Dylanesque

Don'tLookBack

Vendredi 4 juin 2010 à 17:23

Dylanesque, tu vas bien ? Ouais, pas pire. 
Alors, je vous explique. Le truc c'est que j'ai voulu un écrire un article il y a une semaine et à cause d'une mauvaise manip, il a disparu. Du coup, j'étais pas content et j'avais pas envie de recommencer. Donc j'ai laissé mon blog de côté. Et il a fallu que je me chope une vilaine angine. 

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Je l'ai bien cherché en même temps. C'est que le week-end dernier, j'étais à la mer. Notre-Dame-de-Monts pour tout vous dire, un village d'enfance, j'y ai passé tous mes étés depuis que je suis gamin, dans la caravane de mes grands-parents. Sauf que là on était pas l'été, et c'était dans une vieille baraque qui craque, à l'occasion d'une réunion de famille. Vous savez, ces longs repas qui durent des heures, où il y a peu d'échappatoires si ce n'est la clope de la digestion et les coups de téléphone aux copains. Comme si c'était Noël. En plus, il a plu tout le temps, alors pas simple de sortir de table et de prendre l'air. Pourtant, têtu comme je suis, il a fallu que j'aille dire bonjour à mon vieux pote l'Océan. Il a fallu que je me promène dans les bois, que je revienne trempé et que je subisse la partie de palet. Pour m'évader un peu, je me suis replongé dans l'"Attrape-Coeurs", de Salinger, l'un de mes bouquins de chevets. Holden Caufield m'a bien amusé, il m'a ému aussi le bougre. Au grenier, j'ai trouvé une vieille collection de disques. Beaucoup de cantiques, de la variété française, mais aussi "A Whiter Shade of Pale", le classique pop dégoulinant de Procol Harum. Un 45 tours d'origine avec sa pochette rétro, que je me suis passé en boucle sur une chaîne grésillante. Et puis je suis rentrée à Angers et voilà que l'angine se déclare, que ma gorge s'enflamme, que je me sens faible et que je suis cloué au lit trois jours durant. La poisse. 

Mais bon, ça va mieux, je suis quasiment guéri. Juste le nez qui coule un peu. Il faut bien parce que j'ai commencé mes rattrapages. Et j'en ai encore pour un bon moment avant d'en être débarassé. Faut que je m'applique un minimum tout de même, faudrait pas déconner. Le problème, c'est que maintenant que le beau temps est revenu, j'ai envie de tout faire sauf de réviser. Aujourd'hui, je me suis promené et j'ai claqué ma paye dans quelques disques. J'ai racheté "L.A. Woman" des Doors, dans sa version remasterisé (vivement que le documentaire sorte, depuis que je vous en ai parlé, je suis à fond dans les Doors). Le deuxième album des Kings of Leon que j'écoutais en boucle à la mer justement, quand j'étais un adolescent rock'n roll nourri aux Strokes et aux Libertines, un bon album. Le premier Oasis aussi, alors celui là, c'est du culte pour moi (et pour d'autres j'imagine). Je vous explique : la K7 audio traînait dans la voiture d'un grand cousin quand j'étais gamin, et je lui ai piqué (faut pas lui dire). Alors pendant tous les trajets en bagnole, je passais en boucle ces chansons, de "Rock'n Roll Star" à "Married With Children" et forcément, ça marque, ça colle à la peau. C'est chouette de l'avoir en CD parce que la K7 marche plus trop bien et j'aimerais bien revivre ces moments, mentalement du moins. Et pour finir, j'ai acheté le dernier album des Kings of Convenience, l'un des plus beaux morceaux de folk de l'an dernier. 

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Demain, je repars à la mer, et cette fois, je compte bien en profiter un peu, sans choper une putain d'angine. Le mois de mai était un désastre, j'attends mieux du mois de juin, parce que c'est mon mois de prédilection. Me déçois pas juin, fais gaffe ! La prochaine fois, je reviens avec une playlist, des nouvelles de Dylan, des chroniques parce que y a tout plein de nouveautés sympas (Jeremy Jay et Damien Jurado pour ne citer qu'eux) et puis d'autres paragraphes à rallonges sur ma vie. 

Donc ouais, pas pire, et si tout va bien, ça ira bientôt mieux. Les affaires reprennent...

Lundi 24 mai 2010 à 1:23

Je n'ai rien fait ce week-end. Rien de rien. Si, j'ai pris un coup de soleil, c'est tout. Forcément, à force de rester allongé au soleil, enchaînant les cigarettes, les disques, tout seul dans la maison de mes parents. Sur la terrasse. Le soir, il fait plus frais alors j'enfile un gilet et j'écoute les insectes grésiller, je regarde la Lune. 

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Ce soir, j'ai regardé "Adventureland". Pas un chef d'oeuvre mais un film avec un bon capital sympathie. Avec Jesse Eisenberg, le gamin de "The Squid & The Whale", j'aime bien sa tronche. Là, il tombe amoureux d'une fille dans un parc d'attractions et la suit jusqu'à New York. À la fin, ils s'embrassent sous la pluie. Et il y a cette chanson, "Pale Blue Eyes" du Velvet Underground. La plus belle des chansons. 

Je disais souvent que telle chanson est ma chanson favorite, que c'est la plus belle du monde. Mais pour celle-ci, c'est un peu plus vrai que pour les autres. La preuve, c'est que je l'écoute pas souvent. Je ne veux pas m'en lasser alors je la garde comme un trésor, et j'y reviens religieusement, quand je suis d'humeur. Elle est tellement belle cette chanson qu'elle marche aussi bien pour la sérénité que pour la dépression. Et comme en ce moment, je suis entre deux eaux, ça m'a fait du bien de la retrouver. De retrouver la voix de Lou Reed, qui murmure sur ces quelques accords, avec cette guitare qui est douce, incroyablement douce. J'aimerais que quelqu'un me la joue, et que je chante par dessus, car je sais la chanter celle-ci, je connais les paroles par coeur. 

Sometimes I feel so happy
Sometimes I feel so sad
Sometimes I feel so happy
But mostly you just make me mad
Baby you just make me mad

Linger on your pale blue eyes
Linger on your pale blue eyes

Thought of you as my mountain top
Thought of you as my peak
Thought of you as everything
I've had but couldn't keep
I've had but couldn't keep

Linger on your pale blue eyes
Linger on your pale blue eyes

If I could the world as pure
and strange as what I see 
I'd put you in the mirror 
I put in front of me
I put in front of me

Linger on your pale blue eyes
Linger on your pale blue eyes

Skip a life completely
Stuff it in a cup
She said money is like us in time
It lies but can't stand up
Down for you is up

Linger on your pale blue eyes
Linger on your pale blue eyes

It was good what we did yesterday
And I do it once again
The fact that you are married
Only proves you're my best friend
But it's truly truly a sin

Linger on your pale blue eyes
Linger on your pale blue eyes


Je suis amoureux de cette chanson d'amour. Je l'écoute ce soir, dehors, sur la terrasse, en regardant la Lune, emmitouflé dans mon gilet. Avec ma cigarette. Elle me manque.

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Samedi 22 mai 2010 à 18:59

 Un vrai délire d'adolescent torturé. J'étais seul dans le jardin, je me suis allongé dans l'herbe, et dans mes oreilles, c'était Jim Morrison qui murmurait que c'était la fin, mon seul, c'est la fin. Je n'avais pas posé mes pieds dans l'herbe depuis longtemps, c'est une chouette sensation. Et puis le vent s'est levé, il a fait trembler les feuilles au dessus de ma tête, il a fait s'envoler quelques oiseaux et je suis parti dans un délire. Pourtant, j'avais rien fumé, ça fait longtemps que j'ai rien fumé. Mais la manière dont Morrison se la joue grandiloquent, avec un texte incantatoire de bas étage, m'a transporté. J'ai beau dire, en fait, j'aime beaucoup les Doors. 

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Quand j'ai hérité du tourne-disque de mon père, j'avais seize ans, et "L.A. Woman" fut l'un des premiers joyaux de ma collection. C'est très rapidement devenu l'album du groupe que je préfère. C'est le plus sombre, le plus bluesy, même si pas forcément le plus consistant. Enfin la consistance, ce n'est pas non plus ce qu'on va chercher avec eux. Je ne sais même pas ce qu'on peut bien aller chercher chez les Doors. Les premiers albums pyschédéliques me fatiguent quand je ne suis pas d'humeur, et à part quelques titres comme "People Are Strange" ou "Soul Kitchen"  à l'occasion (ah et "You're Lost Little Girl" qui me hante parfois), je ne m'en approche pas trop. Mais "L.A. Woman", je l'ai écoute en boucle cet album. Et en ce moment je m'y replonge. Un album de dépression qui me redonne la pêche...

Je mets le son à fond (mes voisins sont en vacances), et je gueule. Je gueule en essayant d'imiter l'autre fou. Je me tortille sur "Changeling", ça me fous dans une transe pas possible. Je donne des coups de poings dans mon matelas "'cause I've been down so god damn long, that it looks like up to me". Et je hurle à la fin de "Cars Hiss By My Window". Je hurle et je me roule par terre. Ouais, ça me fait un effet dingue, alors que franchement, les Doors, quand je suis pas dans l'ambiance, ça m'exaspère. Cet album finit par vous rentrer dans la peau, c'est très puissant. Et on oublie l'aspect idiot du truc, on prend Morrison pour un Dieu le temps que l'envoutement disparaisse. 

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Y a donc eu ce moment dans mon jardin avec "The End", mais le plus grand souvenir que j'ai des Doors, c'était en Autriche, l'été dernier. Vous savez, ce voyage que j'ai fais en Europe ? Oui, je vous le raconterais un jour, c'est prévu, c'est en cours, j'écris. Ce jour-là, j'étais hebergé par une bande de hippies (et pour une fois le mot est correctement utilisé) vivant en communauté dans une vieille baraque à plusieurs étages. J'ai passé une semaine là-bas, à m'imprégner de leur univers, à cuisiner, coudre, chanter, rire avec eux. Une fois, j'ai voulu arroser les plantes de la baraque, ça m'a pris une journée. Et je dormais tous les soirs dans un hamac, sur le grand balcon, avec vue sur les Alpes. Donc oui, l'un deux avait mis un disque, c'était "L.A. Woman" et je me suis dis, bon, tant qu'à mettre les Doors, autant que ce soit mon préféré, merci. J'étais dans mon hamac, prêt à faire la sieste (et à l'époque je fumais, oui, oui, oui). Soudain, un putain de gros orage éclate, des éclairs s'abattent aux sommets des montagnes, une averse débarque sans prévenir. Timing parfait, l'intro de "Riders on the Storm" débute à ce moment précis. Je ne bouge pas le petit doigt. Je suis scotché à mon hamac, la chanson s'étire sur sept minutes et j'admire le spectacle. Un des moments les plus parfaits que j'ai jamais vécu. 

Tout ça pour vous dire que, un peu malgré moi, j'ai replongé dans les Doors. Ce ne sera jamais un groupe que j'adore, ce sera toujours le groupe qui me tombe dessus sans prévenir. Et quand il débarque au bon moment, c'est l'extase. 

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Vendredi 21 mai 2010 à 20:58

C'est presque comme si j'étais en vacances. 
Disons que j'ai une semaine pour souffler avant les rattrapages, que le soleil est de retour, que les journées sont plus longues, plus détendues. Ce n'est peut-être que de la poudre aux yeux, mais ça fait du bien. Et en même temps, je suis un peu perdu. 
Voilà, c'est dit. 

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En ce moment, j'écoute beaucoup Donovan. Celui qui ai souvent considéré comme un Dylan chewing-gum et anglais, a quand même signé de très belles chansons. Il faudra attendre un peu pour "Mellow Yellow" ou "Sunshine Superman", je ne suis pas encore dans ma phase bucolique. Je ne suis pas encore à boire des citronnades dans l'herbe fraichement coupé (mais ça viendra). Non, pour l'instant, je me contente de "Turquoise", "Atlantis", "Colours", des ritournelles inoffensives, mièvres, mais parfaite pour accompagner ces cigarettes à la fenêtre, cette attente paisible, pour ce mois de mai où je fais parfois l'inverse de ce qu'il me plaît, mais je le fais pour mon bien. La tronche d'elfe de Donovan, son harmonica chevrotant, c'est un vrai confort, un cocon dans lequel on se sent vachement bien. 

Même chose avec Paul Simon. Quand il est avec Garfunkel, je l'aime beaucoup. "The Only Living Boy In New York" et "Bookends" sont parmis mes chansons favorites de tous les temps. Mais en solo, il a signé de bien belles choses lui aussi. Son premier essai, qui porte son nom, et sa tête encapuchée, est un délice. De la pop comme on en fait plus (mais on sait bien la recycler), un mélange de world music et de folk délicate. Du reggae sur "Mother & Child Reunion", une flûte de pan sur "Duncan". Et "Me & Julio Down at the Schoolyard", juvénile, sautillant. Tout cela trouvera dix ans plus tard son paroxysme sur "Graceland", acte de naissance de l'afro-pop si chère à Vampire Weekend et compagnie. 

Plein de choses réconfortantes tournent tranquillement sur ma platine, plein de choses inquiétantes tournent méchamment dans mon esprit, mais je sais que je vais aller mieux, je le sais.   

Mercredi 19 mai 2010 à 11:03

Alors Dylanesque, et ces examens ? 

Oh et bien ça va, je fais de mon mieux. Ce n'est pas parce que je n'ai assisté à aucun cours du semestre que je ne peux pas pondre quelques jolies phrases sur ma copie. De longues introductions, des plans parce qu'on a la flemme de rédiger et pas assez de connaissances, et une conclusion de la mort qui tue. C'est mon nouveau système depuis la semaine dernière. Arrivé quasiment à la fin de cette nouvelle session, je dois dire que ça fonctionne. Je limite la casse, et comme ça, aux rattrapages, je n'aurais pas trop de boulot. 

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Ce matin, c'était analyse filmique. Je me suis retrouvé face à un vieux western de John Ford. Un classique : "L'homme qui tua Liberty Valence". Avec John Wayne dans toute sa splendeur : "This is my steak !". Une réplique qui m'est resté dans la tête. Je suis plutôt content de ma dissertation. Là du coup, j'ai vraiment bossé. Je suis resté deux heures, c'est pour dire. Après, j'avais un peu faim, alors bon...

Donc oui, ces examens, je les vis bien. Faut juste pas que je pense au dossier de littérature médiévale qui m'attend, et à ce mois de juin chargé en rattrapages de toutes sortes. Je pense que je m'en sortirais au final. Et si c'est pas le cas, j'ai réfléchi à des alternatives. Des trucs à faire sans diplôme mais avec la hargne du passionné. Animateur radio, scénariste télé, blogueur professionnel, disquaire, président d'une asso. Et on revient encore au même : partir aux USA dès que possible. Et pourquoi pas, y rester. 

En attendant, je me réjouis en écoutant le nouvel album des Wave Pictures, en redécouvrant les merveilles de Fleetwood Mac, et en rêvant de la voix de Karen Dalton. Faudrait que je révise aussi, demain c'est littérature comparée. 

La bonne blague... 


Lundi 10 mai 2010 à 16:09

"Vauxhall And I" de Morrissey. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais écouté ce disque dans son intégralité. Je n'avais d'oreilles que pour "Now My Heart Is Full", que je repassais en boucle, pour réchauffer mon petit coeur, les soirs d'hiver. C'est une chanson tellement belle, qui quand elle monte en puissance, avec la voix qui prend de grands airs frondeurs, ne peux vous empêcher d'avoir vous aussi, le coeur rempli. Alors je la repassais, je la repassais, je n'allais pas voir plus loin, ça me suffisait. 

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Pour être franc, je ne connais pas grand-chose de Morrissey. D'habitude quand je découvre un artiste, je me documente, je cherche à tout savoir sur sa vie, sa discographie, ses trésors et ses faux pas. Mais là, à l'image de cette chanson que je me repasse en boucle, je me contente de la pochette de l'album, de cette tronche de pilier de pub mystérieux, l'air malicieux, de ce nom qui évoque un inconscient. Les Smiths, l'aspect snob de la pop, la brume anglaise, un mythe. Je garde tout ça intact dans ma tête et ça me va, je ne veux pas en savoir plus ou rentrer dans un quelconque débat autour de Morrissey. Juste écouter ses chansons, ou tout du moins, cette chanson. 

Pourquoi "Vauxhall And I" ? C'est le premier sur lequel je suis tombé, au disquaire du coin. C'est aussi bête et idiot que ça. Mais j'ai de la chance, car je ne m'attendais pas, en oubliant d'appuyer sur la touche "répéter" lors de la première chanson, à découvrir un tel monument. Un nouveau petit chef d'oeuvre caché dans ma discographie sans que je m'en aperçoive. 

Jusqu'à aujourd'hui, donc. Une journée pluvieuse, une journée de merde. Des révisions hier, un examen foiré aujourd'hui, un enterrement demain. Et que la musique pour oublier et faire l'autruche enfoui dans son casque. Après un "Now My Heart is Full" que j'ai gueulé à gorge déployé, je me laisse emporter par la suite. "Spring Heeled Jim" et cette voix féminine qui murmure dans un coin, au fond. "Billy Bud" et sa guitare qui tourbillonne comme un crachat breton sous la pluie. Et voilà que débarque "Hold On To Your Friends", qui fait encore plus fort que le titre inaugural dans le genre torrent de mélancolie beau à pleurer. Ca me parle beaucoup, je suis ému. La voix y est pour beaucoup, cette voix inexplicable, aussi délicate que grossière, raffinée et brutale. 

"The More You Ignore Me The Closer I Get", je la repasse celle là aussi. Beaucoup, en pensant à pleins d'histoires de filles, en m'imaginant des films. Des lettres d'amour, des poèmes. Toujours sous mon casque, les titres défilent, aucun ne déçoit, tous ravivent la flamme allumé par le premier, et m'emportent dans un océan de tristesse. Jusqu'à "Speedway", et sa scie sauteuse qui me ramène à la réalité. 

Après cette belle expérience, que j'espère renouveler, je ne pense pas chercher à en savoir plus sur Morrissey. Je ne pense même pas écouter un autre de ses albums pour le moment. Juste passer du temps avec celui-ci, en attendant une éclaircie. 

Samedi 8 mai 2010 à 21:10

Aujourd'hui, je devais réviser. Finalement, je noie mon mal-être dans un océan de dream-pop.

La dream-pop, c'est quoi ? De sombres nuages, traversés par un vent de mélancolie, de la douceur qui ressemble à un cri. 
Inspiré plus ou moins par le Velvet Underground, ce sont des groupes comme Red House Painters ou The Delgados. 
Des chansons comme "I Fought The Angels", ou "Moments", qui m'emmènent loin de mon clic-clac poussiéreux, vers mes souvenirs, vers mes projets d'avenir. J'aimerais tout oublier et écouter ça toute la nuit, mais Ronsard, les figures de style et tout le reste me ramènent à la réalité. Des choses qui me passionnaient à une époque, mais sont devenus très lointain. Je ne m'y retrouve plus. Et j'ai peur de foirer de nouveau ces examens. Je fais des efforts, je vais me pointer lundi matin et tenter de noircir ces pages blanches. Mais le coeur n'y sera pas et ça, c'est vraiment dommage. 

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J'en suis exactement au même point qu'en janvier dernier. Le même deuil, les mêmes illusions, la même solitude. Et je me morfonds. 
C'est un triste week-end de révisions, pluvieux. Et si seulement j'arrivais à voir plus loin que le bout de mon nez, je saurais que ce n'est pas si grave, qu'il y a pire, et que c'est juste un mauvais moment à passer. Tout ira mieux cet été, je serais libre, mais oui, mais oui... 
C'est toujours pareil. Peut-être qu'il faudrait penser à tout foutre en l'air et changer, pour de vrai. Ne pas faire semblant, pour une fois. 


Un autre groupe qui m'obsède en ce moment, c'est Mojave 3. Mon esprit tordu appelerait ça de la dream pop. Neil Halstead, le songwriter en question, a un putain de talent pour retranscrire la mélancolie. À côté, Connor Oberst, c'est du pipi de chat. Leur reprise de "Girl From the North Country" est à pleurer.  "Love Songs on the Radio" est belle, belle, belle. Une douce voix féminine qui apaise, te dit que tout ira mieux, qu'il faut croire au bonheur. J'aimerais tellement la croire, et la suivre vers de jours meilleurs


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Jeudi 6 mai 2010 à 23:31

La mort, elle a encore frappée. C'est la deuxième fois cette année. 
Et pour la deuxième fois, je réalise pas. Je suis perdu. 

Je pensais passer mon week-end à me forcer à réviser. Je pensais me concentrer sur mes examens. 
Je pensais que je serais libre dans quelques semaines. 
Ce que je pense importe peu maintenant. Et mes choix n'ont plus vraiment d'importance. 
Il faudra bien me contenter à tout ça bientôt, mais pour le moment, pas question d'être égoïste. 

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J'ai froid, j'ai peur, je me réfugie dans la voix de Nico, dans les chansons du Velvet Underground. 
Comme si c'était l'hiver.
Comme s'il fallait tout recommencer.

"These Day"s de Nico, encore et encore. 
Mes doutes, mes choix, mes impasses. 
Et la mort, putain de mort. 

I've been out walking
I don't do too much talking
These days, these days.
These days I seem to think a lot
About the things that I forgot to do
And all the times I had the chance to.

I've stopped my rambling,
I don't do too much gambling
These days, these days.
These days I seem to think about
How all the changes came about my ways
And I wonder if I'll see another highway.

I had a lover,
I don't think I'll risk another
These days, these days.
And if I seem to be afraid
To live the life that I have made in song
It's just that I've been losing so long.
La la la la la, la la.

I've stopped my dreaming,
I won't do too much scheming
These days, these days.
These days I sit on corner stones
And count the time in quarter tones to ten.
Please don't confront me with my failures,
I had not forgotten them.


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Dimanche 2 mai 2010 à 13:02

En mai, j'aimerais faire ce qu'il me plaît. Mais je vais surtout faire ce que je dois faire. C'est à dire réviser, travailler, bosser, me forcer. Faudrait pas se planter ce coup-ci. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, je serais courageux. 

Rien de mieux qu'une playlist pour attaquer mes bonnes résolutions la tête haute, avec enthousiasme. Une playlist, ça faisait longtemps, elle vous est également adressée. Et comme il me faut un thème, et bien ce sera le mois de mai. La playlist du mois de mai. Je ne vais pas vraiment me justifier, vous savez que je fais juste ça pour le plaisir, celui de partager mes chansons du moments. Mais elle dans un ordre précis, je l'ai travaillé quand même cette liste. C'est encore l'une des rares choses qui me passionne...

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1) Mayday (Peter Von Poehl)
2) World News (Local Natives)
3) Now My Heart if Full (Morrissey)
4) The Believer (Neil Young)
5) You've Got the Love (Florence + The Machine)
6) Timing is Everything (Swearing At Motorists)
7) Prove It (Television)
8) 'Til The Tide Creeps In (The Thrills)
9) Heroes & Villains (The Beach Boys)
10) Pictures of You (The Cure) 
11) Ride Into the Sun (Luna)
12) I Wonder (The Willowz)

Jeudi 29 avril 2010 à 21:44

Aujourd'hui, en plus d'avoir commencé mes révisions, de m'être balladé au soleil, d'avoir acheté un disque de Television et d'avoir couru sous les giboulées d'avril, je suis allé au cinéma. Ca faisait longtemps, je ne vais plus beaucoup au cinéma. La faute au porte-monnaie, à ma fermeture d'esprit, au téléchargement, au fait que je supporte pas de regarder un film avec d'autres personnes. Mais là, je ne pouvais pas passer à côté de "Greenberg", le nouveau film écrit et réalisé par Noah Baumbach. Je vous en avais déjà parler, il était responsable de mon film de chevet, "The Squid & The Whale", et avait scénarisé les merveilles de Wes Anderson. Pour çà, il a toute ma bénédiction. Avoir Ben Stiller à l'affiche, dans un rôle dramatique est également une très bonne idée. Alors me voilà plongé dans le noir, juste mon pote Romain et moi dans la salle, et un couple qui se bécote, et "Greenberg" donc.

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Je suis sorti de la salle tout troublé. Je ne vais pas m'étendre sur le film en lui-même, il est très sympathique, dans la lignée de ce que Baumbach fait de mieux, à savoir un habile mélange entre feel-good movie et chronique dépressive, c'était vraiment charmant, porté par un bon cast, traversé de scènes très belles. Une bonne bande-son aussi (Galaxie 500, LCD Soundsystem, The Sonics, etc..). Non, ce qui m'a vraiment fasciné, et troublé, c'est le personnage principal, Roger Greenberg, porté par un Ben Stiller magnifique. Je ne m'étais jamais autant identifié à un personnage. 

Dans "La Science des Rêves" de Gondry, j'avais reconnu un peu de moi dans la relation de Stéphane Miroux avec Stéphanie. Dans "The Squid & the Whale", j'ai aperçu un bout de mon enfance à travers les gamins Berkman. Mais avec Roger Greenberg, c'est encore plus fort. Je me suis carrément vu à l'écran. Comme un flash-forward m'amenant directement à mes quarantes ans. Parfois, c'était subtile, parfois c'était évident. Troublant.

J'espère ne pas tomber comme Greenberg dans la dépression et me retrouver dans un asile, mais il y a de quoi avoir peur. Les souvenirs de son ex, qu'il croyait être la femme de sa vie, son meilleur ami et le groupe dont ils faisaient partie, ses défauts... Hypocondriaque, maladroit, se prenant trop au sérieux, vivant dans un passé qu'il aurait aimé connaître aussi bien musicalement que dans ses relations avec les autres, sa manière de s'attacher aux filles un peu fragile qui lui font pourtant très peur, son arrogance, son impression d'être unique, ses illusions qui le poursuivent. Un tas de choses que moi seul peut comprendre, reconnaître. Un très beau portrait qui m'a touché, dans une période de totale remise en question pour moi. Oui je change, enfin je crois changer. Et si je n'y arrive pas, je finirais comme Greenberg. 

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Noah Baumbach a encore vu juste. Je ne dois pas être le seul, mais jamais un scénariste n'avait autant réussi à me parler, de films en films. Comme si on se connaissait, comme si on avait vécu les mêmes choses. C'est étrange, mais c'est la plus belle chose qui peut m'arriver au cinéma. En tout cas, je vous conseille ce film. Greenberg. Moi. Greenberg. Troublant.

Une réplique du film, une réplique que je peux utiliser pour me justifier, pour comprendre mes conneries, pour me faire pardonner : "hurt people hurts people". 




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