Bob Dylan vous manquait ? Le revoilà. Je n'ose pas encore vous parler de Blonde On Blonde, de Desire, ce serait comme gravir une montagne que d'écrire des chroniques concernant ces albums. En attendant de pouvoir trouver les mots, je vais de nouveau faire un tour de la discographie du Zim, en me focalisant cette fois sur les albums live. Et pas les plus réjouissants...
Moi, Dylan, je l'ai vu à Paris, en avril 2007. Et c'était bien mieux. Mais ce sera pour une autre fois...
Sorti en 1979, cet album live retrace deux des huits concerts donnés par le Zim au Nippon Budokan de Tokyo.
Si je trouve personnellement "Street Legal" comme un bon album (certes inégal), je ne peux pas en dire autant des concerts de Dylan à la même époque. Agrémenté d'arrangements digne d'un show à Las Vegas, la plupart de ces morceaux live n'apportent rien de plus et nous montrant un Dylan qui n'est plus du tout à l'aise avec ses anciens morceaux ("The Times They Are A-Changin'" sonne tellement faux...). Dylan joue les révisionnistes, certes, mais on l'a connu plus inspiré, même dans le récent "Never Ending Tour", pour redonner de nouvelles couleurs à ses vieux morceaux. Le rythme d'"I Want You" est ralenti, "Going, Going, Gone" est accélérée... On sent de l'improvisation ça et là, on sent quelque chose de peu maitrisé, de chevrotant... Il arrive pourtant que la magie opère ("Simple Twist of Fate", "Love Minus Zero/No Limit") mais deux disques, c'est beaucoup trop long.
A côté de live comme "Hard Rain" ou "Before the Flood", celui-ci ne décolle jamais vraiment et n'apporte pas grand chose, n'a pas un réel interêt. Si Dylan peut faire des merveilles en reconstruisant ses classiques, ce n'est manifestement pas le cas avec ce live à Budokan.
Les morceaux d'Infidels fonctionnent plutôt bien, mais ont perdu de leur saveur. Où est passé la rythmique reggae de "I and I" ? Et puis pour le reste, c'est la nostalgie qui l'emporte. Le "Highway 61 Revisited" du pauvre en guise d'ouverture, un "Girl From The North Country" qui manque de sincérité et un "Tangled Up In Blue" un peu pâlot. Mais je dois avouer que "Ballad Of A Thin Man" et "Tombstone Blues" sont rondement menés.
Pas de quoi se taper le cul par terre donc, mais ce live n'est pas aussi mauvais que celui de Budokan ou encore pire, celui avec Grateful Dead. Les amateurs ne cracheront pas dessus, les autres perdront leur temps.
D'après certains bootlegs, il apparaît que la collaboration de Dylan et Garcia n'a pas été vaine, intéressante parfois. Ce n'est pas l'image qu'en donne cette sélection de morceaux plus ennuyeux les uns que les autres. Des chansons merveilleuses qui sentent ici la poussière et l'humidité. C'est triste à entendre et mal produit.
L'album live le plus mauvais de Dylan, mais également un zéro pointé dans la discographie du Grateful Dead (déjà pas très reluisante à mon goût). À l'écoute de tant de médiocrité, on se dit qu'il était vraiment temps pour Dylan que les années 80 s'arrêtent...