Dylanesque

Don'tLookBack

Samedi 10 octobre 2009 à 18:46

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/2-copie-1.jpgDamien Jurado...

Après avoir été bleu toute la journée, le ciel est bleu, enfin. Un doux samedi soir d'automne s'annonce. Si comme moi vous êtes seul et que je vous cherchez un compagnon de spleen, je vous présente Damien Jurado. "Rehearsals for Departures" pourrait bien devenir votre album de chevet...

Il s'agit du deuxième album de M.Jurado, songwriter qui nous vient de Seattle, signé chez Sub Pop. Coincé entre un premier essai poppy très inégal et un Ghost Of David passionant mais sous Prozac, ce chaleureux recueil navigue entre ombre et lumière.

On sent déjà une nette amélioration dans la voix du monsieur, plus assurée et poignante. Le titre d'ouverture, "Ohio", un hymne indie folk parfait, évoque le Springsteen de Nebraska et la suite cite le Boss à foison, mais aussi Neil Young, autant dans les mélodies que dans le texte. Comme eux, Damien Jurado est un conteur d'histoires. En quelques vers parfaitement ciselés, on voit naître des personnages, des paysages, des situations, le portrait d'une certaine Amérique, d'un quotidien sublimé par la poésie. Des escapades à la montagne, un retour à la nature contre la dépression en ville, des déclarations d'amour touchantes et une grande sensibilité qui ne rime jamais avec profond ennui. On retrouve des compositions plus sautillantes, qui viennent varier la tonalité de l'album, comme "Honey Baby" ou "Letters & Drawings" où la batterie se réveille tout doucement. Même si l'album semble souffrir parfois de quelques longueurs, il suprend par sa justesse d'écriture et sa sincérité.

Ce que l'on retiendra surtout ici, c'est la qualité d'écriture et la cohérence de l'ensemble. Aucune prétention si ce n'est celle de raconter de belles chansons avec sa guitare et son harmonica. Peut-être l'un des derniers grands albums d'americana du siècle passé, et l'essai le plus convaincant de Damien Jurado, un artisan humble et généreux.

À écouter en allant enterrer les feuilles mortes... 

Vendredi 9 octobre 2009 à 21:32

Octobre. 
 
Du soleil, de la pluie. 

Du grand n'importe quoi... 

Juste la musique pour s'isoler, trouver un semblant de refuge, lors d'un triste vendredi soir... 

En attendant déjà le premier jour du printemps... 

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Le premier album, c'était comme un amour de vacances. Un plaisir intense mais ephémère, une belle aventure sous le soleil, et puis voilà. Un an plus tard, la magie sera-t-elle toujours au rendez-vous ?

Allez je vais oser... on a affaire à l'un des plus beaux albums pop de l'année. C'était pas gagné d'avance pourtant. Charlie Fink, chanteur et meneur de l'équipe, se lance dans un concept-album thérapie après s'être fait larguer par sa muse Laura. Ca sent d'avance l'exercice du faux-génie égocentrique qui s'apitoye sur son sort et se brûle les ailes en voyant trop grand son petit nombril. Sauf que non, parce que Charlie, c'est pas un faux-génie. C'est pas un génie non plus. Juste un type ultra sincère, bourré de talent et accompagné par un groupe qui sait manier la pop-folk avec douceur et tendresse.

Il est conseillé de laisser tout cynisme à la porte d'entrée de cet album qui n'évite pas les écueils du romantisme. Sachez juste que quand c'est bien fait, c'est charmant. Et des morceaux comme "The First Day of Spring" ou "Blue Skies", sont puissants. Le groupe ne cache pas son admiration pour les films de Wes Anderson et on retrouve à nouveau un univers doux-amer, une mélancolie et un retour à l'enfance comme seul échappatoire. La candeur de "Love of an Orchestra" ou la note d'espoir de "My Door is Always Open" sauront enchanter ceux qui, comme moi, ont gardé un certain idéalisme pour ce qui est des relations amoureuses. Et qui aiment Wes Anderson. Les autres vont vite s'ennuyer, surtout que quelques longueurs alourdissent parfois le propos.

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Alors, avons-nous affaire à un "Blood on the Tracks" du pauvre ? Peut-être... Pour moi, une chose est sûre : le flirt devient plus sérieux avec ce deuxième opus. C'est un engagement, quelque chose d'ambitieux. Et même si le soleil a disparu, on a affaire à de somptueux nuages, gorgés d'une pluie fine et rafraichissante, on est face à un ciel parcouru de délicieuses éclaircies. Et puis il y a ce timbre de voix, aussi fragile qu'il est fort en sincérité. Ces mélodies qui réchauffent le coeur... Certains vont trouver ça trop pompeux, chiant à mourir... Mais c'est aussi ça l'amour : trouver en quelqu'un ou quelque chose des qualités qui nous sont propres, des petits morceaux de soi. Des défauts qu'il faut savoir apprivoiser et s'approprier. Et si ma chronique semble aussi pompeuse que peut l'être cet album, je m'en fous. Moi j'aime Noah, sa baleine, ses chansons... parce qu'elles parlent de moi, d'elle, de nous.

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