Dylanesque

Don'tLookBack

Samedi 28 mai 2011 à 21:19

Je suis retombé dans une période Dylan. C’est quoi une période Dylan ? Lever à dix heures. Un « Theme Time Radio Hour » pour se réveiller tranquillement, avec la douce voix du vieillard savant. Je pars à la recherche de bootlegs sur la toile, je traîne sur les différents forums consacré au musicien, je discute avec mes amis de DylanRadio. Parfois, il faut travailler, parfois il faut sociabiliser. Mais dès que je rentre à la maison, je pose un disque sur ma platine, « Time Out Of Mind » en ce moment, et je me pose sur mon balcon avec une cigarette et un verre de vin. Nouvelles recherches sur la toile. Lectures. Rêveries. Je me sens moins seul et je passe une nuit blanche en compagnie de Dylan. Et le matin, tout recommence et c’est inépuisable jusqu’à ce qu’un changement d’humeur ou une lassitude me soigne de cette terrible maladie.

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Et en cette période de grande solitude, je peux toujours compter sur Dylan. J’ai l’impression que tout le monde a désertée autour de moi. Sans me prévenir. Que tout le monde a foutu le camp. Et que même en rappelant les troupes, certains ne reviendront pas. Moi-même, je prévois ma grande évasion annuelle. À Barcelona. J’ai trouvé l’appartement, il me manque plus qu’un simple petit boulot pour déguerpir et passer un bel été. Fêter pour la troisième fois mon anniversaire dans la plus chouette ville que je connaisse. Trouver une jolie catalane, lui chanter « Boots of Spanish Letter » à cappella, la séduire et l’amener se promener pieds nus sur la plage, parmi les ivrognes et les touristes, lui déclarer ma flamme et la ramener auprès de moi pour ne plus jamais me sentir seul.   

J’ai trouvé de nouveaux amis aujourd’hui. À la foire aux disques qui s’est installée près de chez moi. J’ai d’abord tenté de compléter ma collection de Dylan, avec un « Knocked Out Loaded » par ci, un bootleg par là. Puis, j’ai fait des folies avec « Combat Rock » des Clash, « Graceland » de Paul Simon, « Wild Life » et « Band On the Run » des Wings, « New Skin For the Old Ceremony » de Cohen. Je me suis même amusé à voler le premier album des Beatles et un live de Jonathan Richman quand le vendeur avait le dos tourné. J’ai déniché un exemplaire du NME datant de décembre 97 avec Thom Yorke en couverture et des K7 audio de T-Rex et des Cure que j’ai oublié sur le comptoir, comme un idiot. Je suis revenu chez moi avec le porte-monnaie léger mais les oreilles pleines, le cœur rempli de joie en écoutant toutes ces merveilles, en oubliant le temps. Et puis j’ai ouvert la boite aux lettres et c’était ma première déclaration d’impôt. Le coup dur. Le retour à la réalité. Le passage à l’âge adulte. Le cauchemar. Tout s’est enchaîné. Le dossier en retard, la lettre de motivation à rédiger, le ménage et la vaisselle à faire, tout ce que j’ai repoussé au lendemain. Je me suis posé deux minutes, avec d’un côté ma pile de disque et de l’autre ma pile de travail. Et puis j’ai les mis les Ramones sur ma platine, « hey ho let’s go », et j’ai envoyé balader tout le reste…

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En écoutant les émissions de radio de Dylan, je découvre un tas de trucs. J’aimerais les partager moi aussi. J’en propose pas mal de chansons méconnus avec mes deux émissions de radio, mais j’aimerais trouver un moyen d’en faire plus. D’être payé pour être un passeur de musique. J’ai eu l’idée d’ouvrir un nouveau blog avec une nouvelle chanson tous les jours et puis je l’ai abandonné parce que Internet ne suffit pas, Internet est déjà plein de chansons abandonnées. J’ai pensé à écrire un bouquin mais je ne sais plus écrire, je n’arrive plus à me concentrer suffisamment. Et puis personne ne peut battre Dylan à ce jeu de la belle histoire, de l’anecdote, de la sélection méticuleuse de fantômes du passé qui te hantent toute la soirée.

Une soirée en solitaire donc, avec un verre de vin, de la crème glacé, des cigarettes. Et Dylan. J’ai bu et j’essaye d’écrire de la poésie, des chansons, mais j’ai bu. Et personne ne joue de guitare à côté de moi, personne ne peut lire ce que j’écris. Alors, je chante, je joue un peu d’harmonica. Je déprime, je m’illumine, je pense à l’été, je pense à l’hiver, je pense à tout, à rien, je déblatère, je me trouve des excuses puis je culpabilise et je monte le son encore plus fort pour noyer la mélancolie. Une soirée comme les autres. Je vais sûrement me réveiller demain matin, j’aurais mal au crâne et la lettre des impôts va me retomber dessus, tâchée par le cul de la bouteille vide. J’aurais du mal à respirer, les poumons fatigués, l’esprit embouée et j’irais me réfugier dans les bras de Dylan.

Je vous souhaite une bonne soirée, malgré tout. 

Samedi 26 mars 2011 à 21:36

Je pense pas mal à la mort en ce moment. Oui, je sais, c'est le printemps. Je l'ai vu le soleil tout penaud venir me dire bonjour ce matin. Comme s'il s'excusait de pas avoir été là plus tôt. D'habitude, quand c'est le printemps, je vous parle du renouveau, de ma sérénité retrouvé, tout ça. Et là non, je pense à la mort. Attention hein, je pense pas à me tuer. Pour ceux qui m'aiment bien, je vous rassure, je suis encore là un bon moment. Pour ceux qui m'aiment pas, il va encore falloir me supporter pendant longtemps, au moins jusqu'à ce que la fumée de cigarette ait fini de noircir mes poumons. 

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Je pense à la mort parce que j'ai des insomnies et j'ai des insomnies parce que je pense à la mort. Avoir des insomnies et penser à la mort, ça m'arrive à chaque fois que je suis au pied du mur, à me demander ce qu'il se passe ensuite, si je vais pas perdre mon temps, si je vais pas passer à côté de plein de choses, si je suis pas coincé dans la vie. Je pense à la mort quand je sais pas quoi faire de ma vie. Je sais que je veux la vivre, je sais que je veux la vivre intensément, mais parfois, comme tout le monde, je me demande à quoi bon, à quoi ça sert, pourquoi, qui suis-je, putain, stop, non encore, oui mais où, on verra, ou pas. Dans ces cas-là, je me sens plus mortel que jamais. 

Un mortel avec une folle envie de vivre, ça veut tout sauf se suicider, mais c'est pas franchement joyeux. Et ça dort pas. La mort, je connais pas trop. Mon chien est mort quand j'étais gamin, ça m'a retourné. J'ai des membres de ma famille qui sont mort il n'y a pas longtemps et en plus de me rendre triste, ça m'a rendu la chose encore plus mystérieuse. Et comme non seulement je romance ma vie au présent, il m'arrive de l'écrire en avance. J'ai donc plusieurs scénarios en tête pour quand mon tour viendra. Alors d'abord, il y a tous les trucs imprévisibles, les morts à la con. Ensuite, il y a une vision plus romantique comme la mort héroïque. Ou bien une longue maladie, du genre cancer des poumons (que je risque plus facilement de choper qu'une tumeur du sein, vous l'admettrez) qui me laisse le temps de me voir partir, de souffrir, de dire adieu aux gens sans vraiment leur dire. Allongé dans de longs draps blancs, dans une chambre d'hôpital immaculé, en me réveillant un matin avec le soleil qui se lève à travers la fenêtre et me rendormant aussitôt, pour toujours. Et il y a la mort naturelle. Celle où je suis vieux, où je vis au bord d'un lac dans une maison de campagne et que, lors d'une promenade dans un champ ensoleillé, je vois le ciel s'assombrir, je vois mes petits enfants qui jouent au loin, je vois ma main trembler et je m'effondre paisiblement sur l'herbe. Quand je pense à la mort, j'imagine ce genre de scénarios. 

Pour les funérailles, j'ai tout prévu. Déjà, je veux pas être enterré. Je veux pas retourner à la terre parce que dans la terre il y a des vers de terre et moi j'ai horreur des vers de terres. Ils me dégoûtent. Je veux pas être dégoûté quand je serais mort. Je veux juste être mort. Ensuite, il y a quoi ? La crémation. Sauf que j'ai toujours trouvé que ça ressemblait trop à un tour de magie, à un truc assez artificiel, où tu disparais dans une mécanique trop bien huilé. Ce serait un truc à la Jeanne d'Arc, je dis pas, mais le grand four, ce sera sans moi. Non, le mieux dans mon esprit, c'est d'être foutu dans une grande boîte et de couler au fond de l'océan tranquillement. J'ai toujours aimé l'océan et je préfère les poissons aux vers de terre. Et puis la plus belle mort que j'ai pu lire, c'est celle de Jack London dans son livre "Martin Eden", où il se laisse emporter par les flots, où le soleil devient tout flou par dessus la surface, par dessus les vagues. C'est plutôt classe comme mort. 

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J'ai aussi préparé ma playlist. Bah oui, vous pensiez pas que j'allais partir sans avoir prévu la bande son de ma mort ? Il y aura quinze chansons. Une heure de musique que les gens écouteront en pensant à moi, à eux, à la vie, à la mort. Les gens seront tristes et la musique leur fera du bien ou les aidera à être encore plus triste, histoire de faire le deuil. La playlist, vous pourrez l'écouter en avance, il suffit de cliquer sur la photo ci-dessus. Et d'imaginer qu'il y aura aussi du Dylan, bien entendu et "Long, Long, Long" des Beatles. Parce que c'est aérien et que ça m'aidera à m'envoler. 

Sauf que je vais pas m'envoler. Je vais couler. Et il n'y aura plus rien. Rien du tout. Le néant. Les insomnies seront terminés et je dormirais pour toujours. 

Mais j'ai encore le temps. Je veux bien encore des insomnies pour penser à tout ce que je peux accomplir avant de dormir pour de bon. Pour penser à tout ce qui pourrait me rendre immortelle, à tout ce que je pourrais faire pour que les gens soient triste à mon enterrement et pas juste parce qu'il y aura de la musique triste mais parce que j'aurais aimé, parce que j'aurais laissé une trace, parce que j'aurais vécue. 

Oui, c'est le printemps et j'espère que c'est pas le dernier parce qu'il faut vivre, maintenant.  

Mercredi 16 février 2011 à 21:42

Je n'ai pas grand chose à raconter en ce moment. Ou plutôt si, j'ai plein de choses à raconter mais je n'ai pas le courage de les coucher sur papier. Parce que j'ai l'impression d'être le héros d'un feuilleton qui tourne un peu en rond et dont le public se lasse progressivement. Du coup, les scénaristes ont décidé d'accélérer la fin et plusieurs portes de sorties s'ouvrent pour un héros qui a pourtant l'impression d'être constamment coincé dans la même situation. Constamment coincé à l'intérieur de son esprit qui le rend trop aveugle pour aller de l'avant et le rattache au passé. 

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Pour faire moins abstrait, je suis en ce moment dans une période où chacune de mes décisions pourrait bien avoir une incidence sur le reste de ma vie. Je vais pas tarder à tourner une grosse page de mon existence et j'ai peur de mal m'y prendre, de tout foirer, de me créer des regrets pour toujours. Et en même temps, je m'en fous, j'ai du mal à prendre du recul et les journées se terminent en migraine, en insomnies. Je veux pas toujours vous raconter la même chose, voilà pourquoi je poste peu ces temps-ci. 

Pour bien marquer la fin d'une époque, je viens de dire adieu à l'une de mes séries favorites, qui m'aura accompagné durant toute ma vie d'étudiante. Je vous propose une rétrospective de "Friday Night Lights" sur mon blog séries : 
http://dylanesquetv.hautetfort.com/friday-night-lights/ Sinon, j'écoute beaucoup de musique (un océan de Leonard Cohen) et je ne vais plus au cinéma, je ne sais pas pourquoi. J'ai eu l'impression de retourner en adolescence en écoutant le nouveau single des Strokes, une cure de jouvence parfaite, de la bonne énergie que j'écoute en boucle. 

Dans les jours qui viennent, je vais me changer les idées. Partir à Rennes retrouver de vieux amis et vider une bouteille de whisky. Partir à Saint Nazaire pour faire un concert et gueuler mes tripes dans un micro. Partir à la mer pour me ressourcer et attraper du mal. Partir à Nantes pour un stage dans une maison de disques. Partir chez ma mère pour hiberner dans mon vieux lit. Et revenir à Angers pour continuer à réaliser ma web-série, préparer ma nouvelle pièce de théâtre et conclure mes études. 

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Si je trouve le temps et le courage, je vous reparle de tout ça. Sinon, vous inquiétez pas pour moi, je retombe toujours sur mes pattes. 

Dimanche 28 novembre 2010 à 11:30

Je me suis levé tôt ce matin. Tôt pour un Dimanche. Ma mère m'avait préparé des pancakes que j'ai dévoré avec du sirop d'érable. Dehors, il tombait de la neige. J'ai enfilé mon manteau le plus chaud et je suis sorti admirer les premiers flocons, frigorifié, comme un gamin. 

Novembre, je l'ai pas vu passer. Je vous dis ça parce que, comme d'habitude, je vous offre une playlist pour conclure ce mois, ce mois qui a été surprenant. Pas déprimant comme d'habitude, juste mouvementé. Certes, il y avait de la solitude parfois, mais je ne me suis pas ennuyé. Donc voilà dix chansons qui m'ont accompagné durant ces dernières semaines, et qui devraient faire un petit bout de chemin avec vous, je l'espère. Cliquez sur la photo. 

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1) Avalanche (Leonard Cohen)
2) Swift As The Wind (The Incredible String Band)
3) Close My Eyes (Arthur Russell)
4) Mr. Tough (Yo La Tengo)
5) Today (Smashing Pumpkins)
6) When I'm Gone (Peter Broderick)
7) She Whispers the Winter Snow (The Autumns)
8) Lonesome Town (The Legendary Tigerman)
9) Downtown Train (Tom Waits)
10) Everyone (Van Morrison)


C'est tout ce que j'avais à dire. La neige a déjà fondu, je n'ai plus qu'à aller préparer le sapin.  

Jeudi 19 août 2010 à 14:12

Grâce au merveilleux outil qu'est Spotify, je vous ai concocté un tas de playlists. Que je vais dévoiler au compte-goutte. 
Testé et approuvé lors de caniculaires nuits d'été sous le soleil espagnol, celle-ci est dédié aux nuits blanches torrides, à la sueur et à ceux qui aiment danser ivres morts jusqu'au petit matin. Invitez vos amis, quelques filles faciles et faites monter la température. 

1. The Magnificent Seven (The Clash)
2. Black is Black (Los Bravos)
3. Search & Destroy (Iggy & The Stooges)
4. I Don't Know What You've Got But It's Got Me (Little Richard)
5. Queen Bitch, live in Santa Monica 72 (David Bowie)
6. Prove It (Television)
7. Shelter From the Storm, live Hard Rain (Bob Dylan)
8. I Just Want to See His Face (The Rolling Stones)
9. Born to Run, live in London 75 (Bruce Springsteen)
10. Heartbreak Hotel, the 68 Comeback Show (Elvis Presley)
11. Fear of Sleep (The Strokes)
12. Death of a Ladies' Man (Leonard Cohen)

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Ou alors vous passez "Miss You" des Stones en boucle...

Jeudi 19 août 2010 à 1:10

Je fume une cigarette dans mon garage en regardant le tambour de la machine à laver tourbillonner. 
Il est tard et je pense à tous mes amis qui sont loin d'ici. En Mongolie, dans le Missouri, au Portugal, en Angleterre, à Paris.
Et moi dans mon garage. Je me sens bien seul.

Chanson de la nuit : "Take This Waltz" de Leonard Cohen. Oui, c'est ma semaine Cohen.
Si on me donnait une caméra tout de suite maintenant, je réaliserais un film avec tout plein de chansons de Cohen dedans. 
Un film sur un type qui se morfond dans son garage de longues nuits d'été. Un soir d'orage, il part danser avec une inconnue sous la pluie.
"Take This Waltz".
Bonne nuit. 

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Mercredi 18 août 2010 à 21:14

Dylanesque revient de vacances, et il a pris des couleurs. Visez un peu cette nouvelle décoration. C'est un beau bleu, non ?
À l'origine, Jane m'avait préparé une jolie mosaïque avec tous mes albums favoris pour mettre en toile de fond mais Cowblog a pas voulu parce que je donne pas d'argent à Cowblog. Alors la mosaïque, la voilà, et la nouvelle décoration restera sobre, mais un peu plus lumineuse. 
Espérons que les jours qui viennent se teinteront eux aussi de couleurs moins sombres. 


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Mardi 17 août 2010 à 22:58

Voilà donc un article maladroit sur l’Amour.

L’Amour, j’y crois, je l’ai vécu. Je ne sais pas si je peux me considérer comme romantique, en tout cas, j’idéalise beaucoup de choses. Des choses qui me hantent, qui m’obsèdent, autant que la musique ou la fiction. Tout se mélange chez moi, et la plupart du temps, j’en ressors très malheureux. Malheureux parce que l’instant présent est la plus belle des choses et que lorsqu’il se termine, je n’ai que du passé et que le passé me rend triste.

"You know what’s the worst thing about somebody breaking up with you? It’s when you remember how little you thought about the people you broke up with and you realize that is how little they’re thinking of you. You know, you’d like to think you’re both in all this pain but they’re just like “Hey, I’m glad you’re gone"



Récemment, j’ai vu le plus beau des films d’amours. Celui auquel je me suis le plus identifié en tout cas. Avant, c’était « La Science des Rêves » ou « Annie Hall ». Mais celui-ci est encore plus fort, plus vrai, plus saisissant. Il s’agit de « Before Sunrise », un film de 1995, avec Julie Delpy et Ethan Hawke. L’histoire de deux voyageurs qui sautent d’un train ensemble et s’offrent une nuit pour apprendre à se connaître et s’aimer dans Vienne. Au lever du soleil, c’est terminé. Je le raconte mal le film, ça sonne comme un énorme cliché, mais c’est l’opposé de ça. C’est pur, c’est beau, c’est à pleurer. La suite, dix ans plus tard, s’appelle « Before Sunset » et est tout aussi réussie. Tout aussi poignante. 

Ces deux films ont eu un effet dévastateur sur moi. J’ai eu l’impression que cet amour que l’on cherche, je l’ai déjà trouvé et qu’il m’a échappé. « I Threw It All Away » comme dirait Dylan. Et en meme temps, cette belle histoire m’a redonné un peu espoir. J'ai très mal parlé de ces deux films, je ne leur rend pas un très bel hommage. Juste, regardez-les, c'est bouleversant. 

"Sometimes I dream about being a good father and a good husband. And sometimes it feels really close. But then other times it seems silly like it would ruin my whole life. And it’s not just a fear of commitment or that I’m incapable of caring or loving because… I can. It’s just that, if I’m totally honest with myself I think I’d rather die knowing that I was really good at something. That I had excelled in some way than that I’d just been in a nice, caring relationship."



Vous voyez, quand je parle de l’Amour, je parle comme une gamine de quinze ans. C’est très médiocre. Vous moquez pas, j’ai un peu honte de moi et en même temps, j’ai besoin d’écrire ça, de partager ça.

Quand je suis comme ça, j’aime bien me réfugier toujours dans les mêmes chansons. Des chansons qui me rappellent à son souvenir, qui me réchauffent le cœur ou me font chialer. Je ne les commente pas, je vous les donnent comme ça. Des chansons de thérapie. Des chansons qui m’évoquent l’Amour.

1) Turquoise (Donovan)

2) I’ll Keep It With Mine (Nico) 

3) Which Will (Nick Drake)

4) Pale Blue Eyes (The Velvet Underground)

5) Oh Sister / Shelter From the Storm (Bob Dylan)

6) Only Love Can Break Your Heart (Neil Young)

7) Chelsea Hotel #2 (Leonard Cohen)

8) The Rollercoaster Ride (Belle & Sebastian)

9) La Javanaise / La Chanson de Prévert (Serge Gainsbourg)

10) True Love Will Find You In the End (Daniel Johnston/Beck)

11) I'm In Love With a Girl (Big Star)
 

12) Sara / Sad Eyed Lady of the Lowlands (Bob Dylan)



I think I’m always so much more happy with books and movies and stuff. I think I get more excited about well-done representations of life than life itself. And I kind of see love, as this escape, for two people who don’t know how to be alone. It’s funny people always talk about how love is this totally unselfish, giving thing but if you think about it there’s nothing more selfish."


Mardi 17 août 2010 à 20:08

C'est marrant, le jour où je décide de vous parler de Leonard Cohen, c'est également le jour ou Jane lui consacre un article et une chouette playlist. 

C'est qui Jane ? Allez donc faire un tour dans ma boite à liens, quelque part à droite de la page, et cliquez sur takeyouonacruise. Vous découvrirez un blog de passionnée comme on en fait plus beaucoup ici sur Cowblog. Je veux dire intelligent, et tout. Et je peux pas parler de Jane sans parler de Joris. 

C'est qui Joris ? Et bien c'est un bon copain de Jane, et lui aussi il écrit bien et on partage pas mal de points communs. Pour commencer, un sens très sombre de la décoration, comme vous pourrez en juger sur son blog tué dans l'oeuf hélas : 
http://chocolatebox.cowblog.fr/ Oui, une boite de chocolats, comme Forrest Gump. 



Le mieux, c'est quand Jane & Joris écrivent tous les deux. Ensemble, ils ont créer un blog d'obsessions et de prose en roue libre. Ca s'appelle les Innocent Bystanders, ne me demandez ni pourquoi ni comment, cliquez ici : 
http://the-innocent-bystanders.cowblog.fr/1.html 
Vous y trouverez l'article sur Cohen, un autre sur Dylan (oui Dylan, vous vous souvenez ?) et peut-être bientôt Dylanesque en guest, si Dylanesque a le temps.

Mais pour l'instant, Dylanesque il retourne écouter Cohen. 

Mardi 17 août 2010 à 12:29

 Avant de vous resservir une grosse louchée de playlists en tout genre et de vous parler de mes albums du moments (il est bien le nouvel Arcade Fire, hein ?), j'aimerais revenir un peu sur mon escapade en Espagne. Juste quelques anecdotes que j'aimerais partager. 

Si comme moi, vous collectionnez des disques, Madrid vous ravira. J'y ai trouvé les plus fantastiques disquaires. J'ai pu compléter ma collection Dylan qui est désormais quasi-complète (il me manque que "Time Out of Mind" et "Love & Theft", à bon entendeur...). J'ai aussi acheté une K7, oui une K7, de l'Album Bleu des Beatles, le best of des années 67 à 70, qui m'a ouvert les portes de la musique lorsque j'étais gamin. Maintenant, je peux l'écouter dans n'importe quelle voiture, avec "Here Comes the Sun" pour braver cette maudite pluie estivale qui me déprime beaucoup. 

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Le soir des mes 20 ans, j'étais à Barcelone, et je me suis payé une méchante cuite. Sur la plage, jusqu'au lever du soleil. Tout a commencé dans un bar avec un sangria gigantesque. Pour me faire plaisir, mon compagnon de route a commandé en plus des boissons un petit Dylan dans la bande-son. Et Leonard Cohen chantait "Take This Waltz" en boucle, je me suis senti vieillir d'un coup, mais vieux comme un vieux sage.

C'est moi ou Leonard Cohen jeune ressemble à Dustin Hoffman ?

Chaque été, lorsque je pars en vadrouille, j'amène un Kerouac. L'an dernier à travers l'Europe, j'avais relu "Sur la Route" pour la millième fois. Cette année, je voulais un voyage plus serein, je voulais m'isoler, méditer un peu. Alors j'ai embarqué "Les Clochards Célèstes" qui m'a une fois de plus bouleversé. Complètement renversé. Hier, je suis allé faire mes courses pour la rentrée. Une troisième année en Lettres Modernes, c'est du lourd : Beaumarchais, Rousseau, Montesquieu, Balzac... Il n'y a qu'en France que l'on a écrit des livres et la production s'est arrêté il y a 150 ans. Pour me venger de cette sélection déprimante, je me suis racheté "Les Anges Vagabonds" de l'ami Kerouac, que j'avais lu un peu trop vite au lycée. Dès les premières pages, je suis de nouveau ému. Et j'ai la folle envie de retourner m'isoler quelque part dans une cabane bretonne pour écrire mes mémoires. 

"Une bougie dans une chambre solitaire et écrire sur le monde". 

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La prochaine fois, je vous parlerais de l'Amour. Parce que c'est ma nouvelle obsession (rires). 

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