Dylanesque

Don'tLookBack

Vendredi 30 décembre 2011 à 21:24

Suite et fin d'une rétrospective non exhaustive mais représentative des albums que j'ai le plus écouté cette année. 

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JEREMY JAY - Dream Diary
"Du glam pas pompeux, de la récup' qui sonne pas toc et un charme qui ne s'explique pas".
 J'écrivais ça quand je m'enthousiasmait en 2009 au sujet de "Slow Dance", l'album qui m'a fait découvrir ce grand dadais. Depuis, je ne m'en lasse pas, il m'accompagne partout. Chaque album sonne de la même façon, mais évolue dans un paysage différents. "Slow Dance", c'était les clubs enfumés tard la nuit, "Splash" c'était les flaques d'eaux et le ciel blanc d'automne et celui-ci, c'est le crépuscule où les synthés qui dégoulinent font l'effet d'un soleil qui se couche, où les guitares à la Pixies sont comme des vagues de mélancolie. Où même mes métaphores les plus téléphonées ne parviendront pas à décrire les petites joies que sont chacune de ces étonnantes chansons. 
Chanson favorite : "The Man On The Mountain"


JOSEPH ARTHUR - The Graduation Ceremony
Certains vont m'accuser de verser dans le mainstream et je leur dirais "la musique est bonne, si tu l'avais écouter, tu saurais que la musique est bonne".
 Et ceux qui sont déjà en deuil de R.E.M. vont se régaler comme moi (même si je suis pas en deuil de R.E.M.) des mélodies du toujours inspiré Joseph Arthur, qu'on avait pas revu depuis 2006 en solo. Une section de cordes, des couches de guitares et de réverbs, un écho sur la voix, Jim Ketlner à la batterie (qui a accompagné Dylan et Lennon, entre autres) et beaucoup de poésie. De l'americana amplement produit et émouvant quand, comme moi, on a le coeur d'une adolescente. J'aurais pu mettre le Coldplay à la place, mais je l'ai pas encore l'écouter. N'empêche, je suis curieux...
Chanson favorite : "Midwest"


KIM NOVAK - The Golden Mean
La Normandie est un vivier incroyable de talents.
 J'ai connu Hugo, guitariste du groupe, lors d'un chouette été et lors d'escapades dans sa verte contrée et je l'ai vu, lui et ses potes musiciens, s'épanouir et grandir ensemble, rejoindre différents projets et transformer en or tout ce qu'ils ont touchés. Les Chocolate Donuts, les Lanskies, autant de groupe à aimer et à suivre alors que leur avenir prend forme et que l'on peut les soutenir avec enthousiasme. Kim Novak, eux, n'ont plus besoin de soutien. Ils ont déjà atteint des sommets de maîtrise et ont sorti cette année un nouvel album qui approche de la perfection. Il faut l'écouter pour le croire. Oui, c'est un groupe normand qui écrit ces modèles d'écriture et de composition pop aussi mélancoliques que sautillantes, en dépassant ceux qui pourraient les avoir influencer (que ce soit The National ou les Modern Lovers, j'en sais trop rien). Merci à toi et ta bande Hugo, je suis fier de ce que vous fabriquez tout là-haut et je suis ravi d'écouter "The Golden Mean" tous les jours où il pleut aussi fort que chez vous. 
Chanson favorite : "Montego Bay"


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THE PAINS OF BEING PURE AT HEART - Belong
Belle & Sebastian versus The Jesus & Mary Chain = The Pains Of Being Pure At Heart. Autant de noms de groupes inventifs pour une musique qui mêle saturation et rêverie, de la dream-pop qui secoue encore plus sur ce deuxième album, bénéficiant d'un son plus large et peut-être, visant un public plus important. On navigue toujours entre tension et émotion, entre rock et pop et on tape du pied en souriant bêtement. 
Chanson favorite : "My Terrible Friend" (un plagiat jouissif des Cure)

REAL ESTATE - Days
C'est grâce à une amie américaine, rencontrée l'été dernier à Barcelone, que j'ai découvert le groupe.
 Elle les avait vu en concert chez eux, dans le New Jersey et après écoute répétés sur le balcon au soleil, ils m'ont charmés. "Days" est un second album qui, avec sa pop à guitares et ses textes rêveurs, devrait avec le temps s'incruster de la même manière dans mon esprit : sur le balcon au soleil. C'est l'album parfait pour y coller ses souvenirs, ses moments de joie, de tristesse et y revenir selon l'humeur. 
Chanson favorite : "Kinder Blumen"

THE STRANGE BOYS - Live Music
J'avais déjà passé un bon moment en compagnie de l'album précédent, mais je ne m'attendais pas à accrocher autant à celui-ci. Dès que je l'ai reçu (c'est chouette d'être animateur radio, on a de beaux cadeaux), je l'ai adopté et il n'a plus quitté ma platine pendant deux semaines. Tournant en boucle pendant la Toussaint. Fini l'agitation et la furie, les garçons étranges font maintenant de l'alternative country leur nouveau terrain de jeu.  L'album s'ouvre sur quelques notes à la McCartney période Wings et se termine sur Neil Young période "Dead Man". Entre les deux,  c'est frais, naïf, ludique, plein de bons sentiments et de mélodies évidentes. Alors même si certains n'attendaient pas ça du groupe, moi c'est justement tout ce que j'attends d'un album réussi. Et puis la voix a un charme incroyable. 
Chanson favorite : "Doueh" (un plagiat formidable des Waves Pictures)

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THE STROKES - Angles
Je crois que j'en ai suffisamment parler, non ? Il vous suffit d'aller chercher le groupe de Casablancas dans mes archives et vous trouverez deux ou trois plaidoyers en faveur de ce quatrième album bancal mais que j'ai savouré comme on savoure le retour d'un vieil ami. Encore aujourd'hui, écoutez le single me ramène directement à ces premiers jours de printemps. Merci Nick Valensi. Allez, un lien quand même : http://dylanesque.cowblog.fr/183-between-love-hate-3095596.html
Chanson : "Games"

TOM WAITS - Bad As Me
C'est vraiment en 2011 que je me suis plongé dans l'oeuvre de Tom Waits. Le moment qu'il a choisi pour nous offrir un nouvel album studio qui rend le tableau encore plus complexe et étourdissant. J'ai pas encore fait le tour de "Bad As Me" mais à chaque fois que je l'écoute, mon esprit part dans tous les sens, et bien souvent dans un passé en sépia où je navigue à travers des formes étranges et de la brume. "Bad As Me" est magique, fun et comme le prouve mon cas, une porte d'entrée fascinante pour un artiste qui ne l'est pas moins. 
Chanson favorite : "Back In The Crowd"

THE WAR ON DRUGS - Slave Ambiant
À force de parler de pop moderne dans le magazine MAGIC (que je lis assez régulièrement), je me suis demandé ce que c'était la pop moderne. Et c'est ce deuxième album du groupe de Philadelphie qui m'en a donné la définition la plus marquante. Sans que je demande rien, juste par hasard, au plaisir d'une lecture aléatoire alors que je préparais mon émission de radio. La voix d'abord m'a sauté aux oreilles, lancinante, presque dylanesque par moments (DYLANESQUE !), et puis la musique, chaleureuse et enfumée, qui quand on l'écoute au casque, vous plonge dans un cocon dont on ne veut plus jamais sortir. C'est de la pop moderne parce qu'on a l'impression d'avoir entendu ces morceaux milles fois avant et que pourtant, ils nous encourage à faire des bonds en avant. 
Chanson favorite : "Black Water Falls"

YUCK - Yuck
Je vous disais en guise d'introduction à ce bilan que j'avais surtout passé l'année à redécouvrir la scène alternative des années 90, entre Dinosaur Jr, les Pixies en passant par Luna et Teenage Fanclub.
 Et bien cet album semble tout droit sorti de cette période bénite. La même urgence, les mêmes tourments adolescents noyés sous une tonne de saturations, des saillies héroïques qui font bondir de joie et de fureur. Du revival pur et dur et incroyablement émouvant. Pas une minute de trop dans ce brouillon parfait. 
Chanson favorite : "The Wall"

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Si j'ai boudé Beirut et les Frères Gallagher cette année, j'ai également envie de citer Wild Flag et The Men, mes seule véritables passions rock'n'roll du moment, White Denim et Timber Timbre qui me charment tout doucement, Noah & The Whale qui ont sorti un troisième album moins bon mais honnête et que j'ai beaucoup écouté au printemps, Marissa Nadler, Atlas Sound et Kurt Vile qui sont parvenus à me bouleverser au moins le temps d'une chanson, les Black Keys et les Kills qui ont sortis des nouveautés sympas à passer en soirée avec des amis, Jonathan Wilson dont l'album est une montagne que je suis toujours en train d'escalader, Gorillaz qui a signé le meilleur bruit de fond de l'année (et c'est un compliment, vraiment), Paul Simon qui ne vieillit donc jamais, le charme de Feist qui commence enfin à m'ensorceler après de nombreuses écoutes, Blitzen Trapper et Akron/Family dans la catégorie "albums que j'aurais plus écouter si j'avais mon permis et la possibilité de rouler sans arrêt sur de longues routes de campagne", et
PJ Harvey pour "In The Dark Places", la plus belle chanson de l'année. 

Mercredi 23 mars 2011 à 1:44

Juste une note pour en finir avec "Angles". Comme on pouvait s'y attendre, j'ai lu beaucoup de mauvaises critiques sur l'album. Mais genre des trucs assez violents. Comme quoi les Strokes, c'est des feignants, des branleurs, ils se foutent de notre gueule, l'album est trop court, pas assez de rifs, trop de solo, Julian est pourri gâté. Bref, toujours la même chose depuis "Room On Fire". L'album est écouté une ou deux fois et détruit. Et l'on retrouve toujours les mêmes attaques, plus sur la conception du disque que sur son contenu. Radiohead connaît ça aussi. Un album, ça s'écoute et ça se vit, il faut lui laisser le temps de faire son effet et de devenir une partie de ta vie ou pas. 

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C'est la manière dont je conçois la musique. C'est très personnelle et j'ai du mal à intellectualiser des chansons que j'ai à peine eu le temps de découvrir. Alors bien sûr, j'ai moi-même écrit une critique de "Angles". Mais, comme je l'ai précisé, c'est ouvertement des sentiments à chaud. Si ça se trouve, je l'écoute plus dans une semaine. Si ça se trouve, il va pas me laisser tomber et me rappellera toujours le printemps 2011. Je lui associerais toujours des souvenirs de renouveau, d'espoir. 

Déjà, rien qu'en allant l'acheter aujourd'hui, j'avais le coeur qui battait. Alors que je le connaissais déjà par coeur. Ce que je raconte ne vaut peut-être rien, parce que je suis un fan. Et y a rien de pire qu'un fan, c'est pas objectif un fan, un fan on peut lui donner du caca, il le mangera. Sauf qu'un fan, c'est pas encore blasé. 

"Alors, le nouveau Strokes, t'en penses quoi ?". "Pas terrible à ce qu'il paraît. M'a pas l'air terrible en tout cas". "Tu l'as écouté ?" "Euh... Une fois". 

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Qu'on soit bien clair, je ne cherche pas à défendre le groupe. Je veux juste que mon coeur de fan ne soit pas trop démoli. Je veux que vous l'entendiez battre sur ces pages et c'est la première et dernière fois que je chercherais ainsi à me justifier. Rien ne me fait autant de mal que le cynisme en ce moment. Et c'est ce qui surnage des réactions concernant les Strokes. Et je suis pas content. 

La chronique de l'ami Joris a au moins le mérite d'être originale, même si bien sûr, je ne suis pas d'accord. Son blog est très chouette en tout cas. Tenez, voici même un lien, sans rancune : 
http://tascapotosina.blogspot.com/

Ce genre de billet d'humeur, un tas de fans du monde entier ont du en écrire depuis la nuit des temps. J'aurais pu l'écrire bien avant, pour défendre Dylan ou n'importe laquelle de mes obsessions. Mais non, j'ai choisi les Strokes. Rien que pour cette nuit d'été 2006 où j'ai écouté Julian gueuler son mal-être dans de vieilles arènes romaines, quelque part à Lyon. Rien que pour les remercier d'avoir accompagné cette merveilleuse décennie où j'ai grandi. Parce que désormais, je ne grandirais plus. Et ils en sont en partie responsable. 

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Je suis rentré tard en écoutant "Life Is Simple In The Moonlight" et il y avait une belle grosse lune et ça m'a fait un bel effet. Et ça m'a suffit pour savoir que "Angles", je l'aimais déjà beaucoup. Que pour moi, il était réussi. Et qu'on va passer encore un moment ensemble. 

Dimanche 20 mars 2011 à 13:58

Tout le monde chante la même chanson depuis 10 ans. 10 ans déjà. Je n'étais qu'un gamin. Et depuis, j'ai bien grandi et le groupe new-yorkais aussi. Chacun a eu le droit à son aventure solo, la légèreté des débuts a laissé place à quelques nuages, à une longue pause et à un Julian Casablancas maussade mais toujours doté de la plus belle voix du rock&roll contemporain. Alors que tout le monde annonce leur prochaine séparation, les voilà de retour avec "Angles", un quatrième album qui aurait pu être l'occasion de dire merde à la concurrence, de reprendre son territoire et d'exploser avec panache. Au lieu de ça, c'est un melting-pot au goût étrange, qui va probablement diviser les adorateurs et conforter les détracteurs. Et moi, j'en pense quoi ? 

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L'album sort le jour du printemps. C'est un grand évènement dans mon quotidien maussade. "First Impressions of Earth" était sorti alors que j'entrais à peine au lycée. "Angles" paraît alors que ma scolarité est terminée. Oui, c'est un grand évènement, un signe. Et la bonne nouvelle, c'est que mon amour pour le groupe, mon groupe de jeunesse, est toujours aussi puissant. J'ai suivi de très près le moindre signe de vie des Strokes, j'ai adoré chacune de leur publication solo et quand l'attente était vraiment trop longue, je m'imaginais que "Phrazes For The Young", l'album de Casablancas, était le quatrième opus du groupe. Alors quand le nouveau single est tombé il y a un mois, j'ai explosé de joie. 

"Under Cover of Darkness", c'est un tube imparable, un mélange de fureur et de décontraction qui est la marque de fabrique des Strokes. Il suffit de regarder le clip, avec un Casablancas qui boude, puis s'agite, puis soupire, puis gueule dans son micro. Et les autres qui se déchaînent à l'arrière plan pour mener la chanson à bien, lui faire tenir la route. C'est tout un symbole, celui d'un groupe qui va mal, où le chanteur ne se sent plus concerné et demande à ce qu'on lui envoie les bandes à domicile pour qu'il pose sa voix loin de ses camarades, enfermés dans un studio californien. Cette ambiance triste n'empêche pas le single d'être une totale réussite. Avec un texte explicite où Casablancas nous fait part comme d'habitude de son dégoût des autres et de son envie de révolte. "Under Cover of Darkness", c'est "nous revoilà, on a changés, mais on a une putain de chanson pour nous faire pardonner". Je l'ai déjà écouté un millier de fois, je ne m'en lasse pas et j'ai des frissons à chaque fois que Julian gueule "Are you okay ?". Sauf qu'il s'agit d'un single trompeur, d'un leurre qui n'annonce en rien la couleur de l'album. 

Forcément, avec cinq types qui regardent pas du même côté, on a un résultat pas très homogène, limite inégal, voire inconsistant si on l'écoute d'une oreille distraite. Mais si l'on aime le groupe, il est forcément intéressant et ces dix chansons ne mettent pas si longtemps à convaincre. On est loin du retour aux sources promis et le son de l'album est plus dans la lignée de l'essai solo de Casablancas. Des synthés et une ambiance eighties rétro accompagnent la voix que l'on connaît bien et les guitares qui résonnent de manière si familières. Il est encore tôt pour émettre un jugement définitif sur la qualité de l'album, mais je suis déjà conquis. Ce n'était pourtant pas gagné. Comme pour la pochette flashy, on est perplexe au premier coup d'oeil avant d'y trouver un certain charme, une atmosphère coloré. 

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Le bal s'ouvre sur "Machu Picchu", avec des percussions et des bongos qui habillent de manière surprenante un rock énergique qui nous remet immédiatement dans le bain. Puis c'est le single, donc on a d'entrée de jeu un bon sentiment et beaucoup d'enthousiasme. "Two Kinds of Happiness" et "Taken For A Fool" sont deux morceaux efficaces, remplis de changements de rythme affolants, avec un Casablancas qui donne du sien et des riffs qui restent immédiatement en tête. On est en terrain connu et c'est plutôt jouissif. Les choses deviennent plus floues par la suite et il est certain que l'enchaînement "Games"/"Call Me Back" ne plairai pas à tout le monde. On y retrouve toute la mélancolie du leader des Strokes à travers deux complaintes désabusés, où l'univers est vide et tout est artificiel. Pourtant, ce n'est pas du toc, il y a une vraie émotion et toute la réussite de ces morceaux réside dans la voix de Casablancas. Si on aime pas son organe ou qu'on le trouve insipide, mieux vaut passer. Sinon, c'est vraiment hypnotisant, et les expérimentations du groupe en arrière fond ne sont pas vaines, elles donnent une nouvelle dimension aux Strokes, comme c'était le cas avec des morceaux comme "Ize Of the World" ou "Ask Me Anything" sur l'album précédent. Une dimension que j'affectionne et déjà je reprend en coeur les gémissements d'un chanteur mal dans sa peau et malade des autres. "Gratisfaction", c'est du Strokes léger, estival, avec une rythmique couillonne qui t'oblige à taper du pied. Rien de nouveau mais c'est appréciable de voir que la vieille formule fonctionne toujours. C'est une ballade qui conclut un album bien trop court, une ballade lancinante, élégante, qui aurait été quasi-parfaite sans le break maladroit qui l'alourdit à deux reprises. 

Les deux morceaux les plus faibles sont "You're So Right" et "Metabolism", froides et répétitives, qui manquent de fièvre et d'énergie. Mais je suis pourtant certain qu'elles finiront par me convaincre. Les chansons que j'écoutent en boucle aujourd'hui m'auront peut-être fatigué dans quelques mois et celles qui me laissent perplexes deviendront sans doute mes favorites. C'était le cas avec l'album précédent. Celui-ci n'a pas la même profondeur, pas la même ambition, mais il reste un beau retour. L'attente a peut-être été trop longue pour ne pas qu'on en veuille plus. Et on a raison d'en vouloir plus, on sait que le groupe est capable de mieux. Mais il y a plein de bonnes intentions. Plein de trouvailles. Il faut remercier Nick Valensi pour de beaux solos, Albert Hammond Jr qui a su donner de l'énergie là où certains morceaux auraient pu s'écrouler, Fab Moretti qui tient les clés de la décontraction et fait souffler la même fraîcheur sur "Call Me Back" qu'avec son groupe Little Joy et Nikolaï Fraiture qui arrondit les angles avec toujours la même discrétion. Et puis Julian, tu n'a jamais chanté aussi bien.

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Alors même si c'est le dernier effort des new-yorkais, on est loin d'un coup de fatigue. Il s'agit juste d'une tentative parfois flamboyante parfois maladroite de conclure dix ans de succès largement mérités. 


 

Mardi 1er mars 2011 à 13:09

Joie ! Joie de se réveiller à midi, le premier jour de mars, de voir du soleil passer à travers la fenêtre, de faire un peu le ménage, d'allumer son ordinateur pour découvrir le nouvel album de Noah & The Whale qui est parfait et le nouveau single des Strokes qui est envoûtant ! Joie !

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Je ne m'attendais pas à me réveiller avec autant d'allégresse. Parce qu'hier soir en me couchant, j'avais encore une boule dans la gorge. Et je dis pas ça comme une métaphore, non, j'ai vraiment une boule dans la gorge, une inflammation. Hypocondriaque comme je suis, j'ai vérifié sur Internet et d'après plusieurs sources, c'est au choix : 1) Une légère bronchite, 2) Une manifestation de stress, 3) Un cancer. Alors bien sûr, ça fait une semaine que ça dure et ça m'empêche de dormir. Mais pas de fumer. Je pense à la mort comme jamais auparavant. Je pense que tout ce que j'entreprends ne signifie rien et que je vais mourir avant d'avoir trente ans. Je pense à ça et ça me torture. 

Mais ce matin, la douleur était moins intense et la musique m'a apaisé l'esprit. Noah & The Whale, c'est quand un même un groupe magique, qui arrive toujours à viser juste et à me réjouir. L'album sort dans une semaine mais il est déjà en écoute intégrale et je vous le conseille. On en reparlera quand ce sera officielle et que j'aurais l'objet sur ma platine. Même chose pour les Strokes.

Me voilà donc en plein travail de nettoyage. J'envisage aussi un tour à la pharmacie, histoire de me calmer l'esprit (ou de confirmer mes inquiétudes). J'ai un monologue à apprendre également et des émissions de radio à préparer. Bref, j'ai de quoi m'occuper pour ne pas trop penser. Et même si je meurs avant trente ans, même si ce mois de mars ne sera pas aussi joyeux qu'il a commencé, il y aura toujours la musique, ma musique et c'est le plus beau des refuges. Pour preuve, une nouvelle playlist que vous pouvez écoutez sur Spotify en cliquant sur la photo. Je suis certain qu'elle vous plaira. Le thème ? Comment se réveiller et crier "Joie !" avec un vrai sentiment de nouveau départ.  

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1) Smile (The Jayhawks)
2) Big Jet Plane (Primal Scream)
3) Sudde Ray Of Hope (Mercury Rev)
4) Do Your Best And Don't Worry (Morrissey)
5) Mint Car (The Cure)
6) Sunshine (Ian Brown)
7) Where I Go (Natalie Merchant)
8) Electronic Renaissance (Belle & Sebastian)
9) When You Smile (The Flaming Lips)
10) Comanche (Cake)
11) Planning My Escape (Eleventh Dream Day)
12) Sing It Again (Beck)
13) Everything Is Good (Swell)
14) Still In Love (Cat Power)
15) Girl (PJ Harvey)


Samedi 26 février 2011 à 16:42

Voilà, je suis au chômage. Après m'avoir entendu depuis plus de deux ans me plaindre de mes études, j'ai enfin pris la décision de les arrêter. Plus qu'un examen a passé et j'aurais un Bac + 2 en poche. Et c'est tout. Ma scolarité que j'ai commencé à l'âge de trois ans vient de se terminer. C'est un peu étrange. Je vais devoir obéir au calendrier habituel, pas au calendrier scolaire. Je n'aurais plus de carte étudiant et de sac à dos rempli de bouquins et de cahiers. Je n'aurais plus de trousse. Je n'aurais plus à graver mon nom sur toutes les tables de l'université en espérant que quelqu'un me remarque. Je n'aurais plus à supporter des heures interminables de cours et des camarades de classes qu'il m'arrive de mépriser. Voilà, je suis libre. Et au chômage donc. 

Parce que maintenant que je n'ai plus le statut d'étudiant, me voilà tout de même bien désemparé. J'ai toujours un boulot alimentaire hein, faut bien vivre. J'ai toujours mon émission de radio, ma web-série, quelques concerts de prévus, une pièce de théâtre qui m'attend et une belle colocation. Mais la plupart des choses que je remettais à plus tard, elles arrivent maintenant. L'avenir s'est transformé en présent plus rapidement que prévu et je dois faire des choix. Pour ne pas avoir à affronter tout ça, je me concentre sur des choses plus superflues comme faire le ménage intégrale de mon appartement ou apprendre des conneries au piano. 

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Je sors tout juste d'un stage chez Radical Productions. La boîte à l'origine du succès des Thugs et qui est aujourd'hui responsable d'un catalogue assez renversant qui va des Strokes à Adam Green en passant par Explosions in the Sky (que je vais aller voir à Paris fin mai). J'ai appris plein de choses : comment on organise la tournée d'un groupe, comment on prépare une salle pour un concert, comment on fait de la promotion locale, comment on imprime des billets, comment on prépare la venue d'un groupe et j'ai assisté à des concerts avec un joli pass all access qui me donnait l'air puissant. J'ai rencontré un tas de gens admirables, passionnés et j'ai récupéré de belles affiches taille métro de Beck et d'Herman Düne. On m'a offert le dernier Black Keys et le dernier Beach House. J'ai pu écouter en avant-première le nouveau Herman Düne qui sortira au printemps (et m'a fait joyeusement penser au "New Morning" de Dylan). C'était une semaine parfaite mais beaucoup trop courte. J'aurais aimé rester plus longtemps, m'installer dans ce petit monde excitant et coloré. Mais je suis trop jeune, pas assez expérimenté. Il n'y a pas de places dans le monde de la musique, on me l'a bien fait comprendre. Ou alors il faut tenter sa chance sur Paris, mais je n'ai pas les moyens. C'est un peu ce que j'ai retenu. On m'a aussi expliqué que pour réussir, il fallait un bon équilibre entre passion, expérience et inventivité. C'est noté. 

Alors voilà, j'ai eu un aperçu de ce à quoi ma vie pourrait ressembler. Mais je sais pas trop si je veux qu'elle ressemble à ça. Je suis jeune, j'ai encore quelques illusions alors moi, j'aimerais bien être créatif. Faire de la musique, pas la vendre. Faire du théâtre pas l'enseigner. Et puis si possible, j'aimerais bien faire un peu de tout ça. Et de la radio. J'ai déjà l'occasion de toucher à tout mais pour le moment, c'est bénévole et j'ai encore un peu de temps pour me professionnaliser. Mais le plus vite sera le mieux. Vous n'avez plus qu'à me souhaiter bonne chance. Dylanesque, maintenant tu es grand, indépendant, alors bonne chance. 

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Je vais continuer de ressasser tout ça pendant mes vacances, dormir peu et réfléchir beaucoup et je reviens en mars avec une playlist et de bonnes nouvelles, je l'espère. Ah oui et si vous êtes jolie et intéressée par un névrosé obsessionnel fan de Dylan, faîtes moi signe. Je cracherais pas sur un peu de compagnie en ce moment. 

Mercredi 16 février 2011 à 21:42

Je n'ai pas grand chose à raconter en ce moment. Ou plutôt si, j'ai plein de choses à raconter mais je n'ai pas le courage de les coucher sur papier. Parce que j'ai l'impression d'être le héros d'un feuilleton qui tourne un peu en rond et dont le public se lasse progressivement. Du coup, les scénaristes ont décidé d'accélérer la fin et plusieurs portes de sorties s'ouvrent pour un héros qui a pourtant l'impression d'être constamment coincé dans la même situation. Constamment coincé à l'intérieur de son esprit qui le rend trop aveugle pour aller de l'avant et le rattache au passé. 

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Pour faire moins abstrait, je suis en ce moment dans une période où chacune de mes décisions pourrait bien avoir une incidence sur le reste de ma vie. Je vais pas tarder à tourner une grosse page de mon existence et j'ai peur de mal m'y prendre, de tout foirer, de me créer des regrets pour toujours. Et en même temps, je m'en fous, j'ai du mal à prendre du recul et les journées se terminent en migraine, en insomnies. Je veux pas toujours vous raconter la même chose, voilà pourquoi je poste peu ces temps-ci. 

Pour bien marquer la fin d'une époque, je viens de dire adieu à l'une de mes séries favorites, qui m'aura accompagné durant toute ma vie d'étudiante. Je vous propose une rétrospective de "Friday Night Lights" sur mon blog séries : 
http://dylanesquetv.hautetfort.com/friday-night-lights/ Sinon, j'écoute beaucoup de musique (un océan de Leonard Cohen) et je ne vais plus au cinéma, je ne sais pas pourquoi. J'ai eu l'impression de retourner en adolescence en écoutant le nouveau single des Strokes, une cure de jouvence parfaite, de la bonne énergie que j'écoute en boucle. 

Dans les jours qui viennent, je vais me changer les idées. Partir à Rennes retrouver de vieux amis et vider une bouteille de whisky. Partir à Saint Nazaire pour faire un concert et gueuler mes tripes dans un micro. Partir à la mer pour me ressourcer et attraper du mal. Partir à Nantes pour un stage dans une maison de disques. Partir chez ma mère pour hiberner dans mon vieux lit. Et revenir à Angers pour continuer à réaliser ma web-série, préparer ma nouvelle pièce de théâtre et conclure mes études. 

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Si je trouve le temps et le courage, je vous reparle de tout ça. Sinon, vous inquiétez pas pour moi, je retombe toujours sur mes pattes. 

Vendredi 7 janvier 2011 à 17:00

2011 va marquer le grand retour des Strokes.
Si, si, on nous l'a promis, le nouvel (et ultime ?) album, ce sera au printemps, normalement. Je suis impatient.
Je vous avais déjà expliqué ma passion pour les rockeurs new-yorkais, mon amour pour Is This It, leur premier essai
(ici : 
http://dylanesque.cowblog.fr/76-hard-to-explain-2954638.html)

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En attendant la suite, j'aimerais maintenant revenir sur le dernier souvenir laissé par le groupe, il y a tout juste cinq ans. 
"First Impressions of Earth". Putain, ça remonte à loin, je venais tout juste d'attaquer le lycée avec déjà les deux premiers albums dans les oreillettes et une paire de Converses au pied. Je me souviens de la couverture de Rock&Folk (je m'étais abonné à Noël, pauvre de moi), les cinq musiciens affalés dans une rue de Brooklyn, l'air complètement blasés, comme s'ils avaient déjà pris un coup de vieux et voulaient tourner la page "sauveurs du rock" qu'ils avaient gentiment ouvert en début de décennie. Depuis, un tas de concurrents s'étaient engouffrés dans la brèche : les Libertines, Franz Ferdinand, Arctic Monkeys et les Kings of Leon, pour ne citer que les plus mémorables. Forcément, les Strokes, tout le monde les attendaient au tournant et moi le premier. Ma folie Dylan n'avait pas encore commencé, alors ils étaient toujours mon obsession musical du moment.  

Mais alors d'abord, il a fallu le trouver ce maudit album. Faire tous les disquaires du coin qui n'étaient pas foutus de l'avoir le jour de la sortie pour que finalement mon père tombe dessus dans un supermarché et me fasse la surprise. Une belle surprise sauf qu'entre-temps, j'avais commencé à lire les critiques et j'étais carrément anxieux puisqu'on lui faisait pas de cadeau à l'album. Avant de l'écouter, j'ai longuement étudié la couverture rayée, le livret aux images obsédantes, les pochettes alternatives à l'image de chaque membre du groupe que l'on pouvait choisir et bien sûr, j'ai choisi Julian Casablancas. 

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C'est son album à Casablancas. Le premier où l'on comprend vraiment que les Strokes, c'est son groupe à lui, une boîte à musique qui lui permet introspection, recherches sonores et personnelles, un terrain de jeu à la hauteur de son ego. Attention hein, les autres ont du talent, ils le prouveront par la suite sur leurs albums solos respectifs, mais on doit la plupart de la magie à leur leader charismatique qui a, il faut le dire, une putain de classe. Alors, il ressemble à quoi son projet ici ? Le titre laisse penser à un album concept, le journal de bord de quelqu'un qui débarque sur terre, d'un homme complètement aliéné par ses contemporains. Avide d'émotions et paumé. Et ce concept tient tout à fait la route et le malaise de Casablancas est flagrant sur la plupart des textes, qui font toute la beauté de l'ensemble, qui forment sa cohérence. Qui en font autre chose qu'une machine à tubes comme on aurait pu le reprocher à l'album précédent. 

Moi, j'aime également à penser qu'il s'agit d'un album de nuit blanche. Une nuit folle dans un monde moderne, agité. L'enthousiasme d'un début de soirée où tout est possible ("You Only Live Once", tube passé en boucle qui ne lasse jamais) de l'érotisme à tout les coins de rues ("Juicebox", single puissant), des rixes dans de sombres ruelles ("Heart in a Cage", parfait mélange de rage et de mélancolie), un plaisir adolescent ("Razorblade" qui rappelle les débuts), du bruit et de la fureur ("Vision of Division" tentative de hard rock qui ne convaincra pas tout le monde), des hallucinations ("Ask Me Anything", un ovni entêtant), une ville qui étouffe et dont on veut s'échapper ("Electricityscape"), des disputes tard dans la nuit ("Killing Lies"), des insomnies terribles ("Fear of Sleep") alors on se relève pour s'enivrer dans un bar louche ("15 Minutes"), le monde tourne, tout va trop vite, l'esprit s'emmêle ("Ize of The World", hypnotisante démonstration de force), le jour qui se lève dans un grand soupir ("Evening Sun") et l'espoir que les nuits suivantes seront encore plus folles ("Red Ligjht"). Le concept se tient, non ?

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Mais j'ai gardé une chanson de côté, celle qui, avec le recul, est ma préférée. "On The Other Side". C'était pas gagné au début, je la passais souvent, je trouvais l'intro maladroite, je ne m'y attardais pas. Et puis longtemps après, la mélodie et surtout le texte ont collé à mon humeur et je me suis à me la passer en boucle. Le texte parce que c'est le plus personnel, le plus percutant de l'album, celui qui explicite vraiment le mal-être de son auteur, le dégoût des autres, le dégoût de soi. Des souvenirs qui hantent et un amour salvateur. Des illusions perdues. De l'émotion. Tout ça amplifié par la voix de Casablancas, parfaite, bouleversante, c'est elle qui achève de faire de cet album un univers envoûtant. 

On lui aura reprocher des maladresses, des longueurs, du mauvais goût, et on reprochera la même chose à l'album solo de Casablancas. Moi, j'adhère totalement à ce son, à ces chansons, qui font partie de moi, qui résonnent toujours dans mon esprit et qui placent le groupe au dessus de la concurrence dans mon panthéon personnel du rock contemporain. Alors oui, j'attends avec un mélange d'impatience et d'inquiétude, la suite et probablement fin. J'attends de pouvoir revoir sur scène les Strokes, comme c'était le cas en juillet 2006, à Lyon, mon premier concert, le plus mémorable, le plus puissant. 

Voilà, j'ai terminé ma dissertation. Encore une fois, j'ai joyeusement disséqué l'une de mes nombreuses madeleines de Proust. J'ai écrit ça sur le brouillon durant un examen manqué. Notez moi si vous voulez. Moi, l'album, je lui colle un 18/20. 

Dimanche 29 août 2010 à 13:57

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Je profite de ma semaine nostalgie où je revisite les classiques de mon adolescence pour vous pondre un long article sur les Libertines. J'avais déjà beaucoup parlé des Strokes, et j'en reparlerai prochainement si leur quatrième album voit finalement le jour. Mais pour l'instant, les Libertines, qui se sont reformés cet été pour quelques concerts. Une reformation qui m'a rappelé à quel point j'ai adoré ce groupe. Je l'adore toujours. Leurs deux albums, achetés à quelques jours d'intervalle alors que j'entrais en seconde, sont deux madelaines de Proust, qui me ramène directement au bon vieux temps, le temps de l'innocence, où tout était possible. Quoi qu'on en dise, ils resteront toujours pour moi deux monuments rock des années 2000, mes années. 

Ma relation avec les Libertines est simple. Dès le premier riff de "Vertigo", j'étais addict. Et encore aujourd'hui, lorsque j'entends les derniers accords de "What Became of the Likely Lads", je suis un peu triste parce que c'est la fin. J'étais un fan. Du genre à collectionner les articles et les posters, à me passer les disques en boucle du matin au soir, du bus qui m'amenait au lycée à celui qui me ramenait à la maison. Ecouter les Libertines à quinze ans, c'est avoir l'impression d'être un type cool, que rien ne peut atteindre, à qui il ne manque qu'un passeport pour la perfide Albion. Quand je pense que j'ai fumé ma première cigarette sur "Death on the Stairs"...

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J'ai découvert le groupe juste au moment de leur séparation, alors je n'étais pas non plus bouleversés. Juste content d'avoir deux albums inusables à écouter. Et alors que je commencais doucement à passer à autre chose, il y a eu la vague Pete Doherty. Qui a révolutionné, pour le meilleur ou pour le pire, l'image du rock indé, et le look d'une génération. Tout cela m'a toujours mis très mal à l'aise et je m'en suis tenu à l'écart, détestant Pete Doherty et son premier album avec les Babyshambles (même si "Killamangiro", c'est un putain de tube). J'ai rejoint la team Carl Barât, et acheté le premier album des Dirty Pretty Things, certes inégale, mais une belle consolation pour prolonger l'aventure. "Bang Bang You're Dead" et "Deadwood" ont rythmée mon été 2006. Seulement, deux ans après, "Romance at Short Notice" a été une déception, malgré quelques belles ballades comme "Come Closer" ou "Truth Begins". Lors d'une escapade à Paris, je suis tombé sur le deuxième effort des Babyshambles, "Shotter's Nation". Il ne m'en fallait pas plus pour renouer avec Doherty et lui redonner toute l'attention qu'il méritait. Parce que cet album est une vraie réussite, ranimant en moi la flamme Libertines. Son album solo acoustique m'a beaucoup moins passionné, mais me voilà désormais réconcilié avec Pete et Carl. 

Cette histoire de reformation touche ma fibre nostalgique certes, mais je préfère garder les Libertines dans le passé. Quoiqu'on peut toujours imaginer, en mélangeant le meilleur du post-Libertines, un troisième album majestueux. Que j'appellerais "Albion" et qui ressemblerait à la playlist ci-dessous, que vous pouvez aller écouter sur Spotify, en cliquant sur l'image. 

Pour conclure, j'adore les Libertines, je parle d'eux comme si j'avais quinze ans, parce que j'aurais toujours quinze ans en les réécoutant. 

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THE LIBERTINES, "Albion"
1) Deadwood
2) Carry Up on the Morning
3) I Wish
4) Tired of England
5) Come Closer
6) Killamangiro
7) Blood Thirsty Bastards
8) There She Goes
9) Bang Bang You're Dead
10) Beg, Steal or Borrow
11) The Enemy
12) Baddies Boogie
13) Chinese Dogs
14) Truth Begins
15) Last of the Small Town Playboys (+Hidden Track : Lost Art of Murder)


Jeudi 19 août 2010 à 14:12

Grâce au merveilleux outil qu'est Spotify, je vous ai concocté un tas de playlists. Que je vais dévoiler au compte-goutte. 
Testé et approuvé lors de caniculaires nuits d'été sous le soleil espagnol, celle-ci est dédié aux nuits blanches torrides, à la sueur et à ceux qui aiment danser ivres morts jusqu'au petit matin. Invitez vos amis, quelques filles faciles et faites monter la température. 

1. The Magnificent Seven (The Clash)
2. Black is Black (Los Bravos)
3. Search & Destroy (Iggy & The Stooges)
4. I Don't Know What You've Got But It's Got Me (Little Richard)
5. Queen Bitch, live in Santa Monica 72 (David Bowie)
6. Prove It (Television)
7. Shelter From the Storm, live Hard Rain (Bob Dylan)
8. I Just Want to See His Face (The Rolling Stones)
9. Born to Run, live in London 75 (Bruce Springsteen)
10. Heartbreak Hotel, the 68 Comeback Show (Elvis Presley)
11. Fear of Sleep (The Strokes)
12. Death of a Ladies' Man (Leonard Cohen)

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Ou alors vous passez "Miss You" des Stones en boucle...

Vendredi 4 juin 2010 à 17:23

Dylanesque, tu vas bien ? Ouais, pas pire. 
Alors, je vous explique. Le truc c'est que j'ai voulu un écrire un article il y a une semaine et à cause d'une mauvaise manip, il a disparu. Du coup, j'étais pas content et j'avais pas envie de recommencer. Donc j'ai laissé mon blog de côté. Et il a fallu que je me chope une vilaine angine. 

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Je l'ai bien cherché en même temps. C'est que le week-end dernier, j'étais à la mer. Notre-Dame-de-Monts pour tout vous dire, un village d'enfance, j'y ai passé tous mes étés depuis que je suis gamin, dans la caravane de mes grands-parents. Sauf que là on était pas l'été, et c'était dans une vieille baraque qui craque, à l'occasion d'une réunion de famille. Vous savez, ces longs repas qui durent des heures, où il y a peu d'échappatoires si ce n'est la clope de la digestion et les coups de téléphone aux copains. Comme si c'était Noël. En plus, il a plu tout le temps, alors pas simple de sortir de table et de prendre l'air. Pourtant, têtu comme je suis, il a fallu que j'aille dire bonjour à mon vieux pote l'Océan. Il a fallu que je me promène dans les bois, que je revienne trempé et que je subisse la partie de palet. Pour m'évader un peu, je me suis replongé dans l'"Attrape-Coeurs", de Salinger, l'un de mes bouquins de chevets. Holden Caufield m'a bien amusé, il m'a ému aussi le bougre. Au grenier, j'ai trouvé une vieille collection de disques. Beaucoup de cantiques, de la variété française, mais aussi "A Whiter Shade of Pale", le classique pop dégoulinant de Procol Harum. Un 45 tours d'origine avec sa pochette rétro, que je me suis passé en boucle sur une chaîne grésillante. Et puis je suis rentrée à Angers et voilà que l'angine se déclare, que ma gorge s'enflamme, que je me sens faible et que je suis cloué au lit trois jours durant. La poisse. 

Mais bon, ça va mieux, je suis quasiment guéri. Juste le nez qui coule un peu. Il faut bien parce que j'ai commencé mes rattrapages. Et j'en ai encore pour un bon moment avant d'en être débarassé. Faut que je m'applique un minimum tout de même, faudrait pas déconner. Le problème, c'est que maintenant que le beau temps est revenu, j'ai envie de tout faire sauf de réviser. Aujourd'hui, je me suis promené et j'ai claqué ma paye dans quelques disques. J'ai racheté "L.A. Woman" des Doors, dans sa version remasterisé (vivement que le documentaire sorte, depuis que je vous en ai parlé, je suis à fond dans les Doors). Le deuxième album des Kings of Leon que j'écoutais en boucle à la mer justement, quand j'étais un adolescent rock'n roll nourri aux Strokes et aux Libertines, un bon album. Le premier Oasis aussi, alors celui là, c'est du culte pour moi (et pour d'autres j'imagine). Je vous explique : la K7 audio traînait dans la voiture d'un grand cousin quand j'étais gamin, et je lui ai piqué (faut pas lui dire). Alors pendant tous les trajets en bagnole, je passais en boucle ces chansons, de "Rock'n Roll Star" à "Married With Children" et forcément, ça marque, ça colle à la peau. C'est chouette de l'avoir en CD parce que la K7 marche plus trop bien et j'aimerais bien revivre ces moments, mentalement du moins. Et pour finir, j'ai acheté le dernier album des Kings of Convenience, l'un des plus beaux morceaux de folk de l'an dernier. 

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Demain, je repars à la mer, et cette fois, je compte bien en profiter un peu, sans choper une putain d'angine. Le mois de mai était un désastre, j'attends mieux du mois de juin, parce que c'est mon mois de prédilection. Me déçois pas juin, fais gaffe ! La prochaine fois, je reviens avec une playlist, des nouvelles de Dylan, des chroniques parce que y a tout plein de nouveautés sympas (Jeremy Jay et Damien Jurado pour ne citer qu'eux) et puis d'autres paragraphes à rallonges sur ma vie. 

Donc ouais, pas pire, et si tout va bien, ça ira bientôt mieux. Les affaires reprennent...

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