Octobre.
Du soleil, de la pluie.
Du grand n'importe quoi...
Juste la musique pour s'isoler, trouver un semblant de refuge, lors d'un triste vendredi soir...
En attendant déjà le premier jour du printemps...
Le premier album, c'était comme un amour de vacances. Un plaisir intense mais ephémère, une belle aventure sous le soleil, et puis voilà. Un an plus tard, la magie sera-t-elle toujours au rendez-vous ?
Allez je vais oser... on a affaire à l'un des plus beaux albums pop de l'année. C'était pas gagné d'avance pourtant. Charlie Fink, chanteur et meneur de l'équipe, se lance dans un concept-album thérapie après s'être fait larguer par sa muse Laura. Ca sent d'avance l'exercice du faux-génie égocentrique qui s'apitoye sur son sort et se brûle les ailes en voyant trop grand son petit nombril. Sauf que non, parce que Charlie, c'est pas un faux-génie. C'est pas un génie non plus. Juste un type ultra sincère, bourré de talent et accompagné par un groupe qui sait manier la pop-folk avec douceur et tendresse.
Il est conseillé de laisser tout cynisme à la porte d'entrée de cet album qui n'évite pas les écueils du romantisme. Sachez juste que quand c'est bien fait, c'est charmant. Et des morceaux comme "The First Day of Spring" ou "Blue Skies", sont puissants. Le groupe ne cache pas son admiration pour les films de Wes Anderson et on retrouve à nouveau un univers doux-amer, une mélancolie et un retour à l'enfance comme seul échappatoire. La candeur de "Love of an Orchestra" ou la note d'espoir de "My Door is Always Open" sauront enchanter ceux qui, comme moi, ont gardé un certain idéalisme pour ce qui est des relations amoureuses. Et qui aiment Wes Anderson. Les autres vont vite s'ennuyer, surtout que quelques longueurs alourdissent parfois le propos.
Alors, avons-nous affaire à un "Blood on the Tracks" du pauvre ? Peut-être... Pour moi, une chose est sûre : le flirt devient plus sérieux avec ce deuxième opus. C'est un engagement, quelque chose d'ambitieux. Et même si le soleil a disparu, on a affaire à de somptueux nuages, gorgés d'une pluie fine et rafraichissante, on est face à un ciel parcouru de délicieuses éclaircies. Et puis il y a ce timbre de voix, aussi fragile qu'il est fort en sincérité. Ces mélodies qui réchauffent le coeur... Certains vont trouver ça trop pompeux, chiant à mourir... Mais c'est aussi ça l'amour : trouver en quelqu'un ou quelque chose des qualités qui nous sont propres, des petits morceaux de soi. Des défauts qu'il faut savoir apprivoiser et s'approprier. Et si ma chronique semble aussi pompeuse que peut l'être cet album, je m'en fous. Moi j'aime Noah, sa baleine, ses chansons... parce qu'elles parlent de moi, d'elle, de nous.