Isobelle Campbell & Mark Lanegan - Keep Me in Mind Sweetheart (EP)
Avant de vous confier mon profond amour pour la discographie de Belle and Sebastian, j'aimerais attirer votre attention sur la carrière solo d'Isobel Campbell. Enfin, pas vraiment solo, puisqu'elle est accompagnée par le très prolifique Mark Lanegan. Une collaboration qui fait des merveilles.
Les deux premiers albums du duo, sorti entre 2006 et 2008 sont deux petits bijoux à conserver précieusement au dessus de la cheminée, et à écouter près du feu, dès les premières neiges. Sans oublier de garder une place pour cet EP, "Keep Me in Mind Sweetheart", paru au début de l'hiver dernier, un beau cadeau pour les fêtes.
Quoi de mieux pour se réchauffer que la douce voix d'Isobel et celle, plus rauque de Mark Lanegan. Quand ces deux là se croisent autour du micro, on est souvent proche du sublime. Dans une ambiance folk où le dépouillement est de mise, les voix sont mis en avants et c'est au casque que l'on pourra les savourer au mieux. Avoir des frissons.
Le duo réussit à mêler l'authenticité et la rudesse d'un folk qui flirte avec le blues, avec l'aspect plus accrocheur de la pop. Grâce à des textes bluffants de simplicité, beaux à pleurer. Qui charment dès la première écoute. Cet échantillon de chansons est court, mais convaincant du début à la fin.
Une atmosphère s'impose d'emblée, dès la somptueuse pochette. Isobel sait soigner les pochettes de disques, elle a su le prouver avec Belle & Sebastian, c'est une femme de goût, délicate, ravissante. Avec Stuart Murdoch, Isobelle avait un doux compagnon, plein de romantisme. Avec Mark Lanegan, elle a trouvé un homme, un vrai, un véritable bandit. Bonnie & Clyde.
C'est avec plaisir qu'on les suit sur cette route de campagne, en plein hiver, de "Keep Me in Mind Sweetheart", le titre d'ouverture à la magnifique "Hang On", une rengaine amoureuse qui prend aux tripes. En passant par "Violin Tango", une instrumentale pleine d'émotion. Ils réussissent aussi bien à convoquer le fantôme de Robert Johnson que celui de Johnny Cash. Ils revisitent l'Amérique à deux, avec une profonde sensibilité. Et on aimerait que le voyage ne s'arrête jamais...