Dylanesque

Don'tLookBack

Vendredi 19 mars 2010 à 21:34

Impossible pour moi de dire le moindre mal de Josh Rouse. C’est un bon compagnon, qui sans jamais avoir bouleversé ma vie de mélomane, a toujours su me procurer de belles sensations, des albums attachants, réconfortants, une americana savoureuse et variée. Pourtant, je dois avouer que ce nouvel album m’a un peu déçu. C’est probablement (mais peut-être que je manque de recul) son essai le plus faible.

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« Subtitulo » était déjà une déclaration d’amour à l’Espagne et à la nouvelle campagne du troubadour à lunettes. Un album ensoleillé certes, mais teinté de mélancolie, de mélodies douces-amères et surtout, de textes personnels qui visaient juste. C’est bien ce qu’il manque à « El Turista », qui apparaît surtout comme une carte postale un peu vaine. On imagine bien Josh, les doigts de pieds en éventail, une sangria à la main, faire une sieste au soleil. On s’imagine aussi profiter de ces vignettes exotiques dans la même situation. Sauf que même si c’est agréable, ça s’apparente surtout à de la paresse. Et c’est éphémère. Je suis certain que des morceaux comme « Valencia », « Sweet Elaine » ou le tranquille « Cotton Eye Joe » seront délicieux lors des nuits d’étés qui s’annoncent, comme bande-son de mon voyage en Espagne (qui se précise). Seulement, une fois l’hiver revenu, « El Turista » tombera un peu dans l’oubli, car il n’a pas la profondeur nécessaire pour contenir autant de souvenirs que « Nashville » ou « Country House City Mouse ». Il est trop lisse, trop ronronnant pour me procurer autant de bonheur sur la durée. 

Et puis j’ai du mal à accrocher au chant en espagnol, ça lui donne une voix bizarre à Josh, ça ne sonne pas vraiment authentique. Trop de clichés, une ambiance un peu trop club de vacances. Tout est dans le titre. L’album se visite comme un touriste. On y vient pour se reposer, mais on ne s’attache pas, on garde nos habitudes et on repart avec un peu de sable entre les orteils. Josh Rouse n’est plus le troubadour qui nous emporte dans son univers, de Nashville à Barcelone, il est devenu un touriste un peu paresseux, un peu trop heureux pour avoir quelque chose d’intéressant à partager. Je l’aime toujours autant, j’espère juste que ce n’était qu’un petit passage à vide. Un morceau comme « I Will Live On Islands » me conforte quand même un peu. Et je replongerais dans cet album en demi-teinte l’été prochain, on verra bien…  
 

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