Dylanesque

Don'tLookBack

Samedi 12 juin 2010 à 22:01

Les temps qui changent, parlons en justement. 
Pas l'album de Dylan hein, non celui-là je le garde pour une autre chronique. Je veux juste vous parler encore un peu de moi dans un élan d'égocentrisme qui depuis déjà un moment, n'est plus un gros mot sur son blog, n'en déplaise à certains. 

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Les temps changent et je me sens tout triste. C'est pas que je déprime mais presque. Le truc, c'est que je me sens complètement impuissant face à ça, c'est pas comme si je pouvais y faire quelque chose. Mes amis vont partir, je ne vais plus les revoir avant longtemps. L'été va passer trop vite et du jour au lendemain j'aurais vingt ans. Et puis dans quelques semaines, lorsque j'aurais les résultats de mes rattrapages, je risque d'être le cul entre deux chaises. Soit je passe en troisième année et je sais même pas si ça m'enchante de rester dans le coin, seul, à se forcer, à combattre la routine, à commencer des choses que je ne finis jamais. Soit je n'ai pas ma deuxième année et j'arrête mes études, je trouve un boulot, j'attends d'avoir assez d'argent pour m'en aller. Aux Etats-Unis, probablement. Je sais même plus. Je me sens bien incapable de prendre la moindre décision. 

Alors en attendant, vous l'avez vu, je suis retombé dans les chansons de Dylan. Des chroniques suivront, probablement. Me faîtes pas confiance, je suis d'une inconsistance en ce moment... 

Les temps changent et moi, je reste là comme un con, et putain oui, ça me rend tout triste. 

Samedi 12 juin 2010 à 19:43

On a tendance à l'oublier parce qu'il est coincé entre deux albums encore plus mythiques, mais "Another Side of Bob Dylan", c'est un petit chef d'oeuvre dans son genre. Moi-même, je l'ai pas mal négligé. Au début, je le trouvais trop bavard et comme je l'avais acheté dans une période un peu sombre, certaines chansons, trop longues, me filaient encore plus l'envie de déprimer. Pourtant, avec du recul, et des écoutes répétés récemment, je me suis replongé avec délice dans un album beaucoup plus lumineux et attachant que je croyais. C'est ça avec Dylan, il nous surprendra toujours, et il faut savoir persévérer. Quatre ans pour découvrir vraiment toute la puissance de ces chansons, quatre ans, vous vous rendez compte ?

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Ca commence avec une franche rigolade, une farce où Dylan se marre comme un gamin qui cracherait pas sur la marijuana. "All I Really Want to Do Ouuuuuuuuuuuuuu". J'adore ces "Ouuuuuuuuuuuuu". C'est rare de voir Dylan faire de con, et de l'entendre surtout. Après le sérieux des temps qui changent, c'est une bouffée d'air frais. Certains ont pas trop aimé ce revirement vers une poésie plus personnelle, plus libre, qui se prend plus autant au sérieux (même si le gamin du Minessota, on sait jamais vraiment quand il est sincère ou pas). Le blues décontracté de "Black Crow" par exemple, ou bien le récit désopilant de "Motorpsycho Nitemare", ça n'a pas la carrure de ses plus belles protest-song ou de ses ballades les plus émouvantes, mais ce sont des morceaux qui lui permettent d'explorer de nouveaux registres. De se libérer de ses chaînes. 

"Chimes of Freedom", une protest-song qui emmerde les protest-songs. On peut l'interprêter comme on veut, comme un chant de liberté, comme une ballade déchirante, comme un moyen de dire "là voilà votre chanson d'une génération, je peux faire ce dont j'ai envie maintenant ?". Il en reste un titre qui me touche à chaque fois, surtout quand le gamin gueule le refrain, il le fera en concert souvent. 

On l'avait vu avec "The Freewheelin", Dylan est doué pour émouvoir. C'est jamais une émotion pure et dure, c'est souvent à prendre sous plein d'angles différents, c'est parfois un exercice de style plus qu'une simple chanson d'amour ou de rupture. Mais moi c'est ce que je préfère, le Dylan romantique, bien plus que le protest-singer. C'est pour ça que j'aime beaucoup plus cet album que son prédécesseur, puissant mais plus froid. Ici, Dylan semble se mettre à nu, et touche la corde sensible. On y trouve "It Ain't Me Babe", un classique immédiat, "Spanish Harlem Accident", une ritournelle chaleureuse, "To Ramona" et puis aussi "Ballad in Plain B". Qui sont parmis ses plus beaux morceaux, beaux dans le sens émouvant.

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C'est pas pour autant que la malice a disparu, elle est plus présente que jamais, suffit d'écouter "I Don't Believe You" ou "I Shall Be Free N°10" pour s'en convaincre. Celui là je l'adore, parce qu'on a vraiment un gamin génial qui se fout de notre gueule, s'amuse avec les mots, et se montre sous un visage bien plus sincère que celui qu'il arborait sur la pochette de "Times They Are A-Changin". Celui de l'opportuniste plein de charme, chaplinesque, roublard et plein d'esprit. C'est un poéte, et il le sait, il espère juste qu'il va pas tout gâcher. 

Je termine avec "My Back Pages", où la poésie n'est plus juste un exercice de style, mais le meilleur moyen pour se lamenter, et rendre compte de ses émotions les plus authentiques. C'est ça cet album injustement sous-estimé, trop souvent mis de côté, que j'ai eu le plaisir de revisiter, c'est un gamin avec un destin qui le dépasse, avec la gloire qui l'attend, qui décide de n'en faire qu'à sa tête et de jouer avec les mots, avec les émotions. C'est un gamin inspiré comme tant d'autres par Rimbaud, envouté par le surréalisme, et qui assume ce qu'il est, un poète, un vrai. Pas besoin de jouer les défendeurs de grandes causes pour ça, il suffit de regarder en soi, autour de soi, et de laisser son esprit vagabonder.  

Samedi 5 juin 2010 à 9:51

Si la menace de louper mes études et de me retrouver dépourvu à la rentrée prochaine ne planait pas au dessus de ma tête, et bien je me sentirais vachement bien. Parce que à part ça, oui, je vais bien. Soudainement. Après des semaines à broyer du gris. Le soleil joue son rôle dans l'équation, et puis je sais pas, ce matin je marchais, en revenant de mon épreuve de rattrapage, c'était sur le film criminel, je m'en suis plutôt bien sorti, et en marchant, je me sentais bien dans ma peau, j'étais droit, fier, j'avais envie de sourire aux gens, de leur rendre des services. Je me sentais un peu couillon mais apaisé, vraiment. Et là je repars à la mer donc, et ça va me faire du bien cette petite pause. 

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Il y a des cartons dans mon appart et ça me rend un peu triste, mais bon. C'est bien le changement aussi, c'est excitant. Une colocation bientôt et je dirais adieu à ce bon vieil appartement, avec tout ses souvenirs gravés entre ces quatre murs, ces soirées arrosés, ces rencontres, ces journées de merde, ces nuits mouvementés. Avec le recul, c'était pas si mal mes deux premières années d'étudiants. 

Donc oui, je suis prêt à affronter le changement, j'espère juste que tout le bordel avec mes études, ça va pas trop me freiner dans mon enthousiasme retrouvé. Et comme promis, une playlist. Une playlist pour le mois de juin, pour le soleil, pour une nouvelle vie, de nouvelles routes et de nouvelles couleurs. 

D'ailleurs moi, quand je suis content, je vous colle plein de photos ensoleillés, bucolique et cucul-la-fraise. J'adore ça !

1) In the Sun (She & Him)
2) Now I Lay Me Down (Have Gun, Will Travel)
3) Someday Somewhere (Jeremy Jay)
4) Cloudy Shoes (Damien Jurado)
5) The Calculation (Regina Spektor)
6) Sunshine City (Forest Fire)
7) You Or Your Memory (The Mountain Goats) 
8) A Walk on the Beach (The Strange Boys)
9) I'm Into Something Good (Herman's Hermits)
10) Troubles Will Be Gone (The Tallest Man on Heart)
11) Home (Edward Sharpe & The Magnetic Zeroes)
12) It's A Beautiful Day, Today (Moby Grape)

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Vendredi 4 juin 2010 à 17:23

Dylanesque, tu vas bien ? Ouais, pas pire. 
Alors, je vous explique. Le truc c'est que j'ai voulu un écrire un article il y a une semaine et à cause d'une mauvaise manip, il a disparu. Du coup, j'étais pas content et j'avais pas envie de recommencer. Donc j'ai laissé mon blog de côté. Et il a fallu que je me chope une vilaine angine. 

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Je l'ai bien cherché en même temps. C'est que le week-end dernier, j'étais à la mer. Notre-Dame-de-Monts pour tout vous dire, un village d'enfance, j'y ai passé tous mes étés depuis que je suis gamin, dans la caravane de mes grands-parents. Sauf que là on était pas l'été, et c'était dans une vieille baraque qui craque, à l'occasion d'une réunion de famille. Vous savez, ces longs repas qui durent des heures, où il y a peu d'échappatoires si ce n'est la clope de la digestion et les coups de téléphone aux copains. Comme si c'était Noël. En plus, il a plu tout le temps, alors pas simple de sortir de table et de prendre l'air. Pourtant, têtu comme je suis, il a fallu que j'aille dire bonjour à mon vieux pote l'Océan. Il a fallu que je me promène dans les bois, que je revienne trempé et que je subisse la partie de palet. Pour m'évader un peu, je me suis replongé dans l'"Attrape-Coeurs", de Salinger, l'un de mes bouquins de chevets. Holden Caufield m'a bien amusé, il m'a ému aussi le bougre. Au grenier, j'ai trouvé une vieille collection de disques. Beaucoup de cantiques, de la variété française, mais aussi "A Whiter Shade of Pale", le classique pop dégoulinant de Procol Harum. Un 45 tours d'origine avec sa pochette rétro, que je me suis passé en boucle sur une chaîne grésillante. Et puis je suis rentrée à Angers et voilà que l'angine se déclare, que ma gorge s'enflamme, que je me sens faible et que je suis cloué au lit trois jours durant. La poisse. 

Mais bon, ça va mieux, je suis quasiment guéri. Juste le nez qui coule un peu. Il faut bien parce que j'ai commencé mes rattrapages. Et j'en ai encore pour un bon moment avant d'en être débarassé. Faut que je m'applique un minimum tout de même, faudrait pas déconner. Le problème, c'est que maintenant que le beau temps est revenu, j'ai envie de tout faire sauf de réviser. Aujourd'hui, je me suis promené et j'ai claqué ma paye dans quelques disques. J'ai racheté "L.A. Woman" des Doors, dans sa version remasterisé (vivement que le documentaire sorte, depuis que je vous en ai parlé, je suis à fond dans les Doors). Le deuxième album des Kings of Leon que j'écoutais en boucle à la mer justement, quand j'étais un adolescent rock'n roll nourri aux Strokes et aux Libertines, un bon album. Le premier Oasis aussi, alors celui là, c'est du culte pour moi (et pour d'autres j'imagine). Je vous explique : la K7 audio traînait dans la voiture d'un grand cousin quand j'étais gamin, et je lui ai piqué (faut pas lui dire). Alors pendant tous les trajets en bagnole, je passais en boucle ces chansons, de "Rock'n Roll Star" à "Married With Children" et forcément, ça marque, ça colle à la peau. C'est chouette de l'avoir en CD parce que la K7 marche plus trop bien et j'aimerais bien revivre ces moments, mentalement du moins. Et pour finir, j'ai acheté le dernier album des Kings of Convenience, l'un des plus beaux morceaux de folk de l'an dernier. 

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Demain, je repars à la mer, et cette fois, je compte bien en profiter un peu, sans choper une putain d'angine. Le mois de mai était un désastre, j'attends mieux du mois de juin, parce que c'est mon mois de prédilection. Me déçois pas juin, fais gaffe ! La prochaine fois, je reviens avec une playlist, des nouvelles de Dylan, des chroniques parce que y a tout plein de nouveautés sympas (Jeremy Jay et Damien Jurado pour ne citer qu'eux) et puis d'autres paragraphes à rallonges sur ma vie. 

Donc ouais, pas pire, et si tout va bien, ça ira bientôt mieux. Les affaires reprennent...

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