Dylanesque

Don'tLookBack

Samedi 20 décembre 2008 à 15:21

Moi, je passe l'hiver en compagnie des Beatles. C'est une vieille habitude, qui a débuté lorsque j'ai reçu le Noël de mes quatorze ans les compilations rouges et bleues. Depuis, c'est un rituel qui me réchauffe le coeur, à défaut d'avoir une cheminée. Pour accompagner mes écoutes répétés des Fab Four, je me suis fait un joli cadeau : "The Beatles, quatre garçons dans le vent, archives du daily mail". Un somptueux bouquin comme on en fait plus qui est avec le coffret anthology, ce qu'on a fait de plus exhaustif sur le groupe de Liverpool. Je vous le conseille, ça sent bon le sapin. Je pourrais parler de nos amis les Beatles pendant longtemps, mais ce livre en dit tellement que j'ai plus qu'à me la fermer. 



Et m'attarder sur le cas Macca ! Ben oui, que devient-il celui-là depuis 1970 et la chute de l'empire des Scarabées ?
Sorti respectivement en 1970 et 1971, "McCartney" et "Ram" sont deux sommets de la pop, deux chef-d'oeuvres sous-estimés qui contiennent leurs lots de merveilles. "Too Many People", "Junk", "Ram On", "Dear Boy" pour n'en citer que quelques unes.
Après, ça se gâte. Ca devient inégale. Avec les Wings, Paul fait du bon ("Single Pigeon") et du moins bon. Pour arriver aux années 80 où le travail solo de l'artiste fait de la peine. Duos dégoulinants avec Stevie Wonder ("Ebony & Ivory"), des pitreries en compagnie de Michael Jackson, du kitch et du mielleux mal produits... Rien d'inoubliable, quoi. 
McCartney va oublier tout ça en se replongeant dans le passé. Il travaille à l'Anthology de son ancien groupe, reprend des classiques rockabilly (l'album "Run Devil Run") et organise des tournées lucratives où il reprend "Yesterday", "Hey Jude", "Lady Madonna" et les autres... Il vieillit quoi !
Sous-estimé, "Flaming Pie", sorti en 1997, est un album attachant, avec de ravissantes compositions : "Calico Skies", "Little Willow".

Mais c'est 2005 qui marquera le véritable coup de maître de Macca. Alors qu'il arrive presque au symbolique "When I'm 64". Il entre en studio en compagnie de Nigel Godrich (Beck, Radiohead), qui ne prend pas de pincettes avec le vieillard. De cette collaboration naît un chef d'oeuvre de pop qui relie passé présent futur : "Chaos and Creation in the Backyard". Un miracle. "Fine Line", "Jenny Wren", "Riding to Vanity Fair". Macca est de retour et nous rappelle qu'il est toujours le maître de la pop !

Bon, petite rechute l'an dernier avec un "Memory Almost Full" inégale, dont on retiendra la sautillante "Dance Tonight" (avec un clip amusant de Michael Gondry!). Des concerts qui sont toujours l'occasion de revisiter le répertoire des Beatles mais qui s'apparentent avant tout à du pélérinage musical. Un divorce ultra-médiatique. Et l'on arrive à octobre dernier, où un coup de génie nous a encore frappé...

En collaboration avec le producteur Martin Youth (ancien bassiste de Killing Joke), Paul retourne en studio pour enregister un troisième volume des folles aventures des Fireman, son projet expérimental. Les deux premiers essai tenaient plus de la musique de chambre, et on peut craindre le pire. On a tort. Parce qu'à 66 ans, l'ex-Beatles nous fait un joli cadeau de Noël avec son "Electric Arguments" décomplexé. S'inspirant des méthodes des écrivains et poètes surréalistes (Ginsberg est cité), il improvise, tisse des mélodies et des textes en roue libre. Le résultat est un peu maladroit parfois, pas toujours réussi, mais toujours sincère. Il n'a plus rien à prouver à personne et peut faire ce qui lui plait, le monsieur. De l'inaugural "Nothing too Much Just Out of Sight" très personnelle au "LifelongPassion" beatlesien période "Sgt Peppers", Paul est très créatif et ça fait plaisir à entendre, ce mélange de couleurs, lorsqu'il est harmonieux.

File:Electric Arguments.jpg 

"Cet album est le résultat d'une démarche libre et s'il peut libérer quelques esprits, j'en serai ravi. (...) J'ai hâte d'un truc, d'être à l'été prochain. Vous verrez que ce disque sera encore meilleur avec un petit rayon de soleil". (Paul McCartney, entretien avec Rock&Folk, n°497). 

On se refait pas, pas vrai Macca ? Infatiguable, ce type. En pleine forme, encore plein d'idées en tête, ça promet ! Que ceux qui lui collent encore de "gentil Beatle bucolique" se mettent à la page. Paul a touché à tout, est l'auteur de tellement de merveilles qu'il faut être idiot pour les classer sous la même étiquette. "Yesterday", ok. Mais aussi "Helter Skelter", "Rocky Racoon", "For No One", "Lady Madonna" et j'en passe. Et ça risque de durer encore longtemps. C'est pas moi qui vais m'en plaindre !

La prochaine fois, je vous expliquerai pourquoi George Harrison est le Beatle que je préfère... en attendant, les Beatles, ça fait toujours du bien au pied du sapin, pensez-y !

Par Code Promo Uber 20€ le Samedi 5 septembre 2015 à 19:18
Avez vous un lien pour que je puisse télécharger l'article en PDF ?
Par serrurier 75015 le Lundi 7 septembre 2015 à 8:31
Excellent article je vous soutient .
 

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