Loin de Portland, Alela Diane se retrouvait vendredi dernier dans la grisaille angevine. Mais avec son père et son mari à ses côtés et un public conquis d’avance par ses ritournelles folk, l’adorable chanteuse n’a pas trop le mal du pays. C’est autour d’un thé qu’elle m’a parlé en toute simplicité de son dernier album (“Wild Divine”, sorti au printemps dernier), de sa tournée, de la musique qu’elle aime faire et celle qu’elle aimerait faire.
Light a Candle in the Dark / “Mon dernier album est un mélange de noirceur et d’optimisme. J’allume des bougies dans l’obscurité. J’observe des choses parfois très sombres mais je retrouve toujours l’espoir. C’est ce sentiment que j’ai voulu transmettre à mes nouvelles chansons. »
En Famille / « Ecrire des chansons et les jouer sur scène est quelque chose de très intime et ça me semble naturel de partager cette intimité avec les personnes qui me sont proches. Mon mari et mon père sont avec moi sur scène, depuis le début, et c’est avec eux que j’aime travailler. »
American Music / « La musique américaine, en général, fait partie de qui je suis. Mais si je respecte des artistes comme Leonard Cohen, Joni Mitchell ou Bob Dylan, ils ne m’influencent pas directement. Ce que j’écris est vraiment personnel et s’il est possible que certains thèmes ou certaines sonorités font écho à l’héritage de la musique américaine, c’est souvent de manière inconsciente. »
Heartless Highway / « J’ai du mal à écrire quoi que ce soit quand je suis chez moi parce qu’il y a tant de distractions : j’ai des choses à faire, des amis à voir, du ménage… Quand je voyage, c’est une suite d’hôtels, de routes et comme je ne suis pas émotionnellement attaché à ces endroits, c’est l’occasion de faire un travail d’introspection et de repenser à ma maison avec une nouvelle perspective, avec distance. C’est plus facile de parler de chez soi quand on est loin de chez soi.
Country Music / « Mon dernier album a des sonorités plus country, ce que je n’avais même pas réalisé en l’enregistrant. La production, la pedal-steel, le jeu de guitare de mon père… Mais je ne me vois pas aller à Nashville enregistrer un véritable album country dans le sens pur du terme. Ce serait prendre une direction trop évidente, trop simple, fainéante. J’aime l’ambiance de cet album mais la prochaine fois, je veux faire quelque chose de nouveau, surprendre. »
Et Maintenant ? / « Je traverse des moments qui me font grandir, changer de personnalité et je pense que je vais essayer de travailler sur cette évolution dans mes prochaines chansons. J’ai pas mal écris sur cette tournée et j’espère avoir le temps de trouver des mélodies et enregistrer en rentrant chez moi. Je veux vraiment faire quelque de différent. Pas un changement extrême, pas de musique électronique ou de disco, mais une évolution. Je veux me concentrer plus sur les mots, sur ma voix, être le plus honnête possible. C’est ce qui est important au final, la sincérité.
Et ce qui fera la force de sa performance, c’est justement cette sincérité. Au milieu de la grande scène du Chabada, entouré par son mari et son père à la guitare, plongé dans une cotonneuse ambiance country, Alela Diane a offert un concert chaleureux. Jamais trop calme, jamais trop brusque, tout en nuances et traversés de pures moments d’émotions. Et cette voix… Sauvage et divine.