Dylanesque

Don'tLookBack

Dimanche 10 mai 2009 à 18:30

J'avais pour but de commencer mes révisions aujourd'hui. Et puis comme d'habitude, je me suis laissé distraire.

Voici donc pour vous, une sélection de trente morceaux, qui ont pour but de vous montrer une autre facette de Dylan. Vous n'y trouverez pas "Like a Rolling Stone", "Blowin'in the Wind" ou bien "Hurricane", mais des morceaux moins connus, voire très rares. 
30 chansons connus des dylanologue, mais qui je l'espère, plairons aux curieux qui désirent en savoir plus sur le Zim. 

Allez promis après je vous lâche avec Dylan ! Mais j'aime bien ce principe de sélection, de compil. Ca me rappelle les K7 que je préparais avant de partir en vacances en voiture...

En plus, c'est dans l'ordre chronologique, et je vous ai trouvé de jolies photos...
Pour écoutez tout ça, fâites moi signe, je pourrais bien envoyer les liens aux plus gentils d'entre vous !

Merci qui ? Allez, bon dimanche... 



1 / I Was Young When I Left Home (The Bootleg Series Vol.7) 1961
Il était jeune quand il a quitté sa maison. Il est parti à New York, sa guitare à la main. Il n'est jamais revenu.
Une ballade poignante, et une voix tremblante : un artiste en devenir. 

2 / The Death of Emmett Till (Folksinger's Choice) 1962
Dans le genre protest song, celle-ci est toujours resté dans l'ombre de "Hard Rain" ou "The Lonesome Death of Hattie Carrol". Elle est pourtant bien écrite, narrant le meurtre d'un jeune afro-américain dans les années cinquante. Dylan, ce bandit, avouera avoir piqué la mélodie à Len Chandler...

3 / Tomorrow is a Long Time (Bob Dylan's Greatest Hits Volume II) 1963
Une magnifique ballade nocturne, extraite d'un live de 1963 et reprise par la suite par de nombreux artistes : Nick Drake, Judy Collins et Elvis, pour ne citer qu'eux. Avec des mots simples, Dylan fabrique de la poésie, et nous on pleure comme des gamins. 
"There’s beauty in the silver, singin’ river,
There’s beauty in the sunrise in the sky,
But none of these and nothing else can touch the beauty
That I remember in my true love’s eyes."



4 / Corrina, Corrina (The Freewheelin' Bob Dylan) 1963
Reprise d'un vieux traditionnel par un Dylan amoureux comme jamais, tendre et plein de douceur. 

5 / Spanish Harlem Accident (Another Side of Bob Dylan) 1964
Encore une chanson d'amour plongé dans un mélange de poésie et d'ironie typique du Dylan de l'époque. 
La reprise des Byrds vaut aussi le détour. 

6 / Can You Please Crawl Out Your Window? (Biograph) 1965
Enregistré avec les Hawks, alors qu'il venait de brancher les guitares, ce single est annonciateur de la tempête électrique à venir. Le texte est proche de celui de "Positively 4th Street", et sera à l'origine de la brouille entre Dylan et le chanteur Phil Ochs. Celui-ci n'ayant pas aimé la chanson, Dylan l'avait viré de sa voiture : "You're not a folk-singer, you're a journalist !"



7 / I'll Keep it With Mine (The Bootleg Series Vol.2) 1966
Qu'elle est poignante cette version au piano chevrotante, d'une chanson écrite pour Nico (et que l'on retrouve sur son premier album, Chelsea Girls", paru en 1967, dans une version parfaite, elle aussi). Marianne Faithfull et Courtney Love l'ont adoptés elles aussi. 
Dylan, homme à femmes ? 

8 / I Can't Leave Her Behind (Blonde On Blonde Sessions) 1966
Enregistré dans une chambre d'hôtel en Ecosse, paru sur plusieurs bootlegs, un titre au piano non retenu pour "Blonde On Blonde".
Court mais intense. 

9 / Mr Tambourine Man (The Bootleg Series Vol.4 Live 1966) 1966
Paru sur le témoignage le pluis puissant qu'on puisse trouver sur Dylan, ce "Mr Tambourine Man" clôt la partie acoustique de manière crépusculaire, dans une sorte de transe, où l'harmonica n'en finit plus et va toucher les étoiles. 
A voir également sur "No Direction Home", le documentaire de Martin Scorcese, fabuleux témoignage du Dylan au bord du gouffre.

10 / The Ballad of Frankie Lee & Judas Priest (John Wesley Harding) 1967
Dylan se prend pour la Fontaine et nous pond une fable moralisatrice, sur un air paisible de country. 




Oups, je n'ai pas le temps de finir cet article ! Mais je le complète dès que possible promis !

Samedi 2 mai 2009 à 22:19



Son dernier album se terminait sur le lancinant "Ain't Talkin'", et pourtant ce bon vieux Dylan a encore des choses à dire. "Together Through Life", troisième album studio de la décennie, est encore une réussite (et la pochette est splendide). Arrivé sans prévenir, ce projet est né en partie grâce à la demande du réalisateur français Olivier Dahan qui voulait des chansons d'amour pour son prochain film. Merci à lui. Les sessions d'enregistrement furent rapides, le résultat est étonnament spontané, enjoué et plein de vie. Beaucoup plus lumineux que l'essai précédent, ou que l'inégalé "Time Out of Mind". Ce qui frappe également, c'est la longueur de l'album et des chansons. On ne dépasse pas les 45 minutes en tout, et on ne voit pas le temps passer.

Dans la lignée du son des albums précédents, on peut noter tout de même une mise en avant de la voix du Zim, qui donne une ambiance particulière à l'album. Une voix plus rocailleuse que jamais, qui donne des frissons, qui peut dissuader n'importe quel fumeur de faire une croix sur la nicotine. Dès l'inaugural "Beyond Here Lies Nothin", on est propulsé dans une salle de bal mexicaine, en fin d'après-midi. L'orchestre s'efface derrière le crooner au costume doré, les enfants courent partout et le banquet est fastueux mais loin d'être indigeste. "My Wife's Home Town" est un morceau langoureux, un blues démoniaque. "Forgetful Heart" est un des sommets de l'album, une nouvelle étude de la romance amoureuse à la sauce Dylan ("Why can't we love like we did before ?"). "I Feel A Change is Comin' On", porteur d'espoir, à l'image d'une Amérique nouvelle, qui s'est trouvé un visage neuf, des années après l'hymne "The Times They Are A-Changin'". "Shake Shake Mama", "This Dream On You", l'orchestre s'emballe, puis il s'apaise et nous laisse rêveur. On danse la valse sous le coucher du soleil et tout le monde est heureux ("It's All Good", conclusion pleine d'ironie et tournée vers l'avenir).

Cette ambiance tex-mex n'est pas sans rappeler l'aventure western de "Pat Garret & Billy the Kid", avec ses accordéons et son aspect sieste sous le soleil de Mexico. Mais si le projet est initié par un français et que l'atmosphère est à la sauce mexicaine, Dylan nous peint encore et toujours une Amérique hors du temps, en reprenant des vieux classiques bluesy, rock'n roll. Il a beau avoir tourné le dos à la folk classique depuis des décennies, il entreprend lui-même un travail de collectionneur de musique (son émission de radio, par exemple) qui ne tombe jamais dans la nostalgie facile. Certes Dylan n'est plus le visionnaire qu'on a connu, mais il n'est pas devenu non plus un vieux pirate qui vit dans le passé. Son album est enraciné dans le passé, mais résonne à merveille dans notre époque : il est troublé mais plein d'espoir, et ne cesse de tourner autour du même thème : l'amour. Le tout parsemé de la patte Dylan, de son ironie, de sa voix tranchante et d'une classe incomparable.

Les 50 ans de carrière approchent et Dylan est toujours là. Inégal sur scène, mais intouchable sur disque. Qu'il le veuille ou non, la légende est en marche, et ne semble pas vouloir s'arrêter.

Vendredi 1er mai 2009 à 21:31

Aujourd'hui, 1er mai, fête du travail. Le muguet, la glande, tout ça...

Bientôt les examens... Allez donc profitez d'un soleil de fin d'après-midi et quand la nuit tombera, invitez tous vos amis dans votre jardin pour taper du pied et faire un karaoké. En mai, on fait ce qu'il nous plaît, et Jeremy Jay, notre invité cette semaine, l'a très bien compris. 

Je vous présente "Slow Dance", son dernier album.



J'aime bien la pochette, pour commencer. Il en faudrait plus des pochettes aussi simple, aussi couillones. Et puis ça annonce la couleur : la rencontre entre la simplicité et l'élegance, entre le neuf et l'ancien. Du revival ? Appelez ça comme vous voulez, mais pour moi, c'est une manière sympathique d'aborder les années 80 et le glam-rock sans avoir envie de vomir.

Avec sa tête de Beck, son regard de cocker sous Prozac et ses manières de dandy hors du temps, Jeremy Jay ne peut guère compter sur son charisme. Mais du talent et de l'ingéniosité, il en a revendre.

Après avoir exploré la pop sixties avec A Place Where We Could Go, charmant recueil qui sonnait comme une perle retrouvée de Jonathan Richman, nous voilà désormais propulsés dans les années 80, à l'époque où l'artisanat et le synthétique pouvaient (parfois) faire bon ménage.
Mais attention, pas question de danser le disco sur les cendres du punk !

Il s'agit plutôt ici de taper du pied, l'air nonchalant, sur une rythmique froide, adossé au mur au fond d'une salle de danse quasiment vide (l'inaugural "We Were There" et le gentiment sautillant "Gallop").
De chercher sa proie, parmi les néons, et de l'inviter à se déhancher sur le chant maniériste et sensuel de Mister Jay (la délicieuse "Will You Dance With Me", la lancinante ballade "Winter Wonder").

Le minimaliste est de mise et, par miracle, toute la graisse indigeste est allégée. Le synthé ne dégouline pas, la recette est équilibrée.
On est à la limite du kitsch, mais jamais on ne patauge dedans.
Et la soirée pourra se finir avec un langoureux baiser sur les slows "Where Could We Go Tonight" et "Slow Dance 2" qui fleurent bon le romantisme label 80's (les Smiths ne sont pas loin).

Slow Dance est le disque du samedi soir. Celui qu'on passe en boucle sans jamais se lasser. Du glam pas pompeux, de la récup' qui sonne pas toc, et un charme qui ne s'explique pas. Les puristes crieront à l'escroquerie.

Pour les autres, une question :
Will You Dance With Me ?



En bonus, voici ma playlist du 1er mai. Des chansons sur le travail. Sur les métiers, les ouvriers, tout ça. Bref, c'est toujours aussi futile mais ça mange pas de pain. 

1) Workingman's Blues 2 (Bob Dylan)
2) Casey Jones (Pete Seeger)
3) World of Workers (Herman Düne)
4) On My Way to Work (Bright Eyes)
5) The Legend of John Henry's Hammer (Johnny Cash)
6) Working Class Hero (John Lennon)
7) Along in the Sun and the Rain (Woody Guthrie)
8) Career Opportunities (The Clash)
9) Working for the Weekend (Loverboy)
10) Tonight I Will Retire (Damien Jurado)

La prochaine fois, je vous parlerais du nouveau Dylan. Il est excellent. 
En attendant, portez vous bien !

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