Dylanesque

Don'tLookBack

Mercredi 7 janvier 2009 à 21:19

Comment oublier mon quatrième rendez-vous avec Adam ? Le premier, c'était la première découverte, et le coup de foudre immédiat, en première partie des Strokes, durant l'été 2006. Le deuxième, chaleureux, durant la tournée acoustique de l'automne 2007, à la Maroquinerie. Le troisième était jouissif, la fusion des corps, dans la douceur du printemps dernier, je vous avais déjà raconté tout ça. Et on se retrouve, avec joie, lors de son passage à l'Alhambra, pour une rencontre fusionnelle entre un artiste et son public.

Longue attente, fans de plus en plus jeunes et de plus en plus nombreux, suite au succès du formidable "Sixes & Sevens". Il a fallu se taper une première partie navrante : Not So Frenchy. Un parisien à peine sorti du lycée, qui a malmené un ukulélé (sic) pendant une demi-heure. Les compositions s'enchaînent maladroitement, la voix chevrotante est crispante (et c'est un passioné de Dylan qui vous dit ça). Un Cocoon juvénile au niveau de la musique, un Adam Green du pauvre au niveau des paroles. Qui se la joue Moldy Peaches en accompagnant une débutante jouer à la guitare sur une reprise des Ramones et de Daniel Johnston (merci quand même). Bref, j'imagine que les programmateurs de l'Alhambra sont allé se promener dans la rue, sont tombés sur ce gamin et lui ont offert la chance de sa vie. Maintenant, va falloir rentrer faire ses devoirs et laisser la place au grand.



Au grand Adam Green. L'artiste est un fou furieux, un taré de la pire espèce, qui ne crache pas sur la bouteille et qui débarque complétement ivre pour un show démentiel. Il a pris du bide, s'est coupé les cheveux, et continue de se la jouer Elvis dernière période, avec son décorum Las Vegas et ses choristes afro-américaines en minijupes. Pourtant, tout ce petit monde fonctionne à merveille et Adam revisite toute sa discographie avec générosité (deux rappels). En sueur derrière sa veste en cuir rouge, Adam est infatiguable, bouge dans tous les sens, saute plusieurs fois dans le public, détruit un pied de micro désobéissant, gaspille de l'eau minérale à foison et manque à plusieurs fois de trébucher. Les titres du dernier album sont magiques et même si le son n'est pas toujours à la hauteur, Adam s'en sort toujours avec fougue et une classe déglingué (c'est pas comme ça qu'on dit ?). Iggy Pop est de retour ladies and gentleman !

"Festival Song" est un hymne sautillant qui inspire quelques pirouettes à l'idiot de service qui se dandine dans tous les recoins de la salle. "White Woman" sonne comme du hard-rock dégueulasse tandis que "Dance With Me" et "Emily" déchaînent toujours les foules. La partie acoustique est un peu trop courte, et toujours aussi délicieuse : "Can You See Me", "My Shadows Tags on Behind", plus toutes jeunes, mais qui n'ont aucunement perdus de leur charme.

La voix d'Adam est chaude, suave et traversé d'hurlements proches de l'orgasme. Jouant les comédiens de stand-up, il nous raconte ce que sa grand-mère pense de son addiction au whisky, son mariage avec Devandra Banhart, puis il part peloter ses choristes et embrasser ses musiciens. Foutraque semble le mot d'ordre d'un concert qui avoisine bientôt les deux heures !



Les éclairages ajoutent à l'ambiance cabaret et le public (qui a peut-être découvert Adam à travers "Anyone Else But You" sur la BO de Juno ?) semble parfois perplexe face à tant d'agitation. Moi, je prends mon pied et je joue les acrobates pour toucher avec des yeux brillants la santiag gauche de mon amoureux. L'idole des jeunes, une rock-star illuminée, un poète du n'importe quoi, qui m'a entraîné ce soir là dans son grand théâtre de l'absurde. Je ne m'en lasserais jamais...

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