Dylanesque

Don'tLookBack

Vendredi 27 août 2010 à 17:11

En fouillant dans une brocante, j'ai trouvé le premier album de Paul Simon. Un 33 tours un peu usée mais qui s'est retrouvée aussitôt sur ma platine. La pochette est géniale. Sous sa cagoule polaire, le génie de la mélodie, le McCartney new-yorkais, a un air malicieux qui en dit long sur la bonne humeur qui se dégage des chansons. Comme avec son pote Garfunkel, on retrouve cette fraicheur intemporel, ces harmonies vocales délicates et cette océan de mélancolie camouflé sous des titres accrocheurs, inoubliables. 

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Tout commence avec un reggae sautillant, "Mother & Child Reunion" qui s'occupe d'emplir la pièce de soleil. "Me & Julio Down By the Schoolyard" est un classique, un tube pop qui déboule à toute allure, nous ramène en enfant. Les fans de Wes Anderson se souviendront des jumeaux qui font les 400 coups avec leur grand-père dans une scène inoubliable de "La Famille Tenenbaum". Une chanson qui donne envie de courir et sauter dans les flaques d'eau. Siffler de joie et toujours retomber sur ses pattes. Il y a aussi un blues, "Peace Like A River". Enfin ça commence comme un blues mais ça se transforme très vite en ballade très tendre. Même chose pour "Hobo's Blues", qui est un jazz manouche plein d'allégresse. Seul "Paranoia Blues" porte bien son nom, il sonne comme si Paul Simon avait passé un séjour dans le Sud et revenait à New York avec un rythme entêtant et une voix de bluesman. Pleins de chansons magiques et bien produites, dans un album très varié, annonçant déjà l'afro-pop génial de "Graceland", un autre bijou du monsieur. 

Mais avant de retourner écouter cette merveille (en faisant ma vaisselle en rythme), il faut que je vous parle de mon titre favori, que j'ai garder pour la fin. C'est "Duncan", le plus mélancolique de l'album, qui rappelle un peu "El Condor Pasa (If I Could)", à cause de la flûte de pan. Et je crois bien que ce qui me plais tant et m'émeut autant sur ce titre, c'est la flûte de pan. Dès que j'ai entendu "Ducan" pour la première fois, flash-back immédiat. Je me souviens quand j'étais gamin, ces longues semaines passées sur le littoral vendéen avec mes grands parents. On se levait tôt pour marcher jusqu'au bourg, acheter du pain, faire un tour du marché et parfois, je réclamais une bande-dessinée. Tous les dimanches, un cirque s'installait en ville et moi ça me terrifiant tous ces animaux sur la grande place, ces singes qui gueulaient en cage. Près du chapiteau, il y avait toujours un groupe venu du Pérou. Ils jouaient de la flûte de pan et je faisais de grands yeux devant cet instrument exotique. Mon grand-père leur avait acheté une K7 qu'on écoutait dans la vieille R5, sur la triste route du retour. Je dois l'avoir quelque part cette K7, ça me fendrait le coeur de l'avoir perdu. En tout cas, depuis ces vacances, je retombe en enfance dès que j'entends de la flûte de pan. C'est un instrument qui invoque de vieux fantômes, un instrument majestueux qui fait de "Duncan", un bouleversant morceau de pop comme seul Paul Simon sait les fabriquer. Je vous invite donc à redécouvrir cet album et à savourer la fin des vacances en sa compagnie. 

Mercredi 25 août 2010 à 21:41

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"Rabbit Fur Coat" est un album que j'ai trouvé dans un bac à soldes. Il date de 2006, une année fondatrice dans ma relation avec la musique. Une année parsemé de petits chef d'oeuvres, d'albums de chevets. Une année où j'achetais un tas de magazines musicaux avec des samplers plein de merveilles dedans. C'est comme ça que j'avais découvert Jenny Lewis. Avec le titre "Rise Up With Fists", un morceau saisissant offert par Rolling Stone si je me souviens bien. La chanson m'a accompagné depuis, jusqu'à ce que l'album rejoigne ma discothèque il y a peu. 

Jenny Lewis a un groupe qui s'appelle Rilo Kiley, dont je ne connais pas grand chose. Non, j'ai juste écouter cet album enregistré en compagnie des Watson Twins et de quelques guest star de luxe. Un projet resté très discret et qui ressurgit complètement par hasard en cet fin d'été pluvieuse, alors que je suis seul dans un grand appartement, à fumer mes cigarettes au balcon, mes disques comme seul compagnie. Et depuis hier, je l'écoute en boucle "Rabbit Fur Coat". Les titres s'enchainent et je les adorent tous un peu plus à chaque écoute. Ils sont simple, souvent acoustique et enrobés par la douce voix de Jenny, aussi jolie qu'elle chante bien. Les textes ne sont pas d'une véritable profondeur, la musique n'a rien d'original, mais le tout est bien produit, interprêté avec beaucoup de charme. "Rise Up With Fists!" est là, et je la connais par coeur. On retrouve une reprise des Travelling Wilburys, ce super-groupe très bancal mené par George Harrison dans les années 80, avec de vieilles gloires comme Roy Orbison ou l'ami Dylan. Ici, mademoiselle Lewis convie Matt Ward, Connor Oberst et Ben Gibbard, la fine crème de la scène indie pour une version entêtante de "Handle With Care". 

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L'ombre d'Harrison plane d'ailleurs sur d'autres titres. Comme si le fou de spiritualité s'était réincarné dans le coeur de cette petite chanteuse attachante, qui nous parle de Dieu dans "The Charging Sky" avec une belle conviction : "It's a surefire bet I'm gonna die / So I'm takin'up praying on Sunday nights". Les thèmes de la solitude et de la foi habitent un album qui colle parfaitement à mon humeur. Oui, chaque titre est somptueux. Je vais probablement aller écouter Rilo Kiley, chercher à en savoir plus sur Jenny Lewis, mais pour l'instant, "Rabbit Fur Coat" va accompagner mes lentes journées jusqu'à la rentrée. 

Jeudi 19 août 2010 à 14:12

Grâce au merveilleux outil qu'est Spotify, je vous ai concocté un tas de playlists. Que je vais dévoiler au compte-goutte. 
Testé et approuvé lors de caniculaires nuits d'été sous le soleil espagnol, celle-ci est dédié aux nuits blanches torrides, à la sueur et à ceux qui aiment danser ivres morts jusqu'au petit matin. Invitez vos amis, quelques filles faciles et faites monter la température. 

1. The Magnificent Seven (The Clash)
2. Black is Black (Los Bravos)
3. Search & Destroy (Iggy & The Stooges)
4. I Don't Know What You've Got But It's Got Me (Little Richard)
5. Queen Bitch, live in Santa Monica 72 (David Bowie)
6. Prove It (Television)
7. Shelter From the Storm, live Hard Rain (Bob Dylan)
8. I Just Want to See His Face (The Rolling Stones)
9. Born to Run, live in London 75 (Bruce Springsteen)
10. Heartbreak Hotel, the 68 Comeback Show (Elvis Presley)
11. Fear of Sleep (The Strokes)
12. Death of a Ladies' Man (Leonard Cohen)

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Ou alors vous passez "Miss You" des Stones en boucle...

Mercredi 7 juillet 2010 à 21:33

Explosions in the Sky. Des explosions de lumières dans un ciel de mélancolie.

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Tout est magnifique dans cet album : son titre, celui des chansons, sa pochette et surtout, ces longs morceaux qui, si on s’en laisse imprégner, ne lasse jamais. La bande originale parfaite de la série « Friday Night Lights », auquel je repense souvent, en écoutant le disque. C’est la musique idéale pour voyager et laisser son esprit vagabonder. En avion bien sûr, mais surtout en train. Les matins d’hiver, les fins d’après-midis estivales. Ces moments où il suffit de se laisser porter par une belle mélodie pour tout de suite être projeté dans ses souvenirs. Pour se noyer dans un océan de tristesse et se voir constamment redonner espoir. Le pouvoir de la musique, ces texans l’exploitent à merveille et si l’on accepte de les suivre, c’est un bonheur intense, une expérience aussi belle que douloureuse.  

Les sensations que me procurent « The Earth is Not a Dead Cold Place » se cachent dans les titres des morceaux. Bouffée d’air après un coma. Le seul moment où nous étions seuls. Six jours au fond de l’océan. Mémorial. Ta main dans la mienne. 

Samedi 22 mai 2010 à 18:59

 Un vrai délire d'adolescent torturé. J'étais seul dans le jardin, je me suis allongé dans l'herbe, et dans mes oreilles, c'était Jim Morrison qui murmurait que c'était la fin, mon seul, c'est la fin. Je n'avais pas posé mes pieds dans l'herbe depuis longtemps, c'est une chouette sensation. Et puis le vent s'est levé, il a fait trembler les feuilles au dessus de ma tête, il a fait s'envoler quelques oiseaux et je suis parti dans un délire. Pourtant, j'avais rien fumé, ça fait longtemps que j'ai rien fumé. Mais la manière dont Morrison se la joue grandiloquent, avec un texte incantatoire de bas étage, m'a transporté. J'ai beau dire, en fait, j'aime beaucoup les Doors. 

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Quand j'ai hérité du tourne-disque de mon père, j'avais seize ans, et "L.A. Woman" fut l'un des premiers joyaux de ma collection. C'est très rapidement devenu l'album du groupe que je préfère. C'est le plus sombre, le plus bluesy, même si pas forcément le plus consistant. Enfin la consistance, ce n'est pas non plus ce qu'on va chercher avec eux. Je ne sais même pas ce qu'on peut bien aller chercher chez les Doors. Les premiers albums pyschédéliques me fatiguent quand je ne suis pas d'humeur, et à part quelques titres comme "People Are Strange" ou "Soul Kitchen"  à l'occasion (ah et "You're Lost Little Girl" qui me hante parfois), je ne m'en approche pas trop. Mais "L.A. Woman", je l'ai écoute en boucle cet album. Et en ce moment je m'y replonge. Un album de dépression qui me redonne la pêche...

Je mets le son à fond (mes voisins sont en vacances), et je gueule. Je gueule en essayant d'imiter l'autre fou. Je me tortille sur "Changeling", ça me fous dans une transe pas possible. Je donne des coups de poings dans mon matelas "'cause I've been down so god damn long, that it looks like up to me". Et je hurle à la fin de "Cars Hiss By My Window". Je hurle et je me roule par terre. Ouais, ça me fait un effet dingue, alors que franchement, les Doors, quand je suis pas dans l'ambiance, ça m'exaspère. Cet album finit par vous rentrer dans la peau, c'est très puissant. Et on oublie l'aspect idiot du truc, on prend Morrison pour un Dieu le temps que l'envoutement disparaisse. 

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Y a donc eu ce moment dans mon jardin avec "The End", mais le plus grand souvenir que j'ai des Doors, c'était en Autriche, l'été dernier. Vous savez, ce voyage que j'ai fais en Europe ? Oui, je vous le raconterais un jour, c'est prévu, c'est en cours, j'écris. Ce jour-là, j'étais hebergé par une bande de hippies (et pour une fois le mot est correctement utilisé) vivant en communauté dans une vieille baraque à plusieurs étages. J'ai passé une semaine là-bas, à m'imprégner de leur univers, à cuisiner, coudre, chanter, rire avec eux. Une fois, j'ai voulu arroser les plantes de la baraque, ça m'a pris une journée. Et je dormais tous les soirs dans un hamac, sur le grand balcon, avec vue sur les Alpes. Donc oui, l'un deux avait mis un disque, c'était "L.A. Woman" et je me suis dis, bon, tant qu'à mettre les Doors, autant que ce soit mon préféré, merci. J'étais dans mon hamac, prêt à faire la sieste (et à l'époque je fumais, oui, oui, oui). Soudain, un putain de gros orage éclate, des éclairs s'abattent aux sommets des montagnes, une averse débarque sans prévenir. Timing parfait, l'intro de "Riders on the Storm" débute à ce moment précis. Je ne bouge pas le petit doigt. Je suis scotché à mon hamac, la chanson s'étire sur sept minutes et j'admire le spectacle. Un des moments les plus parfaits que j'ai jamais vécu. 

Tout ça pour vous dire que, un peu malgré moi, j'ai replongé dans les Doors. Ce ne sera jamais un groupe que j'adore, ce sera toujours le groupe qui me tombe dessus sans prévenir. Et quand il débarque au bon moment, c'est l'extase. 

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Lundi 10 mai 2010 à 16:09

"Vauxhall And I" de Morrissey. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais écouté ce disque dans son intégralité. Je n'avais d'oreilles que pour "Now My Heart Is Full", que je repassais en boucle, pour réchauffer mon petit coeur, les soirs d'hiver. C'est une chanson tellement belle, qui quand elle monte en puissance, avec la voix qui prend de grands airs frondeurs, ne peux vous empêcher d'avoir vous aussi, le coeur rempli. Alors je la repassais, je la repassais, je n'allais pas voir plus loin, ça me suffisait. 

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Pour être franc, je ne connais pas grand-chose de Morrissey. D'habitude quand je découvre un artiste, je me documente, je cherche à tout savoir sur sa vie, sa discographie, ses trésors et ses faux pas. Mais là, à l'image de cette chanson que je me repasse en boucle, je me contente de la pochette de l'album, de cette tronche de pilier de pub mystérieux, l'air malicieux, de ce nom qui évoque un inconscient. Les Smiths, l'aspect snob de la pop, la brume anglaise, un mythe. Je garde tout ça intact dans ma tête et ça me va, je ne veux pas en savoir plus ou rentrer dans un quelconque débat autour de Morrissey. Juste écouter ses chansons, ou tout du moins, cette chanson. 

Pourquoi "Vauxhall And I" ? C'est le premier sur lequel je suis tombé, au disquaire du coin. C'est aussi bête et idiot que ça. Mais j'ai de la chance, car je ne m'attendais pas, en oubliant d'appuyer sur la touche "répéter" lors de la première chanson, à découvrir un tel monument. Un nouveau petit chef d'oeuvre caché dans ma discographie sans que je m'en aperçoive. 

Jusqu'à aujourd'hui, donc. Une journée pluvieuse, une journée de merde. Des révisions hier, un examen foiré aujourd'hui, un enterrement demain. Et que la musique pour oublier et faire l'autruche enfoui dans son casque. Après un "Now My Heart is Full" que j'ai gueulé à gorge déployé, je me laisse emporter par la suite. "Spring Heeled Jim" et cette voix féminine qui murmure dans un coin, au fond. "Billy Bud" et sa guitare qui tourbillonne comme un crachat breton sous la pluie. Et voilà que débarque "Hold On To Your Friends", qui fait encore plus fort que le titre inaugural dans le genre torrent de mélancolie beau à pleurer. Ca me parle beaucoup, je suis ému. La voix y est pour beaucoup, cette voix inexplicable, aussi délicate que grossière, raffinée et brutale. 

"The More You Ignore Me The Closer I Get", je la repasse celle là aussi. Beaucoup, en pensant à pleins d'histoires de filles, en m'imaginant des films. Des lettres d'amour, des poèmes. Toujours sous mon casque, les titres défilent, aucun ne déçoit, tous ravivent la flamme allumé par le premier, et m'emportent dans un océan de tristesse. Jusqu'à "Speedway", et sa scie sauteuse qui me ramène à la réalité. 

Après cette belle expérience, que j'espère renouveler, je ne pense pas chercher à en savoir plus sur Morrissey. Je ne pense même pas écouter un autre de ses albums pour le moment. Juste passer du temps avec celui-ci, en attendant une éclaircie. 

Dimanche 2 mai 2010 à 13:02

En mai, j'aimerais faire ce qu'il me plaît. Mais je vais surtout faire ce que je dois faire. C'est à dire réviser, travailler, bosser, me forcer. Faudrait pas se planter ce coup-ci. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, je serais courageux. 

Rien de mieux qu'une playlist pour attaquer mes bonnes résolutions la tête haute, avec enthousiasme. Une playlist, ça faisait longtemps, elle vous est également adressée. Et comme il me faut un thème, et bien ce sera le mois de mai. La playlist du mois de mai. Je ne vais pas vraiment me justifier, vous savez que je fais juste ça pour le plaisir, celui de partager mes chansons du moments. Mais elle dans un ordre précis, je l'ai travaillé quand même cette liste. C'est encore l'une des rares choses qui me passionne...

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1) Mayday (Peter Von Poehl)
2) World News (Local Natives)
3) Now My Heart if Full (Morrissey)
4) The Believer (Neil Young)
5) You've Got the Love (Florence + The Machine)
6) Timing is Everything (Swearing At Motorists)
7) Prove It (Television)
8) 'Til The Tide Creeps In (The Thrills)
9) Heroes & Villains (The Beach Boys)
10) Pictures of You (The Cure) 
11) Ride Into the Sun (Luna)
12) I Wonder (The Willowz)

Mercredi 14 avril 2010 à 20:06

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C'était le même débat avec Adam Green, Cat Power. Des débuts lo-fi qui forment une communauté d'amateurs forcenés, une suite mieux produits mais qui selon ces mêmes amateurs manquent d'âme, d'authenticité. Sauf que là, c'est pas ce qu'il a de mieux à nous offrir le Devendra, de l'authenticité. Hippie en toc, icône bobo, charlatan, ceux qui le détestent ont une sacré liste d'adjectifs à son sujet. Mais moi je l'aime bien. Enfin, j'aime bien sa musique. Et contrairement à Adam Green et Cat Power, je préfère ses disques les plus récents. "Smokey Rolls Down Thunder Canyon" était une belle collection de chansons ensoleillés, parsemés de trouvailles sympathiques. Un disque qu'on se repassait en boucle cet été à Barcelone, dans mon auberge espagnole. Un disque épicé. 

Contrairement à ce que pouvait laissait entendre le single "16th & Valencia Roxy Music", un peu trop putassier, la formule ne change pas sur "What Will We Be". C'est la même joyeuse équipe à la barre. Et à part pour son aspect redondant, ce nouvel opus est vraiment une bonne surprise. En laissant derrière lui les expérimentations maladroites et les magnétos défectueux, Devendra s'installe dans un élément qui lui va comme un gant : la sunshine pop. Si les copains de Little Joy et Vetiver ne vous avaient pas déjà déridé et preparé au retour du beau temps, il suffit de s'enfiler "Angelika", "Baby" ou "Goin' Back" pour se plonger dans la farniente. Il a beau se lancer dans un rock psyché avec "Rats" ou se la jouer bossa-nova, le bougre reste cohérent et parvient à me charmer. "First Song for B" est délicate, vraiment belle. Et c'est après quelques longueurs qu'on se réveille de notre sieste avec "Foolin'", un titre enlevé, optimiste, un au revoir sautillant. 

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Plus proche de Cat Stevens que de Vashti Bunyan, Devendra se montre généreux, rafraichissant et à l'image de la chanson d'ouverture, je ne peux pas m'empêcher de sourire.   

Vendredi 19 mars 2010 à 21:34

Impossible pour moi de dire le moindre mal de Josh Rouse. C’est un bon compagnon, qui sans jamais avoir bouleversé ma vie de mélomane, a toujours su me procurer de belles sensations, des albums attachants, réconfortants, une americana savoureuse et variée. Pourtant, je dois avouer que ce nouvel album m’a un peu déçu. C’est probablement (mais peut-être que je manque de recul) son essai le plus faible.

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« Subtitulo » était déjà une déclaration d’amour à l’Espagne et à la nouvelle campagne du troubadour à lunettes. Un album ensoleillé certes, mais teinté de mélancolie, de mélodies douces-amères et surtout, de textes personnels qui visaient juste. C’est bien ce qu’il manque à « El Turista », qui apparaît surtout comme une carte postale un peu vaine. On imagine bien Josh, les doigts de pieds en éventail, une sangria à la main, faire une sieste au soleil. On s’imagine aussi profiter de ces vignettes exotiques dans la même situation. Sauf que même si c’est agréable, ça s’apparente surtout à de la paresse. Et c’est éphémère. Je suis certain que des morceaux comme « Valencia », « Sweet Elaine » ou le tranquille « Cotton Eye Joe » seront délicieux lors des nuits d’étés qui s’annoncent, comme bande-son de mon voyage en Espagne (qui se précise). Seulement, une fois l’hiver revenu, « El Turista » tombera un peu dans l’oubli, car il n’a pas la profondeur nécessaire pour contenir autant de souvenirs que « Nashville » ou « Country House City Mouse ». Il est trop lisse, trop ronronnant pour me procurer autant de bonheur sur la durée. 

Et puis j’ai du mal à accrocher au chant en espagnol, ça lui donne une voix bizarre à Josh, ça ne sonne pas vraiment authentique. Trop de clichés, une ambiance un peu trop club de vacances. Tout est dans le titre. L’album se visite comme un touriste. On y vient pour se reposer, mais on ne s’attache pas, on garde nos habitudes et on repart avec un peu de sable entre les orteils. Josh Rouse n’est plus le troubadour qui nous emporte dans son univers, de Nashville à Barcelone, il est devenu un touriste un peu paresseux, un peu trop heureux pour avoir quelque chose d’intéressant à partager. Je l’aime toujours autant, j’espère juste que ce n’était qu’un petit passage à vide. Un morceau comme « I Will Live On Islands » me conforte quand même un peu. Et je replongerais dans cet album en demi-teinte l’été prochain, on verra bien…  
 

Vendredi 12 février 2010 à 18:56

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Revoilà Turner Cody, le plus attachant des bardes country-folk venus de New York ! Avec une nouvelle collection de chansons impeccablement produit par David-Ivar, celui qui avait recruté l'artiste pour être le bassiste d'Herman Düne. Neman et toute l'équipe de "Giant" sont également présent autour du troubadour barbu, apportant percussions, cuivres et chaleur à ce nouvel opus, qui je l'espère, permettra à Mister Cody de marquer un peu plus les esprits dans nos contrées.

Plus décontractée et confiant que jamais, Turner aligne des morceaux hors du temps, brassant une multitudes d'influences, peignant avec humour et délicatesse des échecs amoureux, des voyages à la Nouvelle-Orléans, et des siestes au bord du Mississippi. Chaque morceau est une petite escapade en plein air, la fenêtre ouverte, les cheveux berçés par une brise printanière. "Forever Hold", "Nobody Like You", "Window's On Atlantis" pour ne citer que ceux-là, sont de légères vignettes country qui se savourent avec un plaisir non contenu. On a qu'une envie, c'est d'aller rejoindre le barde de Brooklyn et le suivre pour une paisible traversé du continent Américain, guitare en bandoulière et en sifflotant "Au Revoir", morceau le plus décalé, clou du spectacle.

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Du bel ouvrage, tout en langueur, plus chaleureux que jamais. Comme si l'on avait affaire à un nouvel album d'Herman Düne, avec en guest star : le Band, Johnny Cash, Townes Van Zandt ou bien Gordon Lightfoot. Malgré cet héritage étouffant, Turner Cody garde la tête froide et n'a pas à rougir de la comparaison. Il a atteint un niveau de maitrise rarement égalé par ses contemporains, tout en gardant sa modestie et une profonde sincérité. Chapeau !
 

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