Dylanesque

Don'tLookBack

Lundi 13 avril 2009 à 12:48

Un dimanche tranquille, j'enfile mon chapeau de cow-boy, et me voilà parti. Une seule envie : me perdre et tout oublier.

L'hiver est froid, et la solitude me guette. Tiens, le dernier Dylan traîne dans la boite à gants. Les deux précédents étaient convaincants, il a la classe Old Bobby, lorsqu'il revisite les classiques. Modern Times. Un titre qui en impose. Ca me tiendra compagnie...
D'un coup, le ciel s'assombrit. Les nuages se noircissent et l'autoroute se retrouve plongée dans l'obscurité. Un orage éclate. Dans l'autoradio, "Thunder On The Mountain" démarre en trombe, et la voix du Zim se fait l'écho du tonnerre. Le rythme est enlevé, j'accélères, sous une pluie torrentielle. Tandis que les essuie-glaces s'affolent, Bob se demande où peut bien être Alicia Keys !
"On dirait que quelque chose de mauvais va arriver, tu ferais mieux de redescendre de ton avion / Tout le monde part et je veux partir aussi"



Une route de campagne et quelques éclaircies. Je m'arrête pour profiter du paysage, des champs à perte de vue, un ciel torturé. Le sol est boueux, l'air est frais. "Spirit On The Water".
"J'ai piétiné dans la boue / J'ai prié les puissances d'en-haut / Je sue du sang / Tu as un visage qui implore l'amour".
Une ballade qui m'apaise, tout en me rappelant douloureusement ma solitude. Personne ne m'attends.

Le classique "Rollin'&Tumblin'", sur une route rocailleuse, tout s'agite et j'accèlère à nouveau. Plus rien ne m'arrête.
"Le paysage brille, luisant dans la lumière dorée du jour / Je ne cache rien maintenant, je ne me tiens dans le chemin de personne"

Il est midi et le soleil m'éblouit. A moins que ce ne soit "When The Deal Goes Down", lumineuse. Parfaite. Putain Bob, tu vas me faire pleurer. Une telle chanson d'amour, c'est si rare. Ca m'évoque tellement de choses. Mélange de mélancolie et d'espoir. Une larme à l'oeil, la faute du soleil.
"J'ai cueilli une rose et elle a troué mes habits / J'ai suivi le courant sinueux / J'ai entendu le bruit assourdissant, j'ai senti des joies passagères / Je sais que leur apparence est trompeuse / En ce domaine terrestre, plein de déception et de douleur / Jamais tu ne me verras renfrogné / Je te dois mon coeur / Et je serai avec toi quand la donne se fera"

Pas le temps de pleurnicher, mon périple continue. Les lignes blanches défilent dans mon rétroviseur, les villages s'enchaînent à toute vitesse et des gouttes de pluie se font la course sur la vitre avant. "Someday Baby", classique bluesy, s'accorde à merveille avec ce sentiment de fuite en avant. Plus de compte à rendre à personne, pas vrai Bobby ?

L'après-midi touche à sa fin. Déjà, il fait sombre. Je m'arrête sur un aire de repos abandonnée, aucun signe de vie. "Une brume du soir s'installe sur la ville / La lueur des étoiles au bord de la rivière / Le pouvoir d'achat du prolétariat diminue / L'argent devient peu abondant et peu courant / Oui, là où je suis le mieux, c'est dans mes doux souvenirs". Putain, encore un classique, ce "Workingman's Blues 2" ! Il est infatiguable le vieillard. Il nous pond six merveilleuses minutes sur comment trouver le bonheur quand on est dans une sombre merde, poétise sur la misère et va chercher au fond de sa gorge un flot d'émotions.

Un coucher de soleil, caché par de sombres nuages. Dommage, j'aime bien moi les couchers de soleil. Je me réfugie dans la voix chaude de Bobby, qui croone délicieusement sur "Beyond The Horizon". "Au-delà de l'horizon, derrière le soleil / A la fin de l'arc-en-ciel la vie ne fait que commencer / Dans les longues heures du crépuscule sous la poussière d'étoiles là-haut / Au-delà de l'horizon il est facile d'aimer". Le voilà mon coucher de soleil...

Seul dans la nuit, la Lune éclaire ma route. La fatigue me guette, la journée a été longue. Je me laisse bercer par la ballade "Nettie Moore", une histoire d'amour au Far West, construite et interprêtée avec intensité. Et la fin terrible, désabusée. Dylan chante la mort, et c'est douloureusement juste. "Mon bonheur est bien mort / L'hiver est parti, le fleuve monte / Je t'ai aimé alors et t'aimerai toujours / Mais il n'y a plus personne ici à qui le dire / Le monde est devenu noir devant mes yeux".



Je lutte contre le sommeil et c'est "The Levee's Gonna Break" qui me donne la force de continuer. Un blues endiablé, où les fantômes de la Nouvelle Orléans remontent à la surface du fleuve. Et il pleut à nouveau. Le Déluge. Impossible de continuer. Je n'ai plus le choix. Je m'arrête, à l'entrée d'une ville endormie.

Laissant ma voiture sur un parking désert, je m'allume une cigarette et je marche, me laissant guider par les huit minutes de "Ain't Talkin", la voix de Bobby dans les oreillettes. Le sommet de l'album. Un titre magnifique, indescriptible. Dylan à son meilleur niveau. Le goudron est détrempé, les néons des lampadaires sont flous. Je ne pense plus à rien, je ne dis plus rien, j'écoute la pluie tomber. "Ain't talkin', just walkin' / Up the road, around the bend. / Heart burnin', still yearnin' / In the last outback at the world's end."

Modern Times clôt la trilogie entamée par Dylan en 1997. Une énième renaissance, saluée par la critique, trois nouvelles pierres à l'édifice d'une carrière étourdissante. Ce disque est intemporel, et si je m'amuse à illustrer ces chansons avec ce genre de récit, c'est parce qu'il m'a accompagné tant de fois, tant d'après-midi pluvieux, de soirées en solitaire. Peut-être que c'est l'ultime album. Si c'est le cas je n'en demande pas plus.

Dylan est éternel.

Lundi 13 avril 2009 à 12:42

Personnage atypique de la scène anti-folk, mister Turner Cody est un type attachant, qui trimballe dans sa valise toute déglinguée des chansons sans âges. Ancien colocataire d'Adam Green, proche de Jeffrey Lewis et Will Oldham, et compagnon de tournée d'Herman Düne, il nous gratifie depuis quelques années d'albums artisanaux, qui ressuscitent Hank Williams avec classe et simplicité.



Quarter Century est déjà son sixième album, enregistré en 2005 et publié par chez nous deux ans plus tard. C'est que Turner Cody ne mérite pas d'une grand notoriété en France, et il aura fallu attendre une compilation pour avoir un réel aperçu de sa discographie. Et de son talent sans prétention. Les chansons sont courtes, dépouillées, et il est clair que Cody n'est pas né à la bonne époque. Comme il le revendique, sa poésie est influencée par Leonard Cohen, Bob Dylan et Hank Williams. Toujours les mêmes, les intouchables. On peut également rajouter Johnny Cash et Woody Guthrie dans cette liste non exhaustive de parrains.

Avec décontraction, Turner Cody nous amène pour une ballade au long du Mississipi, de l'Amérique profonde, et ses chansons sont parfaites pour une petite sieste au pied d'un arbre, un brin d'herbe au coin de la bouche, les doits de pieds en éventail. L'entraînante "Suzzanah" est allongée près de nous, et on oublie tout le reste. "My Lady Went Away" et "Sail Away" sont conçus dans le même moule que le meilleur d'Hank Williams, et la voix se rapproche également du maître de la country. Sans tics agaçants, sans en rajouter des caisses, juste ce qu'il pour vous séduire d'emblée. Le tour est joué, vous êtes sous le charme, et pour rien au monde vous ne quitterez cet apaisant coin de verdure.



La magie opère tout au long de cet album country qui nous caresse dans le sens du poil. Avec sa barbe, sa guitare et un sens de l'humour bien à lui, Turner Cody n'a d'autre ambition que celle d'écrire de jolies chansons d'amour et d'eau fraîche, des chansons hors du temps.

Lundi 13 avril 2009 à 12:36

"Le petit Adam Green est demandé à la caisse centrale, il a perdu sa maman". Jamais le jeune Adam ne sera retrouvé et Kimya Dawson devra chanter ses comptines pour enfants toute seule dans son coin. En pleine crise d'adolescence, le jeune new-yorkais fuit les Moldy Peaches en 2002. Livré à lui-même, il s'accroche à sa guitare et va grandir de manière suprenante, s'émancipant d'albums en albums de l'anti-folk qui l'a fait connaître. Après un premier album excellent mais où le gamin n'avait pas encore muer complétement, le voilà qui arrive à maturité. Ou presque...

Car même si la forme grandit, Adam Green est un grand gamin et ses textes sont marqués par une légéreté enfantine ("Bluebirds") et des textes graveleux où des filles sans jambes se font culbuter contre un arbre ("No Legs"). Et c'est ce qui fait la force de ces compositions courtes et accrocheuses : l'alliance de sublimes mélodies avec des textes dégueulasses. Pour dire des saloperies sur Jessica Simpson, Adam troque le son crade de ses débuts pour des arrangements délicats et une voix de crooner. Résultat : "Jessica" peut s'écouter comme une charmante chanson d'amour ou comme un gag hilarant. La musique et le rire font bon ménage chez Adam, elles sont indissociables. Une bonne leçon pour tous ceux qui ont tendance à trop se prendre au sérieux et se proclamer artiste. Si Adam est un artiste, c'est un clown trash, un ménestrel obsédé sexuel, un ovni.



Pas la peine de détailler chansons par chansons, d'autres s'en sont déjà chargés mieux que moi. Et puis tout est excellent rien à redire. De l'entraînant "Bluebirds" à la planante "Bungee", je ne me lasserai jamais d'écouter les horreurs que me conte mon pote Adam. Quinze histoires génialement écrites, mélanges de pop culture et de délires à prendre au centième degré. Le degré Green, il existe pas, je l'invente, voilà. Mention spéciale à "I Wanna Die", absurde ballade mélodramatique, où se cotoient tous les malheurs du monde.
"I wanna choose to die, and be buried with a rubik cube." affirme Adam. Qu'il est con...

Bref, tout cela est comment dire... délicieusement dégueulasse ! Un type plein de contradictions, mais qui brille par sa décontraction et une classe foutraque jamais vu depuis... Et bien jamais vu. Bien sûr qu'il y a des influences, mais ce joyeux abruti les transcande. "Friends Of Mine" était le premier coup de foudre entre Adam et moi. Un sentiment qui s'est un peu calmé avec le temps mais qui n'a pas disparu. La flamme se ravive à chaque nouvelle chanson, à chaque concert où ce fou furieux d'Adam nous offre ce qu'il sait faire de mieux : le con ! Qu'il joue les crooner ringards ou qu'il s'amuse avec une flute de pan, Adam Green sera toujours ma plus belle rencontre musicale. Et cet album, mon favori, est comme l'idiot qui nous regarde sur la pochette : unique, délirant et profondément attachant.



"We fall in love by accident,
a heavenly coincidence.
no matter what you think is true.
let me introduce you to some,
friends of mine.
oh, friends of mine.
oh, friends of mine.
oh, friends of mine."

Dimanche 1er mars 2009 à 14:06

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/pinkmoon.jpg
Oui, je sais, encore une énième chronique, encore un éloge. A quoi bon ? A moins de développer une thèse contre Nick Drake, pourquoi s'évertuer à répéter ce qui a déjà été dit ? Attendez, je vous explique : Pink Moon évoque en moi des choses très personnelles que je voulais faire partager. Il y a dans cet album un morceau de moi, de mes souvenirs. Tout comme certains albums de Dylan, il fait partie de ma vie et m'y replonger équivaut à faire une introspection aussi tendre que douloureuse. (merde, il va nous raconter sa vie...)

La première fois que j'ai entendu Pink Moon, c'était au printemps dernier. Au retour des beaux jours, quand tout redevient possible. A cette époque là, j'ai rencontré une fille dont je suis tombé amoureux. C'est elle qui avait l'album, il appartenait à son grand frère. Et on l'écoutait en boucle tous les deux. Une fois seul, je me repassais "Which Will" et je pensais à elle. Notre premier baiser, c'était sur "Know". Je me souviens des après-midi d'avril au son de "Place To Be", les promenades avec "Pink Moon", on se partageait les oreillettes du balladeur. Et puis la rupture, la désillusion avec "Things Behind The Sun". La tristesse, la solitude avec "Harvest Breed".

Toutes ces chansons sont pour moi le parfait reflet d'une relation amoureuse, elles ont illustré à merveille cette période de ma vie. "Pink Moon" et "Place to Be" c'est la naissance d'un sentiment, de "Road" à "Horn" c'est la douceur du printemps, de "Things Behind the Sun" à "Harvest Breed" c'est la déchirure, la fin d'une époque. Et "From The Morning", c'est l'espoir, la lumière au bout du tunnel. Une belle promesse.

Souvent, j'écoute l'instrumentale "Horn" en m'asseyant au soleil, avec un doux sentiment de nostalgie, la gorge serrée. Ces quelques accords, simples, purs, ouvrent de vieilles blessures tout en me donnant l'espoir suffisant pour les vaincre. Bande-sonore de ma chienne de vie, cette musique a un petit goût d'éternité.

Vendredi 30 janvier 2009 à 13:26

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/andrewbirdnoblebeast.jpgAndrew Bird est un véritable oiseau rare, un artiste unique comme on en trouve trop peu. Seulement deux ans après le miraculeux Armchair Apocryphia (injustement boudé par les puristes) le voilà qui réapparaît avec plus d'un tour dans son sac. Un album classieux, avec une pochette qui ne l'est pas moins, qui pourrait bien mettre tout le monde d'accord. Pas parfait cependant, mais je n'en suis qu'à la trentième écoute, je n'ai peut-être pas assez de recul.

Pas de révolution à signaler dans la musique d'Andrew Bird, il fait ce qu'il sait faire, et il le fait très bien. C'est aussi un peu le problème, l'aspect répétitif. Certains chansons sont tellement longues ("Souverian", et "Masterswarn" approchent les sept minutes) qu'on perd un peu notre souffle, qu'on patine un peu dans la semoule arrivé au milieu de la galette. Mais il faut s'accrocher et ne jamais baisser les bras, parce qu'une trouvaille nous attend à chaque fois qu'on ne s'y attend pas. Un exemple, "Effigy" qui se transforme sans prévenir et prend des allures de western enchanteur, en compagnie de la toujours bienvenue Lucinda Williams.

Tout Andrew Bird est là. Les débuts instrumentaux avec des arrangements soignés, l'aspect plus folk-pop (la délicieuse comptine "Natural Disaster", le délicat et entêtant single "Oh No"). Des textes à la poésie renversante, aussi improbables que "The seemingly innocuous plecostomus plecostomus though posthumous" sur la chanson "Anonanimal". Plus loin, "The Confession", datant de la belle époque des Bowls of Fire est entièrement revisité sur "The Privateers", démontrant avec subtilité l'évolution de l'artiste. Un parcours sans faute, c'en est étourdissant (écoutez "The Souverian" parfaite de bout en bout, à la limite du surnaturel). Mes deux coups de cœur : la magnifique "Tenuousness" et "Fitz And The Dizzyspells". Entraînante, une perle. Je ne m'en lasse pas.

http://dylanesque.cowblog.fr/images/others/andrewbirdviolin.jpgOn pourrait se demander "rien de nouveau à l'ouest" ? M.Bird réussit pourtant à nous surprendre en insufflant un souffle nouveau dans certaines de ses compositions, comme ce "Not A Robot, But A Ghost", qui ressemble à s'y méprendre à du Radiohead (et oui !), comme s'il s'appropriait les tics de chant de Thom Yorke. Y a de l'électricité dans l'air, la formule change et ça fonctionne. "Masterswarn", malgré sa longueur, est un nouveau morceau de bravoure, génialement construit, avec des clappements de main auxquels on ne peut résister. "Nomenclature" m'agaçait au départ avec son côté pompeux et surfait, mais son final lui donne une ampleur insoupçonnée. Il y a de la magie chez Andrew Bird, et ses sifflements angéliques, et une véritable atmosphère s'installe avec une multitude de transitions, de petits trésors déposés soigneusement sur le chemin. Rien que le triptyque "Oh No", "Ouo" et "On Ho" m'a amusé.

Noble Beast est un pot-pourri de la diversité de son talent, mais est moins cohérent que l'album précédent, trop ankylosé, il demande plus de concentration, un plus grand nombre d'écoutes. Cela dit, je suis sûr qu'il va dévoiler toute son ampleur au fil du temps, et que les chansons auront de la gueule en live. Parce qu'Andrew, c'est génial en live. Avec tous ses instruments, il a la classe ce type. Humble et sincère, généreux avec son public. Il nous gratifie d'une édition limitée avec un CD bonus réunissant des compositions instrumentales, aux sonorités proches des débuts. Pas indispensable, un peu trop experimental parfois, mais des merveilles comme "Carrion Suite" ou "You Woke Me Up !" font du bien aux oreilles.

Je suis peut-être passé à côté de pas mal de choses mais tout cela est tellement vaste. Je vous l'accorde, ma chronique est un peu laborieuse, mais j'avoue que l'écoute le fut également. Mais putain ça valait le coup. Noble Beast est imposant, un peu dur à escalader, mais quand on arrive aux sommets de l'album, c'est l'extase. J'en ai encore des frissons...


Mercredi 7 janvier 2009 à 21:19

Comment oublier mon quatrième rendez-vous avec Adam ? Le premier, c'était la première découverte, et le coup de foudre immédiat, en première partie des Strokes, durant l'été 2006. Le deuxième, chaleureux, durant la tournée acoustique de l'automne 2007, à la Maroquinerie. Le troisième était jouissif, la fusion des corps, dans la douceur du printemps dernier, je vous avais déjà raconté tout ça. Et on se retrouve, avec joie, lors de son passage à l'Alhambra, pour une rencontre fusionnelle entre un artiste et son public.

Longue attente, fans de plus en plus jeunes et de plus en plus nombreux, suite au succès du formidable "Sixes & Sevens". Il a fallu se taper une première partie navrante : Not So Frenchy. Un parisien à peine sorti du lycée, qui a malmené un ukulélé (sic) pendant une demi-heure. Les compositions s'enchaînent maladroitement, la voix chevrotante est crispante (et c'est un passioné de Dylan qui vous dit ça). Un Cocoon juvénile au niveau de la musique, un Adam Green du pauvre au niveau des paroles. Qui se la joue Moldy Peaches en accompagnant une débutante jouer à la guitare sur une reprise des Ramones et de Daniel Johnston (merci quand même). Bref, j'imagine que les programmateurs de l'Alhambra sont allé se promener dans la rue, sont tombés sur ce gamin et lui ont offert la chance de sa vie. Maintenant, va falloir rentrer faire ses devoirs et laisser la place au grand.



Au grand Adam Green. L'artiste est un fou furieux, un taré de la pire espèce, qui ne crache pas sur la bouteille et qui débarque complétement ivre pour un show démentiel. Il a pris du bide, s'est coupé les cheveux, et continue de se la jouer Elvis dernière période, avec son décorum Las Vegas et ses choristes afro-américaines en minijupes. Pourtant, tout ce petit monde fonctionne à merveille et Adam revisite toute sa discographie avec générosité (deux rappels). En sueur derrière sa veste en cuir rouge, Adam est infatiguable, bouge dans tous les sens, saute plusieurs fois dans le public, détruit un pied de micro désobéissant, gaspille de l'eau minérale à foison et manque à plusieurs fois de trébucher. Les titres du dernier album sont magiques et même si le son n'est pas toujours à la hauteur, Adam s'en sort toujours avec fougue et une classe déglingué (c'est pas comme ça qu'on dit ?). Iggy Pop est de retour ladies and gentleman !

"Festival Song" est un hymne sautillant qui inspire quelques pirouettes à l'idiot de service qui se dandine dans tous les recoins de la salle. "White Woman" sonne comme du hard-rock dégueulasse tandis que "Dance With Me" et "Emily" déchaînent toujours les foules. La partie acoustique est un peu trop courte, et toujours aussi délicieuse : "Can You See Me", "My Shadows Tags on Behind", plus toutes jeunes, mais qui n'ont aucunement perdus de leur charme.

La voix d'Adam est chaude, suave et traversé d'hurlements proches de l'orgasme. Jouant les comédiens de stand-up, il nous raconte ce que sa grand-mère pense de son addiction au whisky, son mariage avec Devandra Banhart, puis il part peloter ses choristes et embrasser ses musiciens. Foutraque semble le mot d'ordre d'un concert qui avoisine bientôt les deux heures !



Les éclairages ajoutent à l'ambiance cabaret et le public (qui a peut-être découvert Adam à travers "Anyone Else But You" sur la BO de Juno ?) semble parfois perplexe face à tant d'agitation. Moi, je prends mon pied et je joue les acrobates pour toucher avec des yeux brillants la santiag gauche de mon amoureux. L'idole des jeunes, une rock-star illuminée, un poète du n'importe quoi, qui m'a entraîné ce soir là dans son grand théâtre de l'absurde. Je ne m'en lasserais jamais...

Mercredi 7 janvier 2009 à 20:36

2009, à nous deux !

Les traditionnelles résolutions, aussi éphémères que l'odeur d'un pet de chameau :
- Retourner en Afrique, là où personne ne me fera plus chier (pas pour sauver le monde, faut pas déconner non plus...)
- Réussir mes examens les doigts dans le nez, si jamais j'arrive à me sortir les doigts du cul (c'est mal parti...)
- Arrêter de fumer comme un four crématoire, il paraît que c'est pas bon pour la santé. Si si, c'est marqué sur la boite !

Et puis arrêter de vous prendre pour des cons en écrivant des articles de dix lignes...



Allez, il neige dehors, profitez-en ! Courez mangez des galettes et devenez le roi des cons !

Mercredi 31 décembre 2008 à 14:49

LA SUITE DU CLASSEMENT !!!

Mes deux découvertes sympathoches ! 
Priscilla Ahn / Vanveer


Mes trois grosses déceptions !
Kings of Leon / Cat Power / The Kooks
Only by the Night

LES COMES BACKS AVEC DU BON ET DU MOINS BON DEDANS
Oasis / The Cure / ACDC



LES ALBUMS QU'ON ECOUTE AVEC PLAISIR MAIS A PETITES DOSES PARCE QUE SINON C'EST UN PEU CHIANT JE TROUVE
Vampire Weekend / Death Cab for Cutie


LES ALBUMS SURESTIMES PAR LE PUBLIC (et même par la critique parfois) QUI M'EN ONT EFFLEURE UNE SANS FAIRE BOUGER L'AUTRE
Coldplay / MGMT / The Do


LES GROS CACAS DE L'ANNEE
The Killers / Scarlett Johansson
Day & Age

LES ALBUMS QUE JE SUIS COMPLETEMENT PASSE A COTE
Beck / Portishead / Nick Cave


LES BANDES ORIGINALES DE FILMS
Juno / The Darjeeling Limited / Be Kind Rewind


ET EN BONUS
Bob Dylan, the Bootleg Series Vol.8

 
RIP 2008
 

Mercredi 31 décembre 2008 à 14:02

NE PERDEZ PAS VOTRE TEMPS A LIRE CET ARTICLE, ALLEZ ECOUTEZ N'IMPORTE QUEL ALBUM DE CETTE LISTE 
AVANT QUE 2008 NE SE TERMINE !

De toute façon, comme vous allez le remarquez, je n'ai pas fait de commentaires. 
1) Absolument pas de temps, je dois profiter de cette dernière journée de l'année pour faire tout ce que j'ai pas eu le temps de faire : faire du deltaplane au dessus de l'Océan Indien, escalader le Killidmanjaro déguisé en pénis géant, ce genre de choses...
2) Le mieux c'est toujours d'écouter. 

Bref, voici un classement totalement subjectif et superficiel des albums qui ont illuminés mon année 2008. Bon allez, va crever 2008. T'étais bien gentille, mais on commence à se lasser là, va falloir laisser la place. Sans rancune !

Nous, on se retrouve l'an prochain (demain je pense). Alors n'hésitez pas à vous saoûler jusqu'à la mort pour enterrer 365 jours de caca. Allez, je vous laisse, y a une montagne qui m'attends !


1. ADAM GREEN "Sixes & Sevens"


2. GIRLS IN HAWAÏ "Plan Your Escape"


3. OKKERVIL RIVER "The Stands In"


4. ALBERT HAMMOND JR "Como te Llama?"


5. BON IVER "For Emma, Forever Ago" 


6. NOAH AND THE WHALE "Peaceful, The Word Lay me Down"

 
7. FLIGHT OF THE CONCHORDS "Flight of the Conchords"


8. THE DODOS "Visiter"


9. CHRIS GARNEAU "Music for the Tourists"


10. I'M FROM BARCELONA "Who Killed Harry Houdini?"


11. JIM NOIR "Jim Noir"


12. FLEET FOXES "Fleet Foxes" 


13. VETIVER "Thing of the Past"


14. RAY LA MONTAGNE "Gossip in the Grain"


15. SYD MATTERS "Ghost Days"


16. JOAN AS POLICE WOMAN "Survive"


17. HERMAN DUNE "Next Year in Zion"


18. CALEXICO "Carried to Dust"


19. BRIAN WILSON "That Lucky Old Sun"


20. SHE & HIM "Volume One"

Dimanche 28 décembre 2008 à 17:11

(un article que j'ai déjà publié ailleurs, mais je veux vous le faire partager puisqu'on ne parle jamais assez de Six Feet Under)

Un orgasme télévisuel.

La meilleure série. Rien de plus, rien de moins.

La plus jolie chose qui me soit arrivé devant mon écran.

Un bijou. Un ovni. Une merveille.

Episode Guide

Du rire. Des larmes.

Toutes les émotions humaines en 63 épisodes.

Une série sur la mort qui nous réapprend à vivre.

Une nouvelle famille que l'on suit durant cinq saisons.

Et lorsqu'il est temps de quitter cette famille, c'est la déchirure.

Artwork

Voilà, c'était mon hommage à Six Feet Under, puisse-t-elle reposer en paix.

Jusqu'à ce que je me refasse une intégrale prochainement !

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