Elle est adorable, Laura Veirs. Pas dans le genre jolie ou FILTF (folkeuse i'd like to fuck). Non, adorable, par la sympathie que dégage son univers, ses petits albums bucoliques que l'on retrouve avec plaisir tous les deux ou trois ans. Résidant à Portland, où elle enseigne la guitare et le banjo aux enfants, c'est l'institutrice de maternelle qu'on aurait tous rêvé avoir. Pour chanter des comptines folk au coin du feu, à la colonie de vacances. À défaut de pouvoir s'inscrire à ses cours, on peut toujours se réconforter avec cette nouvelle parution, très réussie.
L'ambiance est plus dépouillée que la dernière fois. On est en terrain connu et on se sent bien. Dans une maison de campagne, abrité de la neige, Laura réchauffe nos petits coeurs avec ses morceaux simples, bucoliques. De l'indie-folk pastorale diront ceux qui aiment coller des étiquettes partout. Les Fleet Foxes ne sont pas loin, en effet. Mais ici, on a une seule voix, une voix féminine, douce et raffraichissante comme la rosée du matin, auquel on s'attache très rapidement. La production et quelques arrangements discrets transforment habillent ces chansons d'une grosse couverture, d'un bonnet en laine, et on a l'impression que Laura est près de nous, à côté de la cheminée. Le disque est pas trop long, juste ce qu'il faut pour nous émerveiller. De la poésie à tous les étages. Affirmé par cette adaptation du "Dormeur du Val" de Rimbaud, transformé "Sleeper in the Valley". Pas de faiblesses à signaler. On sent que Laura a pris son temps pour peaufiner ses nouvelles compositions, qu'elle a donné le meilleur d'elle-même, sans aucune prétention. Avec maturité et un véritable amour de la belle musique et des bons mots. Le dernier titre annonce l'intention de Laura, qui est de "Make Something Good". Objectif atteint. Laura Veirs s'affirme comme ma chanteuse folk favorite. Et j'avais rarement entendu plus belle chanson que "I Can See Your Tracks".
"July Flame" est un grand petit album. Avec lui, vous n'aurez plus jamais froid.