Dylanesque
Don'tLookBack
Vendredi 15 janvier 2010 à 15:22
Lundi 11 janvier 2010 à 19:22
Pour le 69ème article de mon blog, je vous ai concocté une playlist consacré au sexe.
À l'acte sexuel. Pour faire l'amour. Pour baiser. Pour s'envoyez en l'air.
C'est vous qui voyez...
Ce n'est pas forcément des chansons qui parlent de sexe. De cul, de bites, de chattes. De petite fleur.
Non, ce sont des chansons idéals pour se mettre dans le bain, pour faire durer le plaisir et monter au septième ciel.
En musique.
1) Lost Someone (James Brown)
2) Sexual Healing (Marvin Gaye)... forcément.
3) Come in My Kitchen (version live de Johnny Winter)
4) I Want You (Bob Dylan)
5) Love Like a Sunset (Phoenix)
6) Street Hassle (Lou Reed)
7) The Sensual Woman (The Herbalizer)
8) Wild Horses (The Rolling Stones)
9) Angel (Massive Attack)
10) Getting Led (Adam Green)
Dimanche 3 janvier 2010 à 0:05
Peut-être que ça n'intéresse que moi. Mais c'est un bon exercice, ce genre de bilan.
En espérant que certains d'entre vous s'y reconnaitrons.
Dylan, partie intégrante de ma vie depuis le 10/08/2006...
Je suis né en 1990. En 2000, j'avais 10 ans. Et cette année, je vais avoir 20 ans.
Je viens d'achever ma décennie de maturation. Ou pas, on verra.
En tout cas, j'ai beaucoup grandi. Je me suis forgé une identité, des amitiés, un univers.
J'ai eu ma puberté. Et mon bac.
J'ai commencé à boire, à fumer.
Je suis tombé amoureux.
J'ai découvert les plaisirs et les petits drames de l'amour adolescent.
Flashbacks.
2000, pas de bug, mais je construit une navette spatiale avec mes Lego.
2001, les deux tours, une minute de silence dans la cour du collège.
2002, naissance de ma conscience politique grâce à la connerie des français.
2003, je découvre le rock avec les Strokes, et j'achète ma première paire de Converse.
2004, mon premier voyage à Londres, tandis mes oreilles sont déjà à Liverpool.
2005, les Beatles en boucle, le lycée, les premières soirées et de grandes amitiés.
2006, la plus belle des années, Bob Dylan, Kerouac, la Bretagne et la route.
2007, je ne vis déjà plus que pour la musique et son joli sourire... Et puis l'Afrique.
2008, son joli sourire est à moi l'espace d'une année, une belle année, celle de la majorité.
2009, la vie étudiante, l'apogée musical, la cour des grands, les premières désilusions et le grand voyage...
Beaucoup de souvenirs qui, avec le recul, sont délicieux.
Je ne regrette rien. J'ai beaucoup appris.
Et ce que je suis et ce que je serais toute ma vie est né quelque part entre 2000 et 2009.
Le 10 août 2006 peut-être, et la révélation.
Au Burkina Faso. Sur les routes d'Europe.
Avec eux, avec toi.
2010 est à moi.
Je vais avoir 20 ans.
Je veux écrire un roman.
Je veux partir de nouveau.
Je veux devenir grand.
Un peu.
2010 me voilà,
Ne me déçois pas.
Lundi 30 novembre 2009 à 16:22
Tout cela n’est pas très réjouissant. On a qu’une envie, c’est se réfugier sous la couette, et entrer en hibernation jusqu’au retour des beaux jours. Dormir et oublier la paranoïa ambiante, nourri par les infatigables médias et les incompétents politiciens. Oui, dormir, parce que c’est fatiguant…
Comme tous les ans à la même époque, je traverse une période de saturation. Je suis lâche, je n’ai pas vraiment la force de lutter, et c’est toujours le même refrain : vivement plus tard. Pourtant, je ne suis pas vraiment à plaindre. C’est juste de la fatigue. Le sentiment de perdre mon temps, de ne plus être à ma place. L’envie de m’éloigner de moi quelques temps, aller voir ailleurs si je n’y suis pas. Surtout que les souvenirs de mon voyage me hantent. Je n’ai jamais ressenti ce vide durant mon périple. Je me sentais gonflé à bloc, entièrement moi-même et fier de l’être. Et alors que les petits problèmes du quotidien s’accumulent, amplifiés par la mauvaise humeur ambiante, je me réfugie dans le passé. Et je pense à l’avenir. J’ai trop peur de vivre l’instant présent. Alors que cet été, je n’avais que ça en tête. Ici et maintenant, tout le temps.
Samedi 21 novembre 2009 à 13:06
J'ai commencé à 17 ans.
À l'époque, je tenais pas en place, il fallait toujours que j'ai quelque chose à faire de mes mains.
Trop vieux pour sucer mon pouce, trop hétéro pour sucer autre chose, j'ai adopté la cigarette.
Lucky Strike. Pour faire comme Bob Dylan.
Je me sentais l'âme d'un cow-boy.
Dylan, à part pour sa voix, la cigarette lui a jamais fait de mal...
Au début, j'étais maladroit. Je toussotais.
Maintenant, c'est un geste quasi-naturelle.
La cigarette est devenu une extension de ma main, une protubérance au bout de mes doigts.
Pas une heure se passe sans que le bruit réconfortant de la flamme qui jaillit de mon briquet ne vienne caresser doucement le bout de ma clope.
Le plaisir d'ouvrir un paquet fraîchement acheté, de faire glisser l'objet entre ses doigts, de savourer chaque bouffée de nicotine.
La cigarette du matin, avant le petit-déjeuner. Celles que l'on prend pour digérer après un bon repas.
Les cigarettes sous la pluie, celles qu'on fume face à un lever ou un coucher de soleil.
Sur la plage, dans la voiture, en errant dans l'obscurité des rues, en gambadant dans les champs.
Après l'amour.
Moi je fume, et j'aime ça.
Ian Curtis, c'est pas ça qui l'a tué à ce que je sache...
Si je tournais un film, les gens fumeraient beaucoup de cigarettes.
Je trouve ça tellement beau à l'écran.
Dans les films de Wes Anderson, dans la série Mad Men.
Mais surtout dans les westerns et les films noirs des années 50.
C'est tellement beau de voir une jolie fille qui fume.
Avec la cigarette au bout de ses longs doigts.
Qui souffle la fumée, la bouche en coin.
C'est magnifique.
J'aime fumer, j'aime l'odeur du tabac, j'aime le mot cigarette.
Alors oui, c'est mal. Oui, j'augmente mais chances de mourir et je réduis mes chances de fertilité (si, c'est écrit sur le paquet).
Bien sûr que c'est hors de prix. Ca en devient presque ridicule, même.
Mais pas aussi ridicule que l'hypocrisie de l'Etat qui, jamais à court de conneries, nous alarment contre les méfaits du tabagisme, tout en prenant bien soin de piocher dans la caisse de la grande industrie des clopinettes.
L'interdiction de fumer dans les lieux publics, je veux bien.
Dans les bars, ça m'emmerde mais je dis rien.
Mais lorsque la censure vient filtrer les Gitanes, je dis non !
L'affiche de "Gainsbourg, vie héroïque", biopic sur vous-savez-qui, se retrouve interdit d'affichage dans les couloirs du métro.
La RATP s'inquiète, regarder cette affiche, ça pourrait inciter les gens à fumer.
Il faut agir pour le bien des gens, parce que les gens, ça sait pas se débrouiller tout seul.
Il faut apprendre à réfléchir.
Alors que TF1 tourne toujours.
Cohérent ?
Non.
Faut peut-être pas trop prendre les gens pour des cons (quoiqu'il ne faut pas oublier que parfois, ils le sont).
Continuons ainsi et bientôt, on se verra coller un flingue sur la tempe à chaque bout de mégot allumé dans la rue.
Le flingue, c'est moi qui me le met sur la tempe quand je fume, et personne d'autre.
Je n'inciterais personne à fumer.
Au fond de moi, je regrette d'avoir commencé, d'en être à un paquet par jour.
Je pense même qu'un jour, j'arrêterais.
Mais je ne dicterais à personne sa conduite.
Jack Kerouac, une clope pour l'éternité...
Pour moi, fumer, c'est vivre heureux en attendant la mort (pour reprendre le grand Desproges).
Pour tous ceux qui partagent ma folie suicidaire, voici dix pistes particulièrement enfumés, qui à défaut de déboucher vos artères, nettoieront vos oreilles...
1) Smoke Gets in Your Eyes (Dinah Washington)
2) La Javanaise (Serge Gainsbourg)
3) On the Road (Tom Waits)
4) Smoke! Smoke! Smoke ! That Cigarette (Sammy Davis Jr)
5) Cigarettes & Chocolate Milk (Rufus Wainwright)
6) Smoke Stack Lightning (Howlin' Wolf)
7) Ashes on the Fire (Richard Hawley)
8) Been Smokin' Too Long (Nick Drake)
9) Cold Irons Bound (Bob Dylan)
10) Waitin' Around to Die (Townes Van Zandt)
Allez, je vais m'en griller une...
Samedi 31 octobre 2009 à 22:31
Entretemps, je vide mon sac. J’ai plein de choses à vous raconter.
Parlons ciné pour commencer. Je viens d’aller voir une charmante comédie romantique. 500 Days of Summer. L’histoire d’un type qui tombe amoureux d’une fille qui ne croit pas en l’amour. C’était frais, drôle, émouvant, porté par un cast adorable et une bande son parfaite, des Smiths à Regina Specktor en passant par Simon & Garfunkel. C’était tout sauf original, malgré une forme et une réalisation qui voudrait sortir du lot. Mais au moins, ce n’était pas prétentieux, juste simple et beau. J’avoue que je me suis beaucoup reconnu dans le personnage principal. Beaucoup. Tellement que toute cette histoire était troublante. L’impression de revoir des moments de ma vie, d’une vieille relation. Je suis ressorti avec un grand sourire, et un peu d’amertume.
Même chose pour The Squid & The Whale (« Les Berkman se séparent » en VF). L’histoire d’une famille, les parents qui divorcent, les deux frères qui se cherchent. Ca se passe au milieu des années 80. Ca parle de l’adolescence, des illusions perdues, de la nuance entre l’amitié et le lien de parenté. Ca aurait presque pu être du Wes Anderson (c’est d’ailleurs lui qui est à la production) mais non, c’est un film quasi-autobiographique de Noah Baumbach. Moi, j’ai pas de frère, et pourtant, je me suis encore une fois beaucoup reconnu dans le personnage de Walt. J’ai aimé la poésie de certains dialogues, la justesse des acteurs, les chansons de Bert Jansch, Loudon Wainwright et Lou Reed. Il a pas l’air comme ça, mais il est puissant ce film.
De toute façon, je peux pas voir un film sans chercher à tout prix à m’identifier à quelqu’un, à une situation. Ca me rend fou. Et en même temps, c’est un bel exercice. C’est pour cela qu’on lit, qu’on écrit, qu’on regarde les images des autres. Pour espérer croiser quelque chose qui nous ressemble. Et essayer de le comprendre.
Beaucoup de brume, le ciel est orange.
Une chanson : "Hold On to Your Friends" (Morrissey)
Dimanche 18 octobre 2009 à 23:15
Vous l'aurez surement remarqué, je suis assez régulier concernant mes articles, ces derniers temps. Alors que bizarrement, j'ai jamais été aussi débordé. Une deuxième année d'étude plus intensive que la première, un travail de surveillant dans un lycée, une troupe de théâtre à diriger, une émission de radio à animer, une multitude de projets, de rencontres et de soirées étudiantes... Je vais pas me plaindre. Je m'amuse bien. L'ennui, voilà l'ennemi. Je n'ai même pas le temps de me demander si je fais les bons choix, si je perd mon temps, si un jour je vais le regretter (de fumer ? oui probablement), non je fonce. Tête baissé. Trop heureux de servir à quelque chose, ou d'avoir l'impression d'avoir sa place pour trop réfléchir. En plus, ça fait mal à la tête de réfléchir. Agir, c'est plus mon truc.
Et parfois, terminer la journée épuisé, se vautrer sur mon clic-clac poussiéreux, allumer une cigarette, se faire un chocolat chaud et écouter un bon disque. Le savourer. Ecrire quelques lignes à son sujet. Le faire découvrir, partager. Oublier quelques instants mes priorités, écouter le dernier Noah and the Whale et repenser à cette fille, la plus belle des filles, la plus drôle et adorable des personnes, revivre tout ça.
Mon automne, je le savoure. Du mieux que je peux. Parfois, je me dis que je vis une période magique. A cause d'elle. Parfois, je suis un peu triste. A cause d'elle. Mais en général, non, je n'ai pas à me plaindre. Je suis plutôt chanceux...
Faudra juste que je trouve le temps d'écrire à propos de mon voyage. D'aller voir "500 Days of Summer" et reprendre l'habitude d'aller au cinéma, pour de vrai. De passer du temps à savourer chacun de mes amis. De lire. De concrétiser cette idée de scénario qui me hante. Ce serait bien, oui. Et puis peut-être qu'un jour, je pourrais aussi... enfin, on verra.
Tiens, pendant qu'on y est, je vous offre une playlist. Ca faisait un moment, non ? Les 10 chansons qui m'accompagne dans tout ce que je viens de vous raconter (merci de m'avoir écouté au fait, je vous dit pas assez merci), et qui pourrait bien, qui sait, faire un petit bout de route dans vos oreillettes, sur votre platine, quelque part dans ces longues journées d'automne qui appellent à la mélancolie.
SundaY PlaYlisT #1
1) Blue Skies (Noah and the Whale)
2) These Days (Nico)
3) Me and Julio Down by the School Yard (Paul Simon)
4) Good Feeling (Violent Femmes)
5) Amateur Night (Damien Jurado)
6) Reptile (The Church)
7) The Escape (The Delano Orchestra)
8) I Better Be Quiet Now (Elliot Smith)
9) Shangri-La (M.Ward)
10) Road to Joy (Bright Eyes)
Si vous ne savez pas quoi faire, ne faites rien. Et si vous faites quelque chose, faites le bien.
C'est aussi simple que ça.
Je vous souhaite une bonne semaine...
Dimanche 5 juillet 2009 à 23:06
Depuis le temps qu'elle m'attends... Je ne veux pas la décevoir, il est temps d'aller la parcourir. Il est temps de partir.
London, Kerouac, McCandless... je vais marcher sur les traces de mes héros... et rapporter mon témoignage, le partager.
De Nantes à Bruxelles, de Munich à Vienne, de Milan à Barcelone, l'Europe est à moi !
Je vous donne rendez-vous en septembre, si tout va bien...
Au revoir.
"How does it feel
to be on your own
with no direction home
a complete unknow
like a rolling stone"
(Bob Dylan)
Vendredi 3 juillet 2009 à 1:01
Je suis toujours là. Et je repasse vous dire bonjour, avant de partir, pour de vrai. J'ai envie de parler de Phoenix et de jouer les nostalgiques. Les chaudes nuits d'été, ça me donne une folle envie d'écrire...
Avant de me lancer dans une chronique dithyrambique concernant leur nouvel opus, j'aimerais revenir sur ce "It's Never Been Like That", sorti en 2006. Et vous proposer une réhabilitation très personelle de ce que je considéré comme l'un de mes albums de chevets. Pour ça, il va falloir que je vous raconte ma vie, une fois de plus...
Il était une fois, moi. J'ai 16 ans, je me nourris depuis quelques années de pop, gravissant un à un les échelons d'un jeune homme qui fait son apprentissage musical. Et c'est lors d'un séjour en Bretagne, dans un petit village du Morbihan (comme le dirait si bien tonton Pernault) que j'allais changer à jamais. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, un concours de circonstances... Nous sommes le 10 août 2006, le jour de mes seize ans, je pars marcher seul toute la journée sur la côté bretonne, pour faire le point, prendre un posture contemplative. Dans mon sac, en plus d'un sandwich et d'une bouteille d'eau, plusieurs choses qui seront décisifs et qui vont me transformer à jamais : "Sur la Route" de Kerouac, "Like a Rolling Stone" de Dylan (ce sera pour une autre chronique, celle de l'album de ma vie), "Rubber Soul" des Beatles et puis Phoenix.
"It's Never Been Like That", c'est dans Rock & Folk que j'en entends parler, la première fois. La pochette rouge, la photo du groupe et ce nom, Phoenix. Trop jeune pour avoir vibré sur "United" ou "Alphabetical", je suis intrigué par la chronique. J'y retrouve tout ce que j'attendais chez un groupe à l'époque : une recherche musical, une pop raffiné, et des mélodies accrocheuses. Et c'est en anglais. D'ailleurs, en courant acheter cet album à la Fnac de Lorient, je crois avoir affaire à un groupe américain (je n'apprendrais que bien plus tard que ce sont des versaillais bien de chez nous). La première écoute est plaisante, ça sonne bien, ça sent bon les vacances, mais ça ne me remue pas plus que ça. Bon...
J'emporte donc la galette dans mon baladeur (mon fidèle baladeur, toujours là, infatiguable). Sur la route, sous le soleil estival. Après avoir passé la matinée scotché sur "Like a Rolling Stone", je me décide à m'enfiler du Phoenix. Et c'est là que l'album se révèle. Ne me quitte plus jusqu'à l'arrivée. Ces dix chansons, je les aime toutes tendrement. Chacune évoque une image de cette journée bretonne, des vacances, du soleil, de l'insouciance, de mon adolescence. Tout autant que "Is This It" et "Up the Bracket", c'est ma jeunesse qui est gravé là dessus. Des morceaux d'une époque magique, une Madeleine de Proust. Ouais, cet album c'est ça. Tout comme la plupart des Dylan, le premier Strokes ou "Pink Moon" de Nick Drake. C'est pas facile à expliquer et ça n'engage que moi. Elles sont pas si géniales ces chansons, mais ce sont mes chansons, c'est mon album, que j'ai usé jusqu'à la moelle, que j'ai écouté sans arrêt, sans jamais m'en lasser.
Instantanés : "Napoleon Says" quand tu pars sur les routes des vacances, "Consolation Prizes" quand tu sens l'odeur de la mer, "Rally" quand tu te promènes sur le remblai, les cheveux dans le vent, "Long Distance Call" en pédalant de toutes ses forces, "One Time Too Many" quand tes premiers amours te manquent, "Lost and Found" en fumant une cigarette, les pieds dans le sable, avec une pose nostalgique, "Courtesy Laughs" pour emmerder le monde entier du haut de tes seize ans, "North" pour regarder l'océan, sans un mot, en se demandant ce qu'il se passe de l'autre côté, il faudra bien y aller un jour, "Sometimes in the Fall", ma favorite, quand les vacances se terminent, que t'as pas envie de partir, "a long long long long time...", et puis "Second to None", conclusion enjoué, on pense déjà à la prochaine fois, un sourire aux lèvres... tout va bien...
Putain, la voix de Thomas Mars, ses intonations, ses manières, j'ai enregistré tout ça, c'est une part de moi, c'est de l'émotion pure et dure. Les mélodies, les textes, la batterie qui te lâche plus, tout ça, pour moi, et peut-être rien que pour moi, c'est intemporel. Quand il pleut, quand ça va pas, quand je veux revivre ces jolis moments, je ressors cet album. Il est toujours près de moi, prêt à faire marcher la mémoire et les souvenirs.
Bref, je voulais vous faire partager ça, et rendre un petit hommage éphèmère à un album que j'oublierais pas. On en a tous un comme ça... Moi j'en ai plusieurs, et celui-là, c'est ma préfèrence à moi.
Dimanche 1er mars 2009 à 14:06
Oui, je sais, encore une énième chronique, encore un éloge. A quoi bon ? A moins de développer une thèse contre Nick Drake, pourquoi s'évertuer à répéter ce qui a déjà été dit ? Attendez, je vous explique : Pink Moon évoque en moi des choses très personnelles que je voulais faire partager. Il y a dans cet album un morceau de moi, de mes souvenirs. Tout comme certains albums de Dylan, il fait partie de ma vie et m'y replonger équivaut à faire une introspection aussi tendre que douloureuse. (merde, il va nous raconter sa vie...)
La première fois que j'ai entendu Pink Moon, c'était au printemps dernier. Au retour des beaux jours, quand tout redevient possible. A cette époque là, j'ai rencontré une fille dont je suis tombé amoureux. C'est elle qui avait l'album, il appartenait à son grand frère. Et on l'écoutait en boucle tous les deux. Une fois seul, je me repassais "Which Will" et je pensais à elle. Notre premier baiser, c'était sur "Know". Je me souviens des après-midi d'avril au son de "Place To Be", les promenades avec "Pink Moon", on se partageait les oreillettes du balladeur. Et puis la rupture, la désillusion avec "Things Behind The Sun". La tristesse, la solitude avec "Harvest Breed".
Toutes ces chansons sont pour moi le parfait reflet d'une relation amoureuse, elles ont illustré à merveille cette période de ma vie. "Pink Moon" et "Place to Be" c'est la naissance d'un sentiment, de "Road" à "Horn" c'est la douceur du printemps, de "Things Behind the Sun" à "Harvest Breed" c'est la déchirure, la fin d'une époque. Et "From The Morning", c'est l'espoir, la lumière au bout du tunnel. Une belle promesse.
Souvent, j'écoute l'instrumentale "Horn" en m'asseyant au soleil, avec un doux sentiment de nostalgie, la gorge serrée. Ces quelques accords, simples, purs, ouvrent de vieilles blessures tout en me donnant l'espoir suffisant pour les vaincre. Bande-sonore de ma chienne de vie, cette musique a un petit goût d'éternité.