Dylanesque

Don'tLookBack

Vendredi 3 juillet 2009 à 1:01

Je suis toujours là. Et je repasse vous dire bonjour, avant de partir, pour de vrai. J'ai envie de parler de Phoenix et de jouer les nostalgiques. Les chaudes nuits d'été, ça me donne une folle envie d'écrire...

Avant de me lancer dans une chronique dithyrambique concernant leur nouvel opus, j'aimerais revenir sur ce "It's Never Been Like That", sorti en 2006. Et vous proposer une réhabilitation très personelle de ce que je considéré comme l'un de mes albums de chevets. Pour ça, il va falloir que je vous raconte ma vie, une fois de plus...


Il était une fois, moi. J'ai 16 ans, je me nourris depuis quelques années de pop, gravissant un à un les échelons d'un jeune homme qui fait son apprentissage musical. Et c'est lors d'un séjour en Bretagne, dans un petit village du Morbihan (comme le dirait si bien tonton Pernault) que j'allais changer à jamais. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, un concours de circonstances... Nous sommes le 10 août 2006, le jour de mes seize ans, je pars marcher seul toute la journée sur la côté bretonne, pour faire le point, prendre un posture contemplative. Dans mon sac, en plus d'un sandwich et d'une bouteille d'eau, plusieurs choses qui seront décisifs et qui vont me transformer à jamais : "Sur la Route" de Kerouac, "Like a Rolling Stone" de Dylan (ce sera pour une autre chronique, celle de l'album de ma vie), "Rubber Soul" des Beatles et puis Phoenix.

"It's Never Been Like That", c'est dans Rock & Folk que j'en entends parler, la première fois. La pochette rouge, la photo du groupe et ce nom, Phoenix. Trop jeune pour avoir vibré sur "United" ou "Alphabetical", je suis intrigué par la chronique. J'y retrouve tout ce que j'attendais chez un groupe à l'époque : une recherche musical, une pop raffiné, et des mélodies accrocheuses. Et c'est en anglais. D'ailleurs, en courant acheter cet album à la Fnac de Lorient, je crois avoir affaire à un groupe américain (je n'apprendrais que bien plus tard que ce sont des versaillais bien de chez nous). La première écoute est plaisante, ça sonne bien, ça sent bon les vacances, mais ça ne me remue pas plus que ça. Bon...



J'emporte donc la galette dans mon baladeur (mon fidèle baladeur, toujours là, infatiguable). Sur la route, sous le soleil estival. Après avoir passé la matinée scotché sur "Like a Rolling Stone", je me décide à m'enfiler du Phoenix. Et c'est là que l'album se révèle. Ne me quitte plus jusqu'à l'arrivée. Ces dix chansons, je les aime toutes tendrement. Chacune évoque une image de cette journée bretonne, des vacances, du soleil, de l'insouciance, de mon adolescence. Tout autant que "Is This It" et "Up the Bracket", c'est ma jeunesse qui est gravé là dessus. Des morceaux d'une époque magique, une Madeleine de Proust. Ouais, cet album c'est ça. Tout comme la plupart des Dylan, le premier Strokes ou "Pink Moon" de Nick Drake. C'est pas facile à expliquer et ça n'engage que moi. Elles sont pas si géniales ces chansons, mais ce sont mes chansons, c'est mon album, que j'ai usé jusqu'à la moelle, que j'ai écouté sans arrêt, sans jamais m'en lasser.

Instantanés : "Napoleon Says" quand tu pars sur les routes des vacances, "Consolation Prizes" quand tu sens l'odeur de la mer, "Rally" quand tu te promènes sur le remblai, les cheveux dans le vent, "Long Distance Call" en pédalant de toutes ses forces, "One Time Too Many" quand tes premiers amours te manquent, "Lost and Found" en fumant une cigarette, les pieds dans le sable, avec une pose nostalgique, "Courtesy Laughs" pour emmerder le monde entier du haut de tes seize ans, "North" pour regarder l'océan, sans un mot, en se demandant ce qu'il se passe de l'autre côté, il faudra bien y aller un jour, "Sometimes in the Fall", ma favorite, quand les vacances se terminent, que t'as pas envie de partir, "a long long long long time...", et puis "Second to None", conclusion enjoué, on pense déjà à la prochaine fois, un sourire aux lèvres... tout va bien...



Putain, la voix de Thomas Mars, ses intonations, ses manières, j'ai enregistré tout ça, c'est une part de moi, c'est de l'émotion pure et dure. Les mélodies, les textes, la batterie qui te lâche plus, tout ça, pour moi, et peut-être rien que pour moi, c'est intemporel. Quand il pleut, quand ça va pas, quand je veux revivre ces jolis moments, je ressors cet album. Il est toujours près de moi, prêt à faire marcher la mémoire et les souvenirs.

Bref, je voulais vous faire partager ça, et rendre un petit hommage éphèmère à un album que j'oublierais pas. On en a tous un comme ça... Moi j'en ai plusieurs, et celui-là, c'est ma préfèrence à moi.

Par MILF le Vendredi 3 juillet 2009 à 1:19
un peu à ta maniere, j'ai du l'écouter plusieurs fois, mais de octobre à mars il tournais à fond dans ma tuture !
Par londonday le Dimanche 5 juillet 2009 à 13:36
En disciple sage et displinée, me voilà donc sur deezer pour écouter l'album. J'en suis à Consolation Prizes que je connaissais déjà et qui me restera dans la tête toute l'aprem je pense. Mais j'ai eu plus de mal avec la première. Je suppose que ça fait partie de ce genre d'albums qu'il faut écouter plusieurs fois avant de l'apprécier, à la manière d'un Radiohead.
 

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