapman... Vendu sous la manche en vinyle, réédité en CD pirate, le coup de fil est souvent agrémenté en face B du concert au Bangladesh, où un Dylan très en forme chante superbement bien en compagnie de son pote Harrison.
Son : 8/10. 32) The Allen Ginsberg Session [1971]
Contenu : A.J. Weberman n'est pas le seul illuminé auquel Dylan a affaire à New York, en 1971. Il reçoit également la visite de ce bon vieux Allen Ginsberg, qui s'est amouraché de lui lors de son séjour anglais de 1965. Le pionnier de la beat-generation, le pote de Jack Kerouac et Neil Cassady, est désormais un barde barbu qui agite des clochettes et récite des mantras en compagnie d'un Dylan visiblement amusé et qui a débranché son esprit pour enregistrer ces chansons joyeusement foutraques. Avec le jouer de banjo Happy Traum et d'autres curieux, ils partent dans de longues improvisations enfumées dont certaine ont une telle entrain qu'il est impossible de ne pas les reprendre de bon coeur (comme ce "Vomit Express" qui donne le tournis mais pas la nausée). Vous pouvez retrouvez ces enregistrements sur le Net ou en cherchant bien dans la discographie du poète légendaire (qui signera volontiers pour la Rolling Thunder, quelques années plus tard).
Highlights : "Vomit Express", "Going to San Diego", "Jimmy Berman Rag"Contenu : A.J. Weberman n'est pas le seul illuminé auquel Dylan a affaire à New York, en 1971. Il reçoit également la visite de ce bon vieux Allen Ginsberg, qui s'est amouraché de lui lors de son séjour anglais de 1965. Le pionnier de la beat-generation, le pote de Jack Kerouac et Neil Cassady, est désormais un barde barbu qui agite des clochettes et récite des mantras en compagnie d'un Dylan visiblement amusé et qui a débranché son esprit pour enregistrer ces chansons joyeusement foutraques. Avec le jouer de banjo Happy Traum et d'autres curieux, ils partent dans de longues improvisations enfumées dont certaine ont une telle entrain qu'il est impossible de ne pas les reprendre de bon coeur (comme ce "Vomit Express" qui donne le tournis mais pas la nausée). Vous pouvez retrouvez ces enregistrements sur le Net ou en cherchant bien dans la discographie du poète légendaire (qui signera volontiers pour la Rolling Thunder, quelques années plus tard).
Son : 7/10.
33) "Pat Garrett & Billy The Kid" Sessions [Janvier-Février 1973]
Contenu : Alors que je suis plongé dans l'écriture d'un ambitieux western (oui, premier indice concernant mon futur grand projet), rien de tel que la bande originale du film de Peckinpah, où Dylan jouait un mystérieux cow-boy, prêt à défendre son ami Billy à coups de couteaux et de regard hypnotique. Enregistré entre le Mexique et la Californie, ces sessions sont ensoleillés, détendues et parfaite pour prolonger la beauté de la bande son officielle (même si le son n'est pas de la même fraîcheur). On retrouve des improvisations aux doux parfums sud-américains, des versions alternatives de la toujours géniale "Billy" et du tube "Knockin' on Heaven's Door" ainsi que quelques dialogues sympathiques. Vous avez le choix entre plusieurs coffrets pour écouter tout ça et moi, je vous conseille "Peco's Blues", le mieux foutu.
Highlights : "Billy #1", "Billy #2", "Billy Surrenders" Sweet Amarillo".Son : 7/10.
La prochaine fois : une période faste, entre les sessions de "Blood on the Tracks" et la Rolling Thunder Review...