Dylanesque

Don'tLookBack

Lundi 31 août 2009 à 21:42

Voilà, les vacances sont terminés......................

Et je suis même pas triste. Les vacances c'est bien, mais cette année scolaire risque de l'être également. Pour les curieux, je débarque dès la semaine prochaine en deuxième année de lettres modernes. La classe, hein ? Je vais aussi reprendre mon émission de radio, mettre en scène une adaptation théâtrale du bijou télévisuelle "Six Feet Under"... Oui, ça risque d'être une chouette année !

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Adam Green, prêt à nous pondre un nouvel album dès la rentrée !

Je sais même pas pourquoi j'écris cet article, j'ai pas grand chose à raconter à vrai dire. Ca faisait longtemps. Faudrait que je termine ma liste des chansons de Bob Dylan. Que je vous parle de mon voyage en Europe. Que je vous fasse l'éloge des Waves Pictures, ce fabuleux groupe d'indé rock que je viens de découvrir ! "Instant Coffee Baby" est un album addictif, parfait pour finir l'été avec un gigantesque enthousiasme. Oh, faudrait aussi que je vous dise de filer voir "Taking Woodstock" dès sa sortie en France ! Et "500 Days of Summer", une très jolie comédie romantique (oui je suis romantique à mes heures perdues). 

Mais au lieu de ça, je vais faire ce que je sais faire de mieux, fumiste que je suis, c'est à dire vous balancer une playlist complétement inutile, mais qui pourrais quand même bien vous servir amis mélomanes ! Vous y trouverez tout ce qu'il faut pour attaquer la rentrée du bon pied ! Plutôt que de customiser votre agenda ou ranger vos stylos par ordre de grandeur, allez m'écoutez tout ça !

Et souriez, l'été est terminée, mais l'automne sera grand, il sera beau, promis ! Bon, par contre j'y peux rien si vous choppez la grippe A...

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Allez, c'est fini les vacances (Los Campesinos) !!!


10 ChAnsOnS pour attaquer la RENTRée du BON PieD !!!
1) Instant Coffee Baby (The Wave Pictures)
2) Two Weeks (Grizzly Bear)
3) From Up a Tree (Tim Keegan)
4) Where I Go (Nathalie Merchant)
5) Secret Door (Arctic Monkeys)
6) I'll Fight (Wilco)
7) Coconut Tree (Turner Cody)
8) Ways to Make it Through the Wall (Los Campesinos)
9) It's Not Impossible (Jeffrey Lewis)
10) Brand New Start (Little Joy)


Ah oui, et n'oubliez pas que d'ici à la fin de l'année, on aura le droit au nouveau Adam Green, au nouveau Turner Cody, un nouveau Air, à un album solo de Julian Casablancas, à un album de Noël de ce bon vieux Dylan et peut-être même un nouveau Strokes !

Youpi !

Lundi 10 août 2009 à 0:51

Je suis de retour...

Un mois plus tard... Un mois de rencontres, de paysages, une expérience fabuleuse, un mois d'apprentissage, sur la route...

Je suis de retour... à la réalité. Mais pas de quoi s'en faire, c'est toujours l'été. 

Et mon anniversaire ! Aujourd'hui. 19 ans, et toutes ses dents...

Peut-être que bientôt j'aurais le courage d'être régulier, d'écrire de longs articles. De vous faire partager mon carnet de voyage. 

Pour l'instant, je joue la carte de la facilité et voici pour vous, ma playlist de l'été...

Que je vous souhaite épicé !



Summertime Playlist

1) Summertime (Josh Rouse)
2) Another Sunny Day (Belle & Sebastian)
3) Hawai (the Beach Boys)
4) Long Hot Summer Night (Jimi Hendrix)
5) Turquoise (Donovan)
6) Rainbows of Colour (The Sunday Drivers)
7) This Summer (Herman Düne)
8) Sunset Soon Forgotten (Iron & Wine)
9) Love Like a Sunset (Phoenix)
10) Sit in the Sun (Keren Ann)



Et juste pour moi : The Happy Birthday Song (Andrew Bird)

Dimanche 5 juillet 2009 à 23:06

La route... 

Depuis le temps qu'elle m'attends... Je ne veux pas la décevoir, il est temps d'aller la parcourir. Il est temps de partir.

London, Kerouac, McCandless... je vais marcher sur les traces de mes héros... et rapporter mon témoignage, le partager.
De Nantes à Bruxelles, de Munich à Vienne, de Milan à Barcelone, l'Europe est à moi !

Je vous donne rendez-vous en septembre, si tout va bien...

Au revoir.



"How does it feel
to be on your own
with no direction home
a complete unknow
like a rolling stone"

(Bob Dylan)

Vendredi 3 juillet 2009 à 14:02

KASABIAN - West Ryder Pauper Lunatic Asylum
 
Oubliez les frères Gallagher ! Oubliez les Artic Monkeys et Pete Doherty ! Et par pitié, oubliez Kaiser Chiefs... S'il y a bien un groupe en cette fin de décennie qui ressemble à l'Angleterre, c'est bien Kasabian. L'univers des hooligans, fish & chips, la pluie et le brouillard, l'héritage des Stones et des Kinks, tout est là. Après deux premiers albums trop inégaux et rétro pour être véritablement convaincants (même si l'electro rock "Reason In Treason" m'a fait taper du pied plus d'une fois), le groupe de Leicester s'affirme enfin comme une valeur sure de la scène rock britannique. Pourtant la formule n'a pas trop changé. De la formation original, il ne reste plus que Tom Meighan, le chanteur et Serge Pizzorno, le guitariste au regard méchant. Avec toujours les mêmes ambitions et une mégalomanie qui n'est pas sans rappeler leur aînés d'Oasis. Toujours les mêmes rythmes, les mêmes riffs bien troussés, quelques touches d'electro entraînantes, une voix monotone et déclamatoire, une tendance à abuser des distorsions et le même univers : la Révolution Française et les champs batailles impériaux (comme le prouve la pochette et le clip du single de l'album précédent).



Quoi de neuf alors ? D'abord, la production, orchestré par Dan The Automator, apporte une grande cohérence à l'ensemble, ce qui manquait cruellement sur les essais précédents. Le son de cet album fait sonner habilement le neuf comme du vieux, et le vieux comme du neuf, si vous voyez ce que je veux dire... Disons que l'influence est directement celle des sixties, mais que les moyens de production sont résolument modernes. Ce qui frappe sur cet album, c'est l'alliance de l'ancien et du nouveau, des ballades élisabéthaines sixties et des hymnes dance electro. Le tout plongé dans une ambiance psychédélique annoncé dès l'excellent titre de l'album, fanfaron à souhait.

Dès l'inaugural "Underdog", les guitares et les beats s'emmêlent, pétaradent, nous entraînent dans un enchaînement de délires toxiques. Un peu d'esctasy et hop, nous voilà en train de taper furieusement du pied sur "Vlad The Emplarer", un peu de LSD et hop, l'instrumental "Swarfiga" nous fait décoller. Pas d'overdose à l'horizon car l'album ne s'essouffle jamais et surprend par sa richesse, sa créativité. Jimi Hendrix est cité sur "Fast Fuse", les mélodies marocaines du génial "West Rider Silver Bullet", enregistré en duo avec l'actrice Rosario Dawson, évoque Brian Jones, pompe son intro sur le "Mellow Yellow" de Donovan, et fait penser aux Kinks, omniprésents. "Fire" et "Take Aim" perpétuent le travail effectué sur le premier album, avec encore plus de ferveur. "Where Did All the Love Go ?" est le single parfait, un hymne universel qui réunira les disco girls et les junkies du monde entier. En parallèle de ces morceaux épiques et frondeurs, des ballades très réussies viennent aérer l'album. Jamais dégoulinantes (rien à voir avec les slows écoeurants qui peuvent nous servir Oasis), elles sont, à l'image de l'album, le compromis parfait entre influences pop sixties et electro rock moderne : "Thick As Thieves" et "Happiness", deux forces tranquilles, deux roses empoisonnées.



Alors peut-être que la torpeur ne sera que passagère, peut-être que ce voyage sous acides finira très vite par se transformer en bad-trip. Mais pour l'instant, Kasabian s'impose, avec ce troisième album, qui sera forcément jouissif sous la canicule estivale, comme la meilleure des armées pour défendre la perfide Albion.

Vendredi 3 juillet 2009 à 13:53

JEFFREY LEWIS - 'Em Are I



Depuis son premier album, paru en 2001, j'ai toujours considéré Jeffrey Lewis comme l'un des meilleurs songwriters de sa génération. Plus éloigné qu'il n'y parait de l'image "à l'arrache" du mouvement anti-folk, et à l'image du génial Adam Green, le jeune new-yorkais s'est créer au fil de quelques modestes albums, un univers burlesque et hétéroclite. Avec son allure de clochard et sa voix chevrotante, il est l'auteur de deux des textes les plus drôles et passionants de la décennie : "Back When I Was 4" et "The Chelsea Hotel Oral Sex Song", deux réjouissantes chroniques des temps modernes, mélange d'absurdité sans nom et de poésie des bas-fonds. Mais ce qu'il manquait à Jeffrey Lewis, dont les précédents essais étaient trop souvent inégales, c'était un album cohérent, tenant la route du début à la fin.

Avec 'Em Are I, c'est fait. Et je suis fier de lui. Cet album, c'est un petit bijou dans son genre, un aboutissement pour Jeffrey Lewis, plus dense que jamais. Le virage pop est bien négocié et si l'aspect déglingué de l'anti-folk n'a pas disparu, notre ami arrive à concilier mélodies accrocheuses et textes improbables. Avec The Junkyard, sa petite bande de musiciens, il nous offre une démonstration souvent jouissive de décontraction et de sincérité. Avec peu de moyens, à partir de quelques idées, ces onze chansons parviennent tour à tour à nous faire rire, nous émouvoir et nous faire taper du pied.



De l'énergie de l'inaugural "Slogans" à la country virevoltante "de "Whistle Past the Graveyard", en passant par la douce mélancolie de "Roll Bus Roll", l'inspiration est toujours présente, aussi bien dans les mélodies que dans les textes. Et l'influence majeur n'a jamais été aussi palpable : Jonathan Richman est partout. En particulier dans l'irrésistible "Broken Broken Heart" et la charmante ballade "It's Not Impossible". Je citerais également la très psyché "The Upside-Down Cross" où l'on retrouve l'expérimentation des premiers albums, et la bucolique "Bugs & Flowers".

Comme Adam Green avant lui, Jeffrey Lewis a réussi à s'approprier la formule pop tout en gardant son univers, sa personnalité. On tient là un album plus que convaincant, et un artiste véritablement attachant, par sa modestie et sa sincérité. Le digne héritier de Jonathan Richman ? Chacun se fera son opinion, mais si une chose est sur, c'est que Jeffrey Lewis est un artiste à suivre, plus que jamais !

Vendredi 3 juillet 2009 à 1:01

Je suis toujours là. Et je repasse vous dire bonjour, avant de partir, pour de vrai. J'ai envie de parler de Phoenix et de jouer les nostalgiques. Les chaudes nuits d'été, ça me donne une folle envie d'écrire...

Avant de me lancer dans une chronique dithyrambique concernant leur nouvel opus, j'aimerais revenir sur ce "It's Never Been Like That", sorti en 2006. Et vous proposer une réhabilitation très personelle de ce que je considéré comme l'un de mes albums de chevets. Pour ça, il va falloir que je vous raconte ma vie, une fois de plus...


Il était une fois, moi. J'ai 16 ans, je me nourris depuis quelques années de pop, gravissant un à un les échelons d'un jeune homme qui fait son apprentissage musical. Et c'est lors d'un séjour en Bretagne, dans un petit village du Morbihan (comme le dirait si bien tonton Pernault) que j'allais changer à jamais. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, un concours de circonstances... Nous sommes le 10 août 2006, le jour de mes seize ans, je pars marcher seul toute la journée sur la côté bretonne, pour faire le point, prendre un posture contemplative. Dans mon sac, en plus d'un sandwich et d'une bouteille d'eau, plusieurs choses qui seront décisifs et qui vont me transformer à jamais : "Sur la Route" de Kerouac, "Like a Rolling Stone" de Dylan (ce sera pour une autre chronique, celle de l'album de ma vie), "Rubber Soul" des Beatles et puis Phoenix.

"It's Never Been Like That", c'est dans Rock & Folk que j'en entends parler, la première fois. La pochette rouge, la photo du groupe et ce nom, Phoenix. Trop jeune pour avoir vibré sur "United" ou "Alphabetical", je suis intrigué par la chronique. J'y retrouve tout ce que j'attendais chez un groupe à l'époque : une recherche musical, une pop raffiné, et des mélodies accrocheuses. Et c'est en anglais. D'ailleurs, en courant acheter cet album à la Fnac de Lorient, je crois avoir affaire à un groupe américain (je n'apprendrais que bien plus tard que ce sont des versaillais bien de chez nous). La première écoute est plaisante, ça sonne bien, ça sent bon les vacances, mais ça ne me remue pas plus que ça. Bon...



J'emporte donc la galette dans mon baladeur (mon fidèle baladeur, toujours là, infatiguable). Sur la route, sous le soleil estival. Après avoir passé la matinée scotché sur "Like a Rolling Stone", je me décide à m'enfiler du Phoenix. Et c'est là que l'album se révèle. Ne me quitte plus jusqu'à l'arrivée. Ces dix chansons, je les aime toutes tendrement. Chacune évoque une image de cette journée bretonne, des vacances, du soleil, de l'insouciance, de mon adolescence. Tout autant que "Is This It" et "Up the Bracket", c'est ma jeunesse qui est gravé là dessus. Des morceaux d'une époque magique, une Madeleine de Proust. Ouais, cet album c'est ça. Tout comme la plupart des Dylan, le premier Strokes ou "Pink Moon" de Nick Drake. C'est pas facile à expliquer et ça n'engage que moi. Elles sont pas si géniales ces chansons, mais ce sont mes chansons, c'est mon album, que j'ai usé jusqu'à la moelle, que j'ai écouté sans arrêt, sans jamais m'en lasser.

Instantanés : "Napoleon Says" quand tu pars sur les routes des vacances, "Consolation Prizes" quand tu sens l'odeur de la mer, "Rally" quand tu te promènes sur le remblai, les cheveux dans le vent, "Long Distance Call" en pédalant de toutes ses forces, "One Time Too Many" quand tes premiers amours te manquent, "Lost and Found" en fumant une cigarette, les pieds dans le sable, avec une pose nostalgique, "Courtesy Laughs" pour emmerder le monde entier du haut de tes seize ans, "North" pour regarder l'océan, sans un mot, en se demandant ce qu'il se passe de l'autre côté, il faudra bien y aller un jour, "Sometimes in the Fall", ma favorite, quand les vacances se terminent, que t'as pas envie de partir, "a long long long long time...", et puis "Second to None", conclusion enjoué, on pense déjà à la prochaine fois, un sourire aux lèvres... tout va bien...



Putain, la voix de Thomas Mars, ses intonations, ses manières, j'ai enregistré tout ça, c'est une part de moi, c'est de l'émotion pure et dure. Les mélodies, les textes, la batterie qui te lâche plus, tout ça, pour moi, et peut-être rien que pour moi, c'est intemporel. Quand il pleut, quand ça va pas, quand je veux revivre ces jolis moments, je ressors cet album. Il est toujours près de moi, prêt à faire marcher la mémoire et les souvenirs.

Bref, je voulais vous faire partager ça, et rendre un petit hommage éphèmère à un album que j'oublierais pas. On en a tous un comme ça... Moi j'en ai plusieurs, et celui-là, c'est ma préfèrence à moi.

Dimanche 10 mai 2009 à 18:30

J'avais pour but de commencer mes révisions aujourd'hui. Et puis comme d'habitude, je me suis laissé distraire.

Voici donc pour vous, une sélection de trente morceaux, qui ont pour but de vous montrer une autre facette de Dylan. Vous n'y trouverez pas "Like a Rolling Stone", "Blowin'in the Wind" ou bien "Hurricane", mais des morceaux moins connus, voire très rares. 
30 chansons connus des dylanologue, mais qui je l'espère, plairons aux curieux qui désirent en savoir plus sur le Zim. 

Allez promis après je vous lâche avec Dylan ! Mais j'aime bien ce principe de sélection, de compil. Ca me rappelle les K7 que je préparais avant de partir en vacances en voiture...

En plus, c'est dans l'ordre chronologique, et je vous ai trouvé de jolies photos...
Pour écoutez tout ça, fâites moi signe, je pourrais bien envoyer les liens aux plus gentils d'entre vous !

Merci qui ? Allez, bon dimanche... 



1 / I Was Young When I Left Home (The Bootleg Series Vol.7) 1961
Il était jeune quand il a quitté sa maison. Il est parti à New York, sa guitare à la main. Il n'est jamais revenu.
Une ballade poignante, et une voix tremblante : un artiste en devenir. 

2 / The Death of Emmett Till (Folksinger's Choice) 1962
Dans le genre protest song, celle-ci est toujours resté dans l'ombre de "Hard Rain" ou "The Lonesome Death of Hattie Carrol". Elle est pourtant bien écrite, narrant le meurtre d'un jeune afro-américain dans les années cinquante. Dylan, ce bandit, avouera avoir piqué la mélodie à Len Chandler...

3 / Tomorrow is a Long Time (Bob Dylan's Greatest Hits Volume II) 1963
Une magnifique ballade nocturne, extraite d'un live de 1963 et reprise par la suite par de nombreux artistes : Nick Drake, Judy Collins et Elvis, pour ne citer qu'eux. Avec des mots simples, Dylan fabrique de la poésie, et nous on pleure comme des gamins. 
"There’s beauty in the silver, singin’ river,
There’s beauty in the sunrise in the sky,
But none of these and nothing else can touch the beauty
That I remember in my true love’s eyes."



4 / Corrina, Corrina (The Freewheelin' Bob Dylan) 1963
Reprise d'un vieux traditionnel par un Dylan amoureux comme jamais, tendre et plein de douceur. 

5 / Spanish Harlem Accident (Another Side of Bob Dylan) 1964
Encore une chanson d'amour plongé dans un mélange de poésie et d'ironie typique du Dylan de l'époque. 
La reprise des Byrds vaut aussi le détour. 

6 / Can You Please Crawl Out Your Window? (Biograph) 1965
Enregistré avec les Hawks, alors qu'il venait de brancher les guitares, ce single est annonciateur de la tempête électrique à venir. Le texte est proche de celui de "Positively 4th Street", et sera à l'origine de la brouille entre Dylan et le chanteur Phil Ochs. Celui-ci n'ayant pas aimé la chanson, Dylan l'avait viré de sa voiture : "You're not a folk-singer, you're a journalist !"



7 / I'll Keep it With Mine (The Bootleg Series Vol.2) 1966
Qu'elle est poignante cette version au piano chevrotante, d'une chanson écrite pour Nico (et que l'on retrouve sur son premier album, Chelsea Girls", paru en 1967, dans une version parfaite, elle aussi). Marianne Faithfull et Courtney Love l'ont adoptés elles aussi. 
Dylan, homme à femmes ? 

8 / I Can't Leave Her Behind (Blonde On Blonde Sessions) 1966
Enregistré dans une chambre d'hôtel en Ecosse, paru sur plusieurs bootlegs, un titre au piano non retenu pour "Blonde On Blonde".
Court mais intense. 

9 / Mr Tambourine Man (The Bootleg Series Vol.4 Live 1966) 1966
Paru sur le témoignage le pluis puissant qu'on puisse trouver sur Dylan, ce "Mr Tambourine Man" clôt la partie acoustique de manière crépusculaire, dans une sorte de transe, où l'harmonica n'en finit plus et va toucher les étoiles. 
A voir également sur "No Direction Home", le documentaire de Martin Scorcese, fabuleux témoignage du Dylan au bord du gouffre.

10 / The Ballad of Frankie Lee & Judas Priest (John Wesley Harding) 1967
Dylan se prend pour la Fontaine et nous pond une fable moralisatrice, sur un air paisible de country. 




Oups, je n'ai pas le temps de finir cet article ! Mais je le complète dès que possible promis !

Samedi 2 mai 2009 à 22:19



Son dernier album se terminait sur le lancinant "Ain't Talkin'", et pourtant ce bon vieux Dylan a encore des choses à dire. "Together Through Life", troisième album studio de la décennie, est encore une réussite (et la pochette est splendide). Arrivé sans prévenir, ce projet est né en partie grâce à la demande du réalisateur français Olivier Dahan qui voulait des chansons d'amour pour son prochain film. Merci à lui. Les sessions d'enregistrement furent rapides, le résultat est étonnament spontané, enjoué et plein de vie. Beaucoup plus lumineux que l'essai précédent, ou que l'inégalé "Time Out of Mind". Ce qui frappe également, c'est la longueur de l'album et des chansons. On ne dépasse pas les 45 minutes en tout, et on ne voit pas le temps passer.

Dans la lignée du son des albums précédents, on peut noter tout de même une mise en avant de la voix du Zim, qui donne une ambiance particulière à l'album. Une voix plus rocailleuse que jamais, qui donne des frissons, qui peut dissuader n'importe quel fumeur de faire une croix sur la nicotine. Dès l'inaugural "Beyond Here Lies Nothin", on est propulsé dans une salle de bal mexicaine, en fin d'après-midi. L'orchestre s'efface derrière le crooner au costume doré, les enfants courent partout et le banquet est fastueux mais loin d'être indigeste. "My Wife's Home Town" est un morceau langoureux, un blues démoniaque. "Forgetful Heart" est un des sommets de l'album, une nouvelle étude de la romance amoureuse à la sauce Dylan ("Why can't we love like we did before ?"). "I Feel A Change is Comin' On", porteur d'espoir, à l'image d'une Amérique nouvelle, qui s'est trouvé un visage neuf, des années après l'hymne "The Times They Are A-Changin'". "Shake Shake Mama", "This Dream On You", l'orchestre s'emballe, puis il s'apaise et nous laisse rêveur. On danse la valse sous le coucher du soleil et tout le monde est heureux ("It's All Good", conclusion pleine d'ironie et tournée vers l'avenir).

Cette ambiance tex-mex n'est pas sans rappeler l'aventure western de "Pat Garret & Billy the Kid", avec ses accordéons et son aspect sieste sous le soleil de Mexico. Mais si le projet est initié par un français et que l'atmosphère est à la sauce mexicaine, Dylan nous peint encore et toujours une Amérique hors du temps, en reprenant des vieux classiques bluesy, rock'n roll. Il a beau avoir tourné le dos à la folk classique depuis des décennies, il entreprend lui-même un travail de collectionneur de musique (son émission de radio, par exemple) qui ne tombe jamais dans la nostalgie facile. Certes Dylan n'est plus le visionnaire qu'on a connu, mais il n'est pas devenu non plus un vieux pirate qui vit dans le passé. Son album est enraciné dans le passé, mais résonne à merveille dans notre époque : il est troublé mais plein d'espoir, et ne cesse de tourner autour du même thème : l'amour. Le tout parsemé de la patte Dylan, de son ironie, de sa voix tranchante et d'une classe incomparable.

Les 50 ans de carrière approchent et Dylan est toujours là. Inégal sur scène, mais intouchable sur disque. Qu'il le veuille ou non, la légende est en marche, et ne semble pas vouloir s'arrêter.

Vendredi 1er mai 2009 à 21:31

Aujourd'hui, 1er mai, fête du travail. Le muguet, la glande, tout ça...

Bientôt les examens... Allez donc profitez d'un soleil de fin d'après-midi et quand la nuit tombera, invitez tous vos amis dans votre jardin pour taper du pied et faire un karaoké. En mai, on fait ce qu'il nous plaît, et Jeremy Jay, notre invité cette semaine, l'a très bien compris. 

Je vous présente "Slow Dance", son dernier album.



J'aime bien la pochette, pour commencer. Il en faudrait plus des pochettes aussi simple, aussi couillones. Et puis ça annonce la couleur : la rencontre entre la simplicité et l'élegance, entre le neuf et l'ancien. Du revival ? Appelez ça comme vous voulez, mais pour moi, c'est une manière sympathique d'aborder les années 80 et le glam-rock sans avoir envie de vomir.

Avec sa tête de Beck, son regard de cocker sous Prozac et ses manières de dandy hors du temps, Jeremy Jay ne peut guère compter sur son charisme. Mais du talent et de l'ingéniosité, il en a revendre.

Après avoir exploré la pop sixties avec A Place Where We Could Go, charmant recueil qui sonnait comme une perle retrouvée de Jonathan Richman, nous voilà désormais propulsés dans les années 80, à l'époque où l'artisanat et le synthétique pouvaient (parfois) faire bon ménage.
Mais attention, pas question de danser le disco sur les cendres du punk !

Il s'agit plutôt ici de taper du pied, l'air nonchalant, sur une rythmique froide, adossé au mur au fond d'une salle de danse quasiment vide (l'inaugural "We Were There" et le gentiment sautillant "Gallop").
De chercher sa proie, parmi les néons, et de l'inviter à se déhancher sur le chant maniériste et sensuel de Mister Jay (la délicieuse "Will You Dance With Me", la lancinante ballade "Winter Wonder").

Le minimaliste est de mise et, par miracle, toute la graisse indigeste est allégée. Le synthé ne dégouline pas, la recette est équilibrée.
On est à la limite du kitsch, mais jamais on ne patauge dedans.
Et la soirée pourra se finir avec un langoureux baiser sur les slows "Where Could We Go Tonight" et "Slow Dance 2" qui fleurent bon le romantisme label 80's (les Smiths ne sont pas loin).

Slow Dance est le disque du samedi soir. Celui qu'on passe en boucle sans jamais se lasser. Du glam pas pompeux, de la récup' qui sonne pas toc, et un charme qui ne s'explique pas. Les puristes crieront à l'escroquerie.

Pour les autres, une question :
Will You Dance With Me ?



En bonus, voici ma playlist du 1er mai. Des chansons sur le travail. Sur les métiers, les ouvriers, tout ça. Bref, c'est toujours aussi futile mais ça mange pas de pain. 

1) Workingman's Blues 2 (Bob Dylan)
2) Casey Jones (Pete Seeger)
3) World of Workers (Herman Düne)
4) On My Way to Work (Bright Eyes)
5) The Legend of John Henry's Hammer (Johnny Cash)
6) Working Class Hero (John Lennon)
7) Along in the Sun and the Rain (Woody Guthrie)
8) Career Opportunities (The Clash)
9) Working for the Weekend (Loverboy)
10) Tonight I Will Retire (Damien Jurado)

La prochaine fois, je vous parlerais du nouveau Dylan. Il est excellent. 
En attendant, portez vous bien !

Vendredi 17 avril 2009 à 20:51

Tiens, le printemps est là. Pour ceux qui l'avait à peine remarquer, voici trois albums à découvrir. Une bonne dose de bucolisme, de mélancholie et de soleil pour oublier les giboulées d'avril...

BEN KWELLER - Changing Horses (2009)

Qui c'est Ben Kweller? Dans les années 90, il avait un groupe, Radish, une comète qui a très vite disparu. Puis on a revu Ben au débuts des années 2000 avec trois albums solo assez inégaux. Pas mal pour son âge mais trop influencé pour réellement convaincre. Il a fallu attendre que le gamin fasse sa crise d'adolescence pour que je me penche à nouveau sur son cas. Le voilà donc de retour avec "Changing Horses". Et comme le titre semble l'indiquer, la formule a changé, et Ben est monté sur ses grands chevaux.



Plus mature, avec une voix qui a gagné en assurance, Ben se prend désormais pour un cowboy. Un Johnny Cash prépubère, un Hank Williams en herbe ! Accompagné de banjo, de mandoline et de pedal steel, sans révolutionner le genre, il fait des merveilles, et c'est très plaisant ! Parce que moi j'aime la country, savez vous comment, quand elle est bien faite avec du beurre dedans (Turner Cody, Calexico). "Gypsy Rose", "Fight", "Sawdust Man", rien que les titres annoncent la couleur. La pochette également, somptueuse. Tout un univers est revisité, avec ses codes, ses passages obligés. Et puis comme sur les précédents essais, l'influence des Beatles est toujours là : le fondu à la fin de "Sawdust Man", l'ambiance "Rocky Racoon"... Alors pastiche ou hommage ? A vous de choisir, en tout cas, il y a de la bonne volonté, et c'est tout ce qui compte.

Je l'avais oublié Ben et le voilà qui revient avec une charmante surprise qui ravira tous ceux qui ont déjà rêvé d'être un cow-boy ! Ben Kweller, où le retour de Billy the Kid !


DAMIEN JURADO - Ghost of David (2000)


Seattle bouge encore. Et le label Sub Pop veut nous le faire savoir ! On a beaucoup parlé des Fleet Foxes cette année, et on aurait également pu citer Rosie Thomas, Rocky Votolato ou bien Laura Veirs. Mais si je dois n'en garder qu'un, c'est Damien Jurado. Aussi incontournable qu'il est discret, le bonhomme à la tête de cocker sous prozac nous livre depuis une dizaine d'années certains des disques les plus fascinants de l'americana contemporaine. La preuve avec ce très hivernal Ghost Of David, sorti en 2000, digne successeur du Nebraska de Springsteen.

Enregistré suite à la mort d'un proche, l'album nous plonge dans une atmosphère sombre, pessimiste et ankylosée. Bref, on est loin de se fendre la gueule... Sur ces treize pistes froides et désolées, la voix de Damien Jurado évoque le suicide ("Tonight I Will Retire"), la maladie ("Medication"), la solitude et bien sûr, la mort. On entend des voix et des bruits étranges, quelques touches d'expérimentations qui viennent troubler la tranquillité d'un folk délicat. La présence rassurante de la charmante Rosie Thomas au détour de la ballade "Parking Lot". On a donc là un album singulier, qui possède un univers savamment construit, une mélancolie et une tristesse intelligemment dosée, qui fait que très vite, le fantôme de David devient un indispensable compagnon de solitude. Damien Jurado, dont ce n'est que le troisième album, a tout compris et apporte une touche unique au folk, et à la scène de Seattle. Et puis je rassure les réfractaires à l'aspect dépressif de ce genre d'exercice, la lumière vous attend au bout du tunnel.

Pour ceux qui considèrent que Nebraska est l'album le plus poignant de Bruce Springsteen et qu'il n'y a pas meilleure thérapie que les albums aussi torturés, Ghost Of David sera un bon compagnon des jours de pluies. 




BOB DYLAN - Pat Garret & Billy the Kid Soundtrack (1973)

Je me lance dans une réhabilitation très personnelle de cet album, qui n'engage que moi, et qui résulte d'une fascination pour l'univers western et le cinéma de Peckinpah.

Parce que bien sûr, c'est frustrant après trois ans d'attente de n'avoir que ça à se mettre sous la dent. Bien sûr que c'est sans grand interêt et avant tout une musique d'ambiance, pas de grandes compositions du Zim (excepté "Knockin' On Heaven's Door", pas besoin d'en rajouter sur ce classique maintes fois sabordé... Oui Axel Rose, oui Avril Lavigne, c'est à vous que je parle !!!).



Ce qui m'intéresse ici, c'est l'ambiance, l'atmosphère. Il me suffit de lancer n'importe quel titre de l'album pour être propulsé au milieu de villages mexicains, de couchers de soleil sur le désert et de señoritas dans des couloirs sombres. Se replonger dans ce film envoutant, et entrer dans la peau de Billy The Kid (ou de Pat Garret, au choix). Ces mélodies chaudes et exotiques nous invitent à l'évasion, aux grands espaces d'une Amérique en carton-pâte. Je ne me lasse pas, dès que l'été se profile, d'écouter en boucle "Billy 1" et ses deux dérivés, aux paroles doucement idiotes, et de m'imaginer partir pour un long voyage en compagnie des hors-la-lois et des putes mexicaines.

Parce qu'il évoque délicieusement un univers que j'affectionne, parce que ces chansons accompagnent à merveille le western de Peckinpah et les siestes au soleil, parce que "Knockin' On Heavens Door" quand même, Pat Garret & Billy The Kid mérite qu'on s'y arrête plus longuement.

Sur ce, je vous souhaite le plus ravissant des printemps...

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